samedi 24 mars 2018

The Pagemaster sur Game Boy

The Pagemaster

machine : Game Boy

année : 1994
développeur : Probe Entertainment
éditeur : Virgin Interactive
joueurs : un
genre : plate-forme








Richard Tyler est pantophobe. A ceux qui n'ont jamais ouvert un dictionnaire de leur vie et qui seraient bien en peine de comprendre le fonctionnement d'un tel objet dépourvu d'écran tactile et de connexion wifi, cela signifie qu'il a peur de tout. De n'importe quoi. De son grille-pain, d'une mouche qui pète, des napperons en dentelle de Calais, de tout. Et si l'on peut raisonnablement comprendre pour ce dernier point, il n'empêche que le garçonnet a quasiment élevé la trouille au rang d'art. Un soir d'orage, le petit Richard court se réfugier à la bibliothèque municipale, mais à peine les escaliers gravis, il glisse, tombe, s'assomme... Et se retrouve projeté dans le monde de l'horreur. En réalité, il s'agit des pages d'un livre d'épouvante, qui font office d'atlas sommaire. Dès que vous vous approchez de l'un des amas de pixels situés de ci de là, celui-ci se redresse comme dans les livres dépliables et vous pouvez pénétrer dans le niveau qu'il représente, en appuyant sur le bouton A.


QUI VEUT LA PEAU DE RICHARD TYLER ?

Au départ, vous avez le choix entre deux niveaux, l'un en bas et l'autre en haut. Celui du bas représente la route la plus courte, mais aussi la moins aisée. Il s'agit d'un stage à défilement vertical forcé, du haut vers le bas, où les pièges et les chutes ne sont pas rares. Le niveau du haut est quant à lui un bête stage de plates-formes qui se déroule dans un cimetière. On y déplace Richard au moyen de la croix directionnelle, la portion du niveau affichée à l'écran dépendant de là où regarde le héros. Autrement dit, si vous pointez la croix vers le haut, le jeu vous montrera ce qui se passe au dessus, et inversement si vous l'inclinez vers le bas.
Le seul bouton d'action, ou presque, est le bouton A. Il permet de sauter, et soyez sûrs que la peur donne des ailes, parce que Richard est capable de bonds spectaculaires. Il y a une certaine inertie dans les sauts, qui n'est pas sans rappeler celle de Mickey dans l'excellent Mickey Mania. Quoi qu'il en soit, il suffit de sauter sur les fantômes, livres vivants des bibliothèques nu troisième stage, chauves-souris et autres diablotins, pour s'en débarrasser. Charge à vous de bien doser votre saut, sans quoi c'est l'ennemi qui vous touchera, ce qui signifie la perte directe d'une vie. Heureusement, de nombreuses clefs sont réparties dans les niveaux, et en récolter cent vous gratifie d'une vie supplémentaire. Il est aussi possible de dénicher directement des one-up sous la forme de la tête de Richard. Notez que dans le monde suivant, les clefs seront remplacées par pièces, et dans le troisième monde par des orbes noirs.
Richard peut également se suspendre aux espèces de lianes tendues entre deux plates-formes éloignées, et monter ou descendre le long des cordes. Sur sa route, en plus des clefs, il récoltera de nombreux objets comme des dollars, des espèces de cristaux ou des diamants qui accroissent votre score, ou bien des livres qui font office de smart bombs : en appuyant sur la touche Select lorsque vous possédez un livre, vous pourrez nettoyer l'écran de toute présence hostile. Le jeton, en forme de tête de démon, permet quant à lui d'accéder à un niveau bonus après avoir fini un stage, où vous devrez récupérer des trésors tout en évitant les obstacles qui tombent du ciel.

Vous pouvez également obtenir des objets en tuant les ennemis. Dans ce premier monde, il s'agira principalement de chaussures, qui vous permettent de sauter encore plus haut, si cela était possible, et d'anneaux, qui gonflent votre score. Enfin et surtout, dans tout le jeu sont réparties huit cartes de bibliothèque, indispensables pour accéder à la bonne fin. Elles sont souvent très bien cachées, et ce monde de l'horreur en abrite trois. Lorsque vous en récupérez une, vous accédez à une scène spéciale. Lorsque vous aurez nettoyé un niveau, vous pourrez emprunter la sortie.

Certains stages, comme le tout premier, imposent un scrolling. Celui-là était vertical, celui du quatrième niveau est horizontal. Comptez également sur des piques ou de la lave, des plates-formes mouvantes dans le cinquième tableau... Bref, tout un tas de saloperies pour vous pourrir la vie. Notez par contre que selon l'agencement des mondes, vous n'êtes pas obligés de traverser tous les niveaux pour parvenir à la fin du jeu, même si vous pouvez difficilement couper au sixième et dernier. Quoi qu'il en soit, une fois franchi le dernier niveau du monde, vous aurez droit à un récapitulatif de vos trouvailles, puis à un mot de passe servant de sauvegarde. Celui que je vous montre est valide, mais si vous l'utilisez, vous n'aurez aucune des trois cartes du premier monde. Niark, niark, je suis vraiment machiavélique !


L'HISTOIRE SANS FOND
Le deuxième monde est celui de l'aventure, et il débute lui aussi par un choix : où vous vous baladez sur les îles pirates, ou vous descendez le mât d'un navire lors d'un nouveau stage à défilement automatique. Vos adversaires seront donc des ruffians, et au delà des anneaux et chaussures déjà obtenus auparavant, vous gagnerez en les battant des yeux, qui servent de projectiles rebondissants si vous appuyez sur le bouton B, ou encore des sabres d'abordage, qui vous permettent de frapper lorsque vous appuyez sur le bouton B.
Dans les différents niveaux, vous obtiendrez aussi casques qui vous rendent invincibles durant quelques instants, ou encore, là aussi en abattant les monstres, des mains collantes qui vous permettent de vous accrocher à certains plafonds, et même des sacs de poudre magique qui font eux aussi office de projectiles. Le troisième stage renoue avec le concept du dédale d'îles flottantes, de même que le cinquième, qui est littéralement truffé de passages secrets. A l'opposé, le quatrième vous demande de parcourir un bateau, cette fois-ci sans scrolling forcé. Mais ce n'est que partie remise, puisque le dernier niveau rythme vos pas et vos sauts le long d'un parcours rectiligne.

Lors de vos pérégrinations, vous serez confrontés à des murs sur lesquels vous pouvez rebondir si vous avez les bottes, à des plates-formes mouvantes et à des rampes comme dans le précédent monde, ou encore à de hauts conduits dans lesquels vous pourrez plus ou moins voler, si l'on veut, grâce à une petite fée. Notez enfin la présence, dans la plupart des niveaux, de chapeaux de magicien qui font office de checkpoints, et de livres ouverts, qui sont des entrées menant à des zones bonus gavées de trucs à ramasser. Ce monde abrite également deux cartes de bibliothèque, et si vous les trouvez toutes les deux, vous obtiendrez un joli bonus de points pour vos efforts, indiqué par le message "flawless completion".

Arrive alors le dernier monde, celui des contes. Il débute dans une forêt à la végétation gigantesque, et se poursuit dans une sorte de caverne aux parois dégueus, ou par un nouveau stage au scrolling imposé. Le niveau suivant représente de nouveau un monde géant parsemé de livres de belle taille, et celui d'après une nouvelle caverne, que vous traverserez à la force d'un nouveau défilement imposé. Pour finir, vous aurez droit à une dernière portion de forêt, pas forcément plus compliquée que les précédentes. Il y a en tout trois cartes à découvrir par ici, et si vous avez réuni les huit, vous assisterez à la meilleure des deux fins, l'autre étant plutôt une invitation à recommencer.


EN RESUME :
SCENARIO : adaptation du film éponyme, connu sous nos latitudes en tant que Richard au Pays des Livres Magiques, le jeu n'en reprend en réalité que quelques concepts, à commencer par les trois livres amis du héros qui sont ici le cadre de ses aventures.
GRAPHISMES : on ne reconnait pas Macaulay Culkin sur le petit écran monochrome, mais ce n'est pas un mal ! Les personnages sont globalement peu détaillés, mais les décors sont assez jolis et fins. Hélas, ils ne se renouvellent pas beaucoup.
ANIMATION : grande spécialité de Probe Entertainment, l'animation est assez bluffante pour un support aussi limité. Tout est d'une fluidité confondante, et le héros dispose d'une palette très variée de mouvements.
SON : les quelques thèmes musicaux sont raccord avec l'ambiance du long-métrage, mais le fait est qu'ils ne sont pas impérissables. Ils finissent même par lasser, de même que les bruitages lourdingues.
JOUABILITE : après s'être faits à l'inertie surprenante lors des sauts du héros, et surtout aux légères glissades à la retombée et lorsqu'on s'arrête de courir, on manie Richard sans trop de difficultés.
DIFFICULTE : les niveaux ne sont pas insurmontables, mais les nombreuses phases de scrolling sont un peu frustrantes. Si l'on monte trop haut lors d'un scrolling vertical, on perd une vie pour être allé plus vite que la musique.
DUREE DE VIE : il n'y a que trois mondes à traverser, et dix-huit niveaux au maximum, ce qui fait finalement assez peu. Néanmoins, chercher tous les passages secrets et les cartes de bibliothèque demande un peu de temps.
VERDICT : The Pagemaster n'a rien inventé, mais le peu qu'il fait, il le fait plutôt bien. Ce n'est pas un grand jeu, mais il tient relativement bien sa place dans la ludothèque Game Boy
POURQUOI CETTE VERSION : The Pagemaster existe aussi sur Megadrive et Super NES, mais soyons francs, il est bien trop léger pour ces supports. Quant à la version micro, elle n'a tout simplement rien à voir.

dimanche 11 mars 2018

Sorties comics de février

Avec la profusion d'éditeurs français désormais bien implantés dans les rayons, la production ne cesse de s'accroître, et ce mois de février est l'un des plus chargés de ces dernière années, si ce n'est le plus. Entre Delcourt et Urban qui vivent sur leurs acquis, Akiléos qui se relance, Hi Comics qui débute, Graph Zeppelin qui s'installe et Glénat qui essaie sans cesse de nouvelles choses, le porte-monnaie ne sait plus où donner de la tête. Et si l'on en croit les annonces de parutions, c'est parti pour durer au moins jusqu'à la mi-saison.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de février)
INVISIBLE REPUBLIC (tome 1, éditions Hi Comics) 

scénario : Corinna BECHKO (Heathentown) et Gabriel HARDMAN (Kinski)
dessin : Gabriel HARDMAN (Savage Hulk, Planet of the Apes)
genre : science-fiction
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Invisible Republic 1 à 5)

Nous sommes en 2843, sur un petit planétoïde baptisé Avalon où s'est installé une colonie de travailleurs en provenance de la Terre. Pendant plusieurs années, l'endroit a vécu sous le joug du dictateur Arthur McBride, qui a érigé un système politique appelé Régime Mallory. C'est également lui qui a renommé Avalon, et s'il a toujours tout fait pour démontrer que ses méthodes étaient plus propres que celles de ses prédécesseurs, le reporter Croger Babb, gloire déchue du journalisme venu se refaire une virginité médiatique en enquêtant sur le passé du tyran, découvre la correspondance de Maia Reveron, la mystérieuse cousine de l'ancien despote, qui en dit long sur son passé.
Avec l'aide de son épouse Corinna Bechko au scénario, Gabriel Hardman imagine un récit de science-fiction qui fait étonnamment écho à des évènements bien réels de l'Histoire mondiale, y compris de notre passé proche. Le message sur la révolution est fin, tout comme les dessins de l'artiste, mais l'ouvrage n'est pas forcément accessible, la faute à des personnages et organisations aux motivations encore floues, et à une double temporalité qui complexifie quelque peu le discours. C'était un choix osé pour le tout nouvel éditeur Hi Comics, et l'initiative est à saluer.



 


DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
OUTCAST (tome 5, éditions Delcourt) 

scénario : Robert KIRKMAN (the Walking Dead, Invincible)
dessin : Paul AZACETA (Grounded, Potter's Field)
genre : fantastique
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Outcast 25 à 30)

Sur le point d'être arrêté par ses ennemis, Kyle Barnes est secouru par un certain Simon, qui se prétend son père. Surtout, cet homme a des pouvoirs similaires aux siens, plus importants encore, et il va lui apprendre à maîtriser son don pour exorciser le plus possible ceux qui ont fusionné. La série de Robert Kirkman s'étoffe. De nouveaux personnages entrent en scène, et leur arrivée implique de grands bouleversements pour le héros et ses proches. Il est plaisant de suivre cette évolution, d'autant que Paul Azaceta continue de délivrer des planches sublimes.

(3,5/5)

ALEX + ADA (tome 3, éditions Delcourt)

scénario : Jonathan LUNA (Girls) et Sarah VAUGHN (Ruined)
dessin : Jonathan LUNA (Ultra, Star Bright and the Loonking Glass)
genre : science-fiction
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Alex + Ada 11 à 15)

L'opération Avalanche prend de l'ampleur, et le gouvernement arrête systématiquement les robots doués de la pensée. Repérés suite à un appel anonyme, Alexander Wahl et Ada sont contraints à l'exil, mais face aux force de l'ordre, leur fuite ne sera que de courte durée. Véritable plaidoyer pour les libertés fondamentales, la série de Sarah Vaughn et Jonathan Luna se conclut de manière efficace. Sobre, le style de l'artiste est assez clivant, mais le fait est qu'il retranscrit plutôt efficacement les émotions de ses personnages, pièces maîtresses de cette ultime arche narrative.

(3/5)

BLACK SCIENCE (tome 6, éditions Urban)

scénario : Rick REMENDER (Fear Agent, Seven to Eternity)
dessin : Matteo SCALERA (Hyperkinetic, Dead Body Road)
genre : science-fiction
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Black Science 26 à 30)

Son père enfermé à l'asile suite aux manipulations de Block, Pia McKay part à Hong Kong, sur les traces d'un dimensionaute potentiel. Elle espère retrouver son jeune frère, mais c'est Chandra qu'elle retrouve, à la tête d'une horde de Zirites qui ont pris possession des bas-fonds de la ville. Explosive, la nouvelle arche narrative de la série de Rick Remender fait feu de tout bois. Ressuscitant des personnages que l'on croyait disparus à jamais, convoquant la plupart des ennemis croisés par les héros jusque-là et s'essayant même au genre super-héroïque, l'auteur est parfaitement épaulé par Matteo Scalera.

(4/5)

METAL GEAR SOLID : PROJET REX (éditions Mana Books)

scénario : Kris OPRISKO (Resident Evil, C.S.I.)
dessin : Ashley WOOD (Zombies Vs. Robots, Hellspawn)
genre : espionnage / fantastique
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Metal Gear Solid 1 à 12)

Soldat d'élite et expert en infiltration, Solid Snake est tiré de sa retraite et envoyé en mission pour abattre un groupe de terroristes dotés de pouvoirs surhumains, qui a pris le contrôle d'une station secrète d'Alaska travaillant sur un certain projet Metal Gear. Kris Oprisko n'est pas complètement fidèle au jeu vidéo d'origine, mais il reste tout de même très proche et reprend même telles quelles certaines scènes importantes de l'oeuvre de Hideo Kojima. Malheureusement, les peintures d'Ashley Wood, artiste très impliqué dans la saga, sont minimalistes et rendent la lecture désagréable.

(2/5)

SAGA (tome 8, éditions Urban)

scénario : Brian K. VAUGHAN (Ex Machina, Y the Last Man)
dessin : Fiona STAPLES (Mystery Society, North 40)
genre : science-fiction / western
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Saga 43 à 48)

Ayant atterri sur la planète Pervious pour y subir un avortement, Alana découvre que son enfant mort-né lui confère les mêmes pouvoirs magiques que son mari et sa fille. Mais ces capacités sont dangereuses pour elle, et si elle n'est pas prise en charge rapidement, elle peut en mourir. Chaque arche narrative est l'occasion pour Brian Vaughan d'essayer de nouvelles choses. Il développe ainsi un passage, tragique, sur l'interruption volontaire de grossesse dans un cadre surprenant de western futuriste, mis en images de belle manière par Fiona Staples.

(4/5)

RENATO JONES : les UN % (éditions Akiléos)

scénario et dessin : Kaare Kyle ANDREWS (the Immortal Iron Fists, Intrigue)
genre : thriller / science-fiction
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Renato Jones 1 à 5)

Il est l'un de ces privilégiés qui dirigent le monde. Mais Renato Jones ne supporte plus que ses pairs soient au dessus des lois. Alors il devient juge et bourreau envers les puissants qui abusent de leur position dominante, mais ces ennemis de l'ombre ne comptent pas se laisser faire. Toute la fureur de Kaare Andrews s'exprime à travers les pages d'une mini-série très stylisée graphiquement, comme toujours, mais aussi très primaire. Son vengeur fait passer un message confondant de naïveté, et il ne s'agit finalement que d'un exutoire, certes joli à regarder mais un peu triste à lire.

(2,5/5)

GIANT DAYS (tome 3, éditions Akiléos)

scénario : John ALLISON (Heavy Metal Hearts + Flowers, Expecting to Fly)
dessin : Max SARIN
genre : humour
édité chez BOOM ! BOX, un label de BOOM ! STUDIOS, aux USA (contient Giant Days 9 à 12)

En dévoilant les malversations du délégué Tony Parent, Ed Gemmell est devenu le héros de toute l'université. Mais la place laissée vacante par l'escroc démasqué attise les convoitises, en premier lieu celles de Susan Ptolemy, qui cherche un candidat, poussée par un mystérieux informateur. Plus les épisodes s'enchaînent et plus la série de John Allison devient agréable. On s'éprend des personnages et des péripéties dignes d'une sitcom que l'auteur leur fait vivre. Qui plus est, Max Sarin instille beaucoup d'humour dans chaque scène, et on regrettera simplement qu'il ne soit pas plus régulier.

(3,5/5)

The DAMNED (tome 1, éditions Akiléos)

scénario : Cullen BUNN (Army of Darkness) et Brian HURTT (the Sixth Gun)
dessin : Brian HURTT (Hard Time, Skinwalker)
genre : policier / fantastique
édité chez ONI PRESS aux USA (contient The Damned 1 à 5)

Victime d'une malédiction, Eddie, détective privé assassiné par la mafia, ressuscite dès que l'on touche son cadavre. Cela fait de lui l'homme idéal pour le démon maître de la pègre Alphonse Aligheri, coincé au beau milieu d'une guerre des gangs pour le contrôle des âmes des mortels. Le concept de base, mêlant Prohibition et surnaturel, aurait pu rapidement virer au ridicule. C'était compter sans la plume malicieuse de Cullen Bunn et sans le traît vif et espiègle de Brian Hurtt, qui en font une comédie policière douce-amère sur fond de mysticisme satanique.

(4/5)

Les CHRONIQUES de GROOM LAKE (éditions Delcourt)

scénario : Chris RYALL (Dirk Gently, Weekly World News)
dessin : Ben TEMPLESMITH (30 Days of Night, Choker)
genre : science-fiction / humour
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Groom Lake 1 à 4)

Lorsque son père réapparait après deux ans passés aux mains des extraterrestres, Karl Bauer découvre l'existence d'une base secrète aux Etats-Unis, qui abrite le projet New Manhattan. Dirigé par Archibald, l'un des fameux petits hommes gris, le projet en question consiste à créer l'arme ultime à base d'ADN humain. Et en particulier à partir de celui des Bauer... La mini-série de Chris Ryall est nerveuse à souhait, et les personnages se montrent assez vite attachants, mais le fait est que le rythme que l'auteur imprime à son récit est irrégulier, et les dessins de Ben Templesmith sont toujours aussi désagréables, y compris sur un format aussi resserré.

(2,5/5)

BALLISTIC (éditions Glénat)

scénario : Adam EGYPT MORTIMER (Meathaus : S.O.S., the Broken Frontier Anthology)
dessin : Darick ROBERTSON (the Boys, Happy !)
genre : science-fiction
édité chez BLACK MASK STUDIOS aux USA (contient Ballistic 1 à 5)

Dans la ville-état de Repo City, les fantasmes les plus extrêmes, les projets les plus aberrants peuvent tous être réalisés. Butch, lui, rêve de quitter sa vie de réparateur de climatisations en braquant une banque. Mais lorsque Bang-Bang, son pistolet parlant, se met à dysfonctionner, son rêve se transforme en cauchemar. L'excessivité des dessins de Darick Robertson illustre à la perfection l'univers bigarré imaginé par Adam Egypt Mortimer. Néanmoins, il faut bien reconnaitre que le récit de l'auteur est confus, et en dépit de l'humour qu'il y insuffle, la lecture n'est pas spécialement agréable.

(3/5)

NAILBITER (tome 5, éditions Glénat)

scénario : Joshua WILLIAMSON (Ghosted, Birthright)
dessin : Mike HENDERSON (Teenage Mutant Ninja Turtles, Masters of the Universe)
genre : thriller
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Nailbiter 21 à 25 + Nailbiter Hack/Slash OS*)

Tandis que Shannon Crane s'adjoint les services du révérend Fairgold pour découvrir ce qu'est réellement le projet White Chapel, sa fille, Alice, est traquée sans relâche par le Boucher de Buckaroo. Sauvée in extremis par Edward Warren, elle découvre la vérité sur les tueurs en série de la ville maudite. Joshua Williamson daigne enfin démêler le vrai du faux à l'approche de la fin de sa série, mais il promet de nouvelles révélations fracassantes pour la dernière arche narrative. Passionnante de bout en bout, la saga jouit également du coup de crayon très stylisé de Mike Henderson.

(4/5)

STREET FIGHTER (tome 2, éditions Urban)

scénario : Ken SIU-CHONG (Darkminds, Echo)
dessin : Adrian ALPHONA (Ms. Marvel), Carlo BARBERI (Alter Nation), Roberto CAMPUS (Exalted), Christine CHOI, Omar DOGAN (Girl Seven), Ale GARZA (Ninja Boy), Keron GRANT (Kaboom), Scott HEPBURN (Drax), Andrew HOU, Ben HUEN, Herbert KWAN, Salvador LARROCA (X-Men), Shane LAW, Alvin LEE (Agent X), Tom LIU, Joshuah MIDDLETON (Meridian), Crystal REID, Rob ROSS (Battle of the Planets / Thundercats), Andy SETO (Para Para), Alan TAM (Vampi : Vicious Rampage), LeSean THOMAS (Cannon Busters), Arnold TSANG (Darkstalkers), Eric VEDDER (Sentinel), Long VO (Vent), Kevin YAN
genre : arts martiaux
édité chez UDON ENTERTAINMENT aux USA (contient Street Fighter 7 à 14)

Membre des forces spéciales anglaises reconvertie par Mike Bison en tueuse sans pitié, Cammy a fini par briser l'emprise mentale que le tyran avait sur elle. Désormais, elle ne songe plus qu'à faire tomber son organisation criminelle. Parallèlement, Ryu poursuit son entraînement avec Sakura à ses côtés. Sans compter les artistes invités pour réaliser les histoires courtes qui accompagnent chaque numéro, la deuxième et dernière arche narrative de la saga de Ken Siu-Chong compte deux fois plus de dessinateurs qu'elle ne comprend d'épisodes ! L'anarchie graphique se fait qui plus est l'écho d'une histoire qui part à vau-l'eau.

(2,5/5)

VAMPIRELLA (tome 1, éditions Graph Zeppelin)

scénario : Mark MILLAR (Kick-Ass) et John SMITH (Judge Dredd)
dessin : Mike MAYHEW (Lady Rawhide, Savage)
genre : fantastique
édité chez DYNAMITE ENTERTAINMENT aux USA (contient Vampirella : Master Series 3)

Traquant une poignée de fauteurs de troubles morts-vivants, Vampirella découvre l'existence de Gentle Creek, un petit village de l'Amérique profonde surnommé Nowheresville, et dont tous les habitants sont des vampires. Et quand bien même ceux-là sont pour la plupart pacifistes, l'armée s'apprête à assiéger la bourgade. Après avoir publié une myriade de mini-série et d'épisodes spéciaux consacrés à la création de Forrest Ackerman, Harris Comics relançait à l'aube du nouveau millénaire la série régulière. Recompilés par Dynamite Entertainment, les premiers épisodes de la saga ont pour principal attrait le dessin sensuel et plus ou moins réaliste de Mike Mayhew.

(3,5/5)

WONDERLAND (tome 1, éditions Graph Zeppelin)

scénario : Raven GREGORY (Fly), Ralph TEDESCO (Aliens Vs. Zombies) et Joe TYLER (Sins of the Fallen)
dessin : Richard BONK (the Gift) et Daniel LEISTER (Lord of Gore)
genre : fantastique
édité chez ZENESCOPE ENTERTAINMENT aux USA (contient Return to Wonderland 0 à 5)

Comme sa mère, Alice, il y a des années, Carroll Ann Liddle va visiter le Pays des Merveilles, antichambre de la folie où rien n'a de sens ni de logique. Pourra-t-elle s'en sortir et, si oui, trouvera-t-elle la force de garder raison après une telle expérience ? Raven Gregory écrit en quelque sorte la suite, ou l'héritier spirituel, du fameux conte de Lewis Carroll, en l'intégrant à l'univers de Grimm Fairy Tales de manière intéressante. On regrettera que Richard Bonk ne dessine pas tous les numéros, Daniel Leister manquant de talent.

(3/5)

REVIVAL (tome 8, éditions Delcourt)

scénario : Tim SEELEY (Forgotten Realms, Bloodstrike)
dessin : Mike NORTON (the Curse, the Answer !)
genre : policier / fantastique
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Revival 42 à 47)

Après le massacre de la frontière sud, la guerre est déclarée entre les Passagers et l'armée américaine, qui compte l'emporter en éliminant tout hôte, vivant comme revitalisé. Mais au milieu du vacarme, Dana Cypress garde la tête froide pour résoudre le meurtre de sa petite soeur. Par comparaison avec les précédentes, cette ultime arche narrative est assez décevante. Tim Seeley avait organisé son mystère de telle manière que sa résolution semble inadéquate. En outre, le dessin de Mike Norton est moins régulier qu'à l'accoutumée, même si son style demeure très agréable.

(2,5/5)

WAR GODDESS (tome 1, éditions Graph Zeppelin)

scénario : Mike WOLFER (Gravel, Stitched)
dessin : Pow RODRIX (Pantha, Bloodrayne : Prime Cuts)
genre : super-héros / fantastique
édité chez BOUNDLESS COMICS, un label d'AVATAR PRESS, aux USA (contient War Goddess 0 à 4)

Créée par Héphaïstos sur ordre de Zeus, Pandora était la première femme sur Terre et elle a passé plus de trois mille ans à combattre les démons qu'elle avait libérés par mégarde. Aujourd'hui, un nouveau portail s'est ouvert sur les Enfers, et c'est Hellina qui en jaillit, plus puissante que jamais. Centrale dans la relance de l'univers partagé d'Avatar Press, désormais lié sous la bannière de Boundless Comics, la maxi-série de Mike Wolfer est malgré tout assez peu digeste, et manque de cohésion. Par contre, le dessin de Pow Rodrix s'assagit d'épisode en épisode.

(2/5)

JUDGE DREDD : ANNEE UN (éditions Réflexions) 

scénario : Matt SMITH (2000 A.D.)
dessin : Simon COLEBY (the Authority, Dreaming Eagles)
genre : post-apocalypse
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Judge Dredd : Year One 1 à 4)

Cela fait à peine un an que le juge Joseph Dredd est sorti de l'académie, et il se retrouve déjà devant un cas peu commun : certains jeunes de Mega-City One semblent soudain dotés de facultés psychiques hors normes. C'est pourquoi le représentant de l'ordre demande l'aide de la Division Psi. Dense, la mini-série de Matt Smith se veut dans la veine directe de ce qu'il édite dans les pages du magazine 2000 A.D. Le fait est que le récit est finalement assez lourd, et certaines questions demeurent en suspens. Mais le dessin de Simon Coleby est assez efficace.

(3/5)

BLACK EYED KIDS (tome 1, éditions Snorgleux) 

scénario : Joe PRUETT (Kilroy Is Here, X-Men)
dessin : Szymon KUDRANSKI (Spawn, Penguin : Pain and Prejudice)
genre : thriller / fantastique
édité chez AFTERSHOCK COMICS aux USA (contient Black Eyed Kids 1 à 5)

Michael Loudin vient de rejoindre la communauté d'adolescents aux yeux entièrement noirs qui est sur le point d'envahir le reste de l'humanité. Mais pour être pleinement accepté, il doit tuer toute sa famille, or son père et sa soeur parviennent à lui échapper. Parallèlement, la romancière Meredith Williams est capturée et contrainte à travailler pour ses geôliers. Heureusement que les couvertures en quadrichromie ne représentent pas la nouvelle série de Joe Pruett ! Son thriller est déjà bien assez étouffant comme il est, et à vrai dire, on ne s'attache pas vraiment aux personnages, peu développés. En contrepartie, les dessins de Szymon Kudranski créent une véritable atmosphère angoissante.

(3/5)

LOW (tome 4, éditions Urban)

scénario : Rick REMENDER (Deadly Class, Tokyo Ghost)
dessin : Greg TOCCHINI (the Last Days of American Crime, Demonwars)
genre : post-apocalypse
édité chez GIANT GENERATOR, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Low 16 à 19)

Tajo Caine a réussi à échapper à l'influence de son bourreau, Roln, et à détruire le dôme de Poluma. Mais la fille du pirate a survécu et, en se faisant passer pour la compagne de Marik, elle a assassiné la mère de Tajo et s'apprête désormais à faire exploser le dôme de Salus en représailles. Finalement, la série de Rick Remender continue de brillante manière, après une longue plongée dans l'abîme. Il a méticuleusement épuré son casting jusqu'à la limite la plus basse, mais il donne aux survivants un triomphe qui convient bien pour une conclusion, même temporaire. Dommage que le dessin de Greg Tocchini ne suive plus.

(3/5)

TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES (tome 3, éditions Soleil)

scénario : Ian FLYNN (Mega Man, New Crusaders) et Caleb GOELLNER
dessin : Dave ALVAREZ (Yenny), Jon SOMMARIVA (Gemini) et Chad THOMAS (Sabrina the Teenage Witch)
genre : super-héros / humour
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Teenage Mutant Ninja Turtles : Amazing Adventures 7 & 8)

Après une énième défaite face aux Tortues Ninjas, les sbires de Shredder sont sur la sellette. Rahzar et Fishface d'un côté, Bebop et Rocksteady de l'autre vont tout faire pour se racheter, et tant pis pour le duo qui échouera à capturer les ennemis du Foot Clan. Sous la houlette de Ian Flynn, ce troisième tome de l'adaptation de la nouvelle série animée dédiée à la franchise ne cache pas sa volonté d'atteindre une cible très jeune, et avide tant de scenarii creux que de dessins lisses et plats. Mission accomplie...

(1,5/5)

BELLADONNA (tome 1, éditions Tabou)

scénario : Mike COSTA (Resistance) et Brian PULIDO (Lady Death)
dessin : Raulo CACERES (Captain Swing), Ignacio CALERO (Stormwatch) et Nahuel LOPEZ (Mercury Heat)
genre : sword & sorcery / érotique
édité chez BOUNDLESS COMICS, un label d'AVATAR PRESS, aux USA (contient Belladonna 0 à 4)

Pour contrer l'invasion des Pictes, Belladonna et ses consoeurs se battent à dix contre un. Et qu'importe si l'ennemi a des monstres sous ses ordres, la guerrière viking a elle-même la force de plusieurs hommes. Mais derrière cette attaque se cache un danger bien plus grand... Cette nouvelle version de l'héroïne telle qu'interprétée par Mike Costa est tout aussi primaire que la précédente, mais bien plus anecdotique. Baignée de violence et de sexe, la courte mini-série n'a même pas pour mérite de provoquer l'émoi, le dessin de Nahuel Lopez étant bien trop quelconque.

(2,5/5)

* OS : one-shot, récit auto-contenu 

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
5 MONDES tome 2 (5 Worlds), édité chez First Second aux USA et chez Gallimard en France
BRITANNIA, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
CHERE CREATURE (Dear Creature), édité chez Tor Books aux USA et chez Glénat en France
COURTES DISTANCES (Driving Short Distances), édité chez Jonathan Cape en Angleterre et chez Ca et Là en France
JACK le TEMERAIRE tome 2 (Mighty Jack), édité chez MacMillan aux USA et chez Rue de Sèvres en France
MISTY, édité chez Rebellion en Angleterre et chez Delirium en France
la REVOLTE des VALTIS (Shattered Warrior), édité chez First Second aux USA et chez Rue de Sèvres en France