samedi 23 février 2019

Castleween sur Game Boy Advance

Castleween
Spirits & Spells aux USA
machine : Game Boy Advance

année : 2003
développeur : Magic Pockets
éditeur : Wanadoo
joueurs : un
genre : plate-forme

L'histoire qui nous intéresse aujourd'hui se déroule le soir d'Halloween, cette fête si chère aux dentistes et aux magasins de farces et attrapes. Alicia et Greg ont fait le tour des maisons en compagnie de leurs amis pour remplir leurs sacs de bonbons, et ils se dirigent maintenant vers la forêt pour y stocker leurs gains. Ils auraient pu les mettre à la banque, mais là au moins, c'est net d'impôt. Sauf que le groupe est assailli par le Croque-Mitaines, qui transforme tout le monde en statues de pierre à l'exception d'Alicia et Greg, forcément, puisque ce sont les héros du jeu. Pour sauver leurs potes, ils vont devoir pénétrer le royaume des morts. Mais attention : une seule personne à la fois peut y entrer. Après avoir choisi votre niveau de difficulté, que vous pouvez d'entrer de jeu régler au plus haut si vous voulez un minimum de challenge, vous êtes accueilli par une intro en images fixes où vous devrez faire défiler le texte si vous voulez connaitre toute l'histoire. Mais vous pourrez zapper cette partie si vous préférez. Ensuite se présente à vous un joli écran de présentation du niveau, qui témoigne d'un chara-design mignon mais pas niais, chose suffisamment rare dans les jeux destinés aux enfants pour être soulignée. Tous les écrans de présentation sont identiques.

TOI QUI ENTRES ICI, ABANDONNE TOUTE ESPERANCE
Les portes du royaume des morts sont envahies de spectres et de squelettes pour l'instant pas bien dangereux. Les premiers se contentent d'aller et venir tandis que les seconds restent plantés là, et tous meurent après un seul coup. Vous débutez aux commandes d'Alicia, qui est capable de sauter et de planer à la retombée, sa robe faisant office de parachute. La fillette se défend en mettant des coups de chapeau à faible distance. En appuyant vers le haut lorsque vous trouvez un cercle d'échange, vous pourrez prendre en main Greg, qui peut quant à lui réaliser des doubles sauts, et dont les coups de fourche frappent plus loin. En deux coups les gros, vous avez fait le tour du gameplay, qui n'évoluera plus de toute l'aventure.
Sur votre route, vous collecterez des étincelles, gagnant des vies si vous en emmagasinez suffisamment, et vous mettrez aussi la main sur des friandises, que vous pourrez trouver à même le décor ou dans des coffres. Ces derniers existent en petite ou grande taille, et il faut les frapper plusieurs fois pour qu'ils relâchent tout ce qu'ils contiennent. Il est également possible de frapper certains pans de murs pour découvrir des passages secrets, qui abritent le même genre de trouvailles, mais aussi des citrouilles représentant une vie supplémentaire chacune, ou des fées qui vous protègent des attaques adverses. Mais le plus important reste de délivrer les âmes de vos amis, enfermées dans des espèces de pots. Tout ceci est comptabilisé en fin de niveau, et représente votre taux de complétion.
A chaque fois que vous vous faites toucher, vous perdez une vie. Vous recommencez alors au début du stage ou au dernier checkpoint, ces derniers se présentant sous forme d'arches illuminées. Une fois le niveau traversé, vous obtenez un mot de passe pour reprendre la partie en cours, puis vous vous rendez au niveau suivant. Le deuxième tableau vous amène ainsi dans le cimetière. L'endroit est plus vaste que le précédent, et si les monstres sont sensiblement les mêmes, les squelettes étant néanmoins plus virulents, les pièges sont plus nombreux : les arbres vous agresseront, des symboles au sol projettent des flammes lorsque vous marchez dessus, et le sol est partiellement gelé, rendant vos déplacements plus difficiles.

PAR ICI, LA SORTIE !
Ensuite, vous devrez parcourir le pont des brumes, un endroit un poil plus dangereux que les précédents en raison de ses nombreux précipices. Rien d'insurmontable malgré tout, encore heureux en début de partie, et vous arriverez après coup dans les cryptes glacées, qui abritent un bon paquet de passages plus ou moins secrets mais pas de nouveaux ennemis pour autant. Et finalement, lorsque vous ressortez de ces cryptes, le Croquemitaine vous attend de pied ferme. C'est votre premier combat de boss, introduit par une nouvelle scène en images fixes qui présente également le colérique Savant Fou. Concrètement, tous les quatre niveaux, vous aurez affaire à un nouveau boss, et celui-ci est bien évidemment assez simple à vaincre.
Rendez-vous ensuite dans la maison hantée, où en plus des monstres, vous devrez vous méfier des escaliers glissants, des chutes de lustres ou encore des armures vivantes. Vous passerez par les nids, refuges d'araignées qui vous servent de plates-formes mobiles et que seule peut chevaucher Alicia, puis vous devrez trouver le moyen d'activer les nombreuses portes des couloirs infinis à l'aide d'interrupteurs, avant d'entamer l'ascension de la haute tour. Enfin parvenus au sommet, vous devrez y affronter un nouvel acolyte du Savant Fou, le Vampire aux ailes rouillées, si l'on en croit le bruit qu'il fait en volant ! C'est en tout cas un beau salopard, qui va bien vous chauffer les nerfs avec ses attaques de lâche.
Si vous le battez, vous vous retrouvez dans le laboratoire secret, et il s'agira d'y éliminer les démons et les mages qui l'infestent, tout en évitant de finir dans la lave. C'est également du magma en fusion qui jaillit des tuyaux de la fabrique de robots, le niveau suivant, tandis que la salle des expériences interdites fait la part belle aux jets d'acide et aux mares de slime fluorescent. Nos héros y seront traqués par de redoutables adversaires, et devront encore faire avec les plates-formes araignées durant l'ultime niveau, les réservoirs des âmes. L'ultime, oui, car dans la foulée, vous allez affronter le fameux Savant Fou qui, curieusement, se révèle un boss assez facile à vaincre. Et après quinze petits niveaux, votre aventure s'achève sur une courte scène, suite à quoi le mode de difficulté le plus élevé est débloqué.

EN RESUME :
SCENARIO : l'univers enfantin et les personnages archétypiques ne permettent guère de s'attacher à cet univers horrifico-rigolo, qui aurait gagné à être un peu plus développé.
GRAPHISMES : si les visuels sont très passables sur les puissantes consoles de salon, Castleween est plutôt mignon et très coloré sur Game Boy Advance. Et les artworks sont dessinés dans un style plutôt choupi.
ANIMATION : le jeu demeure fluide en toutes circonstances et s'ils ne disposent pas d'une grande variété de mouvements, les personnages sont correctement animés. Les mouvements de caméra latéraux sont par contre un peu brusques.
SON : ce n'est ni pour sa bande-son, passe-partout au possible, ni pour ses bruitages quelque peu bruts de décoffrage, que l'on s'intéressera au titre de Magic Pockets.
JOUABILITE : on aurait aimé un peu plus de profondeur de gameplay, mais les deux héros se manient bien et ont chacun leurs spécificités. Dommage que le level-design n'en joue pas plus...
DIFFICULTE : il n'y a pas de grosse difficulté de toute la partie. Néanmoins, les derniers niveaux sont plus compliqués et le changement de braquet est assez brutal.
DUREE DE VIE : même s'ils sont longs, les niveaux ne sont qu'au nombre de douze, lorsqu'on met de côté les combats de boss. De fait, la durée de vie est médiocre. Et comme il n'y a pas grand-chose à faire une fois passé le mot FIN...
VERDICT : nombreux sont les bons jeux de plate-forme sur Game Boy Advance. Et puis il y a Castleween. Castleween qui serait dans le ventre mou du classement, s'il y avait un classement. Castleween qui s'en sort sans trop d'honneurs, mais sans honte non plus. Castleween, quoi.
POURQUOI CETTE VERSION : oublions tout de suite les versions Playstation 2 et Game Cube. Seul cet opus Game Boy Advance peut valoir le détour, à condition de ne pas être trop exigeant. Mais si vous avez fini tous les must have de la machine...

samedi 9 février 2019

Star Trek : the Next Generation saison 1

Star Trek : the Next Generation saison 1
année de parution : 1987-1988
trouvable à l'heure actuelle en : coffret DVD et blu-ray saison 1
featuring : Patrick Stewart (Picard), Jonathan Frakes (Riker), Levar Burton (Geordi), Denise Crosby (Tasha), Michael Dorn (Worf), Gates McFadden (Dr. Crusher), Marina Sirtis (conseiller Troi), Brent Spiner (Data/Lore), Colm Meaney (O'Brien), John de Lancie (Q), Majel Barrett (Lwaxana Troi) et Wil Weathon (Wesley) entre autres
date stellaire : 41061.3 à 41997.7

Nous sommes environ un siècle après les aventures de Kirk et ses copains. C'est le septième vaisseau du nom d'Entreprise que dirige le capitaine Jean-Luc Picard, patrouillant toujours plus loin dans l'espace afin de rencontrer de nouvelles formes de vie. Sous son autorité, l'équipage comprend aussi bien des humains que des Klingons (un traîté de paix, sans cesse remis en cause, entre la Fédération et l'Empire Klingon, pousse les deux parties à des accords bilatéraux), des Betazoïdes (une race d'humanoïdes doués de pouvoirs télépathiques) ou même des androïdes. Et il s'apprête à recevoir un nouveau membre en la personne de William Riker, commandant en second.

Devant les velleités salariales des stars du show original, la Paramount se tourne, pour sa nouvelle série, vers des acteurs moins courus, et surtout moins gourmands. Roddenberry est de nouveau crédité en tant que producteur et scénariste de quelques épisodes importants (le pilote, l'apparition de Q et celle de Lore, le "jumeau maléfique" de Data), mais avec de jeunes premiers - façon de parler - et des effets spéciaux un peu en deça des canons de l'époque, la nouvelle série peut dans un premier temps faire penser à un titre au rabais.

Il n'en est rien. Tout d'abord parce que pour inconnus qu'ils soient à l'époque, les acteurs ont à peu près tous du talent. Patrick Stewart, le futur Professeur Xavier des films X-Men, marque les esprits de par son contraste avec Kirk. Posé, réfléchi, timide, souvent froid, il se montre dévoué à la justice et prêt à prendre tous les risques pour sauver ses hommes lorsque le devoir l'exige. Michael Dorn, en colosse bourru venu d'un monde jadis en guerre avec les gentils, préfigure le personnage de Teal'c dans Stargate SG-1 : traître à son espèce et pourtant perclus de dévotion envers ses devoirs de Klingon, il dévoilera ses émotions avec une extrême parcimonie.
Mais le plus bluffant de tous restera peut-être Brent Spiner. Dans son rôle d'androïde, relativement monolithique sur le papier, il parviendra à faire passer tout un tas de sentiments au fil de la série. Pour ces 26 premiers épisodes, il joue surtout les Pinocchio surpuissants, mais le surprenant épisode The Naked Now lui donne l'occasion de connaître Tasha Yar au sens biblique du terme, lors de ce qu'il convient d'appeler une relation homme-machine. Il a également un double rôle dans l'épisode Datalore, où il joue non seulement Data mais aussi le prototype d'androïde mal conçu Lore, une dualité que l'on pourrait rapprocher de celle entre Kit et Kart (!) dans K2000.

De manière globale, les personnages sont plus travaillés que précédemment. Ils ont un background qui va se dévoiler petit à petit, et lorsque ce background est trop mince pour sous-tendre une apparition régulière du personnage, on peut s'en débarrasser (petits acteurs, donc pas de problèmes) ! C'est ainsi la première fois que le show liquide l'un de ses personnages principaux, Tasha Yar, dont on ne sait que peu de choses, si ce n'est qu'elle vivait dans sa jeunesse sur une planète genre Mad Max où elle se faisait régulièrement violer.

La série peut tout se permettre avec ses personnages principaux, et elle ne se prive pas de le signaler. A contrario, des personnages sensément secondaires vont devenir récurrents et marquer les esprits. Ainsi, l'omnipotente entité Q (joué par John de Lancie, qui aura aussi un petit rôle dans SG-1, comme un hommage décalé) reviendra régulièrement, de même que Lwaxana Troi, la mère du conseiller Troi. Là pour le coup, c'est logique vu que le rôle est interprété par Majel Barret, l'épouse de Roddenberry qui jouait déjà dans le pilote et les épisodes de la première série. Et puis parce qu'il faut bien qu'il y ait une incongruité dans la série, le docteur McCoy (DeForest Kelley) fait aussi une courte apparition dans le pilote. C'est qu'on vit vieux, chez Starfleet !

Notons enfin l'apparition d'une race importante pour la suite de la série et pour la suivante, les Ferengi, des marchands (escrocs serait un terme plus judicieux) humanoïdes de petite taille doté d'oreilles plus grandes que leur visage chauve. Accessoirement, les Borgs font aussi leur apparition en cours de saison, mais on en reparlera bien assez tôt.