mercredi 7 décembre 2016

La Machine Idéelle se met en veille

Quoiqu'accessible en permanence, bien entendu, ce petit blog de rien du tout est en pause à compter d'aujourd'hui et jusqu'au sept janvier. Je ne me fais guère d'illusions : peu nombreux seront ceux que cela dérange, mais si tant est qu'il y en ait, je me justifierais par trois raisons.

Premièrement, le mois de décembre est plutôt chargé, qu'il s'agisse de préparer les fêtes de fin d'année ou tout simplement de mon boulot, qui a une saisonnalité assez marquée et qui nécessite donc plus d'investissement de ma part. C'est vrai que j'écris généralement mes articles tard le soir, mais c'est d'autant plus compliqué lorsque la journée est par ailleurs longue et épuisante.
Deuxièmement, j'ai tout simplement présumé de mes forces. Sortir un article, aussi court soit-il, tous les trois jours sauf cas exceptionnel, c'est un rythme que je ne peux visiblement pas tenir sur le long terme et j'ai besoin de cette pause pour... ben pour faire une pause. L'année prochaine, je me calerai sur un rythme hebdomadaire, en essayant de sortir un article tous les samedis, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente.
Troisièmement, j'ose espérer que cette remise en question se traduira par une meilleure qualité globale. Par exemple, la catégorie "Moteur... et action !" est appelée à évoluer vers quelque chose de plus varié, d'autant que j'ai quasiment fait le tour de ce dont je voulais parler concernant Doctor Who. De même, j'ai finalement assez peu parlé de jeux vidéo alors que j'ai de très nombreux tests en réserve.

En un mot comme en cent, je vais tout faire pour que cette trève symbolise un renouveau pour le meilleur.
En attendant, bonnes fêtes à tous ceux qui passent par ici.

dimanche 4 décembre 2016

Sorties comics de novembre

Ca y est : les éditeurs ont lancé leurs dernières forces dans la bataille de Noël 2016, et ce mois de novembre est donc riche à la fois en nouveautés, plus ou moins intéressantes, et en intégrales de toutes sortes. Akiléos, Dargaud et Milady ressortent leurs pépités dans un nouvel écrin de toute beauté, Delcourt se taille la part du lion et même les petits poucets, d'Ankama à Jungle en passant par Ca et Là ou Réflexions, font preuve de leurs bonnes intentions à l'égard de notre porte-monnaie. A ce propos, on saluera les nouveaux venus, Flamival, dont l'unique parution est disponible uniquement en VPC. Pas sûr que le modèle économique soit longtemps viable, mais on leur souhaite bonne chance.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de novembre)
L'AGE de BRONZE (tomes 1 à 4, éditions Akiléos)
scénario et dessin : Eric SHANOWER (Adventures in Oz, Little Nemo : Return to Slumberland)
genre : l'Histoire, la poussière en moins
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient The Age of Bronze 1 à 30)

Elevé par un berger, Pâris est en réalité le fils illégitime du roi de Troie. Intégré par la suite à la cour de son père en dépit des protestations de ses demi-frères, il se fait remarquer le jour où il enlève la somptueuse princesse spartiate Hélène au nez et à la barbe de son époux, le roi Ménélas. Cette obscure tromperie va mener à la terrible guerre de Troie, qui réunit les armées de tous les grands rois achéens à l'assaut de l'imprenable citadelle troyenne.
C'est en novembre 1998 qu'Eric Shanower, auteur complet qui a débuté sa carrière au milieu de la décennie précédente en réalisant des graphic novels inspirées du Magicien d'Oz de L. Frank Baum, se lance dans le pari fou d'adapter la Guerre de Troie sous la forme d'un comic-book. Et quand on parle d'adaptations, Shanower ne fait pas dans la dentelle, puisqu'il a dans l'idée de faire de sa version le parfait compromis entre toutes celles qui l'ont précédée ! Résultat : depuis cette date, seuls trente-trois épisodes ont vu le jour... Trente-trois épisodes en seize ans, oui.
C'est que notre forçat est particulièrement méticuleux. Non seulement prend-il le temps de lire et d'étudier toutes les sources sur le sujet, mais c'est également un artiste au style extrêmement riche en détails, et donc très lent. Chaque planche est comme un accouchement, et si le résultat est indéniablement là, l'attente que suscite chaque numéro est excessive. C'est pourquoi Akiléos a eu la bonne idée de rééditer les quatre tomes actuellement traduits, qui représentent trente épisodes sur trente-trois.
Les anciennes versions ont maintenant plus de dix ans (pour le premier tome) et sont devenues assez rares. Il restera encore à réimprimer le hors-série, qui regroupe deux épisodes spéciaux : le premier est une sorte de prologue qui explique le contexte familial hum... difficile d'Agamemnon, et le second est une vaste encyclopédie de la saga. Des indispensables que l'on espère donc revoir sous peu au catalogue d'Akiléos, en attendant peut-être, un jour prochain, la suite de cette fresque prévue... en dix tomes !




DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
The LAST DAYS of AMERICAN CRIME (éditions Jungle)
scénario : Rick REMENDER (Fear Agent, Black Science)
dessin : Greg TOCCHINI (Low, Demonwars : Eye for an Eye)
genre : polar d'anticipation qui sent le réchauffé
édité chez RADICAL COMICS aux USA (contient The Last Days of American Crime 1 à 3 et Preview*)

A l'heure où le gouvernement s'apprête à mettre en activité un programme permettant d'empêcher toute velléité de crime, Graham Brick prépare le casse du siècle en compagnie de deux recrues peu fiables, en témoignent leurs moeurs étranges. Ce polar s'avère inutilement violent et vulgaire, mais Rick Remender parvient tout de même à brosser un portrait relativement intéressant de ses principaux anti-héros. Greg Tocchini, quant à lui, oppose à l'aspect gore de certaines scènes des tons pastels séduisants.
(2,5/5)

Les GARDIENS du GLOBE (tome 4, éditions Delcourt)
scénario : Phil HESTER (the Coffin, Firebreather)
dessin : Todd NAUCK (Wild Guard, New Men)
genre : trop de super-héros au mètre carré
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Invincible Universe 7 à 12)

En dépit des menaces spectaculaires qu'ils ont à affronter sur une base quasi-quotidienne, les Gardiens du Globe se contentent dans l'immédiat de mettre un terme aux agissements des petits poissons comme Magnattack ou Redeye, afin d'annihiler le Cercle une bonne fois pour toutes. Si la série de Phil Hester est plutôt agréable à lire en soi, l'auteur semble avoir un peu de mal à gérer un casting aussi important, et les enjeux sont ternes en comparaison des dangers qu'affronte Invincible. Au dessin par contre, Todd Nauck excelle à mettre en scène tous ces personnages.
(3,5/5)

UBER (tome 5, éditions Panini)
scénario : Kieron GILLEN (Iron Man, Avengers)
dessin : Daniel GETE (Absolution : Rubicon) et Canaan WHITE (Ptolus)
genre : guerre fantastique où les méchantS gagnent à la fin
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Uber 23 à 27 + Uber FCBD* 2014)

Alors que les nazis déploient leurs nouvelles troupes de choc afin de raser le centre de l'Europe ville après ville, l'armée anglaise finalise les derniers préparatifs autour de son arme secrète. Parallèlement, le gouvernement russe utilise sa propre expérience pour former de nouvelles troupes. Même pour sa dernière arche narrative, la série de Kieron Gillen ne laisse briller aucune lueur d'espoir. C'est une chape de plomb qui s'abat sur le lecteur, et pourtant, on en redemanderait presque ! D'autant que Daniel Gete, sans être aussi marquant que son prédécesseur, finit par trouver ses marques.
(3,5/5)

DEAD BODY ROAD (éditions Delcourt)
scénario : Justin JORDAN (Luther Strode, Dark Gods)
dessin : Matteo SCALERA (Black Science, Hyperkinetic)
genre : road movie mais sans le movie
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Dead Body Road 1 à 6)

Jimmy Stowe a participé à un braquage qui a mal tourné, coûtant la vie à l'épouse d'Orson Gage. L'ancien flic est désormais bien décidé à tuer l'intégralité du gang, et pour ce faire, il a besoin de Rachel, la compagne de Jimmy, qui seule connait l'endroit où le hacker a caché l'argent. C'est exclusivement pour les dessins nerveux de Matteo Scalera, qui retranscrivent à merveille le rythme effréné de cette course-poursuite infernale, que l'on s'intéressera à la mini-série de Justin Jordan. Car pour le reste, l'aspect primaire et les incohérences du scénario se font vite jour.
(3/5)

OUTCAST (tome 3, éditions Delcourt)
scénario : Robert KIRKMAN (Invincible, Battle Pope)
dessin : Paul AZACETA (Grounded, Potter's Field)
genre : fantastique dans tous les sens du terme
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Outcast 13 à 18)

Après avoir exorcisé sa soeur adoptive, qui s'en est prise à son mari de manière extrêmement violente, Kyle Barnes comprend que ses pouvoirs n'ont rien de divin. Il est un Banni, capable de chasser ceux que l'insaisissable Sidney cherche pour sa part à sauver. Il aura vraiment pris son temps, mais ça y est : Robert Kirkman lance enfin sa série lors de cette troisième arche narrative riche en rebondissements et en révélations. Délaissant l'aspect mystique des premiers épisodes, la saga peut qui plus est compter sur un Paul Azaceta des grands jours.
(4/5)

A GAME of THRONES (intégrale, éditions Dargaud)
scénario : Daniel ABRAHAM (Fevre Dream) et George R.R. MARTIN (Wild Cards)
dessin : Tommy PATTERSON (Stingers, the Warriors)
genre : heroic-fantasy avec beaucoup trop de personnages
édité chez DYNAMITE ENTERTAINMENT aux USA (contient A Game of Thrones 1 à 24)

Maître de la maison Stark qui protège la frontière nord, Ser Eddard est mandé par le roi Robert Baratheon à sa cour, afin de le conseiller tandis qu'un complot se trame en coulisses. En outre, les barbares Dothrakis sont aux portes du royaume. Dargaud réédite là la série sous la forme d'un imposant pavé. Tirée des romans de George R.R. Martin, la saga s'appuie sur un solide background et d'intéressantes intrigues de couloirs, plutôt que sur les traditionnels combats stériles des oeuvres d'heroic-fantasy. Le dessin de Tommy Patterson n'est par contre pas très assuré.
(3,5/5)

BURNING FIELDS (éditions Ankama)
scénario : Tim DANIEL (Enormous) et Mike MORECI (Roche Limit)
dessin : Colin LORIMER (Harvest, the Hunt)
genre : culte païen chez tonton Saddam
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Burning Fields 1 à 8)

Engagée par une agence privée, Dana Atkinson est missionnée pour se rendre en Irak, où un tueur en série mutile ses victimes lors de ce qui semble être une cérémonie macabre. Sur place, elle pourra compter sur l'inspecteur Aban Fasad, qui détient peut-être laclé dy mystère. Au départ, le récit de Tim Daniel et Mike Moreci s'oriente vers un polar en milieu de guerre, dense et peuplé de personnages solides. Mais lorsqu'entrent en comptent des éléments surnaturels, il perd en cohérence et en intérêt. On se consolera avec les dessins soignés de Colin Lorimer.
(3/5)

The X-FILES : ARCHIVES (tome 3, éditions Glénat)
scénario : Stefan PETRUCHA (Duckman) et Joseph RUBENSTEIN (Dexter's Laboratory)
dessin : Charlie ADLARD (the Walking Dead), Miran KIM (Hellraiser) et Gordon PURCELL (Flare)
genre : policier fantastique aux frontières du old school
édité chez TOPPS COMICS aux USA (contient The X-Files 13 à 18)

Plus encore qu'à la conspiration gouvernementale ou aux phénomènes paranormaux, c'est cette fois-ci à la folie d'autochtones sans histoires poussés à bout par quelque expérimentation secrète, que Fox Mulder et Dana Scully doivent faire face. Stefan Petrucha s'essaie ici à l'auto-critique, prenant pour base le problème de la libre circulation des armes ou l'émergence de groupuscules radicaux. Son engagement est plaisant et Charlie Adlard est fidèle au poste, mais les photo-montages de Miran Kim sont pour leur part repoussants.
(2/5)

The SIXTH GUN (tome 7, éditions Urban)
scénario : Cullen BUNN (Army of Darkness, the Empty Man)
dessin : Brian HURTT (the Damned, Poppy !)
genre : western fantastique qui en fait un peu trop
édité chez ONI PRESS aux USA (contient The Sixth Gun 42 à 50)

Griselda a triomphé, et Jesup possède désormais les six pistolets, que la sorcière compte utiliser pour recréer le monde à l'image de ses maîtres. Becky Montcrief et Drake Sinclair auront beau faire appel à tous leurs alliés, y compris aux tout-puissants Oiseaux-Tonnerre, pourront-ils empêcher la fin du monde ? Si cette ultime arche narrative - ce tome reprenant les deux derniers trade-paperbacks américains - joue une nouvelle fois la carte de la grandiloquence, le récit de Cullen Bunn traîne un peu longueur. Heureusement, Brian Hurtt régale le lecteur.
(3,5/5)

CROSSED +100 (tome 3, éditions Panini)
scénario : Simon SPURRIER (2000 A.D., Cry Havoc)
dessin : Rafael ORTIZ (Dan the Unharmable, Yaiba) et Martin TUNICA
genre : post-apo en langage SMS
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Crossed + One Hundred 13 à 18)

Cinq ans après la tragique négociation de Murfreesboro, Future Taylor et son compagnon Mustaqba tentent d'élever la fille infectée qu'ils ont recueillie encore bébé. Lors d'une expédition, l'archiviste découvre le véritable centre de formation des disciples de Beauregard Salt. Simon Spurrier apporte une conclusion satisfaisante à la saga imaginée par son ami Alan Moore, en laissant volontairement en suspens plusieurs points. Néanmoins, Rafael Ortiz est peu rigoureux, et si Martin Tunica est plutôt doué pour représenter les décors, ses visages sont catastrophiques.
(3/5)

LOCKE & KEY (intégrales 1 à 3, éditions Milady)
scénario : Joe HILL (the Cape, Road Rage)
dessin : Gabriel RODRIGUEZ (the Great and Secret Show, Onyx)
genre : escape game fantastique
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Locke & Key : Welcome to Lovecraft 1 à 6, Locke & Key : Headgames 1 à 6, Locke & Key : Crown of Shadows 1 à 6, Locke & Key : Keys to the Kingdom 1 à 5, Locke & Key : Clockworks 1 à 5, Locke & Key : Omega 1 à 5 et Locke & Key : Alpha 1 & 2)

La famille Locke a vécu l'enfer : le père est mort assassiné par deux jeunes serial-killers qui se sont introduits chez lui, et la mère s'en est sortie de justesse. Elle et ses trois enfants partent dans la demeure familiale de Lovecraft pour tenter de se reconstruire. Impressionnante, la première mini-série allie des graphismes légers, presque cartoon, d'un Gabriel Rodriguez encore inconnu jusque là à l'ambiance pesante et empreinte de surnaturel, à mi-chemin entre le polar noir et le conte fantastique désenchanté, imaginée par Joe Hill. Au fur et à mesure, le duo évolue et les minis s'enchaînent avec efficacité, jusqu'à un final spectaculaire. Ces trois intégrales regroupent quasiment tous les épisodes sortis, à l'exception de quelques spéciaux anecdotiques.
(4/5)

JEM et les HOLOGRAMMES (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Sophie CAMPBELL et Kelly THOMPSON (Heart in a Box, A-Force)
dessin : Sophie CAMPBELL (Teenage Mutant Ninja Turtles : Bebop & Rocksteady Destroy Everything)
genre : comédie romantique sur fond de keytar
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Jem & the Holograms 1 à 6)

Leader du groupe des Hologrammes, Jerrica Benton semble incapable de jouer en public, jusqu'au jour où elle reçoit la visite de Synergy, un ordinateur holographique créé par son père. Grâce à ses capacités, elle devient Jem et son groupe est désormais en mesure d'affronter les Misfits. Dérivée du film éponyme, lui-même inspiré par le dessin animé des années 80, la série de Kelly Thompson se présente sous la forme d'une bluette qui n'a pour seul intérêt que de faire évoluer le personnage de Kimber vers un archétype dans l'air du temps. On appréciera néanmoins l'humour gentillet et les dessins de Sophie Campbell.
(3/5)

ESCAPE from NEW YORK (tome 2, éditions Réflexions)
scénario : Christopher SEBELA (Dead Letters, Ghost)
dessin : Diego BARRETO (Irredeemable, Eureka)
genre : couillu le gars ripou dans le grand nord
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Escape from New York 5 à 8)

Banni en dépit de sa victoire en Floride, Snake Plissken se retrouve projeté en pleine Sibérie, au coeur du conflit entre la Russie et les Etats-Unis. Mais le plus grand danger vient de son propre camp, et plus précisément des forces spéciales menées par Hauk. Il est vrai que Christopher Sebela ne s'embarrasse ni de crédibilité, ni de cohérence. Mais son récit est encore plus nerveux que le précédent et le résultat final est, de fait, plus agréable. Sans compter que Diego Barreto trouve ses marques sur le personnage.
(3/5)

La FAMILLE FUN (éditions Ca et Là)
scénario : Benjamin FRISCH (Ayn Rand's Adventures in Wonderland)
genre : Black Hole Sun en BD
édité chez TOP SHELF, un label d'IDW PUBLISHING, aux USA (contient The Fun Family OS*)

Cartooniste à succès, Robert Fun écrit des strips humoristiques inspirés de sa vie de famille parfaite. Mais le vernis se craquelle à la mort de sa mère : tandis qu'il succombe à sa passion secrète, sa femme le quitte pour un gourou et ce sont ses enfants qui se retrouvent contraints d'assurer les revenus du foyer. Qu'a essayé de dénoncer Benjamin Frisch ? Le modèle familial utopique dont rêve tout Américain, les méthodes peu orthodoxes des psychologues qui fleurissent sur le territoire ou la dérive des religions et autres cultes ? Peut-être un peu tout cela, mais à l'image du dessin cartoony, le trait est beaucoup trop grossier.
(2/5)

RETOUR vers le FUTUR (tome 1, éditions Flamival)
scénario : John BARBER (Action Man), Erik BURNHAM (Ghostbusters) et Bob GALE (Daredevil)
dessin : Ryan BROWNE (God Hates Astronauts), Erik EVENSEN (Gods of Asgard), Marcelo FERREIRA (Call of Duty), Corin HOWELL (the Mighty Zodiac), Chris MADDEN (Jack Avarice Is the Courier), Alan ROBINSON (Lost Squad), Dan SCHOENING (Mega Man) et Brent SCHOONOVER (Horrorwood)
genre : science-fiction à 88 miles à l'heure
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Back to the Future 1 à 5)

Désormais prisonnier dans l'ouest américain du dix-neuvième siècle, le docteur Emmett Brown raconte à ses enfants les folles aventures qu'il a vécu avant de voyager dans le temps, tout en continuant à travailler le plus discrètement possible sur sa dernière invention. Bob Gale, co-auteur avec Robert Zemeckis de la trilogie cinématographique, s'adjoint les services de deux scénaristes de comics à succès pour relancer la saga sous la forme d'une bande dessinée. Malheureusement, la plupart des artistes qui se chargent de la partie graphique sont médiocres.
(3/5)

* FCBD : épisode spécial paraissant lors du Free Comic Book Day, durant lequel certains comics sont gratuits
* OS : one-shot, récit auto-contenu

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
ARCHER & ARMSTRONG : l'INTEGRALE, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
BETTY BOOP : l'INTEGRALE (Betty Boop Sunday Best), édité chez Kitchen Sink aux USA et chez Vents d'Ouest en France
DARK SOULS, édité chez Titan Comics aux USA et chez Hachette en France
FANTOMES (Ghosts), édité chez Scholastic aux USA et chez Akiléos en France
HAGAR DUNOR tome 2 (Hagar the Horrible), édité chez Titan Comics aux USA et chez Urban en France
JUDGE DREDD : les AFFAIRES CLASSEES tome 1 (Judge Dredd : the Complete Case Files), édité chez Rebellion en Angleterre et chez Délirium en France
RAI : l'INTEGRALE tome 1, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
Les SIMPSON : COLOSSAL (Simpson Comics), édité chez Bongo aux USA et chez Jungle en France
CHARLIE CHAN HOCK CHYE : une VIE DESSINEE (the Art of Charlie Chan Hock Chye), édité chez Pantheon aux USA et chez Urban en France
TANK GIRL INTEGRALE, édité chez Titan Comics en Angleterre et chez Ankama en France
VIKINGS tome 1, édité chez Titan Comics aux USA et chez Hachette en France

jeudi 1 décembre 2016

Mystic Riders en arcade

Mystic Riders
Mahou Keibitai Gun Hoki au Japon
machine : arcade

système : IREM M-92
année : 1992
développeur : IREM
éditeur : IREM
joueurs : deux en collaboratif
genre : shoot'em up horizontal




Il fut un temps où la femme connaissait sa place dans la société, c'est à dire à la cuisine. Malheureusement, les moeurs ont changé, probablement parce que l'homme, le mâle, le vrai, est devenu une lavette un peu trop laxiste. Rallonger la longueur de la chaîne, c'était une bonne idée, ça permettait à la femme de venir jusque dans le salon pour servir l'homme au plus près, mais ça a donné de mauvaises idées à la femme. Maintenant, elle a des rêves de grandeur, voire même de domination, en témoigne cette vile sorcière qui terrorise le monde de la magie. Et ce sont les apprentis-sorciers qui passent le balai. Heureusement, ledit balai est magique, et nos deux héros vont s'en servir pour voler jusque dans l'antre de la sorcière et sauver nos bonnes vieilles traditions patriarcales. Mais sans plus attendre, le premier niveau.

BALI ET BALO SONT SUR UN BALAI
La ville de minuit, vous allez la survoler à califourchon sur votre balai, luttant contre les fantômes au dessus des toits de la paisible bourgade endormie sous un énorme croissant de lune, bataillant tout votre soûl face aux gargouilles de la cathédrale, pour enfin croiser le fer avec le premier boss. Ce gros ver aérien n'est pas particulièrement charismatique, et il n'est pas non plus spécialement coriace, tant il est lent à se mouvoir. Mais s'il vous coince dans ses circonvolutions, vous en serez quitte pour perdre une vie. Sinon, vous serez gratifiés d'un bonus de points selon vos performances et pourrez passer au niveau suivant.

Avant cela, une petite explication s'impose. Votre magicien en devenir est capable de faire feu sur ses adversaires, à la manière du tir de base de n'importe quel shoot'em up. En ramassant les sphères qui alternent entre les symboles de foudre et de feu, vous affiliez votre tir à l'élément choisi. En français, vous le transformez en étoile électrique ou en boule de feu. Si la différence ne saute pas aux yeux en terme d'efficacité, c'est lorsque vous maintiendrez la touche enfoncée que vous verrez le résultat. En effet, le tir de foudre chargé est un five-way - soit cinq projectiles qui partent en cône depuis votre avatar - tandis que le tir de feu chargé est un gros rayon qui explose à mi-distance.

En dégommant les ennemis, vous obtiendrez également de nombreuses gemmes. Des petites ou des grosses, selon la résistance de l'adversaire. Les boss, par exemple, laissent derrière eux une grande quantité de grosses gemmes. Non seulement ces gemmes gonflent-elles votre score, mais en outre, elles augmentent votre expérience, et par là même la puissance de votre tir. Le résultat est même assez spectaculaire. Votre tir chargé est également encore plus puissant, mais en contrepartie, il est plus long à charger. Une ambiance à la Harry Potter, un design mignon, le principe d'évolutivité des tirs... Jusque là, Mystic Riders ressemble comme deux gouttes d'eau aux Cotton de Success, au détail près qu'il est sorti avant, et que donc, si copieur il y a, ce n'est pas IREM.

Mais en plus de ça, Mystic Riders embarque un système unique. Vous chevauchez un balai, d'accord ? Et si vous vous en serviez pour esquiver les attaques adverses, par exemple en inclinant rapidement le joystick vers le bas puis le haut afin de réaliser un flip comme au Quidditch ? Ca serait plutôt cool et pratique, non ? Et si vous disposiez également d'un second bouton, qui vous permet de balancer votre balai au loin, dans la direction opposée de celle vers laquelle vous vous dirigez, ça serait pas mal non plus, avouez ? Eh bien soyez heureux, vous pouvez faire tout ça. Bon, au vu de la faible résistance des adversaires de ce premier niveau, mettre tout ça en place, c'est un peu employer un char d'assaut pour tuer une mouche, mais ça vous permettra de vous la péter, c'est déjà ça.

Et ce n'est pas tout. Contrairement à bon nombre de shmups, le décor n'est pas forcément votre ennemi. Comprenez par là que toucher un mur ou le sol n'est pas synonyme de crash. Mieux, vous pouvez vous déplacer en marchant, au sol ou au plafond, et de là, vous pouvez orienter votre tir vers le bas, le haut ou en diagonale. Le design de vos tirs est légèrement différent lorsque vous êtes à pied : par exemple, le tir de foudre à puissance maximale projette trois énormes rafales électriques simultanées. Cette dernière possibilité sera salvatrice notamment dans les endroits les plus encaissés.

BALI TON BALO, C'EST BALOT
Le deuxième niveau vous conduit dans les faubourgs de Minuit, qui se trouvent être une forêt à la végétation luxuriante mais néanmoins très agressive. Après avoir franchi une caverne, vous vous retrouverez nez-à-nez avec un nouveau boss, un golem qui vous balance les parties de son corps en travers de la gueule. Vous vous dirigerez ensuite vers la zone de passage des tortues volantes, parmi lesquelles les plus dangereuses sont les plus petites, pour info. Au final, vous aurez affaire à une tortue à deux-têtes qui fait office de troisième gardien.


Place ensuite aux fonds marins, où vous serez agressés par des tripotées de sirènes et devrez faire également attention aux blocs de glace. En guise de boss, c'est un gros poulpe qui vous attend. Lorsque vous le battez, vous délivrez sa prisonnière, mais un petit octopode cyclope se jette sur elle et même si vous réagissez vite, il prend possession de la gamine, pour un deuxième combat consécutif, beaucoup plus redoutable que le précédent. Néanmoins, lorsque vous abattez la créature, la princesse saine et sauve vous remercie.



Vous devez alors vous rendre au château de la sorcière, où vous attendent de nombreux pièges, des ennemis gigantesques et un coriace dragon de feu en dernier lieu. Après l'avoir éteint, vous pénétrez dans la dernière forteresse, en passant par les nuages où vous attend un dispositif de sécurité des plus sophistiqués. Vous aurez ensuite à descendre dans les tréfonds du donjon lors d'une séquence en scrolling vertical, au terme de laquelle vous aurez enfin l'occasion de vous battre contre la sorcière. Attention : boss final oblige, elle dispose de nombreuses attaques toutes plus fatales les unes que les autres.

Mais si vous en triomphez, vous sauvez la Terre et recevez en remerciement un message de tolérance d'une naïveté qui confine à la bêtise, mais qui se montre touchante dans sa simplicité. A croire que ce sont des hippies qui ont développé le jeu ! Il y en a une, néanmoins, qui n'est pas du tout d'accord : dans une dernière bravade digne de Terminator, elle annonce qu'elle reviendra, ce qui, à priori, est faux puisque Mystic Riders n'a jamais connu ni suite ni portage. Allez, retourne faire la lessive et fais donc pas chier l'homme.


EN RESUME :
SCENARIO : le jeu commence sans aucune scène introductive et se termine par quelques phrases dégoulinantes de bons sentiments. Heureusement qu'entre les deux, on peut tuer tout ce qui bouge.
GRAPHISMES : les gros sprites rondouillards et chaleureusement colorés définissent quasiment à eux seuls la patte IREM, que l'on retrouve dans pas mal de jeux de cette génération. Simple mais efficace.
ANIMATION : il n'y a pas grand-chose à reprocher de ce côté-là. Ca bouge bien, ça ne rame pas, même lorsqu'il y a foule à l'écran... Ca manque juste d'un peu de fantaisie.
SON : là par contre, c'est pas la panacée. Les thèmes musicaux sont assez génériques et la restitution du son semble un peu étouffée. A priori, ça serait un problème connu de cette carte.
JOUABILITE : nos deux héros, strictement identiques dans leur comportement, se dirigent au doigt et à l'oeil, et ce que l'on perd en évolutivité du tir, on le gagne en mouvements divers et variés, du flip au lancer de balai.
DIFFICULTE : Mystic Riders fait partie de la poignée de jeux de l'éditeur considérés comme faciles, au même titre que Legend of Hero Tonma par exemple. C'est vrai que dans l'ensemble, on ne galère pas trop, mais certains boss demandent tout de même de la patience.
DUREE DE VIE : les niveaux sont assez longs et le défilement plutôt lent, mais on ne peut pas dire que le jeu dure très longtemps. Il est grosso modo dans la moyenne, les shoot'em up n'étant pas franchement réputés pour leur durée de vie.
VERDICT : dans le registre du cute'em up, on a trop souvent tendance à se concentrer sur les Parodius de Konami, au détriment de très bons titres qui n'ont simplement pas eu la même médiatisation à leur sortie. Et moi, j'aime bien défendre la veuve et l'orphelin.
POURQUOI CETTE VERSION : parce qu'il n'y en a pas d'autres. Il est repris dans une compilation Playstation 2 il me semble, mais c'est de l'émulation.

lundi 28 novembre 2016

The Sarah Jane Adventures : From Raxacoricofallapatorius with Love



diffusion initiale : le 13 mars 2009
nb d'épisodes : 1
DVD :
     > coffret The Complete Second Series

Docteur : nope
Compagnons : Sarah-Jane & Luke Smith, Clyde Langer, Rani Chandra et K-9

A LITTLE SOMETHING. La deuxième saison achevée et la troisième pas encore commencée, Sarah-Jane Smith est pourtant de retour pour un court épisode spécial qui sera diffusé lors du Red Nose Day. Cette journée est organisée depuis 1988 par le Comic Relief, une organisation caritative qui, à l'origine, réalisait des téléthons en faveur de l'Ethyopie, frappée par une crise de famine sans précédent. Les gens de mon âge se souviennent peut-être qu'en France, à la même époque, on avait Bernard Kouchner et ses sacs de riz...
Lors du Red Nose Day, de nombreux programmes proposent des inédits, et du reste, Doctor Who y a déjà participé en 1999, avec la parodie The Curse of Fatal Death. Généralement, c'est plutôt le Children in Need, un autre téléthon, qui bénéficie des épisodes spéciaux de Who, mais pour 2009, le Red Nose Day aura droit à son minisode. En l'occurence, il ne s'agit pas d'une aventure inédite de la série-mère, mais de sa petit soeur, The Sarah Jane Adventures. Elle dure un peu plus de cinq minutes.
Pour l'occasion, on retrouve les têtes connues de la deuxième saison, à savoir bien entendu Sarah-Jane Smith, l'inénarrable rôle-clé d'Elisabeth Sladen, son fils adoptif Luke et les deux amis de ce dernier, le trublion Clyde Langer et la petite nouvelle, Rani Chandra. Ils sont tous en train de vaquer à leurs occupations dans le grenier de Sarah-Jane, qui cache dans ses murs le super-ordinateur extraterrestre Mr Smith. Rien de bien révolutionnaire jusque-là.


C'est à ce moment qu'apparait l'ambassadeur Ranius, dit Rani, émissaire de l'Alliance Galactique qui offre à l'équipe des petits cadeaux pour avoir sauvé la Terre si souvent. La blague dans cette histoire, c'est que le diplomate est joué par Ronnie Corbett, véritable star en Angleterre pour son rôle aux côtés de Ronnie Barker dans la légendaire série de sketches The Two Ronnies. Et comme pour mieux souligner le clin d'oeil, l'émissaire s'amuse qu'il y ait deux Rani dans ce grenier.
Mine de rien, The Two Ronnies a duré douze ans, à une époque qui plus est où la BBC était en situation de quasi-monopole. En tout cas, durant les années 70 et 80, c'était une institution qui ne souffrait quasiment d'aucune concurrence, et c'est ce qui a rendu les shows qu'elle produisait ultra-populaires. Pour nous autres, de ce côté-ci de la Manche, c'est un peu comme si le Petit Rapporteur ou le Collaro Show étaient devenues des icones télévisuelles. Elles ont un statut culte pour ceux qui les ont connues, mais rien à voir avec l'engouement des Brittons pour les deux Ronnie.


Néanmoins, assez rapidement, les soupçons se portent quant à l'identité réelle du nouveau venu. Des doutes rapidement confirmés par Mr Smith, puis quasi-consécutivement par K-9, qui arrive d'on ne sait où juste pour passer une tête. Manque de bol, tant le chien-robot que le reste de l'équipe finit sous l'emprise de cet être vil, qui se révèle à mon grand désarroi être un Slitheen, ces abominables extraterrestres qui passent leur temps à péter. A croire qu'on n'aime que l'humour scato, dans la Perfide Albion...
Ceci étant, force est de reconnaître que dans cet épisode, qui n'a d'autre vocation que de faire sourire l'audience, la prestation de ces bestioles ridicules est moins pénible qu'à l'accoutumée. Disons qu'elle est à l'unisson du reste du programme. Bien entendu, le Slitheen ne l'emportera pas au paradis, même si on ne comprend pas vraiment comment il a pu être vaincu. Toujours est-il qu'il l'a été, et c'est sur cette bonne note que s'achève ce hors-série tout à fait anecdotique.


Son seul fait d'arme, si je puis dire, c'est la manière dont il présenté. Dans le coffret de la première saison de SJA, souvenez-vous, il fallait répondre à un questionnaire pour avoir le droit de visionner le bêtisier de la saga. Le principe est le même dans le coffret de la deuxième série, mais cette fois-ci, le bonus est donc ce minisode. J'aime beaucoup ce concept, qui rend les featurettes d'un DVD un peu moins passives, même si là encore, il ne faut pas sortir de Saint Cyr pour en bénéficier.

vendredi 25 novembre 2016

Doctor Who : the Next Doctor


diffusion initiale : le 25 décembre 2008
nb d'épisodes : 1
DVD :

    > en VO, coffret The Complete Specials
    > en VF, coffret Episodes Spéciaux (pareil mais moins bien)


Docteur : David Tennant
Compagnons : Jackson Lake et Rosita Farisi


THE TWO DOCTORS ? Mine de rien, les Christmas Specials de la nouvelle série Doctor Who, tournés généralement juste après la fin de la saison régulière (autrement dit en fin d'été), ne faisaient jusqu'ici pas franchement ambiance de Noël. Le premier mettait certes en scène des Pères Noël, qui reviennent du reste dans le deuxième, mais en dehors d'une scène dans un marché de Noël, il faisait plus Who que Christmas en terme de "magie". Pire encore pour le second (qui irait imaginer un mariage ce jour-là ?), et que dire du troisième, totalement hors-sujet ?
Pour le dernier 25 décembre sous sa férule, Russell Davies imagine cette fois-ci un Christmas Special qui porte bien son nom. Il se déroule dans la Londres de l'époque victorienne, le jour J bien entendu, et il s'en dégage une atmosphère digne des contes de Dickens, avec un petit twist à la Who bien entendu. Un gros twist, même, puisque le titre nous l'annonce : il s'agit de la première apparition du prochain Docteur. Tous les ans, les médias spécialisés anglais spéculent sur la date de sortie de l'acteur-vedette et sur l'identité de son remplaçant, et cette fois-ci, la prod' a sorti du lourd : c'est David Morrissey, que l'on connait notamment de ce côté-ci de la Manche en tant que Gouverneur dans l'adaptation télévisée du comics The Walking Dead, qui entre en piste.


Un bonheur n'arrivant jamais seul, le nouveau Docteur rencontre l'ancien, dans la grande tradition des X Doctors (il y a eu Three, Five et Two dans cet ordre) de la série classique, de l'inédit Shada, du hors-série Dimensions in Time ou plus récemment du mini-épisode Time Crash. Ce n'est donc pas une séquence de réincarnation, mais une rencontre entre deux avatars du personnage, ce qui donne bien entendu lieu à quelques bonnes vannes. Du reste, l'épisode joue à fond la carte de l'humour, au début tout du moins, avec une séquence de "course-poursuite" pas super bien faite mais marrante comme tout.
Petit à petit, on se rend néanmoins compte que quelque chose ne tourne pas rond. Le vernis se craquèle, et on découvre que le nouveau Docteur n'a pas toute sa tête, mais surtout qu'il n'a pas de vrai tournevis sonique, ni de vrai TARDIS. Pas vraiment choquant, vu qu'on a vu il y a peu qu'un Time Lord pouvait aller jusqu'à se prendre pour un humain. Et du reste, ça donne à penser que la régénération s'est mal passé, pire encore que celle qui avait donné le rôle-titre à Colin Baker. Parce que même s'il n'a pas tout l'attirail de ses prédécesseurs, le Docteur bis fonctionne comme ses aînés, avec un tournevis (un peu sonique), un pseudo-TARDIS et même une compagne de voyage.
En l'occurence, il s'agit de Rosita, qui a les cojones et l'état d'esprit de tout bon Companion, et qui suit son Docteur avec ferveur. Une femme à poigne noire dans l'Angleterre victorienne, ça fait hélas bien peu crédible, mais le personnage est en tout cas indéniablement efficace, en dépit d'un temps de parole assez limité. Parce que la star de ce show, c'est Morrissey, dont on découvre la bouleversante vérité à mi-parcours, et qui prend encore une dimension supplémentaire à la lumière de cette vérité.


Face à eux se dresse une menace que l'on connait bien : les Cybermen, qui font leur retour tant attendu depuis le bouleversant Doomsday (S2E13). Ils sont bloqués au XIXe siècle et doivent composer avec la technologie de l'époque, ce qui donne lieu à quelques séquences steampunk de fort bon aloi, et ils se sont créés des sbires assez étonnant, les Cybershades, qui sont des sortes de bestioles cybernétisées, un peu comme des gorilles à tête de Cybermen.
Mais surtout, ils se sont alliés à une humaine, Mercy Martigan, qui compte se servir d'eux pour obtenir la vengeance qu'elle désire tant. Ce qu'elle ignore, c'est que l'on ne négocie pas avec les Cybermen. En tout cas, l'actrice qui interprète le rôle, Dervla Kirwan, lui donne beaucoup de prestance. L'actrice est connue, je suis persuadé que je l'ai déjà vue quelque part, mais j'ai beau éplucher sa filmographie, je ne vois pas quand elle a pu me marquer.


Quoiqu'il en soit, cet ultime Christmas Special de l'ère Davies est une franche réussite. Les effets spéciaux ne sont pas toujours au top, mais le casting cinq étoiles et l'indéniable talent de la BBC pour produire des shows en costume d'époque font mouche. Pour l'anecdote, leDVD qui contient cet épisode (et qui fait partie du coffret regroupant les spéciaux de 2009), embarque aussi la captation du Doctor Who Prom, le fameux concert dédié à la série dont je vous parlais quelques articles au dessus.

mardi 22 novembre 2016

Qui es-tu, Jim Valentino ?

Ca faisait un petit moment qu'on n'avait pas causé d'Image Comics, pas vrai ? L'erreur est réparée aujourd'hui, avec cet article qui concerne probablement le moins connu des fondateurs de la maison d'édition, notamment ici où très peu de ses comics ont été traduits. Et pourtant, son studio est sans aucun doute celui qui propose le plus de choses dans des genres extrêmement variés.


L'INSTANT VO (What else ?)
Dans les années 70, Jim Valentino fait ses débuts en indépendant, publiant majoritairement des récits autobiographiques. Il poursuivra du reste la décennie suivante, en faisant éditer sa mini-série Valentino chez Renegade Press. L'éditeur poursuit également les aventures de son anti-super-héros Normalman, qui avait fait ses débuts chez le Aardvark-Vanaheim de Dave Sim. Valentino entre finalement chez Marvel Comics à la fin des années 80.
Contrairement à ses futurs collègues qui bossent sur des séries prestigieuses (y compris Whilce Portacio, dont le Punisher a le vent en poupe à cette époque), Jim Valentino est cantonné aux séries de seconde zone comme les pourtant pas mauvais Guardians of the Galaxy, à une période où, si l'on ne s'appelle pas Jim Starlin, le cosmique ne fait pas recette. Finalement, Valentino fait partie de ceux qui claquent la porte à l'orée des 90's, non pas parce qu'il se prend pour une diva, contrairement à ses collègues, mais parce qu'il voudrait bien toucher les droits de ses créations. Et chez Image Comics...

...On le voit surtout assister Rob Liefeld, sur les premiers titres d'une gamme qui ne s'appelle pas encore Extreme Comics mais Extra-Image. C'est au sein de ce label que Valentino contera la toute première aventure de son nouveau justicier, Shadowhawk, en back-up des Youngblood de l'ami Rob. Du reste, on assistera quelques années plus tard à un crossover entre le héros et une partie du catalogue Extreme : Shadowhunt. Sorte de Batman extrémiste dans ses méthodes, époque grim'n'gritty oblige, l'homme en armure poursuivra ses aventures dans sa propre série, qui est en fait une suite de mini-séries en trois ou quatre épisodes.


La principale particularité, si l'on peut dire, de Shadowhawk, c'est qu'il souffre du SIDA. Certes, il l'attrappe de manière rocambolesque, et la série n'évite pas les clichés sur une maladie qu'on ne connait encore que très peu, mais elle a le mérite d'afficher cette différence. Autour de son justicier, l'auteur développe de nombreux projets : des numéros zéro et autres épisodes spéciaux, un crossover bipartite avec Vampirella ou encore une mini-série où il partage la vedette avec le Trencher de Keith Giffen.
Et puis comme tous ses compères, Valentino étend sa gamme de super-héros. Le numéro Shadowline Special introduit de nouveaux personnages, dont les Others ou le Pact qui auront chacun droit à leur propre mini-série. On voit aussi apparaitre les Regulators, des ennemis de Shadowhawk reconvertis en anti-héros, et Valentino retente même l'aventure cosmique avec The Alliance. Il se permet aussi de ramener son Normalman dans le giron d'Image, pour un crossover avec le Megaton Man de Fiasco Comics. Plus tard, l'héroïne Blacklight viendra se joindre à la partie.


Shadowline lance aussi un petit nouveau dans le grand bain, un certain Jimmie Robinson dont nous reparlerons plus bas, et qui débute avec les aventures d'Evil et Malice, deux gamines filles du pire des super-criminels. Si l'on ajoute le Badger de Mike Baron, qui poursuit son aventure éditoriale chez Image Comics, le catalogue commence à être séduisant. Mais le plus beau coup de Valentino, c'est de recruter Alan Moore pour conter les aventures néo-rétro de personnages que l'on croirait tirés des sixties, dans la bien nommée mini-série 1963.
Pour autant, l'auteur n'en oublie pas ses débuts, et il publie en 1997 une mini-série plus ou moins autobiographique baptisée A Touch of Silver. Plus tard, il réalisera également Drawing for Life, où il se moque gentiment de ses compères d'Image et de lui-même, et il rééditera sa mini éponyme dans un album appelé Vignettes. C'est le premier des co-fondateurs d'Image Comics à s'être dit qu'il y avait peut-être une vie en dehors du super-héros.


A la fin du siècle, deux évènements viennent bouleverser Shadowline : tout d'abord, la fameuse bulle spéculative autour des comics s'effondre, ce qui entraine une chute des ventes alors même que le studio est le moins médiatique des six ; et deuxièmement, Jim Valentino est nommé président d'Image. De fait, il se place en retrait de sa planche à dessin, et préfère jouer les découvreurs de talents. Il a aussi pour volonté de multiplier les rencontres entre les studios, ce qui conduit au crossover massif Altered Image.
Concernant les talents, il donne toute sa confiance à Jimmie Robinson, qui se lance quelques années plus tard sur une nouvelle série : Bomb Queen. La super-méchante sera en fait le personnage central de nombreuses mini-séries (et un crossover avec Cassie Hack, l'héroïne de Hack/Slash), tout comme Shadowhawk avant elle. Par la suite, Robinson sera aux commandes de l'excellente Five Weapons, hélas stoppée net après deux arches narratives, puis de la plus négligeable The Empty, ou encore pire, de la très mauvaise Power Lines. On ne peut pas être bon à tous les coups...


Un autre qui a les faveurs du maître, c'est Riley Rossmo. D'abord dessinateur de la très bonne maxi-série Cowboy Ninja Viking, puis des tout aussi fortes Green Wake et Debris, il partage aussi les tâches de scénariste avec Alex Link sur les séries Rebel Blood et Drumhellar. Et comme c'est un bourreau de travail, il trouvera même du temps pour dessiner deux séries hors Shadowline en parallèle : Wild Children et Bedlam.
 
Cowboy Ninja Viking est l'oeuvre D'A.J. Lieberman au scénario, qui signera aussi Term Life ou Harvest pour Shadowline. Debris et Green Wake sont scénarisées quant à elles par Kurtis Wiebe, un autre fidèle de Valentino. Il sera en effet aux commandes des mini-séries Grim Leaper et Pisces, mais aussi et surtout des séries Peter Panzerfaust et Rat Queens. La première est une relecture de Peter Pan durant la seconde guerre mondiale, tandis que la seconde est un bijou d'heroic-fantasy mâtinée de comédie potache.

Dernier des lieutenants de "Jimmy" mais non des moindres, Nick Spencer va faire les beaux jours de Shadowline avec pour commencer les mini-séries Existence 2.0 et Existence 3.0, la première ayant été depuis adaptée au cinéma. Il revient peu après avec le polar Shuddertown et une mini moins marquante, pourtant appelée Forgetless, mais c'est l'année suivante qu'il va délivrer son chef d'oeuvre : Morning Glories, une série encore en cours et qui, après cinquante épisodes, n'a toujours pas dévoilé le tiers de la moitié du quart de ses réponses ! Nick Spencer est également l'auteur du mauvais polar Shuddertown et de la très bonne mini Infinite Vacation.


Outre ces petits prodiges, Valentino fait également confiance au vétéran Ted McKeever, qui produira coup sur coup l'imbitable Meta4, l'excellent Mondo, le métaphysique Miniature Jesus, le post-apocalyptique Superannuated Man ou encore Pencil Head, dans lequel l'artiste se venge des majors qui l'ont maltraité durant des années. Shadowline réédite aussi ses plus célèbres séries, Eddie Current, Transit et Metropol, dans une collection appelée Ted McKeever's Library.
En parlant de réédition, c'est aussi chez Jim Valentino qu'on trouvera le one-shot Accelerate, qui reprend la mini-série publiée sous le label Vertigo, le recueil des DNAgents d'Eclipse Comics, ou encore la réimpression ET la suite de la fameuse A Distant Soil de Collen Doran. Et puis bien entendu, Normalman sera lui aussi recompilé dans un volumineux trade-paperback, après son crossover et un épisode spécial fêtant son vingtième anniversaire.


Chez Shadowline, on fait aussi dans l'anthologie. Mais vraiment, dans toutes sortes d'anthologies ! Du fantastique tendance satanique dans Nightmare World (une série que Dirk Manning avait entamée chez Ape Entertainment), de la parodie de contes dans Fractured Fables, du romantisme mêlé d'horreur dans Love Stories (to Die For), du super-héros pendant la Prohibition dans Masks & Mobsters (originellement publiée chez Monkeybrain) ou encore du manwha dans Komacon. On trouve même une mini-série anthologique consacrée aux fêtes mexicaines, Dia de los Muertos !
Chez Shadowline, on s'intéresse aussi aux nouvelles technologies. C'est ainsi que quelques webséries auront droit à leur recueil de papier, comme la très mignonne série PX ! d'Eric Anderson et Manny Trembley ou la gigantesque Platinum Grit de Trudy Cooper et Danny Murphy. Originales aussi, les tentatives de Brian Haberlin en matière de 3D. Avec Philip Tan, il s'essaiera d'abord à la 3D anaglyphe sur le one-shot Captain Wonder, puis il reviendra à l'écurie pour Faster than Light, une série qui s'appuie sur la réalité augmentée.


Et puis chez Shadowline, on pense aussi aux enfants ! Une ligne entière leur est dédiée, baptisée Silverline. On y trouve des bandes dessinées comme l'excellente Timothy and the Transgalactic Towel ou les Surreal Adventures of Edgar Allan Poo. La mini de Jimmie Robinson sur Evil et Malice y sera aussi compilée. Et on y trouve aussi des histoires illustrées présentées généralement dans de petits fascicules cartonnés rigides au format carré. Jim Valentino en personne participera à deux d'entre eux, les deux volumes de la série Blue Forest.
Bref, l'éditeur fait dans l'originalité et sait varier les plaisirs. En témoignent de nombreuses mini-séries qui abordent tous les genres, souvent à travers un prisme original. On citera par exemple After the Cape, qui parle de super-héros mais aussi et surtout d'alcoolisme ; Archibald, présenté comme le héros d'un dessin animé des années 20 ; Enormous, une série post-apocalyptique (qui continue son chemin chez 215 Ink) qui fait dans le grandiloquent jusque dans son format, véritablement massif ; ou encore In Her Darkest Hour, un drame venu du Brésil qui traite de dépression et de suicide.


De tout cela, la France n'a quasiment rien connu, en dehors du crossover Altered Image. L'éditeur Atlantic BD a débuté la traduction de Morning Glories avant de fermer ses portes, Panini a accueilli l'anecdotique mini-série Comeback, et les Humanoïdes Associés ont sorti le Five Weapons de Jimmie Robinson. Depuis peu, Urban Comics a entamé l'édition de Rat Queens, mais le deuxième tome n'est toujours pas annoncé à ce jour. Notez que je n'ai pas lu (car pas trouvé) quelques comics du studio :

- the Complete Normalman, qui me fait bien envie
- l'épisode DNAgents Super Special contenu dans le trade-paperback Industrial Strenght Edition
- Kite Day, Night of the Bedbugs et Tiffany's Epiphany, trois livres pour enfants
- le preview de la mini-série The Pact, probablement anecdotique
- le one-shot Tasty Bullet, qui doit être bien fun

Le bilan : 
A lire de toute urgence
After the Cape : How Far to Fall (mars 2007, 3 épisodes)
scénario : Jim VALENTINO et Howard WONG
dessin : Marco RUDY et Manny TREMBLEY
Autrefois, Captain Gravity était le leader des Héros Unis. Puis Ethan Falls, son alter-égo dans la vie civile, a sombré dans l'alcoolisme, et sans que sa famille ne le sache, il est devenu le sbire d'une puissante triade, au grand dam de ses anciens partenaires. Histoire d'une plongée en enfer, cette mini-série se sert d'un vernis super-héroïque pour dénoncer les méfaits de l'alcool, un sujet hélas banal traîté ici avec panache et sans pathos. Le dessin rond et l'encrage tout en à-plats apportent beaucoup à ce drame du quotidien.

After the Cape II : all Falls Down (novembre 2007, 3 épisodes)
scénario : Jim VALENTINO et Howard WONG
dessin : Sergio CARRERA
Suite au départ de son épouse et de ses enfants, Ethan Falls a changé d'alias pour devenir le super-criminel Mass Effect. Alors qu'il essaie de recoller les morceaux, il se retrouve dans la ligne de mire des Tong et de la mafia russe, dont il est le principal concurrent. Jim Valentino et Howard Wong abordent les conséquences de nos actes à travers cette nouvelle mini-série super-héroïque sobrement mise en images par un Sergio Carrera méconnu mais appréciable. Moins impactante que son aînée, elle demeure plaisante.

The Alliance (aout 1995, 3 épisodes)
scénario et dessin : Jim VALENTINO

Face à l'invasion des Gorasions, la planète Dahnaea n'a pas pu résister bien longtemps. Tenu en esclavage et au bord de l'extinction, son peuple ne pourra compter que sur l'alliance de héros mise en place par l'entité appelée Dr Infinity. Jim Valentino s'essaie avec brio au space-opera tendance super-héroïque, dans la veine des Guardians of the Galaxy qu'il réalisait avant de co-fonder Image Comics. Le résultat, brillant, sera hélas arrêté en cours de route, la faute à une faible reconnaissance publique.

Altered Image (avril 1998, 3 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image
scénario et dessin : Jim VALENTINO
Le Hellspawn Al Simmons, Sara Pezzini, détentrice de la Witchblade, le héros kherubim Majestic, le Savage Dragon, l'anti-héros Maxx et le justicier Shadowhawk voient leurs existences bouleversées le jour où leurs réalités se mélangent. Jim Valentino, éditeur en chef d'Image Comics à la sortie de cette mini-série, ose le crossover interne à la manière de D.C. Vs. Marvel, en utilisant des personnages créés par les lecteurs du magazine Wizard. Le résultat est fort amusant, plutôt bien construit et très correctement dessiné.

Debris (juillet 2012, 4 épisodes)
scénario : Kurtis WIEBE
dessin : Riley ROSSMO

Sur une terre stérile et peuplée de créatures mécaniques gigantesques et agressives vit tant bien que mal la communauté de Maiden. Sa protectrice, Maya, part en quête de la légendaire Athabasca qui, d'après la prophétie, ramènera le monde à la vie. Kurtis J. Wiebe propose dans cette mini-série un univers post-apocalyptique des plus originaux, en marge d'un discours écologique basique mais efficace. Les dessins de Riley Rossmo, ici très peu encrés, sont une nouvelle fois splendides.

Five Weapons (février 2013, 10 épisodes)
Paru en VF chez les Humanoïdes Associés
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON
Tyler Shainline vient d'intégrer l'école des Cinq Armes, un établissement spécialisé dans la formation des assassins. Son nom de famille le prédestine à de brillantes études, mais il refuse catégoriquement de porter une arme, ce qui ne l'empêche pas de donner des leçons aux autres élèves. Jimmie Robinson propose non seulement une histoire des plus originales servie par des personnages truculents, mais également mise en scène de manière brillante, et accompagnée de dessins au style assez particulier mais néanmoins plaisants.

Harvest (aout 2012, 5 épisodes)
scénario : A.J. LIEBERMAN
dessin : Colin LORIMER
Le docteur Benjamin Dane a touché le fond, mais sa carrière de chirurgien n'est pas finie. Un certain Jason Craven l'engage pour opérer sous le manteau pour sauver de très riches industriels, sans se soucier de ce qui peut arriver aux donneurs. Angoissant, ce thriller fort bien écrit par A.J. Lieberman est peut-être un peu excessif dans sa mise en scène, mais a tous les ingrédients d'un très bon polar médical. A commencer par les dessins de Colin Lorimer, et leur colorisation sépulcrale.

Love Stories (to Die for) (septembre 2013)
scénario : Dirk MANNING
dessin : Richard BONK et Owen GIENNI
Un groupe de vikings trouve refuge dans un monastère et accepte d'aider à repousser les vampires qui menacent le lieu saint. Dans un lointain futur, une station spatiale est envahie par de monstrueux extraterrestres, mais Frank est prêt à tout pour sauver son épouse. Dirk Manning est à l'origine de cette nouvelle anthologie qui, en dépit de cadres drastiquement différents l'un de l'autre, a pour dénominateur commun l'amour par delà la mort. Les deux artistes qui se partagent les pages sont brillants, mais la série ne dépassera pas le premier numéro, hélas.

Mondo (janvier 2012, 3 épisodes)
scénario et dessin : Ted McKEEVER

Travaillant dans une usine nucléaire qui fabrique du poulet industriel, le muet et apathique Catfish Mandu se retrouve, à la suite d'une explosion accidentelle, transformé en colosse jaune. Il va maintenant devoir lutter contre un coq mutant et un calamar géant ! Dire de la nouvelle série de Ted McKeever qu'elle est déjantée serait un lourd euphémisme ! Présentant une succession de scènes over-the-top et d'un illogisme jubilatoire, elle déclenchera de nombreux fous rires. Et pour l'occasion, le style de l'artiste se fait plus tortueux.

Normalman 20th Anniversary Special (juillet 2004)
scénario et dessin : Jim VALENTINO

Captain Everything entraîne son ami Normalman dans toutes ses combines, pour un résultat rarement intéressant. Il s'est ainsi mis en tête de devenir une star du comics, et il se voit même contacté par Hollywood. Mais ce qu'on lui propose est loin de ce dont il rêve. Rapatriant le personnage qu'il a créé au début des années 80 dans le giron d'Image Comics, Jim Valentino s'amuse à le placer dans des situations qui lui permettent de critiquer, avec beaucoup d'humour et un style cartoony très réussi, le milieu du comics et celui du cinéma.

Peter Panzerfaust (février 2012, 24 épisodes et 25 à terme)
scénario : Kurtis WIEBE
dessin : Tyler JENKINS
Au début de la seconde guerre mondiale, un petit groupe d'orphelins est sauvé des bombardements allemands par un héros venu de nulle part, Peter Panzerfaust. Toujours confiant, ce dernier les mène de bataille en bataille, au nez et à la barbe des nazis. Kurtis J. Wiebe réinvente le conte de Peter Pan en le plaçant dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Réécriture douce-amère aux accents fort crédibles, le récit bénéficie en outre du dessin léger et vif de Tyler Jenkins, qui en magnifie la puissance narrative.

Platinum Grit (mars 2015)
scénario : Trudy COOPER et Danny MURPHY
dessin : Trudy COOPER
Accompagné de son amie psychopathe Nils, Jeremy MacConnor se rend en Ecosse, dans le château de ses ancêtres, afin d'assister à la lecture du testament de sa tante. Mais l'héritage lui est disputé par son cousin, qui compte le tuer, et tout cela est la faute du Zodiaque, qui a parié sur la mort des natifs du signe du verseau ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que la série des Australiens Trudy Cooper et Danny Murphy est particulièrement farfelue. Ce recueil regroupe les cinq premiers épisodes de la saga, durant lesquels la dessinatrice fait montre d'un sens aigü de l'humour visuel.
Shadowhawk Special (décembre 1994)
scénario : Kurt BUSIEK, Alan MOORE et Jim VALENTINO
dessin : Walter McDANIEL et Jim VALENTINO
Il y a un nouveau Shadowhawk en ville, et la bande des Junkyard Dogz va faire les frais de ce justicier sanguinaire. Presque quarante ans plus tôt, Luke Hatfield Sr. et son fils font déjà régner la justice, en tant que Shadowhawk et Squirrel. Ce numéro spécial regroupe plusieurs histoires brillantes, la première permettant à Kurt Busiek d'étendre la mythologie de Shadowhawk au delà de la mort de Paul Johnstone, tandis que les autres parodient allègrement les Batman du Golden Age.

Ted McKeever : Library (octobre 2008, 3 épisodes)
scénario et dessin : Ted McKEEVER
Petit délinquant, Spud se retrouve pris au piège d'une machination qui vise à faire de lui le bouc-émissaire d'un meurtre. Echappé d'un asile, Eddie Current veut utiliser sa combinaison commandée par correspondance pour sauver le monde. Les deux ne se rencontreront qu'après leurs morts respectives... Cette trilogie permet de découvrir, ou redécouvrir, trois oeuvres marquantes de Ted McKeever datant de la fin des années quatre-vingt. Le trait est déjà fort plaisant dans un style à la fois caricatural et lourdement encré, et les histoires se complètent jusqu'à un final haut en couleur.

Term Life (février 2011)
scénario : A.J. LIEBERMAN
dessin : Nick THORNBORROW
Nick Barrow a vendu un job à Yuri Planck, fils du caïd de la pègre Viktor Planck. Le casse était censé être net et sans bavure, mais Yuri est mort, et son père est persuadé que Nick l'a trahi. A bout d'options, Nick contracte une assurance-vie au bénéfice de sa fille. Grâce à une narration particulièrement éclatée, A.J. Lieberman donne à son polar, somme toute assez conventionnel par ailleurs, un rythme et un suspens haletants. Seule la conclusion manque de clarté. Au dessin, Nick Thornborrow est efficace, dans un style pourtant à la limite du croquis parfois.
Timothy and the Transgalactic Towel (octobre 2009)
scénario : Mike BULLOCK
dessin : Michael METCALF
Timothy déplore les absences répétées de son père, même si ce dernier lui rapporte toujours un cadeau de ses voyages d'affaires. Le dernier en date est une serviette multicolore, que Timothy trouve ridicule jusqu'au moment où il découvre qu'elle peut l'amener n'importe où. Mike Bullock renoue avec les mondes imaginaires de l'enfance de manière magistrale. Appuyé par les superbes dessins cartoony de Michael Metcalf, il dépeint de manière juste, quoiqu'un peu moralisatrice, une relation père-fils pourtant bien banale à l'origine.

Vampirella / Shadowhawk (février 1995)
scénario : Len SENECAL, Tom SNIEGOSKI et Jim VALENTINO
dessin : Arthur NICHOLS et Kirk van WORMER
Les sbires d'un dénommé Kaul entretiennent le chaos en plein New York. Traqués par Vampirella et ses alliés, ils subissent aussi les foudres de Shadowhawk. Mais à la suite d'un malentendu, la succube transforme le justicier en vampire... Ce crossover intègre habilement Shadowhawk à l'ambiance fantastique propre à Vampirella, malgré leurs univers dissemblables. La rencontre est, comme souvent, houleuse, mais l'histoire bien posée et les dessins de qualité démarquent cette rencontre de la masse.

A feuilleter à l'occasion
1963 (avril 1996, 6 épisodes)
scénario : Alan MOORE
dessin : Steve BISSETTE, Jim VALENTINO et Rick VEITCH
Dans les années 60, le Syndicat de Demain ou Mystery Incorporated, entre autres, protègent les Etats-Unis de toutes sortes de menaces, qu'elles soient extraterrestres ou communistes. L'arrivée d'un étrange personnage venu du futur va néanmoins bousculer la donne. Accompagné de ses fidèles Rick Veitch et Steve Bissette, Alan Moore invente un passé à l'univers Image alors tout juste fondé. Mais cette mini-série a surtout pour vocation de rendre hommage à l'Age d'Or, tout en vantant les mérites des titres à venir.

Accelerate : the Flash Tribe Wars (octobre 2007)
scénario : Richard KADREY
dessin : Arnold et Jacob PANDER
Marne Semanova fait partie d'un gang constamment en guerre contre la police de Los Angeles, dont les méthodes brutales ont coûté la vie au petit ami de la jeune femme. Aujourd'hui, elle découvre qu'il est peut-être encore en vie et va tout faire pour le retrouver. D'abord paru sous le label Vertigo de DC Comics, le récit post-apocalyptique que met en place Richard Kadrey est plutôt classique dans sa construction, mais efficace. Les frères Pander le mettent en images avec un style particulier mais riche en détails.

Bomb Queen : Woman of Mass Destruction (février 2006, 4 épisodes)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON

Depuis une décennie, la super-criminelle Bomb Queen dirige New Port comme un véritable tyran. Le maire est son homme de paille, mais les choses risquent de changer alors que Robert Woods, candidat semble-t-il irréprochable, se présente aux élections. Nudité partielle et massacres côtoient humour noir et grand spectacle dans cette mini-série fun et sexy qui permet de découvrir l'auteur complet Jimmie Robinson, dont les dessins compensent le manque de régularité par une efficacité imbattable.

Bomb Queen II : Queen of Hearts (octobre 2006, 3 épisodes)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON
Bomb Queen succombe aux avances d'un inconnu, et finit même par tomber amoureuse de lui. Mais il s'avèrera que le séduisant producteur est en réalité l'une des pires menaces qu'ait connu la reine du crime, à même de la faire chuter de son piédestal. Jimmie Robinson lance une deuxième mini-série tout aussi convaincante que la première. Le dessin est encore quelque peu irrégulier, défaut majeur de l'auteur, mais le scénario plein de rebondissements laissera le lecteur pantois.


Bomb Queen III : the Good, the Bad & the Lovely (mars 2007, 4 épisodes)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON
Le Gouvernement des Ombres a engagé un nouvel assassin pour abattre Bomb Queen. Mais cette dernière a de la ressource et l'assassin, en difficulté, est obligé de demander de l'aide. Cette aide viendra curieusement de l'héroïne Blacklight ! Scénarisée par le patron de Shadowline en personne, cette nouvelle mini-série asseoit définitivement Bomb Queen au sein de cet univers. Quelques révélations sont au programme, ainsi que les dessins de plus en plus délicieux de Jimmie Robinson.

Bomb Queen Presents : All-Girl Comics (mai 2009)
scénario : Kat CAHILL et Kristen SIMON
dessin : Seth DAMOOSE
Tous les hommes des Etats-Unis subissent une perte totale de leur appétit sexuel, ce qui chagrine au plus haut point Bomb Queen. Mais elle n'est pas la seule à s'en émouvoir, et c'est tout un groupe de super-héroïnes qui part à la recherche de l'explication. Chapeauté par deux femmes-scénaristes, cet épisode spécial fait la part belle aux héroïnes de l'univers Shadowline, avec beaucoup d'humour. Les dessins très cartoony de Seth Damoose installent une ambiance rigolarde qui colle parfaitement au scénario.

Bomb Queen Versus Blacklight (aout 2006)
scénario : Scott WHERLE
dessin : Jimmie ROBINSON
Se rendant à la même convention de fans de comics, Bomb Queen et Blacklight font une rencontre pour le moins mouvementée. La nouvelle super-héroïne tente de confondre la reine du crime, venue voler une arme surpuissante pour son propre compte. La famille s'agrandit ! Paru juste après la première mini-série consacrée à l'explosive tentatrice, ce one-shot permet à Jimmie Robinson, aidé au scénario par Scott Wherle, d'intégrer sa création à l'univers Shadowline, le tout avec un certain talent crayon en main.

Bomb Queen Versus Hack / Slash (février 2011)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON
Alertée par une invasion de serial-killers en provenance d'une autre dimension, Cassandra Hack y amène son partenaire Vlad pour en éradiquer la source. Elle va alors rencontrer une Bomb Queen au summum de ses capacités, inarrêtable. Plutôt agréable, ce crossover aux airs de fin du monde paru entre les sixième et septième volumes de la série, souffre quelque peu de la disparité de puissance entre les deux héroïnes. Mais l'humour gras et les dessins avenants en font une rencontre sympathique.


Bomb Queen volume 5 : the Divine Comedy (mai 2008, 6 épisodes)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON
La pacifique Littleville est devenue la proie d'un serial-killer, et les soupçons se portent sur un citoyen de New Port. En représailles, un embargo est décrété sur la ville de Bomb Queen, et un super-héros est même envoyé pour parlementer. Jimmie Robinson renoue avec l'ambiance des premières mini-séries, après un léger passage à vide. L'humour noir est de nouveau au coeur des dialogues. L'aventure est de plus en plus crue mais les dessins très cartoony font passer la pilule.

Captain Wonder 3D (février 2011)
scénario : Brian HABERLIN
dessin : Philip TAN

Captain Wonder protège les Etats-Unis depuis une trentaine d'années, mais il a aujourd'hui disparu. Le jeune Billy Gordon va découvrir que le super-héros est en réalité un mécha destiné à être piloté par un enfant, et il est le nouvel appelé. Plutôt qu'un simple récit de super-héros, Brian Haberlin tente une approche assez novatrice du genre, à travers un récit destiné aux plus jeunes, mais qui évite toute niaiserie. Le dessin de Philip Tan est riche en détails, et le principe de la 3D anaglyphe s'y accorde bien, mais l'histoire ne dépassera pas son premier numéro.

Cemetery Blues (janvier 2008, 3 épisodes)
scénario : Thomas BOATWRIGHT et Ryan RUBIO
dessin : Thomas BOATWRIGHT

Mortimer Ridley et Falstaff sont deux chasseurs de monstres, à vrai dire pas très efficaces. Chargés par les habitants de Hernesburg de traquer le Chasseur qui hante les bois tout proches, ce sont eux qui deviennent la proie du terrible spectre... Avec un peu d'humour noir et beaucoup de fantaisie, Ryan Rubio et Thomas Boatwright instillent du caractère à leur mini-série. Le second affiche en outre un traît plutôt cartoony et des tons de noir et de blanc délavés du plus bel effet.

Comeback (novembre 2012, 5 épisodes)
Paru en VF chez Panini
scénario : Ed BRISSON
dessin : Michael WALSH
Mark Thomas et Seth Caruso travaillent pour Reconnect, une entreprise illégale qui organise de coûteux voyages dans le temps pour sauver de riches citoyens d'une mort certaine. Du moins est-ce là la version officielle, la vérité étant bien plus sombre... Ed Brisson mélange une thématique de science-fiction bien connue à une intelligente intrigue policière, pour une mini-série au final prenante de bout en bout, les dessins plutôt aérés de Michael Walsh lui convenant bien. On regrettera néanmoins la banalité du trait.

Dear Dracula (octobre 2008)
scénario : Joshua WILLIAMSON
dessin : Vicente NAVARRETE
Fasciné par les films d'épouvantes et en particulier par ceux mettant en scène Dracula, le jeune Sam écrit une lettre au comte transylvanien pour lui demander de le transformer en vampire. Le soir de Halloween, Dracula se présente sur son perron... Cette mignonne histoire, intégrée à la collection Silverline destinée aux enfants, n'a pas véritablement de morale. Mais le scénario amusant proposé par Joshua Williamson, et les dessins cartoony de Vicente Navarrete, en font une agréable lecture.

Dia de los Muertos (février 2013, 3 épisodes)
scénario : collectif
dessin :  Jean-Paul CSUKA et Riley ROSSMO
Le jour des morts, la frontière entre les vivants et les disparus se fait de plus en plus mince, ce qui occasionne d'étranges rencontres. Dans un lointain futur, le super-héros Ultra Muertos affronte les hordes robotiques de Mère Massacre. Sous prétexte du fameux jour des morts mexicain, cette anthologie d'histoires de fantômes oscille entre récits poignants et scènes quelconques, la dernière partie étant tout simplement hors contexte. Riley Rossmo parvient par contre à varier son style de bien des manières.

Drawing from Life (mars 2007, 2 épisodes)
scénario et dessin : Jim VALENTINO

Petit artiste sans grand avenir, Jim Valentino est parvenu à se faire connaître, grâce à Clay Geerdes notamment, et gravissant une à une les marches de l'industrie, il a fait partie des co-fondateurs d'Image Comics, aujourd'hui troisième éditeur américain. Avec cette nouvelle mini-série autobiographique, Jim Valentino dévoile quelques tranches de vie, des anecdotes parfois drôles et parfois touchantes. Son style demeure à la lisière de la caricature, mais il sait le faire varier selon le ton de l'histoire.

The Empty (février 2015, 6 épisodes)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON

Tanoor est la chasseuse attitrée d'un petit village perdu dans l'immensité d'un désert hautement toxique. En quête d'une terre saine, elle va rencontrer Lila, une jeune femme étrange qui semble capable de redonner vie à la nature, et qui vient d'un endroit paradisiaque. Jimmie Robinson s'essaie au récit post-apocalyptique. Les ficelles scénaristiques sont un peu grosses, mais l'auteur parvient à surprendre son monde au fur et à mesure. Visuellement, son trait se fait fort dépouillé, presque dérangeant mais original.

Enormous (juillet 2012)
scénario : Tim DANIEL
dessin : Mehdi CHEGGOUR

Un cataclysme a provoqué l'apparition de créatures gigantesques sur Terre, qui ont décimé la population mondiale. L'équipe de recherche et récupération tente de retrouver le plus possible d'enfants, tandis qu'un dénommé James Coyle poursuit un but bien moins noble... A la frontière du film catastrophe et de la science-fiction dans ce qu'elle a de plus épuré, ce récit signé du méconnu Tim Daniel se présente sous une forme gigantesque, qui permet de mettre en avant les dessins réalistes de Mehdi Cheggour.

Existence 2.0 (juillet 2009, 3 épisodes)
scénario : Nick SPENCER
dessin : Ron SALAS
Alors qu'il est sur le point de se faire assassiner sur contrat, le scientifique Sylvester Baladine utilise sa dernière invention et transfère sa conscience dans le corps de son tueur, Marko. Il devient dès lors la cible du patron de ce dernier, le caïd de la pègre Cherry. Si l'on peut dans un premier temps penser au Volte / Face de John Woo, la mini-série de Nick Spencer se montre innovante et pleine de rebondissements, l'auteur jouant notamment avec les séquences de flashback de manière roublarde. Le dessin de Ron Salas est simple mais efficace.

Faster than Light (juillet 2015, 10 épisodes, série en cours)
scénario et dessin : Brian HABERLIN

Dans un futur proche, le professeur Saul Fredericks a découvert le secret pour voyager plus vite que la lumière. Rapidement, une mission d'exploration est organisée conjointement par les Etats-Unis et la Russie, afin de visiter les confins de l'univers connu. Dans un registre tenant à la fois du space-opera et de la science-fiction que l'on trouvait dans les pulp's, Brian Haberlin intrigue mais se fait relativement lent, contrairement à ce que le titre de sa série pourrait laisser croire. Son graphisme est en tout cas séduisant, et l'idée de réalité augmentée est originale.

Fractured Fables (juillet 2010)
scénario et dessin :  collectif

Le grand méchant loup aura fort à faire face à un petit chaperon rouge adepte des arts martiaux ! Et tandis que Cendrillon fait sa difficile, le prince affable confond Rapunzel avec sa voisine Raponsel. De leur côté, Hansel et Gretel font face à un procès pour maltraitance... Cette anthologie tourne en dérision les contes, fables et histoires pour enfants, connus ou non. Les très nombreux auteurs et artistes, célebres ou anonymes, s'y succèdent avec une bonne humeur contagieuse, même si tout ne se vaut pas.

Green Wake (avril 2011, 10 épisodes)
scénario : Kurtis WIEBE
dessin :  Riley ROSSMO
Carl arrive à Green Wake, sorte de purgatoire peuplé d'âmes en peine où il est accueilli par Morley Mack et son complice Krieger. Tous trois vont tenter de comprendre qui est l'auteur de la série de crimes qui sévit dans la ville, et quelles sont ses motivations. Parfois confuse, parfois pontifiante, cette mini-série au ton lugubre, signée Kurtis Wiebe, parvient à tenir le lecteur en haleine de par son cadre original comme de par les dessins griffonnés de Riley Rossmo, plaisants à l'oeil bien que parfois peu lisibles.

Grim Leaper (juin 2012, 4 épisodes)
scénario et dessin : collectif

Décédé dans un tragique accident, Lou Collins se réincarne dans le corps de personnes qui ne tardent pas, elles non plus, à succomber dans de spectaculaires circonstances. Lors de l'une de ses réincarnations, le jeune homme rencontre Ella Patrick... Avec beaucoup d'humour noir et une mise en scène des plus originales, Kurtis Wiebe explore le concept d'âmes soeurs. Les histoires secondaires sont plus anecdotiques, et les différents dessinateurs ne sont hélas pas tous brillants.

Heathentown (janvier 2009)
scénario : Corrina Sara BECHKO
dessin :  Gabriel HARDMAN
Anna Romano vit un cauchemar. Arrivée dans un village perdu de Floride pour assister à l'enterrement de sa compagne assassinée, elle découvre que Kit Durrel n'est peut-être pas morte, et se retrouve traquée par ce qui semble être un conquistador... Corinna Sara Bechko délivre une histoire d'horreur fort bien calibrée quoique sans grande surprise. Tous les ingrédients y sont présents, y compris les superbes dessins lourdement encrés de Gabriel Hardman, qui installent une atmosphère pesante.

Hiding in Time (juillet 2007, 3 épisodes)
scénario : Christopher LONG
dessin :  Ryan WINN
Dans un futur proche, le FBI place ses témoins sous protection à travers le temps afin d'empêcher qu'on les retrouve. Mais le milliardaire Norman Franks est parvenu à localiser ceux qui ont envoyé son fils en prison, et il a engagé une équipe de mercenaires pour les abattre. Grand classique de la science-fiction, le principe du voyage temporel est ici utilisé malicieusement par Christopher Long, et en dépit des graphismes assez peu séduisants de Ryan Winn, cette histoire au rythme halletant est agréable à lire.

The Hunt (juillet 2016, 4 épisodes, série en cours)
scénario et dessin : Colin LORIMER

Orla Roche a vécu un évènement particulièrement traumatisant durant son enfance, et elle tente désormais de l'expurger en dessinant, malgré les quolibets de ses camarades de classe. Les monstres qui ont pris l'âme de son père s'en prennent maintenant au reste de sa famille. Colin Lorimer prend son temps pour révéler le fin mot de son histoire, qui tient justement sur la notion de suspens qu'il instille, mais cela donne à sa série un rythme très relâché. Par contre, on ne peut lui reprocher ses dessins, une nouvelle fois magnifiques.

I Hate Gallant Girl (novembre 2008, 3 épisodes)
scénario : Kat CAHILL et Jim VALENTINO
dessin :  Seth DAMOOSE
Renée Tempête rêve d'intégrer l'Association de la Liberté en devenant la nouvelle Gallant Girl. Elle a le talent, les pouvoirs et la vertu... mais elle n'est pas blonde ! Et ce simple détail physique est suffisant pour l'empêcher de remporter le concours. Jim Valentino, aidé de Kat Cahill au script, se pique de renverser les rôles dans cette mini-série sans prétention, mais aux personnages fort sympathiques. Le dessin cartoon de Seth Damoose n'est pas des plus réguliers, mais le style est agréable à l'oeil.

Images of Shadowhawk (septembre 1993, 3 épisodes)
scénario : Keith GIFFEN et Alan GRANT
dessin :  Keith GIFFEN
Shadowhawk doit protéger un ponte de la pègre, qu'il a lui-même placé dans une situation délicate, des assauts de plusieurs assassins, parmi lesquels un imposant mercenaire vêtu d'un trench-coat et de toute évidence impossible à tuer ! Alan Grant et Keith Giffen, les co-créateurs de Lobo, ont inventé chez Image Comics la déjantée série Trencher. Ils signent ici un crossover réjouissant entre le remarquable tueur à gages et le justicier créé par Jim Valentino, et c'est Keith Giffen lui-même qui le dessine.

In her Darkest Hour (aout 2007)
scénario et dessin : Fernanda CHIELLA

Désespérée et complètement seule, Lisa est au bord du suicide, la mort rodant tout autour d'elle. Elle va heureusement pouvoir compter sur son frère de coeur, Joshua, pour l'aider à remonter la pente et à s'accrocher à la vie. Tout en pudeur, ce récit sur la dépression et le suicide est aussi abstrait dans son propos que viscéral dans sa représentation graphique. C'est le seul coup d'éclat de Fernanda Chiella, une auteure et artiste brésilienne depuis très discrète.


The Infinite Vacation (janvier 2011, 5 épisodes)
scénario : Nick SPENCER et Christian WARD
dessin :  Christian WARD

Grâce aux progrès technologiques apportés par l'Infinite Vacation, Mark Howard voyage entre les dimensions. Malheureusement pour lui, il s'est fait sans le savoir un ennemi du président de cette société, prêt à tout pour l'abattre. Nick Spencer part d'un twist de science-fiction classique pour proposer une aventure endiablée, marquée par les compositions de pages hallucinées de Christian Ward. Dommage que les dessins en eux-mêmes ne soient pas des plus réguliers.

The Intimidators : Last Best Hope (décembre 2005, 4 épisodes)
scénario : Neil KLEID
dessin :  Miguel MONTENEGRO et Carlos URBANO
Lorsque la mafia menace de faire exploser des ogives nucléaires ou lorsque les pires criminels scientifiques du monde se réunissent en conclave à Detroit, qui appelle-t-on ? Les Intimidators. Dysfonctionnelle, l'équipe se montre aussi violente que ses ennemis, jusqu'à la réapparition d'un ancien héros. Volontairement ultra-violente, la mini-série de Neil Kleid n'a pas rencontré le succès espéré et s'achève aux deux tiers du parcours. L'idée était pourtant non pas novatrice mais bien exploitée, et le dessin de Miguel Montenegro s'avérait plaisant.

Johnny Monster (février 2009, 3 épisodes)
scénario : Joshua WILLIAMSON
dessin :  J.C. GRANDE
Depuis que de gigantesques monstres ont surgi dans les zones peuplées, des chasseurs ou des équipes de chasseurs se font jour pour les traquer. Parmi eux se trouve Johnny Monster, qui arrête les monstres sans brutalité. Mais le jeune homme cache un lourd secret... C'est un message de tolérance que veut faire passer Joshua Williamson, et si cela ne fonctionne que partiellement, la faute peut-être à un format trop court, sa mini-série est pêchue. Au dessin, J.C. Grande est efficace, à défaut de se montrer régulier.

Komacon (juillet 2013)
scénario et dessin : collectif

Ragno-Jak a toujours voulu savoir qui était sa mère, mais ce qu'il va découvrir risque bien de le surprendre. La haine des habitants d'Ur envers les nomades pourrait pousser le Chien de Feu à raser la ville, à moins qu'il ne décèle une âme charitable. Fruit de la collaboration entre des scénaristes américains de renom et de jeune artistes coréens ayant remporté un concours local, cette anthologie trans-Pacifique donne lieu à quelques histoires mémorables, même si, comme souvent, tout n'est pas du même niveau.

M Theory (septembre 2008)
scénario : Bruce BROWN et Dwight MacPherson
dessin : Mike BARENTINE
La Force Expeditionnaire 1 explore l'espace à la recherche d'autres formes de vie pensantes. Dans une autre dimension, l'assistante d'Albert Einstein a conçu une machine qui, justement, permet de communiquer à travers le multivers. Débutée sous le label Shadowline puis poursuivie sous forme numérique, l'histoire de Dwight MacPherson et Bruce Brown mélange tous les poncifs de la science-fiction des pulp's pour un résultat assez jouissif, en dépit des dessins cartoony mais disproportionnés de Mike Barentine.

The Mantle (mai 2015, 5 épisodes)
scénario : Ed BRISSON
dessin : Brian LEVEL
Robbie a hérité des pouvoirs de la Cape, une entité limitée seulement par l'imagination de son hôte. Hélas, la Cape a également une Némésis : le Fléau, dont le seul but est de tuer l'hôte, et c'est précisément ce qui va arriver à Robbie, sous les yeux de sa petite amie Jen... En tuant son personnage principal dès le premier numéro, Ed Brisson provoque évidemment la curiosité de ses lecteurs. Il semblerait que personne ne soit à l'abri d'un malheur dans cette nouvelle série, dessinée par ailleurs de manière très riche par Brian Level.

Morning Glories (aout 2010, 50 épisodes, série en cours)
Paru partiellement en VF chez Atlantic Press, sous le titre Morning Glory Academy
scénario : Nick SPENCER
dessin : Joe EISMA
L'académie Morning Glory dispose d'une méthode pédagogique assez surprenante. C'est ce que vont découvrir six élèves tout juste admis, qui ont pour point commun d'être tous nés le même jour. Et qui risquent bien de mourir tous ensemble avant la fin de leur première semaine de cours ! Mêlant émois adolescents et fantastique à la Buffy the Vampire Slayer, cette série demeure plutôt agréable à lire, même si l'on ne comprend pas bien les objectifs de Nick Spencer. Néanmoins, le graphisme léger et sans âme de Joe Eisma ne marquera pas les esprits.

Nightmare World volume 2 (octobre 2009, 3 épisodes)
scénario : Dirk MANNING
dessin :  collectif
Lucifer a préparé son plan depuis des années, et rien ni personne ne pourra le contrecarrer. L'alliance des démons et des Grands Anciens forcera Dieu à déclencher l'Armageddon, et les suivants de l'ange déchu pourront pendant ce temps régner sur Terre. Aidé d'une pleïade d'artistes pas forcément tous convaincants, Dirk Manning propose cette malgré tout sympathique anthologie d'histoires courtes d'ambiance fantastique, qui ont le bon goût de former un tout cohérent lorsque la mini-série s'achève.

Normalman / Megaton Man (aout 1994)
scénario et dessin : Bob BURDEN, Larry MARDER, Don SIMPSON et Jim VALENTINO

Captain Everything et Megaton Man veulent intégrer l'univers Image, afin de gagner beaucoup d'argent. Héals, personne ne veut d'eux, alors ils vont tenter de se trouver un univers qui leur correspond. Mais entre les vélléités créatives de certains auteurs et les malversations de certains éditeurs, la route sera longue. Plus que le titre le laisse supposer, cet épisode spécial réunit non seulement le Captain Everything de Jim Valentino et le Megaton Man de Don Simpson, mais aussi le Flamming Carrot de Bob Burden et le Mr Spook de Larry Marder. Les quatre auteurs en profitent pour se moquer avec virulence de leur milieu.

Parade (with Fireworks) (septembre 2007, 2 épisodes)
scénario et dessin : Mike CAVALLARO

Alors que le parti fasciste de Benito Mussolini vient d'entrer au pouvoir, la famille de Paolo est assassinée par un clan rival lors d'une réunion du parti socialiste. Sous couvert de nationalisme, les agresseurs vont échapper aux griffes de la justice... C'est un cadre relativement novateur, la Calabre d'où il est originaire, qu'a choisi Mike Cavallaro pour développer ce drame qui mêle guerre mafieuse et implications politiques à une époque particulièrement trouble. Le dessin de l'artiste, lui, est limpide.

Pretty Baby Machine (mai 2008)
scénario : Clark WESTERMAN
dessin : Kody CHAMBERLAIN
Pretty Boy Floyd, Baby Face Nelson et Machine Gun Kelly ont tous les trois dû subir le règne sans partage d'Al Capone, qui non seulement leur prélève une bonne partie de leurs revenus, mais qui les menace également de mort. Aussi décident-ils de se liguer pour l'abattre. Inspirée de faits réels, la mini-série de Clark Westerman se montre assez hermétique à qui ne connaitrait pas l'histoire de la Prohibition, ce qui explique peut-être qu'elle se soit arrêtée après la parution du premier numéro, sur trois prévus. Le dessin de Kody Chamberlain, tout en ombres et lumière, était séduisant.

PX ! (aout 2007, 2 épisodes)
scénario : Eric ANDERSON et Manny TREMBLEY
dessin : Manny TREMBLEY

La jeune Dahlia recherche son père, et avec l'aide de son panda robotique, d'un agent secret imperturbable et d'un samouraï chaussé de patins à roulettes, elle va découvrir que le cher disparu est en réalité retenu captif par la criminel caprin Pollo. C'est le duo à l'origine de Sam Noir qui est aux commandes de cette nouvelle série, d'abord parue sous forme de webcomic. Une fois de plus, les personnages de cet univers baroque sont des plus attachants, et le style de Manny Trembley, protéiforme, se fait ici plus enfantin.

Rat Queens (septembre 2013, 16 épisodes, série en cours)
Paru partiellement en VF chez Urban Comics
scénario : Kurtis WIEBE
dessin :  Tess FOWLER, Stjepan SEJIC et Roc UPCHURCH
Les guildes de la ville de Palissade se sont faites piéger, mais les Rat Queens sont parvenues à se défaire de leur assassin attitré. Maintenant, les quatre aventurières cherchent à découvrir qui est le commanditaire de cet acte manqué. Jouant sur les codes de l'heroic-fantasy, Kurtis Wiebe impose des personnages immédiatement attachants et un humour plaisant, loin des clichés du genre. La violence des scènes d'action est contrebalancée par le style cartoony de Roc Upchurch. Par contre, le style de Tess Fowler par la suite est moins agréable.

The Return of Shadowhawk (décembre 2004)
scénario et dessin : Jim VALENTINO

Le nouveau Shadowhawk, Eddie Collins, découvre les incroyables pouvoirs que lui confère son casque, ainsi que les origines de ces formidables capacités. Ce ne sera pas de trop à l'heure d'affronter la cambrioleuse Cutlass, elle aussi dotée de compétences particulières. Plus de huit ans après la dernière parution qui lui a été consacrée, Shadowhawk revient dans ce one-shot réalisé par Jim Valentino en personne. L'auteur veut relancer sa création, mais cette aventure manque un peu d'envergure, et il faudra encore du temps avant qu'il ne reprenne du poil de la bête.

The Roberts (aout 2008, 2 épisodes)
scénario : Wayne CHINSANG
dessin :  Erik ROSE

Dans la maison de retraite de Shady Lane se cotoient depuis peu deux pensionnaires bien particuliers : Robert Kenneth Sprunger, jadis connu en tant qu'étrangleur de Boston, et Robert Joseph Steib, que l'on appelait le tueur du zodiaque ! Wayne Chinsang a l'originale idée de réunir ces deux tristement célebres serial-killers dans un cadre très particulier, aboutissant sur un thriller en huis clos fort bien construit. Dommage que les dessins d'Erik Rose manquent de régularité.

Sam Noir : Samurai Detective (septembre 2006, 3 épisodes)
scénario : Eric ANDERSON et Manny TREMBLEY
dessin : Manny TREMBLEY

Sam Noir a été engagé pour filer la séduisante Jasmine, dont il est finalement tombé amoureux. Mais lorsqu'elle se fait assassiner dans son bureau, le détective-samouraï part en guerre contre le commanditaire du meurtre, un certain Fuyu... Mélangeant allègrement les codes du polar et ceux du chanbara, la mini-série d'Eric Anderson et Manny Trembley se montre originale et prenante. En outre, le dessin de l'artiste, qui joue sur les ombres et lumières de manière magistrale, lui apporte un certain cachet.

Sam Noir : Ronin Holiday (février 2007, 3 épisodes)
scénario : Eric ANDERSON et Manny TREMBLEY
dessin : Manny TREMBLEY
En vacances sur une île paradisiaque, le détective-samouraï Sam Noir devient rapidement la cible d'assassins, dont il ne triomphera que grâce à l'aide de l'inspecteur-pirate Edmund C. Grog. Ensemble, ils vont tenter de découvrir l'auteur de l'agression. Eric Anderson et Manny Trembley parviennent encore à surprendre leur lectorat, en accordant cette fois-ci leur chanbara déjanté aux aventures de pirates ! Le résultat, curieux, demeure agréable grâce au style tranché de Manny Trembley.

Shadowhawk Gallery (avril 1994)
dessin :  collectif

Shadowhawk Gallery est un épisode spécial qui présente les illustrations du justicier réalisées par de nombreux artistes, souvent à destination de cartes à collectionner. Le fascicule contient aussi une histoire courte baptisée Epiprologue. On retrouve, aux côtés des artistes du label Shadowline, finalement assez peu nombreux, énormément de pointures comme Mark Texeira ou Jae Lee, dont les styles lourdement encrés conviennent plutôt bien au justicier grim'n gritty inventé par Jim Valentino.

Shadowhawk II : the Secret Revealed (mai 1993, 3 épisodes)
scénario : Jim VALENTINO
dessin :  Brad FOSTER et Jim VALENTINO
Tandis que la marraine du crime Vendetta met sur pied son équipe des Régulateurs, Shadowhawk doit faire face à un émule bien particulier, puisque ce dernier massacre à tour de bras les afro-américains et ceux qui les cotoient, sous l'identité de son idole. Avec cette deuxième mini-série, Jim Valentino exploite enfin son personnage. Non pas que le coup de théâtre de mi-parcours soit particulièrement marquant, mais le discours sur le racisme et celui sur la justice ont du poids, dans une série de super-héros au demeurant fort classique.

Shadowhawk : Resurrection ! (mai 2010, 5 épisodes)
scénario : Steve NILES et Dan WICKLINE
dessin :  Tone RODRIGUEZ et Jim VALENTINO
Pour sauver son fils, James Collins s'est sacrifié et Paul Johnstone est revenu à la vie, guéri de sa terrible maladie. Renfilant le costume de Shadowhawk, il reprend sa quête de justice face à des super-criminels dotés d'une cruauté hors norme. A la faveur du crossover Image United, Shadowhawk revient dans une énième mini-série, plaisante en soi mais bousculant les habitudes du lecteur. Il est bien dommage qu'elle ne résolve pas toutes les pistes qu'elle a lancé. Jim Valentino se place du reste en retrait vis-à-vis de sa création.

The Shadowhawk Saga (1993)
scénario : Len SENECAL et Jim VALENTINO
dessin :  Jim VALENTINO
Si Paul Johnstone continue de parcourir les rues malfamées de New York la nuit dans son armure de Shadowhawk, à la recherche de criminels qui échappent à la justice, il est en permanence hanté par le moment où sa vie entière a basculé dans l'horreur. Supplément du magazine Hero Illustrated, cet épisode spécial permet non seulement de présenter quelques pages de la troisième mini-série consacrée au justicier créé par Jim Valentino, mais aussi et surtout de faire un point sur l'ensemble de la saga, point nécessaire au vu de sa parution complexe.

Shadowhawk / Vampirella : Creatures of the Night (mars 1995)
scénario : Len SENECAL, Tom SNIEGOSKI et Jim VALENTINO
dessin :  Brad FOSTER et Jim VALENTINO
Désormais transformé en vampire, Shadowhawk fait régner une justice encore plus brutale qu'auparavant. Et si Vampirella tente de l'aider à maîtriser ses pulsions, Kaul cherche au contraire à les accentuer. Qui gagnera la bataille pour le contrôle du vigilant ? Suite directe du crossover Vampirella / Shadowhawk, cette histoire est plus conventionnelle, et ne s'inscrit pas dans la chronologie de la licence de Jim Valentino. Pourtant, l'auteur a une part active dans cet épisode, qui reste au demeurant fort plaisant.

Shadowhawk volume 4 (mai 2005, 15 épisodes)
scénario et dessin : collectif

Eddie Collins apprend à contrôler ses nouvelles capacités, et à écouter les voix de ses prédécesseurs qui le guident à travers son heaume. Il va devoir faire face à une vague de menaces envoyées par l'ennemi juré de Shadowhawk, tout en menant de front sa vie d'adolescent. Il y a un peu du Spider-Man des années 70 dans cette nouvelle série consacrée au justicier de Jim Valentino. Rafraîchissante et dessinée tout en rondeur par Carlos Rodriguez, elle a un petit côté "monster of the day" suranné mais séduisant. La fin est plus brouillonne.

Shadowhawks of Legend (novembre 1995)
scénario et dessin :  collectif

Tome traverse les âges à la rencontre de différents représentants de l'esprit de justice. Il va en découvrir aussi bien dans le far-west qu'au Japon féodal, à l'époque des mousquetaires ou dans l'Egypte antique. Mais il ne parvient pas pour autant à déchiffrer les motivations des Nommo. Présentant des prédécesseurs du Shadowhawk contemporain différents de ceux entrevus dans la mini-série The New Shadowhawk, et installant de fait le passé du héros, cet épisode spécial couvert par des scénaristes de renom souffre par contre de dessins perfectibles.

A Touch of Silver (janvier 1997, 6 épisodes)
scénario et dessin : Jim VALENTINO

Tim Silver n'a pas beaucoup d'amis et, à la maison, sa famille est des plus dysfonctionnelles. Ses seuls refuges sont les comic-books de super-héros, qu'il dévore avec passion et qui l'aident à s'évader de son quotidien morose, quand bien même certains en font un sujet de moqueries. Parfois touchante mais jamais misérabiliste, cette mini-série se veut comme une autobiographie romancée de la pré-adolescence de son auteur. Superbe et définitivement adulte, elle tranche radicalement avec les autres comics Image de l'époque.