samedi 20 octobre 2018

Mais où est Stan Lee ? ou les comics Marvel au cinéma

Première partie : les difficiles débuts

Depuis le premier film basé sur la licence X-Men, les personnages de Marvel Comics se sont imposés au cinéma. Là où, précédemment, c'était surtout la Distinguée Concurrence qui s'était installée, avec notamment la trilogie Superman puis les Batman de Tim Burton et de ses successeurs. Mais l'aventure hollywoodienne des héros de la Maison des Idées, ça date en réalité de bien avant. Petit tour d'horizon.

Dès le début du vingtième siècle, les sérials font les beaux jours des cinémas. Ces petits films feuilletonnants sont à suivre une fois par semaine dans les salles obscures. D'abord muets, ils gagnent assez rapidement la parole, et le genre super-héroïque ne leur échappe pas longtemps. Mandrake, Batman, Superman... En 1944, Captain America est la première adaptation d'un personnage de Timely Comics, l'éditeur qui deviendra Marvel par la suite.
On peut raisonnablement parler d'adaptation libre, puisqu'ici, ce bon vieux Cap' a pour identité secrète celle du district attorney (en gros, procureur, mais à un petit échelon) Grant Gardner, et quand il enfile le costume aux couleurs du drapeau américain, le spandex moule des abdos-bière proéminents. Un costume complété par de jolies chaussures vernies, et si le héros n'a pas de bouclier, il est armé d'un flingue dont il n'hésite pas à se servir ! Et point de super-serum, ni de nazis, du reste, alors qu'à l'époque, le comics en était farci.
En quinze épisodes d'une vingtaine de minutes chacun, Captain America, joué par Dick Purcell, affronte le Scarabée, un archéologue maléfique qui pousse ses pairs au suicide après les avoir dépouillés, et qui, à ma connaissance, est une invention des producteurs. Son identité est connue quasiment dès le début, ce qui est une rareté chez Republic Pictures. Le studio s'était fait une spécialité, en effet, de ne dévoiler son badass qu'en toute fin de sérial, en le démasquant façon Scooby-Doo !

On l'aura compris, le résultat est décevant pour Timely, et comme les sérials du samedi deviennent vite de l'histoire ancienne (sans compter que le milieu du comic-book est en pleine débâcle suite à la création de la commission de censure appelée Comics Code Authority), l'aventure n'est pas prête de se reproduire. Dans les années cinquante, le genre est quasiment à l'abandon à l'exception d'un premier film sur l'Homme d'Acier servant de pilote à la série télévisée Adventures of Superman. Durant la décennie suivante, c'est Batman, avec Adam West dans le rôle-titre, qui sert de seule tête d'affiche au petit monde des super-héros. Marvel Comics, qui renaît tout juste des cendres de Timely, se concentre sur les versions papier de ses personnages, nouveaux ou anciens.
Il faut attendre la fin des années soixante-dix pour que le genre redécolle, au propre comme au figuré, et encore une fois grâce à Supes, version Christopher Reeve. Le deuxième film de ce qui deviendra une tétralogie, en 1980, lance la première véritable vague d'adaptations. Ou plutôt vaguelette, puisque la décennie ne connait que quelques titres, cependant mémorables, comme Robocop ou le premier Batman. Même si le comics est à l'époque publié par Marvel, les deux films dédiés à Conan ne peuvent raisonnablement pas être considérés comme des adaptations de films Marvel.
Par contre, à peu près dans les mêmes eaux, deux personnages de la Maison des Idées vont avoir l'honneur des salles obscures. Celui qui ouvre le bal en 1986, c'est... Howard le canard ! Considéré encore aujourd'hui comme l'un des pires films de toute l'Histoire, Howard the Duck met en scène la création de Steve Gerber (partie intégrante de l'univers Marvel) aux prises avec le démon qui l'a fait venir sur Terre par accident. Le palmipède sera aidé dans cette tâche par sa petite amie humaine, Beverly, et par le laborantin foufou Phil.
Bon, c'est vrai que le héros est représenté par un nain - Ed Gale (Spaceballs) en l’occurrence - en costume pelucheux, c'est vrai que les effets spéciaux ont très mal vieilli, c'est vrai que le film fut un échec tant commercial que critique, et c'est vrai aussi que s'il respecte grosso modo les origines du personnage, il n'en respecte pas vraiment les caractéristiques... mais, mais, mais... Malgré tout ça, la comédie potache, co-produite par George Lucas tout de même, a un côté cu-culte qui ne me déplaît pas.
Trois ans plus tard, c'est le Punisher qui prend vie, dans une co-production australo-américaine qui met en scène Dolph Lundgren (Ivan Drago dans Rocky IV, ou Musclor dans l'adaptation des Maîtres de l'Univers) dans le costume de Frank Castle. Ancien flic qui venge la mort de sa femme en abattant tous les mafieux qui croisent sa route, le justicier ne porte pas, ici, le célèbre crâne en guise de signe de reconnaissance, mais en dehors de ça, le blockbuster d'action est plutôt réglo vis-à-vis du comics. Des méchants très méchants, un anti-héros encore plus méchant, des morts à la pelle et un premier rôle aussi inexpressif que son modèle, tout y est. L'échec est une fois de plus au rendez-vous, sans grande surprise, et on se demande si, un jour, on aura une adaptation de super-héros Marvel qui tienne la route.

En dépit des progrès amenés par la CGI en matière d'effets spéciaux, les années quatre-vingt-dix ne réaliseront pas plus les fantasmes des fans. Avant la révolution apportée par Jurassic Park en matière d'images de synthèse, Captain America est de nouveau la star d'un film, à vrai dire assez confidentiel puisque distribué principalement sur le marché de la VHS, en dehors de quelques pays qui ont eu la chance - ou pas - de le diffuser sur grand écran. Produit par 21st Century Film (rien à voir avec le nouveau nom de la 20th Century Fox) après bien des déboires, le long métrage a pour acteur principal Matt Salinger, dans le rôle de Cap'.
Marrant, parce que le bonhomme a de faux airs de Lundgren parfois, et il est aussi monolithique que lui. Mais ce nouveau Cap' se donne un peu plus les moyens de réussir. Reconstituant avec plus ou moins de fidélité les années quarante, le début du long métrage se concentre sur le combat entre le nouveau super-soldat de l'armée américaine et sa Némésis, le Crâne Rouge, qui est ici fasciste plutôt que nazi. Et si Cap' finit congelé dans l'Arctique, il n'est libéré de sa gangue que dans les années quatre-vingt-dix. Hormis ces deux-trois détails, le personnage est tout de même plus respecté que lors de sa précédente incarnation cinématographique.
Cela ne fait pas un bon film pour autant, puisque tant le rythme, très lent, que le mauvais jeu des différents acteurs et l'illogisme des scènes qu'ils traversent gâchent quelque peu le visionnage. Mais à cette époque, c'est tout de même ce qui se fait de mieux en matière de héros Marvel. C'est dire si le niveau est bas... Et ça ne va guère s'arranger par la suite, puisqu'en 1994, Roger Corman co-produit pour le compte de Constantin Film le premier long-métrage dédié aux Fantastic Four. La plus ancienne des équipes de super-héros de la Maison des Idées n'a jamais eu de chance avec ses adaptations cinématographiques, mais avec le roi du nanar aux commandes, on ne peut que craindre le pire.
Et effectivement, le résultat n'est guère brillant. Aux effets spéciaux calamiteux s'ajoutent un jeu d'acteurs excessif, des costumes cheap et un scénario saugrenu. Les 4 Fantastiques gagnent leurs pouvoirs à peu près de manière conforme, et encore, mais l'intervention du Doctor Doom dans l'accident qui les leur a donné, ou pire encore, du Jeweler (une invention du long-métrage), sont hors-sujet. Réduites à la portion congrue, les scènes d'action sont de toute façon ridicules et répétitives. Le film préfère se concentrer sur le personnage tragique de Ben Grimm et sur son histoire d'amour avec la sculptrice aveugle Alicia Masters.
Ce qui aurait pu être une bonne chose, après tout. Le mélo fait recette et cette partie du comics n'a jamais, rétrospectivement, été traitée depuis par les films tirés de la licence. Le problème, c'est que le réalisateur alterne l'émoi avec la grandiloquence et/ou le risible selon le personnage qui est mis en lumière : lorsque c'est Fatalis, par exemple, on est dans le surjeu permanent et agaçant, tandis que les scènes du Jeweler sont supposées représenter le côté comique. Inspiré sans doute par le Pingouin du Batman Returns de Tim Burton, il n'en retient que l'aspect bouffon.
Du reste, le cast est composé exclusivement d'acteurs de seconde, voire de troisième zone, qui ne connaitront guère de véritable carrière, à l'exception peut-être de Michael Bailey-Smith, qui joue la Chose et qui prendra ensuite le rôle de Belthazor dans la série Charmed. Avec toutes ces tares, ce qui devait arriver arriva : Avi Arad, futur responsable de l'univers cinématographique Marvel et alors producteur exécutif, rachète les droits d'exploitation du film, craignant la catastrophe, et demande à ce que toutes les copies soient détruites. Ce ne sera pas le cas puisque la vidéo est encore trouvable de nos jours sur la Toile, mais une chose est sûre : le long-métrage n'atteindra pas les salles obscures. Ouf !
Mais alors ? L'univers Marvel est-il impossible à transposer sur pellicule ? La fin de la décennie va commencer à prouver le contraire : New Line Cinema a acquis les droits sur un personnage mineur de l'éditeur. Blade est un chasseur de vampires qui a acquis les pouvoirs de ses ennemis suite à la morsure du badass Morbius, et ce dans les pages de Spider-Man. Pour le film, ses origines sont nettement revues. Il est désormais un dhampyr ennemi juré des suceurs de sang, sans peur et sans reproche. Un véritable "army of one" parfaitement calibré pour un blockbuster d'action qui, cette fois-ci, met les petits plats dans les grands.
Son visage public est la superstar Wesley Snipes, qui enchaîne les succès depuis Les Blancs ne Savent pas Sauter jusqu'à U.S. Marshalls, en passant par Demolition Man, Drop Zone, Money Train ou Le Fan. Statique dans son jeu, il excelle par contre dans les scènes de baston parfois époustouflantes, et les effets spéciaux sont pour une fois à la hauteur. Le synopsis n'est pas vraiment creusé, mais l'adrénaline est au rendez-vous et c'est le premier véritable succès d'un personnage Marvel sur grand écran. Certes, les risques étaient moindres que sur une tête d'affiche du catalogue, mais c'est un premier pas encourageant.

samedi 6 octobre 2018

Sorties comics de septembre

Hasard du calendrier, ce mois de septembre sera celui des séries inachevées : Glénat et Casterman se sont peut-être donné le mot pour publier respectivement The Dying & the Dead, qui parait en VO trois fois tous les deux ans, en gros, et Orc Stain, qui attend encore que James Stokoe se remette à la planche à dessin. Et on ne compte plus les séries reportées, parfois sine die. Il en est ainsi, par exemple, de trois ouvrages consacrés aux Tortues Ninjas, qui sont subitement sortis des plannings, ou de Shutter, étrangement absent des linéaires. Heureusement, il y a des titres complets ou en cours de complétion, et tout aussi intéressants à retenir : Panini qui réédite les épisodes originaux de la Planète des Singes, Invincible qui touche presque à sa fin, ou la suite de l'excellentissime Mech Academy, n'en sont que quelques exemples.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de septembre)
RIO (tome 2, éditions Fordis)
scénario et dessin : Doug WILDEY (Johnny Quest, the Outlaw Kid)
genre : western
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Rio TPB*)

Ancien bandit, Rio s'est vu offrir l'amnistie du président Ulysses S. Grant en échange de services pour le compte des Etats-Unis. Dans le premier tome, paru il y a quelques mois (mais passé en dessous de mon radar), il devait enquêter sur un marchand de peaux de bisons en cheville avec un propriétaire de voie ferrée, dont les affaires douteuses provoquent l'émoi des Apaches. Ici, il a reçu une proposition d'embauche de la petite bourgade paisible de Limestone : devenir son nouveau shérif par intérim. L'emploi ressemble à une sinécure, jusqu'au jour où un jeune enfant est kidnappé par deux brigands persuadés de détenir le fils du banquier de la ville, mais qui s'avère être en réalité celui... de Jesse James !
Le western est un genre que Doug Wildey connait bien, et sa création, parue à l'origine chez Eclipse Comics, est une réussite tant sur le plan graphique, bien évidemment, que sur celui du storytelling. Sans réinventer la poudre, le créateur de Johnny Quest la fait parler et il est fort agréable de retrouver l'intégralité de ses épisodes compilée en quatre albums. Pour ce deuxième volet, il retourne à son personnage fétiche, pour une aventure complète publiée à la base par Marvel. Le scénario est un peu moins cohérent que précédemment, et les coups de théâtre sont grossiers, mais les dessins du maître valent toujours le coup d'oeil, d'autant qu'ils sont ici entièrement colorisés.





DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
GOD COUNTRY (éditions Urban)
scénario : Donny CATES (Redneck, Buzzkill)
dessin : Geoff SHAW (the Paybacks, a Town Called Dragon)
genre : fantastique
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient God Country 1 à 6)

Lorsqu'une tornade d'origine surnaturelle frappe sa vieille masure texane, Emmett Quinlan entre en possession de l'épée magique Valofax, qui non seulement le rend invincible, mais lui rend également la mémoire que la maladie d'Alzheimer lui avait volé. Néanmoins, l'artefact attise la convoitise d'Aristus, le dieu de la guerre, et de son père. Curieux mélange d'épopée mythologique et de drame à l'échelle humaine, la mini-série de Donny Cates est à la fois spectaculaire lors des nombreuses joutes épiques qu'elle met en scène, et bouleversante lors des moments plus intimistes. Geoff Shaw parvient à concilier ces deux facettes par son trait puissant.

(4/5)

GREEN VALLEY (éditions Delcourt)
scénario : Max LANDIS (Back to Mysterious Island, Superman : American Alien)
dessin : Giuseppe CAMUNCOLI (the Amazing Spider-Man, Batman : Europa)
genre : heroic-fantasy / science-fiction
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Green Valley 1 à 9)

En défiant Brutus Gargus de Pendergast, les Chevaliers de Kelodia se sont attiré l'inimitié des hordes barbares et y ont perdu leur royaume. Pire encore, Sir Bertwald d'Edendale a vu son épouse mourir sous ses yeux, et depuis, plus rien n'a d'importance à ses yeux. Jusqu'à ce qu'un jeune émissaire du petit village de Green Valley ne vienne quérir l'aide des héros déchus... Pour difficilement crédible qu'elle soit, l'histoire de Max Landis fonctionne plutôt bien, grâce à ses personnages attachants mais aussi, peut-être, de par son déroulé rocambolesque. Le dessin assuré de Giuseppe Camuncoli est également un bon point à mettre à son crédit.

(3,5/5)

METAL GEAR SOLID (tome 2, éditions Mana Books)
scénario : Matt FRACTION (Casanova) et Alex GARNER (C.V.O. : Covert Vampiric Operations)
dessin : Rufus DAYGLO (Tank Girl) et Ashley WOOD (Popbot)
genre : espionnage / fantastique
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Metal Gear Solid : Sons of Liberty 0 à 12)

Un tanker militaire américain, contenant le dernier prototype de Metal Gear, a été pris en otage par les mercenaires russes à la solde du colonel Gurlukovich, et Philanthropy, l'agence créée par Solid Snake et Otacon, a été mandatée pour le libérer. Deux ans plus tard, le jeune Raiden est chargé par ses supérieurs d'abattre le légendaire espion. Fidèle au deuxième épisode du reboot de la franchise vidéoludique de Hideo Kojima, Alex Garner en suit scrupuleusement le scénario, s'autorisant simplement quelques raccourcis pour s'adapter au format. Les illustrations d'Ashley Wood sont un peu plus travaillées que précédemment, et plus lisibles.

(3/5)

La PLANETE des SINGES (tome 1, éditions Panini)
scénario : Doug MOENCH (Batman, Godzilla)
dessin : Mike PLOOG (the Stardust Kid), Tom SUTTON (Bizarre Bondage) et Herb TRIMPE (the Incredible Hulk)
genre : post-apo
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Planet of the Apes : Archive vol.* 1)

Jason vivait en paix dans un petit village à majorité simiesque, jusqu'au jour où ses parents se sont fait massacrer par un petit groupe de gorilles radicalisés. Désormais, le jeune homme ne cherche qu'à venger sa famille, et son ami, le chimpanzé Alexander, va avoir du mal à le raisonner. Compilant l'intégralité de la première série dédiée à l'oeuvre cinématographique inspirée par le roman de Pierre Boulle, les quatre volumes de cette archive permettent de retrouver les scenarii imaginés par Doug Moench, pleins de rebondissements mais bien peu cohérents. Et si la mise en image de Mike Ploog est somptueuse, ses successeurs sont un peu moins séduisants.

(3/5)

STAR WARS AVENTURES (tome 2, éditions Delcourt)
scénario : Ben ACKER (Kings Quest), Ben BLACKER (Deadpool V Gambit), Delilah DAWSON (Ladycastle), Shannon DENTON (Graveslinger), Alan TUDYK (Spectrum) et Landry Q. WALKER (Filthy Habits)
dessin : Arianna FLOREAN (Doctor Who), Eric JONES (Danger Club) et Annie WU (Black Canary)
genre : science-fiction
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Star Wars Adventures 3 à 5)

Une créature malicieuse s'est infiltrée à bord du Finalizer, et Finn tente par tous les moyens de la capturer, au prix de gros dégâts. Bien des années plus tôt, Luke Skywalker se retrouve prisonnier de l'Empire, et il revient à Leia Organa de le tirer de ce mauvais pas, quitte à sacrifier l'alliance entre la Rebellion et la planète Tibrin. L'anthologie cartoony d'IDW Publishing poursuit son bonhomme de chemin avec un certain bonheur. Les différentes histoires présentées dans ce deuxième tome sont pour la plupart amusantes et bien rythmées, et la partie graphique est généralement à la hauteur, même si les personnages tels que dessinés ici ne ressemblent pas vraiment à leurs interprètes.

(3/5)

Les JOIES du SEX-TOY et AUTRES PRATIQUES SEXUELLES (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Lucy BELLWOOD (Baggywrinkles), Amy T. FALCONE, Emi GENNIS (the Plunge), Kyell GOLD, Erika GRECO, Lucy KNISLEY (an Age of License), Amanda LAFRENAIS, Erika MOEN (Bombshells), Emily NAGOSKI, Matthew NOLAN, Sam ORCHARD, Leslie ORTEGO et VALERIE
dessin : ADAM, Lucy BELLWOOD (100 Demon Dialogues), Brad BROWN, Amy T. FALCONE, Emi GENNIS (the Collyer Brothers), Erika GRECO, KEOVI, Lucy KNISLEY (Displacement), Amanda LAFRENAIS, Erika MOEN (Bucko), Sam ORCHARD et Rich STEVENS (Diesel Sweeties)
genre : érotique / humour
édité chez ONI PRESS aux USA (contient Oh, Joy ! Sextoy ! vol* 1)

Erika Moen et son époux, Matthew Nolan, essaient les différents jouets à vocation sexuelle disponibles sur le marché et explorent toutes les facettes de la sensualité, en rappelant également les règles élémentaires en matière de protection, pour se faire plaisir sans prendre de risques. Se présentant à l'origine sous la forme d'un webcomics, la série d'Erika Moen et Matthew Nolan traite du sexe sous toutes ses formes, sans pudibonderie et avec - un peu d'- humour. Si l'on passe outre l'effet catalogue et la publicité déguisée, on y trouve quelques conseils non dénués de sens.

(2,5/5)

INVINCIBLE (tome 23, éditions Delcourt)
scénario : Robert KIRKMAN (the Walking Dead, Battle Pope)
dessin : Cory WALKER (Destroyer, Science Dog)
genre : super-héros
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Invincible 127 à 132)

Invincible a perdu cinq ans lors de son voyage temporel, durant lesquels sa fille a grandi sans père, et sa femme a un temps refait sa vie. Tentant de se réadapter à la vie courante, il doit pourtant faire face au retour des Viltrumites, ainsi qu'à l'invasion avortée de la Terre par les Techniciens. Reprise tant bien que mal par Cory Walker à la planche à dessin, pour laisser le temps à son prédécesseur de travailler sur sa propre série, la saga de Robert Kirkman manque un peu de punch durant cette arche narrative qui, pourtant, ne ménage pas les coups de théâtre.

(3/5)

The DYING & the DEAD (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Jonathan HICKMAN (East of West, the Black Monday Murders)
dessin : Ryan BODENHEIM (Halcyon, X-O Manowar)
genre : guerre / mystique
édité chez PRONEA, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient The Dying & the Dead 1 à 5)

Le Bah al'Sharur a été volé par une mystérieuse armée de clones, et les Baduri n'ont d'autre choix, malgré toute leur puissance, que de conclure un pacte avec le colonel Edward James Canning : s'il veut sauver sa femme, il doit retrouver l'artefact. Pour y parvenir, il s'adjoint les services de ses anciens subordonnés. Comme souvent, Jonathan Hickman débute son récit par un nombre effrayant de mystères, qu'il résout théoriquement petit à petit. Ici, ce n'est pas le cas : la série a pris tellement de retard qu'elle semble ne vouloir déboucher sur rien. Frustrante, elle a au moins le mérite d'être joliment dessinée.

(3/5)

DEVOLUTION (éditions Glénat)
scénario : Rick REMENDER (Low, Tokyo Ghost)
dessin : Jonathan WAYSHAK (Ferryman, Call of Duty : Zombies)
genre : post-apo
édité chez DYNAMITE ENTERTAINMENT aux USA (contient Devolution 1 à 5)

Croyant pouvoir empêcher l'être humain de détruire la Terre à petit feu, une poignée de scientifiques a inventé le DVO-8, un agent rmutagène qui, hélas, a eu plus d'effet qu'escompté. Désormais, le règne animal dans son entièreté a regressé, mais Raja est persuadée qu'il existe un remède à cette dévolution. Les récits de Rick Remender sont dans la plupart des cas désenchantés, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Et en dehors d'une conclusion quelque peu bâclée, il s'avère plutôt intéressant, d'autant que les dessins de Jonathan Wayshak dégagent une rare puissance.

(3/5)

LETTER 44 (tome 6, éditions Glénat)
scénario : Charles SOULE (Daredevil, All-New Inhumans)
dessin : Alberto JIMENEZ ALBURQUERQUE (Mystery Girl, Savage Sword)
genre : politique / science-fiction
édité chez ONI PRESS aux USA (contient Letter 44 29 à 31 & 33 à 35)

Le Clarke s'est écrasé sur Mars, et son équipage essaie tant bien que mal de survivre malgré les dégâts sur le vaisseau et l'attaque des Bâtisseurs. Sur Terre, le major Gabriel Drum révèle au président Stephen Blades que le marché consistant à sauver quelques centaines de personnes de la fin du monde imminente, vient de tomber à l'eau... Charles Soule met les bouchées doubles pour conclure sa série, mais il termine sur une note tout aussi peu crédible que celles qui l'ont précédée. Les coups de théâtre sont bien là, mais ils débouchent sur un discours naïf et ethnocentré. Qui plus est, le dessin d'Alberto Alburquerque est une fois de plus désagréable à l'oeil.

(2/5)

SHIRTLESS BEAR-FIGHTER ! (éditions Hi Comics)
scénario : Sebastian GIRNER (Scales & Scoundrels) et Jody LEHEUP (the Weatherman)
dessin : Nil VENDRELL
genre : fantastique / humour
édité chez FUZZY WIPES, LLC., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Shirtless Bear-Fighter ! 1 à 5)

Le FBI a besoin du Shirtless Bear-Fighter pour repousser l'attaque d'ours terroristes qui menacent Major City. L'agent Suzie Silva découvre que le supposé messie est un surpuissant sauvage, en guerre tout à la fois contre les ursidés qui l'ont élevé, et contre Jaxson Logger, le milliardaire qui veut détruire sa forêt. Absurde, surréaliste mais finalement pas plus stupide que certaines séries super-héroïques qu'elle semble pasticher, l'histoire de Jody Leheup et Sebastian Girner est plutôt amusante. Elle est en tout cas originale à souhait, et le dessin de Nil Vendrell est très correct.

(3,5/5)

MECH ACADEMY (tome 2, éditions Casterman)
scénario : Greg PAK (the Incredible Hulk, Herc)
dessin : Takeshi MIYAZAWA (Ms. Marvel, Robotech : Invasion)
genre : science-fiction
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Mech Cadet Yu 5 à Cool

Pour avoir désobéi aux ordres, Stanford Yu et les autres cadets de son équipe sont interdits de mission et réassignés au groupe de nettoyage chargé d'éliminer les oeufs des Sharg qui ont attaqué la Terre. Malheureusement, certains ont éclos, et les nouveaux-nés sont peu ou prou aussi dangereux que leurs parents. Greg Pak fait monter la tension et ne laisse jamais souffler ses personnages. Cette deuxième arche narrative est encore plus palpitante que la précédente, au point qu'elle en deviendrait presque oppressante. Au dessin, Takeshi Miyazawa est toujours aussi efficace.

(4/5)

ORC STAIN (tome 1, éditions Casterman)
scénario et dessin : James STOKOE (Wonton Soup, Godzilla : the Half-Century War)
genre : heroic-fantasy
édité chez SLAUGHTER COMIX, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Orc Stain 1 à 5)

L'Orctsar est parvenu à unir son peuple sous une seule et même bannière, mais il lui manque une clef pour conquérir l'ensemble des royaumes : un orc borgne aux grands talents de voleur. Justement, Un-Oeil est un expert en la matière, et il est capable de trouver la faille dans toute structure, aussi imposante soit-elle. La saga imaginée par James Stokoe est indéniablement originale. Elle met en scène des personnages peu habitués aux premiers rôles, et son univers bigarré, que l'auteur dessine avec force détails et un découpage excessivement nerveux, ne manque pas de folie.

(3,5/5)

ESCAPE from NEY YORK (tome 3, éditions Réflexions)
scénario : Christopher SEBELA (Dead Letters, Ghost)
dessin : Maxim SIMIC
genre : post-apo
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Escape from New York 9 à 12)

Snake Plissken s'était retiré dans une bourgade tranquille du Canada, mais suite à la tentative d'assassinat sur sa personne, qui a coûté la vie à ses amis, il décide de retourner aux Etats-Unis pour se venger de l'ancien président Benedict Arnold et de ses troupes de tueurs. Toujours aussi excessive dans son déroulé, la série de Christopher Sebela ne manque clairement pas de rythme. Du reste, l'auteur maintient le tempo au moyen d'ellipses parfois grossières. Pour autant, cette arche narrative est assez agréable à lire, même si le dessin de Maxim Simic est brouillon.

(2,5/5)

UNHOLY GRAIL (éditions Snorgleux)
scénario : Cullen BUNN (the Sixth Gun, the Damned)
dessin : Mirko COLAK (Kingsway West, Brothers Dracul)
genre : médiéval-fantastique
édité chez AFTERSHOCK COMICS aux USA (contient Unholy Grail 1 à 5)

Perceval de Galles est revenu avec le Graal, mais à son retour, il découvre Camelot en ruines et sa populace décimée. Merlin a menti depuis le début, il a causé la perte du roi Arthur et même le précieux artefact, recherché durant des années par les Chevaliers de la Table Ronde, ne pourra sauver l'Angleterre... Cullen Bunn ne s'embarrasse pas de fioritures, et résume grossièrement le cycle arthurien en une mini-série centrée sur le personnage de Merlin, qu'il présente comme une succession désordonnée des scènes les plus connues du mythe. Un peu brusque, le récit est par contre dessiné de manière agréable.

(3/5)

* TPB : trade paperback, recueil de fascicules ou d'épisodes numériques
* VOLUME : numéro d'identifiant d'une série

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
the ART of RICHARD THOMPSON, édité chez Andrew McMill aux USA et chez Urban en France
DRAGONS tome 1, édité chez Titan Comics aux USA et chez Soleil en France
les EFFROYABLES MISSIONS de MARGO MALOO tome 2 (the Creepy Casefiles of Margo Maloo), édité chez First Second aux USA et chez Gallimard en France
FAITH et la FUTURE FORCE (Faith & the Future Force), édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
FRANK CHO : ART BOOK (Drawing Beautiful Women : the Frank Cho Method), édité chez Flesk Publications aux USA et chez Delcourt en France
HARBINGER : RENEGADE tome 2, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
JOE SHUSTER (the Joe Shuster's Story), édité chez Super Genius aux USA et chez Urban en France
the LAST AMERICAN, édité chez Rebellion en Angleterre et chez Délirium en France
LOCKE & KEY intégrale 5, édité chez IDW Publishing aux USA et chez Hi Comics en France (déjà chroniqué lorsque l'éditeur s'appelait Milady Graphics)
le MANIFESTE du PARTI COMMUNISTE (the Communist Manifesto), édité chez SelfMadeHero aux USA et aux Editions de l'An 2 en France
MUTTS tome 3, édité chez Andrews McMill aux USA et chez Les Rêveurs en France
la PASSIONNANTE HISTOIRE des JEUX VIDEO en COMICS (the Comic Book Story of Videogames), édité chez Ten Speed aux USA et chez Omake en France
RAMSHACKLE, édité chez Conundrum Press au Canada et chez Rue Echiquier en France
RIVERDALE PRESENTE BETTY & VERONICA tome 1 (Riverdale : Betty & Veronica), édité chez Archie aux USA et chez Glénat en France
SABRINA, édité chez Drawn & Quarterly aux USA et chez Presque Lune en France
SIR ALFRED, édité chez Pigeon Press aux USA et chez Dargaud en France
la TETE dans les NUAGES (Cartoon Clouds), édité chez Fantagraphics aux USA et chez Delcourt en France