dimanche 29 mai 2016

Doctor Who saison 22


diffusion initiale : du 5 janvier au 30 mars 1985
nb d'épisodes : 13 répartis en six aventures
DVD :

    > Attack of the Cybermen 1 et 2
    > Vengeance on Varos 1 et 2
    > The Mark of the Rani 1 et 2
    > coffret Bred for War (contient The Two Doctors 1 à 3)
    > Timelash 1 et 2
    > Revelation of the Daleks 1 et 2


Docteur : Colin Baker, Patrick Troughton
Compagnons : Perpugilliam Brown, Herbert George Wells, Vena, Jamie McCrimmon

LARGER THAN LIFE ! Pour sa vingt-deuxième saison, Doctor Who effectue deux changements drastiques. Le premier est de revenir à son créneau originel du samedi soir, ce qui entraîne malgré tout une légère érosion de son auditoire. Le deuxième, bien plus important, est de proposer cette fois-ci des épisodes de quarante-cinq minutes, contre vingt-cinq habituellement. De fait, les épisodes sont aussi moins nombreux, passant d'une vingtaine à une douzaine.
Le fait est qu'il s'agit d'un format qui sera conservé lorsque la licence fera son retour dans le courant des années 2000. Mais l'ancienne série est différente de la nouvelle, notamment en terme de rythme : le gros d'un épisode consiste purement et simplement en dialogues, si bien qu'avec une telle longueur, les épisodes en deviennent en fait assez chiants sur le moyen terme. D'ailleurs, j'ai quelque peu perdu le goût de la série à cause de cette abominable lenteur.
Et pourtant, il y a tout de même du bon durant la période Colin Baker, quoi qu'en disent les critiques. Même si ça part assez mal, avec un Docteur au look de grand-guignol et le générique ultra-coloré qui va avec, on se laisse finalement prendre par quelques-unes de ses aventures, d'autant que la majorité d'entre elles joue la carte de la nostalgie, avec les retours consécutifs des Cybermen, du Maître, des Sontarans ou encore des Daleks. Et le décolleté plongeant de Peri, dont on ne cesse de profiter, est sans aucun doute lui aussi à porter au crédit de cette saison.
Le truc, c'est que le duo entre cette même Peri et le bon Docteur fonctionne assez mal. Elle passe son temps à râler, lui passe son temps à hurler, et tous les deux passent leur temps à se bigorner. Et comme ils ne sont que deux dans le TARDIS, ça devient vite relou. Et ça, c'est sans compter un certain surjeu, qui touche une fois de plus les acteurs invités, mais aussi, hélas, le cast principal. Etait-ce une spécificité des années 80 ? Je ne m'en souviens plus assez pour vous le confirmer, mais pour avoir revu quelques vieilles séries de l'époque, ce n'est pas un cas isolé. Reste que c'est pénible.


L'affaire commence pourtant de la meilleure des façons, Attack of the Cybermen proposant rien moins qu'un droit d'inventaire sur le passif de la saga. Avec le retour des automates bien entendu, mais aussi de Lytton, le mercenaire vu dans Resurrection of the Daleks (S21E4). Ajoutons un TARDIS qui se transforme enfin en tout un tas de choses et un nombre de références fabuleux, dont des rappels des anciennes rencontres entre le Docteur et ses Némésis, et nous tenons là une aventure probablement imbitable pour les néophytes.
Souffrant d'un gros imbroglio au niveau de ses droits d'auteur, partagés entre sa scénariste Paula Woolsey, le script-editor Eric Saward, le responsable de la continuité Ian Levine et la BBC (rien que ça !), cette histoire où s'entremêlent plusieurs histoires présente surtout deux gros défauts : une musique bien trop typée 80's, et surtout un Docteur ultra-violent, out of character, qui enchaîne littéralement les cadavres. Pour l'anecdote, Terry Molloy, l'acteur qui interprête Davros à l'époque, joue ici à visage découvert pour la première et unique fois de sa carrière sur Who.
La deuxième histoire de la saison, Vengeance on Varos, est pas mal elle aussi. Critiques ouvertes de la société de l'entertainment poussée à son paroxysme, auxquelles se mêlent aussi des notions d'exploitation commerciale et, surtout, de totalitarisme options délation et torture, ces deux épisodes sont cruels mais fascinants, en particulier grâce à Sil, un badass absolument gigantesque joué par Nabil Shaban, acteur verticalement limité que l'on a pu notamment apercevoir dans la Cité de la Joie. Il reviendra à ce rôle dès la saison suivante.


Un bon début de saison, donc, et ce n'est pas fini. The Mark of the Rani permet d'assister à l'énième retour du Maître, décidément pas le dernier pour ressusciter sans aucune explication. Il revient en effet une fois de plus sans expliquer ni pourquoi ni comment, se contentant d'un "Après tout, je suis le Maître". Et il n'est pas le seul Time Lord à s'opposer ici au Docteur, puisqu'on découvre une Time Lady renégate, la Rani, experte en chimie.
Pas vraiment le personnage super marquant, d'autant qu'elle fait double emploi avec le Maître, mais cet épisode a surtout pour lui ses - très larges - portions de tournage en extérieur, réalisées à Blists Hill, une ville minière de l'époque victorienne devenue un véritable musée à ciel ouvert. Ce cadre, accompagné par des costumes plutôt réussis à une époque où la série ne brille pas vraiment dans le domaine (vous savez, les fringues des années 80...), lui donne un sacré feeling de documentaire, les éléments de S-F. en plus bien entendu.
Mais en matière de tournages externes, l'aventure qui s'en sort le mieux, c'est The Two Doctors. Ses scènes en extérieur ont en effet été tournées à Séville, quatrième lieu de tournage hors d'Angleterre après Paris, Amsterdam et Lanzarote. Cette aventure, la plus longue de la saison, a aussi coûté le plus cher, et sans véritable justification scénaristique, puisqu'elle aurait aussi bien pu se dérouler n'importe où ailleurs. Mais ça aurait pu être pire, puisque le producteur John Nathan-Turner avait au début prévu la Nouvelle-Orléans !
Le Docteur y affronte les Sontarans, aux costumes du reste bien moins réussis que précédemment, et qui partagent le mauvais rôle avec une nouvelle espèce, les Androgums. Ces androïdes qui bouffent de tout, y compris de l'humain, ont un nom qui est en fait une anagramme de "gourmands". Ils ne sont par contre pas plus marquants que ça, à contrario de leur dernier allié, un docteur en bio-ingénierie véritable sosie de Karl Lagerfeld !
Heureusement, pour l'aider, Colin Baker pourra non seulement compter sur Nicola Bryant, alias Peri, mais aussi sur Frazer Hines, ce bon vieux Jamie McCrimmon, et surtout sur Patrick Troughton, le deuxième Docteur. Le bougre a pris un coup de vieux, comme on avait pu le constater dans l'épisode spécial The Five Doctors, mais il a gardé toute sa facétie. Et pour lui rendre un petit hommage, le premier épisode débute par une scène entre Jamie et lui, en noir et blanc !


Pas franchement bien jouée, cette histoire signée Bob Holmes - l'un des plus grands auteurs de la série classique et qui en a même été l'un des script-editors - est tout de même un jalon marquant de la franchise, et une madeleine de Proust pour les fans. Cela contraste avec l'aventure suivante, Timelash, qui contrebalance en terme de budget la rencontre entre les deux Docteurs.
Et cela se ressent dans tous les compartiments. Des acteurs qui surjouent ou qui sous-jouent selon les cas, des effets spéciaux à la ramasse, des décors minimalistes et des costumes ridicules... Le tournage a été compliqué, et ça se voit. Malgré tout, cette histoire dégage quelques bonnes idées de pure science-fiction, c'est juste que la réalisation ne suit pas. Deux anecdotes tout de même : un hommage appuyé à Jo Grant et au troisième Docteur est à noter ; et deux compagnons-pour-de-faux voyagent dans le TARDIS : l'extraterrestre Vena, et le célèbre Herbert George Wells, interprêté de manière plutôt sympa.
La dernière aventure de la saison, Revelation of the Daleks, voit comme son titre l'indique revenir dans la série les poivrières à roulettes, ainsi que leur créateur Davros. Il s'agit en fait de la suite directe de Resurrection of the Daleks, qui revient plus en détail sur la bataille que se livrent les Daleks "canal historique", créés par Davros, et les Daleks next gen sous le commandement du Dalek Supreme.
Tourné de manière originale, avec notamment un effet pellicule chouettement réalisé, le premier des deux épisodes enchaîne les scènes à priori sans grand rapport entre elles, avant de raccorder les différentes pistes. Un traitement moins linéaire qu'à l'accoutumée, et ça fait bien plaisir. Un peu hardcore par moments, l'histoire contrebalance les effets horrifiques par une certaine dose d'humour, avec notamment un DJ farfelu joué par Alexei Sayle, un humoriste aux traits d'esprit so british que l'on a aussi pu apercevoir dans Indiana Jones et la Dernière Croisade, où il jouait le sultan. Chose amusante : il déglingue ici du Dalek à coup de... rayon laser produit par du bon vieux rock'n roll !


Ouais, OK, c'est un peu abusif, mais ça va bien à la fois avec la série, avec l'époque et avec le surjeu global de cette aventure. Une aventure par ailleurs plutôt bien foutue, avec de jolies scènes en extérieur tournées sous la neige devant l'une des antennes locales, à l'époque, d'IBM (vous pouvez pas comprendre, les djeunnz), et ses scènes en studio qui bénéficient elles aussi de beaux décors, certains assez grandiloquents. La marque des 80's, non ?
Alors que retenir de cette vingt-deuxième saison ? Un Docteur qui en fait trop, tant sur le plan esthétique que comportemental, un Companion qui n'évolue pas des masses non plus et, globalement, des acteurs, connus ou non, qui ont une grosse tendance au surjeu ? Assurément. Un petit côté kitch en ce qui concerne les costumes et la musique ? Cela va sans dire. Mais dans l'ensemble, en dehors d'une seule aventure, ça se tient plutôt bien et ça se laisse encore regarder à l'heure actuelle.
Et pourtant, les nouveaux cadres dirigeants de la BBC ne sont pas convaincus. Trop violent (c'est pas faux pour l'époque et pour le personnage), le programme perd progressivement son audience et son arrêt est évoqué. La presse en fait ses choux gras de l'autre côté de la Manche, et pendant dix-huit mois, un an et demi donc, la série est en stand-by. Elle reviendra finalement pour une vingt-troisième saison, qui change tout. Mais nous en reparlerons en temps voulu.


Concernant les bonii des DVD's, il y en a encore pas mal à voir. Au rayon des curiosités, le DVD de The Two Doctors comporte un épisode spécial de Jim'll Fix It. Dans son show, Jimmy Savile se présentait un peu comme un mix entre Julien Courbet et le Génie d'Aladdin, résolvant les problèmes de ceux qui lui demandaient, généralement des enfants, en réalisant leur rêve. Ici, il aide un garçonnet qui rêve de jouer dans Doctor Who, en produisant un petit épisode où ledit gamin aide le Docteur, Colin Baker, et une Tegan Jovanka venue d'on ne sait où, à triompher des Sontarans.

L'épisode que je vous conseille : Timelash. Ou quand un méchant Elephantman contrôle des méchants apiculteurs et des méchants ancêtres d'Avatar parce qu'il veut se trouver une gonzesse. Heureusement qu'il y a des gentils vers de terre pour s'opposer à lui, hein ?

jeudi 26 mai 2016

Doctor Who saison 21


diffusion initiale : du 5 janvier 1984 au 30 mars 1984
nb d'épisodes : 24 répartis en sept aventures
DVD :

    > > coffret Beneath the Surface (contient Warriors of the Deep 1 à 4)
    > coffret Earth Stories (contient The Awakening 1 et 2)
    > Frontios 1 à 4
    > Resurrection of the Daleks 1 et 2
    > coffret Kamelion Tales (contient Planet of Fire 1 à 4)
    > coffret Regeneration (contient The Caves of Androzani 1 à 4)
    > The Twin Dilemma 1 à 4


Docteur : Peter Davison, Colin Baker
Compagnons : Tegan Jovanka, Vislor Turlough, Kamelion, Perpugilliam Brown


GOOD EVENING ENGLAND ! Nouveau changement de créneau pour la série, qui est désormais diffusée le jeudi et le vendredi. Visiblement, les pontes de la programmation ont du mal à savoir quoi en faire, mais encore une fois, les audiences suivent malgré tout. Au delà de ce détail dont on se fout éperdument quand on mate les DVD, cette vingt-et-unième saison apporte son lot de changements.
Pour commencer, même les moins attentifs parmi vous (parce que je sais que vous êtes des milliers derrière votre écran, à attendre mes chroniques) auront remarqué que le Docteur a changé. Il change en fait entre l'avant-dernière et la dernière aventures de la saison, ce qui n'était pas arrivé depuis la toute première régénération, les producteurs de l'époque ayant préféré en faire un cliffhanger de fin d'année. Cette fois-ci, John Nathan-Turner a choisi de dévoiler son nouveau Docteur sur les dernières diffusions, peut-être dans l'espoir de faire saliver l'audience jusqu'à l'année suivante.
Pourtant, ce n'est pas sans raison que Colin Baker demeure le Docteur le plus controversé de l'histoire. Il n'y a pas grand chose à reprocher à son jeu d'acteur, il est même peut-être plus intéressant que Davison. Il a plus de bouteille, aussi. Néanmoins, trois points noirs viennent compliquer les choses. D'abord sa tête, puisqu'il a déjà joué dans la série un autre rôle. Vous me direz, c'est pas grave, Romana avait fait la même chose. Oui, sauf que ce coup-là, ça avait été plus ou moins justifié dans l'histoire, alors qu'ici, il n'en est fait aucune mention.
Soit. Deuxième point, plus gênant, son accoutrement. On avait eu dans l'ordre l'échappé d'un roman de Dickens, le pitre endeuillé, le dandy flamboyant, le clochard illuminé et le puceau joueur de cricket, on a droit désormais au clown psychopathe. Même dans les années 80, où la mode était pourtant aux fringues les plus débiles possible, ce costume va trop loin et fait passer son porteur pour l'échappé d'un asile tombé par hasard sur une fripperie de bas étage.
Mais re-soit. Cela se justifie par la régénération compliquée : à la fin de The Caves of Androzani, le Docteur se sacrifie pour sauver son amie, et revient à lui sous les traits de Baker. Il se montre alors simplement puant, au bout d'à peine une phrase, puis le générique de fin arrive. Dans l'aventure suivante, il va passer par tout un tas d'émotions, comme Davison avant lui. Sauf que là, ça prend des proportions extrêmes, et il est même à deux doigts de tuer celle qu'il a sauvé dans l'aventure précédente ! Too much, et c'est le troisième point : ça, c'est pas le Docteur.


Ceci étant dit, la schyzophrénie du nouveau Docteur peut éventuellement justifier ses goûts vestimentaires décalés, et notamment sa veste aussi déconstruite que son esprit. Heureusement, passés deux épisodes un peu gênants aux entournures, le Docteur reprend peu à peu ses esprits et Colin Baker se montre finalement très convaincant. Il l'était déjà lorsqu'il était fou, hein, c'est juste que ça ne correspondait pas au personnage.
Avant Baker (aucun lien de famille avec Tom, à priori, des fois que vous vous demanderiez), c'est quand même Peter Davison qui tenait la barre. Et il la tient même plutôt bien, si l'on considère qu'il n'est pas franchement aidé par les histoires dans lesquelles il joue. Avec une nouvelle coupe de cheveux plus stricte et des lunettes qui lui donnent un aspect un peu prof, il donne de plus en plus dans le paternalisme, et ça fonctionne pas mal.
A ses côtés, deux Compagnons et demi qui font le show. Tegan, qui quittera la série à la moitié de la saison, est de plus en plus attachante, et Turlough, après avoir joué le traître, démontre désormais toute l'étendue de sa lâcheté. On adore le détester ! Reste le cas Kamelion... Absent de la première aventure et coupé au montage lors de la seconde, il est également oublié des scénaristes comme de l'équipe de prod pendant les deux aventures suivantes, avant de revenir en force pour une histoire construite rien qu'exprès pour lui... et pour le faire disparaître définitivement ! Un gros échec pour ce personnage qui n'aura vraiment servi à rien.


Cette saison s'ouvre sur l'aventure Warriors of the Deep, qui remet en scène aussi bien les Silurians que leurs cousins sous-marins, les Sea Devils. Avec un visuel rajeuni et des model shots old-school mais de qualité, ainsi que des décors plutôt crédibles, cette nouvelle histoire typée "base under siege" (en gros, le Docteur et ses alliés luttent en huis clos contre des monstres tentant d'entrer, il y en a eu un paquet dans la série classique) aux forts relents de guerre froide partait sous de bons auspices.
Malheureusement, elle est gâchée par un nombre hallucinant de problèmes. Très très mal jouée, les guests étant tous catastrophiques, elle met en scène de nombreuses scènes d'action hélas jamais convaincantes, car toujours très mal filmées. Qui plus est, elle introduit un nouveau monstre, le Myrka, tellement ridicule que l'on a du mal à voir en quoi il peut être une menace. Et pour finir, elle souffre de grosses incohérences vis à vis des précédentes apparitions des Silurians et des Sea Devils.


Heureusement, The Awakening rattrappe la sauce. Une histoire de démon dans un petit village anglais, tournée principalement on location dans trois bleds mignons comme tout. Les effets spéciaux sont peu nombreux mais de très bonne tenue, et cette aventure dégage un feeling de la période Pertwee qui plaira sans aucun doute aux fans de cette époque. Il ne manque plus que UNIT qui débarque ! A noter qu'à compter de là et jusqu'à la fin de la saison, le costume de Fifth est légèrement différent.
Frontios, l'aventure suivante, est plutôt réussie elle aussi. Sur la planète éponyme vit en souterrain une race extraterrestre qui menace une colonie de Terriens, ce qui donne lieu à quelques scènes tendues, bien rendues par un jeu d'acteurs efficace, quand bien même certains seconds rôles surjouent. L'ambiance se veut sombre, mais elle est hélas gâchée par des lumières trop crues et mal positionnées. Une tare commune à de nombreuses histoires de la série classique.
Deux choses à retenir concernant la production de Frontios : tout d'abord, l'ancien script editor Christopher Bidmead revient en tant que scénariste, ce qui n'est pas un évènement en soi mais méritait tout de même d'être signalé. Et secundo, comme on dit à Maubeuge, deux drames ont eu lieu durant le tournage : le designer s'est suicidé et, peu de temps après, un acteur auditionné pour l'un des seconds rôles s'est fait assassiner ! Maudite, cette aventure ?
Plus réussie en tout cas que Resurrection of the Daleks, qui signait pourtant, comme son nom l'indique, l'énième retour des versions Orangina Rouge de R2D2. On y retrouve aussi leur créateur, Davros, et on y découvre des Daleks plus malins que d'habitude, mais aussi capables d'émotions, aussi primaires soient-elles. Néanmoins, l'aventure manque de cohésion et le final, qui semble signer la disparition des arch-Nemesis du Docteur et la mort de Davros, reste peu crédible.
Cette aventure a été voulue comme spéciale par son producteur, et a ainsi été diffusée en deux parties de cinquante minutes. Néanmoins, sur le DVD, on trouve le montage original en quatre parties. C'est aussi durant Resurrection of the Daleks que Tegan Jovanka quitte le Docteur, dégoûtée par le nombre de morts il est vrai assez impressionnant de cette histoire.
Planet of Fire, de son côté, est nettement plus marquante. Tournée pour ses scènes en extérieur à Lanzarote, l'une des îles Canaries, l'histoire met en scène le retour du Maître, qui reprend pour l'occasion possession de Kamelion. Il n'aura finalement servi qu'à ça, le robot ! Ni l'un ni l'autre n'y trouveront la gloire, le premier s'y montrant aussi ridicule que le second, mais tous deux y trouveront la mort ! Car oui, c'est sûr, le Maître est mort. Promis.
Celui à qui ça profite, par contre, c'est Turlough, dont on explore enfin le passé. On découvre qu'il est un prince en exil, dont la famille a été renversée par une junte. Mais à la fin, le bannissement de Turlough est levé, la junte ayant elle-même été démise de ses fonctions. Du coup, le jeune homme, qu'en tant que spectateur on commençait juste à apprécier, quitte lui aussi le TARDIS. Si on fait les comptes, il ne reste plus personne aux côtés de Davison.
Sauf qu'entretemps, au tout début de l'aventure, Perpugilliam Brown a fait son apparition. Et je dirais même une apparition tonitruante, les premières images de la sculpturale Nicola Bryant rendant forcément hommage à Ursula Andress dans Doctor No. Au delà de ses formes généreuses, l'étudiante américaine, dont le diminutif est Peri, apporte aussi une certaine joie de vivre communicative.


Pour la régénération du Docteur, la prod a fait appel à Bob Holmes, assurément l'un des scénaristes les plus appréciés des fans, et à juste titre. De fait, The Caves of Androzani est une histoire marquante, qui sera d'ailleurs élue en 2009 meilleur épisode de la série de tous les temps ! Et on peut le comprendre, puisque c'est là que l'on découvre l'explication sur la branche de céleri que porte le Docteur.
C'est pas un scoop, ça ? Blague à part, en dehors d'un nouveau monstre en mousse, heureusement filmé de telle manière qu'on ne le distingue que partiellement, cette histoire de gros profits sans aucun scrupule est il est vrai plutôt prenante. Qui n'aime pas le surjeu sera malgré tout choqué par certains personnages, en particulier le badass qui se permet des apartés façon sitcom qui brisent régulièrement le quatrième mur. Enfin, il y a plusieurs badass, tout le monde voulant la mort de tout le monde, et tous sont marquants à leur manière.
Et c'est dans l'ensemble une belle mort pour ce Docteur, pas la plus marquante mais peut-être la plus touchante, avec tous ses anciens compagnons qui tournent dans son esprit avant sa régénération. Ah oui, et puis c'est aussi, sans doute, la plus sexy des régénérations, puisqu'on peut une fois de plus y profiter du décolleté généreusement garni de Peri.


La suite, j'en ai déjà parlé plus haut. The Twin Dilemma, son Docteur barjot qui verse aussi bien dans la parano, le chevaleresque, la pleutrerie et la témérité en moins de deux minutes... Qui dit nouveau Docteur dit aussi nouveau générique, même si celui-ci ressemble pas mal à l'ancien, avec encore plus de couleurs si c'était possible ! C'est raccord avec le costume, au moins.
Cette première participation de Baker n'est hélas pas d'une grande tenue. Le "monster of the week" est une nouvelle fois d'un ridicule à pleurer, l'histoire n'est de toute façon pas super intéressante, et les seconds rôles jouent franchement mal, ce qui a au moins le mérite de permettre au Docteur et à Peri de briller. On y découvre aussi un Time Lord, Azmael, un vieil ami du Docteur à l'histoire tragique.


Je n'ai pas grand chose à dire sur les DVD en eux-mêmes, cette saison. Correctement fournis, vous trouverez la plupart d'entre eux dans des coffrets, et même dans plusieurs coffrets différents. Ainsi, The Caves of Androzani peut être obtenu dans le fabuleux coffret Regeneration, sans aucun bonus, mais aussi dans le premier coffret Revisitations, aux côtés de The Talons of Weng-Chiang (S14E6) et du film, et avec ses bonus.

L'épisode que je vous conseille : Warriors of the Deep. Mais comment peut-on se faire tuer par un monstre qui se déplace à deux à l'heure et qui a même du mal à péter un mur en polystirène ?

lundi 23 mai 2016

Du fanart sur mon bureau

Ca fait maintenant une petite dizaine d'années que je suis avec une certaine ferveur le boulot d'Orioto sur le site DeviantArt. D'aucuns le savent, DeviantArt offre à la vue de tous les oeuvres de tout artiste amateur, mais rares sont ceux qui m'ont autant bluffé, d'autant qu'Orioto oeuvre dans la catégorie fanart, qui recouvre certes quelques belles productions mais aussi pas mal de déchets.
Orioto, son kiff, c'est de reprendre les scènes les plus marquantes ou les plus iconiques de célebres jeux vidéo, sous forme de peintures. Ne me demandez pas par quel moyen, je n'y connais absolument rien en la matière, mais le résultat est là, et il est impressionnant.
J'ai pas grand chose de plus à rajouter, si ce n'est une gallerie d'illustations pour appuyer mes dires.


vendredi 20 mai 2016

Doctor Who : the Five Doctors


diffusion initiale : le  25 novembre 1983
nb d'épisodes : 1 seul (même s'il existe une version en quatre parties)
DVD :

    > The Five Doctors


Docteur : William Hartnell / Richard Hurndall, Patrick Troughton, Jon Pertwee, Tom Baker, Peter Davison
Compagnons : Susan Foreman, le Brigadier, Sarah-Jane Smith, Romana, Tegan Jovanka, Vislor Turlough


I WISH I WAS SPECIAL... Bon OK, l'année 1983 marquait le vingtième anniversaire du Docteur, mais à la diffusion de la saison, on ne peut s'empêcher de ressentir une petite déception. Certes, on sent bien que John Nathan-Turner voulait marquer le coup avec le retour de monstres connus, mais force est de constater que le pari n'est qu'à demi réussi. Le Mara n'est pas vraiment un gros calibre, le Gardien Noir prend trois aventures à lui tout seul et si le Maître et Omega en imposent, il manque tout de même deux des icones de la série : les Daleks et les Cybermen.
C'est qu'en fait, on n'avait pas encore tout vu. Les véritables festivités commencent durant l'été 83, avec un gros barouf organisé au château de Longleat. Tous les Docteurs encore vivants y participent, de même que pas mal de Compagnons, des membres de l'équipe de prod' et des figurants déguisés en monstres. Et on peut dire que ça attire le chaland, puisque contrairement aux cinq ou six milles fans attendus, ce sont quarante milles personnes venues du monde entier qui s'y sont pressées ! Des heures d'attente, une organisation dépassée...
Heureusement, les malheureux qui n'ont pu profiter pleinement de la journée ont pu se rattrapper un peu plus tard. Le 23 novembre, soit la date anniversaire de la diffusion du tout premier épisode, les Américains ont pu profiter d'une avant-première d'un épisode spécial, diffusé deux jours après en Grande-Bretagne : The Five Doctors. Point d'orgue des cérémonies concernant le Docteur, ce téléfilm a mis les petits plats dans les grands, même si les photos promotionnelles sont un peu trompeuses. Cherchez l'erreur.


En effet, le titre même de l'épisode est une tromperie sur la marchandise. Tout d'abord, à l'époque du tournage, William Hartnell est décédé. La prod' cherche un remplaçant et jette son dévolu sur Richard Hurndall, pas franchement le sosie idéal. Néanmoins, le vieil acteur rend une copie presque parfaite, et plutôt que de chercher à justifier bêtement la différence physique, la prod' rend un véritable hommage à l'acteur originel en lui laissant l'ouverture, un monologue issu de l'aventure The Dalek Invasion of Earth (S2E2).
Mais c'est surtout Tom Baker qui pose problème. Ce que vous voyez sur la photo du dessus, et qui a donc été utilisé pour les publicités et annonces concernant cet épisode, c'est sa statue de cire sortie du musée Tussaud ! Le vrai, toujours en froid avec Nathan-Turner, a refusé de participer à l'aventure. Il est néanmoins présent, ainsi que Romana, à travers des extraits de l'aventure, jamais diffusée à l'époque, Shada (S17E6). Des séquences qui avaient été tournées avant l'annulation, et qui sont réutilisées plus ou moins harmonieusement ici. Malgré tout, il a fallu réécrire le script pour jouer avec cet obstacle.


Et puis si vous regardez le trombinoscope du dessus, vous constaterez qu'il manque encore un Compagnon. Eh oui, même s'il est apparu à la fin de la saison, Kamelion est déjà mis de côté. Mais que les fans se rassurent : ce ne sera pas la seule fois ! Malgré tout ces petits aléas, The Five Doctors peut être pris pour ce qu'il est : une véritable madeleine de Proust pour tous ceux qui ont suivi la série jusque là.
Alors OK, Susan a pris des rides et il est difficile de croire que Peter Davison, trente-deux ans à l'époque (petit jeune, va !) puisse être le grand-père de Carole Ann Ford, qui en a alors quarante-trois. Et puis on se demande pourquoi le Brigadier est associé au deuxième Docteur plutôt qu'au troisième, ou pourquoi Sarah-Jane est, elle, liée au troisième plutôt qu'au quatrième. On regrette aussi que K-9, dans sa version Mark-III, n'ait pas plus d'utilité que son court passage.
Mais eh, merde quoi, cinq Docteurs réunis à l'écran ? C'est quand même pas de la chiasse, ça, madame ! Et puis on en a pour son argent, quand même. On a Mike Yates et Liz Shaw qui font un bref coucou à Jon Pertwee, on a Jamie et Zoe qui font pareil avec Patrick Troughton, et on retrouve même Bessie, la légendaire voiture de numéro trois ! Du reste, on retrouve durant toute l'aventure un feeling de la période Pertwee, sans doute parce que le scénariste n'est autre que Terrence Dicks, bras droit du grand manitou de la série à l'époque.


Et puis question streums, ça y va ! Un mot sur l'histoire tout de même : une mystérieuse figure s'en prend au Docteur, déplaçant chacune de ses incarnations précédentes dans la Zone Morte de Gallifrey, un endroit ô combien dangereux. Si les anciens Docteurs n'en sortent pas vivants, l'actuel pourrait bien cesser d'exister. Du coup, la Zone Morte se présente comme une salle des dangers (référence à X-Men) avec des Cybermen, des Yétis et... un seul et unique Dalek ! Bon OK. Mais il y a aussi un nouveau monstre, le robot Raston. Un androïde que n'auraient pas renié les Bioman.


Ah oui, et puis juste un détail, mais le Maître fait aussi son grand retour. Pour une fois, il n'est pas la Némésis du Docteur, mais son allié ! Il est même convoqué à Gallifrey par le président Borusa, afin d'aider son ennemi juré. A cette occasion, deux révélations FRACASSANTES sont faites. J'y vais ? Attention, spoiler.
Spoiler :
Tout d'abord, le vrai nom du Maître est Jehoshaphat. C'est pas le scoop du siècle, mais c'est l'une des rares fois où on entend le vrai nom d'un Time Lord, et pas des moindres. Ensuite, et là ça se corse pour les amateurs de continuité : pour le convaincre, Borusa propose au Maître un sacré deal.
Il lui offre rien moins qu'un nouveau cycle de régénérations ! On savait que les Seigneurs du Temps n'avaient droit qu'à douze régénérations, on découvre maintenant qu'ils peuvent exceptionnellement, et à moins que cela n'ait été une promesse de Gascon de la part de Borusa, en avoir douze de plus. Ceci expliquerait peut-être pourquoi tant le Docteur que le Maître, qui ont tous deux épuisé leur stock, parviennent encore à se régénérer. A moins que les nouveaux scénaristes ne donnent une autre explication.

Et ce n'est pas tout ! Anciens personnages, révélations... On a aussi droit à des situations inédites dans cet épisode. C'est en effet ici que un, le Castellan - un Time Lord qui apparait à chaque aventure se déroulant sur Gallifrey - est tué, que deux, Borusa révèle sa vraie nature, et que trois, apparait pour la première fois le légendaire Rassilon ! Le chef suprême des Time Lords, que tous pensent mort, est en fait plus ou moins prisonnier de la Zone Morte !


Bref, autant dire que cette aventure vaut à elle seule l'achat du DVD. Et pourtant, nul doute que les nombreuses featurettes présentes sur la galette finiront d'emporter l'adhésion des fans. Non seulement on y trouve l'aventure sur deux disques, le premier la présentant en version complète et le second en quatre parties, mais de très nombreux docs et interviews complètent le menu gargantuesque.

L'épisode que je vous conseille : encore une fois, ce serait un peu con de vous conseiller un épisode vu qu'il n'y en a qu'un. Mais il est bon malgré ses défauts, alors jetez-vous dessus. C'est un ordre !

mardi 17 mai 2016

Doctor Who saison 20


diffusion initiale : du 3 janvier 1983 au 16 mars 1983
nb d'épisodes : 22 répartis en six aventures
DVD :

    > coffret Time-Flight / Arc of Infinity (contient Arc of Infinity 1 à 4)
    > coffret Mara Tales (contient Snakedance 1 à 4)
    > coffret The Black Guardian Trilogy (contient Mawdryn Undead 1 à 4, Terminus 1 à 4 et Enlightment 1 à 4)
    > coffret Kamelion Tales (contient The King's Demons 1 et 2)


Docteur : Peter Davison
Compagnons : Tegan Jovanka, Nyssa, le Brigadier, Vislor Turlough, Kamelion


HAPPY BIRTHDAY ! John Nathan-Turner, grand manitou de la série dans les années 80, voit grand pour fêter les vingt ans de Doctor Who. Pour cette saison anniversaire, qui au passage change encore de jour de diffusion (c'est désormais le mardi et le mercredi que les Brittons peuvent suivre leur show favori, ce qui entraîne une chute d'audience notable), il a prévu de ramener du beau linge. Le clou du spectacle aura lieu un peu plus tard, on aura le temps d'en reparler (teaser, teaser...) mais en attendant, de janvier à mars, les spectateurs vont voir défiler les têtes connues.
A commencer par celles du Docteur et de ses Compagnons. Peter Davison confirme les bonnes impressions de la précédente saison. Il est à l'aise dans le rôle et dévoile une nouvelle facette du personnage. Hartnell était paternaliste, Troughton je-m-en-foutiste, Pertwee larger-than-life et Baker incollable ? Davison, c'est le côté fragile du Docteur. Il se trompe, il regrette, il passe à côté de certains trucs pourtant évidents... On est pas encore dans le pathos de la période David Tennant / Matt Smith, mais on le sent plus humain, moins invincible que ses précédentes incarnations.
A ses côtés, le cast bouge pas mal. Comme je l'annonçais précédemment, Tegan Jovanka a fait un faux départ, et elle revient dès l'épisode d'ouverture. Cependant, précisons que c'est une décision de dernière minute, si l'on en croit Janet Fielding, qui l'incarne à l'écran. Elle bénéficie d'une nouvelle coupe et d'un nouvel accoutrement, pas forcément meilleur que le précédent du reste, mais surtout d'un nouveau comportement. Pro-active, baroudeuse, elle cesse un peu les jérémiades et devient le Compagnon sur qui le Docteur peut compter. D'autant que quelques aventures plus tard, Nyssa quitte le navire.


Sarah Sutton, qui joue Nyssa, dira plus tard qu'elle a profondément regretté le choix de la production de ne pas la garder. Un choix pas forcément raisonné, Nathan-Turner étant connu pour ses décisions à l'emporte-pièce, qu'il confirmera avec l'arrivée de Kamelion en toute fin de saison. Censé nous refaire le coup de K-9 en version humanoïde, le robot (car oui, il s'agit d'un vrai robot) est tellement bancal que personne ne saura jamais quoi en faire. Haï tant par les acteurs que par les équipes techniques, Kamelion a au moins l'avantage de pouvoir se transformer en qui il veut, ce qui permet à de vrais acteurs de jouer son rôle.
On notera aussi le retour du Brigadier en tant que Compagnon, mais uniquement lors de l'aventure Mawdryn Undead, durant laquelle, si je veux être tout à fait exhaustif, ledit Mawdryn fait lui aussi un petit tour en TARDIS. Pour en revenir à Lethbridge-Stewart, il faut savoir que, certes, il était prévu qu'un ancien Compagnon refasse surface, mais comme l'histoire débutait dans une université, ce devait être Ian Chesterton, le prof qui accompagnait Hartnell dans ses toutes premières aventures.
Mais le VRAI nouveau Compagnon, c'est Vislor Turlough. A la manière de K'Al-El, alias Superman, il s'agit d'un bébé extraterrestre arrivé sur Terre plus ou moins par accident et qui y a suivi une enfance et une adolescence d'humain à peu près normal. Le truc, c'est que Turlough est un traître. Introduit dans Mawdryn Undead, l'étudiant est secrètement manipulé par le Gardien Noir, que l'on n'avait plus revu depuis The Armageddon Factor (S16E6), l'aventure qui concluait l'arche narrative The Key to Time. Du coup, on sait que Turlough est un fourbe, d'autant que son interprête Mark Strickson a la gueule de l'emploi comme on dit, mais le Docteur ne le sait pas, lui. Ce qui donne lieu à une certaine tension des plus agréables.


Continuons sur le sujet, avec le retour d'un méchant pas piqué des vers. On ne l'avait pourtant vu qu'une seule fois, mais le plus méchants des méchants Time Lords est de retour. Le Maître ? Peuh, cette petite fiotte ? Meuh non, je vous parle de THE badass : Omega. Son retour coïncide avec celui de Tegan dans Arc of Infinity, l'épisode d'ouverture. Et hélas, le gars Omega y perd grandement en prestige ici, la faute à un costume bidon et à des motivations peu claires.
Pourtant, la prod avait mis le paquet. Pas mal d'action (dans les vieux Doctor Who, "action" signifie "course à pieds dans des couloirs sans fin"), un retour à Gallifrey où l'on découvre certains seconds rôles étonnants, comme Michael Gough (alias Alfred dans les Batman de Tim Burton) ou Colin Baker (qui deviendra le sixième Docteur !), et surtout le tournage des séquences en extérieur réalisé à Amsterdam. C'est la deuxième fois que la prod de Doctor Who délocalise, après Paris pour City of Death (S17E2).


Dans Snakedance, c'est le Mara qui fait son comeback. Apparu durant la précédente saison, il bénéficie ici d'une ambiance plus prenante et d'effets spéciaux de meilleure qualité. L'aventure se suit sans déplaisir grâce à un cast de bonne figure et un Docteur hyperactif que personne n'écoute. Malgré tout, la deuxième moitié est plus mollassonne. Deux anecdotes sur cette aventure : de vrais serpents ont été utilisés, ça change des machins en plastique ; et le décor du palais de Lon a en fait été repris... de l'Eurovision de cette année-là !
Les trois épisodes suivants sont consacrés au Gardien Noir. J'ai déjà parlé de Mawdryn Undead, qui voit le retour du Brig et l'arrivée de Turlough. C'est le meilleur épisode de la saison malgré un deus ex machina pas super clair et une musique... comment dire ? Vous savez ce qu'est le mickey-mousing ? Et ben voilà, c'est exactement ça.
Terminus est moins marquant, si ce n'est pour le départ de Nyssa. On notera tout de même le second rôle pas très crédible de Liza Goddard, ancienne épouse du Colin Baker sus-cité, dont la coupe de cheveux à la Tina Turner la rend bien ridicule lorsqu'elle porte un scaphandre d'astronaute aussi grand qu'un aquarium pour baleineau. Techniquement faiblard, et non pas cheap comme peuvent l'être d'autres aventures, et ayant souffert de gros problèmes lors du tournage, cette histoire a au moins le mérite de proposer une théorie sympa sur le big bang.
Enlightenment conclut la trilogie sans briller particulièrement, mais sans démériter non plus. Ses effets spéciaux ne sont pas parmi les plus réussis mais ils donnent, de même que les nombreux costumes et les personnages secondaires intéressants, un certain cachet à l'histoire, écrite et réalisée par deux femmes. Turlough s'y montre assez ridicule par contre, et le Gardien Blanc, qui fait son retour pour l'occasion, n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été.


Par contre, le Gardien Noir, lui, aura brillé durant toute la trilogie. A contrario de sa Némésis (du grec et du latin dans ce début de phrase...), c'est le même acteur qui l'incarnait durant The Key to Time et durant cette trilogie. Et si Valentine Dyall, puisque tel est son nom, a quand même tendance à en faire des caisses, sa voix de baryton assure à son personnage une certaine prestance. Notons enfin, toujours à propos d'Enlightenment, la présence au cast d'un certain Leee John, avec trois E. Si cela ne parlera pas forcément aux plus jeunes, il faut savoir que c'est l'un des trois chanteurs du groupe funk Imagination !
The King's Demons conclut la saison de manière abrupte. A l'origine, ce two-parter ne devait être qu'une transition avant le grand final. Un grand final qui devait bien entendu mettre en scène les Daleks, car que serait une saison anniversaire sans Daleks ? Hélas, trois fois hélas, les grèves auront eu raison de sa production, reportée à l'année suivante. Ce ne sera donc pas l'apothéose tant attendue, mais que les fans se rassurent, la saison n'est, en fait, pas complètement terminée. Teaser, teaser...
Quoi qu'il en soit, cette histoire se tient bien. Aventure historique comme on n'en avait pas eu depuis longtemps, elle signe le retour du Maître dans un contexte médiéval crédible. Et pas n'importe quelle période du Moyen-Age : la fin de règne de Jean-sans-Terres et la signature de la Magna Carta, traité hautement adulé en Grande-Bretagne. Seul bémol à cet épisode plus que correct, l'apparition de Kamelion.


Depuis quelques saisons, il n'est pas rare que les DVD's de Doctor Who proposent de voir les épisodes avec des effets spéciaux revus et corrigés. La période Davison est celle qui se prête le mieux au jeu, parce que les effets originaux ont très mal vieilli, mais perso, je préfère l'original, même s'il fait souvent kitch. A noter que certaines aventures sont même remontées. C'est le cas cette saison d'Enlightenment.

L'épisode que je vous conseille : Terminus. Rien que pour le casque de Liza Goddard, aussi crédible qu'une Spice Girl dans un film d'auteur.

samedi 14 mai 2016

Jim Lee : I'm sexy and I know it

Oui oui, je sais. ENCORE Image Comics, il y en a marre. La bonne nouvelle, c'est que c'est la dernière fois avant longtemps que j'aborde le sujet, puisque les trois prochains (et peut-être d'autres, mais je ne les ai pas encore envisagés) articles concerneront des éditeurs indépendants. Néanmoins, j'ai encore l'un des co-fondateurs sous la main, et non des moindres, puisqu'il s'agit de Jim Lee. Et en cadeau bonus, un autre co-fondateur : Whilce Portacio.


L'INSTANT VO (What else ?)
Chapitre 1 : la période Image Comics
D'origines américano-coréennes, Jim Lee entre chez Marvel Comics en 1987. Il travaille d'abord sur Alpha Flight ou le Punisher, et la reconnaissance vient à peine deux ans plus tard lorsqu'on lui confie le dessin des Uncanny X-Men de Chris Claremont, d'abord en fill-in de Marc Silvestri puis en remplacement de l'artiste, parti sur la série consacrée à Wolverine. C'est la nouvelle série X-Men, encore deux ans plus tard, qui fera de lui une superstar, le premier numéro entrant même au Guinness Book en devenant le comics le plus vendu de tous les temps !
Whilce Portacio, lui, a débuté en tant qu'encreur en 1984, puis il a pris le devant de la scène sur les séries The Punisher et X-Factor. Il prend la suite de Jim Lee sur Uncanny X-Men, puis, tout comme son prédécesseur, il rejoint le petit groupe de révoltés qui vont fonder Image Comics. Si Jim Lee crée son studio Wildstorm Productions quasiment dans la foulée, il n'en sera pas de même pour Portacio qui, devant les ennuis de santé de sa soeur, préfère se mettre en retrait. Par la suite, il produira sa propre série chez Wildstorm.

Wildstorm est un véritable univers partagé qui repose sur deux piliers, deux séries qui donnent son nom au studio. Il y a tout d'abord les WildC.A.T.S., que Jim Lee gère avec l'aide de Brandon Choi et qui ne sont rien de plus que ses X-Men rien qu'à lui ; et Stormwatch, sorte de J.L.A. mâtinée des Avengers dont il confie le dessin à son émule Brett Booth. Le gars n'est pas un mauvais artiste dans l'absolu, mais c'est une pâle copie du maître qui souffre en outre de gros problèmes de proportions. Donc en fait, si, Booth, c'est une calamité.

A contrario, Jim Lee fait toujours mouche... mais il ne reste pas longtemps sur la série parce qu'il n'arrive pas à tenir les délais. Des petits gars fort doués comme Travis Charest ou Richard Johnson viendront alors l'épauler, tandis que de grands auteurs acceptent de développer la mythologie de la saga. Chris Claremont puis Alan Moore prennent en mains la destinée de l'équipe, rien que ça ! Et pourtant, la partie graphique se délite tant et plus que, lorsque Moore quitte le navire, il coule. Jonathan Peterson se chargera de mener bon an mal an la série jusqu'à son cinquantième numéro, qui signe la fin.
Mais qu'importe, puisqu'entretemps, elle a spawné tout un tas de numéros spéciaux, qu'il s'agisse de Sourcebooks ou d'Annuals, ainsi que des mini-séries pour quasiment tous les membres de l'équipe : Voodoo, Zealot, Spartan, Savant ou encore Warblade ont tous droit à leurs histoires solos, mais à ce petit jeu, c'est le franc-tireur Grifter qui s'en sort le mieux, avec deux maxi-séries et un one-shot à son actif. Maul, lui, devra partager la vedette avec le Badrock de Rob Liefeld et l'Impact de Marc Silvestri (et même avec l'Overtkill de Todd McFarlane !) dans le one-shot Big Bruisers.

Stormwatch, quant à elle, manque de visibilité par rapport à sa grande soeur, et elle n'accouche que de quelques épisodes spéciaux. Par contre, la fin de l'année 1994 voit apparaître la série Backlash, qui concerne un "ancien de Stormwatch". Le personnage est donc garant d'une certaine continuité, pourtant peu probable vu que Wildstorm vient tout juste d'apparaître dans les rayonnages. On parle de rétro-continuité dans ce cas, et Backlash partage pas mal de points communs avec le Grifter des WildC.A.T.S.
Mieux encore : dès 1993, Jim Lee a lancé en solo un personnage de baroudeur à la Punisher qui répond au nom de Deathblow, et qui est lui aussi un pote des deux précédents. Et en 1994, leur dernier camarade de classe, un certain John Lynch, prend les rènes d'une équipe de jeunes doués de pouvoirs dans la série Gen 13. Voilà, en l'espace de quatre séries, Wildstorm s'est construit un passé. Backlash durera plus de trente épisodes avant d'enchaîner sur la mini-série Wildcore, Deathblow aura droit à une trentaine d'épisodes, dont une bonne partie par Tim Sale, et Gen 13...

Gen 13 va avoir droit à l'une des plus longues carrières du studio ! Après une première mini-série qui voit Jeffrey Scott Campbell débuter au dessin, la saga enquille sur une série régulière qui continuera même après la revente de Wildstorm à DC Comics. C'est d'ailleurs la seule série qui aura ce privilège. Et elle débouche en outre sur un spin-off du nom de Gen 13 Bootleg, une nouvelle série qui enchaîne les arches scénaristiques sans rapports entre elles, par des auteurs plus ou moins prestigieux parmi lesquels le couple Simonson, Alan Davis, James Robinson, Adam Warren, Mike Wieringo ou encore Charlie Adlard !
Mais pour en revenir à la rétro-continuité, Jim Lee a un plan. Il veut créer un véritable passé pour son jeune studio. Cela va se faire en deux temps. En 1994, il confie à Chuck Dixon le soin de créer une équipe autour de Deathblow et consorts. Situées dans le passé, les aventures de la Team 7 sont des histoires de barbouzes super-héroïques qui courent sur trois mini-séries. L'année suivante, deux duos d'artistes sont chargés d'inventer les premiers pas de Stormwatch et des WildC.A.T.S. dans deux mini-séries en deux épisodes baptisées Team One. Et voilà : un passé tout chaud pour le studio !

Cette même année, Wildstorm organise son premier grand crossover en interne. Il s'agit de Wildstorm Rising, qui regroupe toutes les séries majeures du studio au prétexte d'une grande chasse à l'extraterrestre. L'année suivante, rebelote ! Mais au vu du succès de la précédente tentative, le crossover Fire from Heaven sera d'une toute autre ampleur : non seulement toutes les séries sont de nouveau impactées, mais plusieurs sont crées pour l'occasion : les épisodes Fire from Heaven qui encompassent le crossover à proprement parler, mais aussi Sigma et Sword of Damocles, qui ne dureront que le temps de l'évènement.
Si l'histoire est totalement bancale et le dessin pas terrible, ce qui empêche Fire from Heaven d'obtenir la même reconnaissance que son prédécesseur, ses conséquences sont bien plus importantes puisqu'il entraîne la fin de la série Deathblow, le lancement d'une série DV8 dérivée de Gen 13 et chapeautée au départ par Warren Ellis, et surtout le reboot de Stormwatch, là encore sous la houlette d'Ellis. A partir de là, la série bondit dans la cour des plus grands, même si le génial auteur l'arrête après seulement onze numéros.

C'est pour mieux la relancer sur un second volume... qui durera encore moins longtemps ! Warren Ellis tue la quasi-totalité des membres de son équipe lors du crossover WildC.A.T.S. / Aliens (ceux de James Cameron, oui, qui sont à l'origine d'une foultitude de comics publiés chez Dark Horse), qui signe la fin de Stormwatch et le début d'Authority. Mais nous en reparlerons en temps et en heure, parce que ce fait d'arme se déroule après la revente du studio à DC.

Dans l'univers Wildstorm, on trouve aussi des séries de moindre calibre. Première du lot, Union est la création de Mike Heisler, tout d'abord avec Mark Texeira au dessin puis avec un paquet d'autres artistes. Union, c'est le nom d'un extraterrestre clône du Quasar de Marvel Comics, qui aura droit à deux mini-séries et un one-shot sans grand intérêt. Ensuite vient Cybernary, un personnage d'abord apparu en back-up de la série Deathblow avant d'avoir droit à sa propre mini.
Mais surtout, en 1994, Whilce Portacio daigne enfin reprendre le chemin de la planche à dessin pour lancer Wetworks, une série à mi-chemin entre les Douze Salopards et Une Nuit en Enfer, avec en bonus un symbiote façon Venom, l'ennemi de Spider-Man. Il n'y restera pas longtemps, et il aura bien raison. Bordélique tant au scénario qu'au dessin, avec tout de même dix-huit dessinateurs pour quarante-quatre épisodes, la saga demeurera un second couteau jusqu'à la fin.

En 1997, Jim Lee reprend du temps pour dessiner après s'être très largement dispersé. Sa nouvelle série, Divine Right, est prometteuse mais elle va devenir l'un des pires scandales de l'histoire du comics à l'époque, avec douze épisodes produits en plus de deux ans, et l'obligation pour la star de faire appel à Carlos d'Anda au dessin (et Scott Lobdell au scénario) pour l'aider à finir son boulot. Elle se solde par un crossover avec les WildC.A.T.S. et Gen 13, fort décevant au regard de ses débuts.
L'univers Wildstorm s'appuie aussi sur d'autres mini-séries moins vendeuses mais pas dégueus, comme l'Allegra de Pat Lee (à vrai dire assez peu liée au reste, sauf à la toute fin de la mini), le Brass de Richard Bennett, le Kindred de Brett Booth, les Black Ops de Dan Norton, la Phantom Guard de Ryan Benjamin, ou encore Hazard, à laquelle participe également Whilce Portacio. Elles contribuent à l'élaboration d'un catalogue de fond et rencontrent parfois d'autres séries, comme par exemple lors du crossover entre les Black Ops et DV8.

D'autres séries, bien qu'éditées par Wildstorm, n'ont aucun rapport avec l'univers partagé de l'éditeur. C'est le cas du C-23 de Jeff Mariotte, du Defcon 4 de Mat Broome ou encore du Siege de Robert Teranishi. Des séries sans lendemain, en dehors de Wynonna Earp. Celle-ci parle de l'héritière de Wyatt Earp, le légendaire shérif de Tombstone, et son créateur Beau Smith l'exportera ensuite chez IDW. Wildstorm reprend également l'édition de la mini-série Strikeback ! de Kevin Maguire, lancée chez Malibu Comics mais arrêtée après trois numéros.
Mais la tendance qui s'amorce juste avant la revente à DC, et qui sera particulièrement marquante dans les années qui suivront, c'est de licencier des franchises de jeux vidéo. Ca commence doucement avec l'adaptation de Future Cop : L.A.P.D., un TPS d'Electronic Arts sans grande notoriété, mais Jim Lee parvient aussi et surtout à obtenir les droits d'adaptation de la série Resident Evil, pour laquelle il produira une mini-série au format magazine qui mélange plusieurs histoires.

En dehors de ça, Wildstorm produit plusieurs mini-séries et épisodes spéciaux génériques, chargés de présenter les principaux ouvrages du studio. Parmi ces ouvrages, certains se démarquent de par leur tonalité plus adulte et/ou leur qualité perçue plus aboutie. Ceux-là seront regroupés sous le label Homage, que Jim Lee partage d'abord avec Marc Silvestri avant de se l'accaparer. Cette branche a édité parmi les chefs d'oeuvres les plus marquants de son époque, au premier rang desquels Astro City.
Signée Kurt Busiek, la franchise reprend le principe de son Marvels, à savoir celui du super-héros vu à travers les yeux du quidam. C'est Brent Anderson qui se charge de le mettre en images, et même si cela ne vaut pas les peintures d'Alex Ross (qui servent tout de même de couvertures), le résultat est brillant. Busiek signera également le tout aussi remarquable one-shot The Wizard's Tale, en duo avec David Wenzel.

Un autre qui trouve son compte chez Homage, c'est Sam Kieth. L'auteur iconoclaste y développe le personnage du Maxx, dans des aventures complètement barrées et à la limite du compréhensible, parfois. Il produit également, mais après la revente à DC Comics, deux maxi-séries Zero Girl, là encore assez difficiles à suivre mais plutôt plaisantes, ainsi que le bouleversant Four Women. Warren Ellis aura également quelques boulots publiés sous ce label, dont la mini-série Red qui a inspiré les films avec Bruce Willis. Mais tout ça, c'est après la revente, donc ce sera pour un prochain article.
Signalons enfin l'excellent western fantastique Desperadoes, la très plaisante série Leave it to Chance de James Robinson et Paul Smith, que SEMIC avait commencé de publier en France mais qui reste incomplète en VF à ce jour (à vrai dire, la série est incomplète en VO également...), ou encore le passage de la série-fleuve de Terry Moore, Strangers in Paradise, qui débute son troisième volume sous le label Homage avant que l'auteur ne revienne à l'auto-édition.


En France, SEMIC fut le premier à s'intéresser au cas Jim Lee, publiant à la fois ses travaux chez Marvel et une bonne partie des séries majeures de Wildstorm. Quelques séries d'Homage ont également connu l'heur d'une parution en VF, parfois sous de prestigieux formats, mais beaucoup sont passées à la trappe. Lorsque Panini a obtenu les droits d'exploitation de DC Comics, il a édité quelques ouvrages de Wildstorm, mais surtout de la période post-Image. Et étant donné l'épaisseur du catalogue VO, nombre de pépites restent injustement méconnues. Notez que je n'ai pas lu (car pas trouvé) quelques comics du studio :

- l'épisode 0 de la mini-série C-23, qui de toute façon ne doit pas être très bon
- l'épisode 1/2 de la mini-série Defcon 4, une mini là encore assez moyenne
- le one-shot Future Cop, qui est visiblement assez rare 
- le one-shot New Adventures of Abraham Lincoln, par Scott McCloud, qui doit être bien sympa
- les épisodes spéciaux WildC.A.T.S. Giveaway, Grifter Vs. Helspont et Spartan Vs. Daemonite, objets publicitaires sans envergure
- le Wildstorm Swimsuit '97 et le Homage Swimsuit Special, des galleries de pin-up comme il en existe des caisses
- l'épisode spécial Wildstorm Ultimate Sports Official Program, dont j'ignore le contenu
- le très rare preview Wraithe the Undead, qui préfigure la mini-série Wraithborn de Joe Benitez

Le bilan : 
A lire de toute urgence
The Art of Homage Studios (décembre 1993)
scénario et dessin : collectif

Tandis que Stormwatch intervient suite aux émeutes de Los Angeles, sur la Lune, des créatures extraordinaires s'éveillent de leur sommeil millénaire. Aux confins de l'espace connu, les Pirates de la Côte Ouest vivent des aventures excitantes ! Savant mélange de sketchbooks, de pin-ups et de tutoriels de dessin, cet épisode spécial est aussi l'occasion de découvrir trois histoires inédites : un délire de J. Scott Campbell, une oeuvre caritative de Jim Lee, et la première ébauche de Weapon Zero.

Astro City : Life in the Big City (aout 1995, 6 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC sous la collection Privilège
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON
Les habitants d'Astro City vivent protégés par un très grand nombre de super-héros, qui ont certes une vie privée, mais qui n'hésitent jamais à sauver leur prochain. La mégalopole se prépare néanmoins à connaître les affres d'une attaque perfide. Le super-héros vu par le quidam moyen. Dans la veine de Marvels, Kurt Busiek refait au lecteur le coup de la fresque super-héroïque, et cela fonctionne une fois de plus ! Il faut dire que chacun des six portraits est d'une justesse rare, magnifiée par le dessin réaliste de Brent Anderson.

Astro City volume 2 (septembre 1996, 22 épisodes + un épisode #1/2)
Paru en VF chez SEMIC sous la collection Privilège, puis chez Panini
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON

Lorsque les Enelsiens ne tentent pas de conquérir la Terre, les héros d'Astro City doivent tout de même faire face à des doubles maléfiques, à des organisations criminelles surdéveloppées et à bien d'autres menaces, sous l'oeil de quidams désormais blasés. Les Fantastic Four, Spider-Man, Batman et bien d'autres encore, Kurt Busiek les réinvente sous une nouvelle forme totalement explosive, dans cette passionnante série que Brent Anderson tient à bout de bras.
Darkchylde : the Diary (juin 1997)
Paru en VF chez Panini dans le magazine Darkchylde numéro 3
scénario : Randy QUEEN
dessin : collectif
La jeune et séduisante Ariel Chylde raconte sa vie et ses difficultés à maîtriser son incroyable pouvoir - donner vie aux démons de ses cauchemars ! - dans son journal intime. Elle y détaille à la fois sa vie scolaire, ses déboires sentimentaux et, surtout, ses aventures rocambolesques. Conçu par Randy Queen comme une véritable histoire sous forme de journal intime, et permettant de résumer la mini-série The Descent, cet épisode spécial est en réalité une gallerie de pin-ups réalisée par quelques grands artistes, parmi lesquels Jim Lee ou Tony Daniel.

Desperadoes : a Moment's Sunlight (septembre 1997, 5 épisodes)
Paru en VF chez Delcourt sous le titre Desperados
scénario : Jeff MARIOTTE
dessin : John CASSADAY
Trois cow-boys partent à la poursuite d'un serial-killer aux meurtres iconoclastes et à priori impossibles. Il semblerait que le monstre soit doté de pouvoirs incroyables. Membre de l'agence Pinkerton, Race Kennedy est quant à lui aux trousses des Desperados. C'est à un étrange melting-pot de polar et de western enrobé de fantastique que nous convie Jeff Mariotte, en reprenant la thématique de weird west de séries comme Jonah Hex. John Cassaday y fourbit ses armes et l'aventure se montre à la fois originale et rafraîchissante.

Gen 13 : Who They Are and How They Came to Be... (février 1994, 5 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Gen 13, numéros 1 à 3
scénario : J. Scott CAMPBELL, Brandon CHOI, Jim LEE et Jeff MARIOTTE
dessin : J. Scott CAMPBELL

Cinq adolescents doués de pouvoirs héréditaires, sont formés en équipe par le gouvernement américain. Mais le stage vire au calvaire et les nouveaux amis n'ont plus qu'une idée en tête : s'échapper des installations d'International Operations. Cette première mini-série, écrite à huit mains, est particulièrement agréable à lire. Plutôt orientée envers les adolescents mais non-dénuée d'humour, elle est servie par le traît irréprochable, fluide et plutôt sexy, de Jeffrey Scott Campbell.

Leave it to Chance (septembre 1996, 13 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC dans la collection SEMIC Books
scénario : James ROBINSON
dessin : Paul SMITH
Chance Falconer, jeune fille espiègle accompagnée d'un bébé dragon nommé Saint George,  voudrait bien succéder à son père en tant que chasseur de monstres. Cependant, la tâche va s'avérer ardue face au sorcier Duncan Bell, qui a une dent envers la famille. Avec un scénario plein d'action et de trépidations signé James Robinson, et des dessins au look cartoony que l'on doit à Paul Smith, cette histoire magique à plus d'un titre a de beaux atouts. Malheureusement, elle ne connaitra en France qu'une courte carrière.

The Maxx #1/2 (juin 1993)
scénario : Sam KIETH et William MESSNER-LOEBS
dessin : Sam KIETH

Le Maxx raconte les origines de ses étranges pouvoirs à deux enfants qui ne se doutent pas un instant de l'identité de leur interlocuteur. Ils ont également bien du mal à croire à son histoire de sans domicile fixe héros du pays des rêves. Paru peu de temps après les débuts de la série, ce numéro spécial permet à William Messner-Loebs et Sam Kieth de dévoiler les origines de leur anti-héros, d'une manière un peu plus maligne que ce que l'on trouve habituellement dans le milieu. Le reste de la saga est beaucoup plus embrouillé.

The Mechanic (1998)
scénario : Joe CHIODO et Jonathan PETERSON
dessin : Joe CHIODO

Un homme préhistorique, un dinosaure et une jeune hippie sont téléportés dans un lointain futur par le Mécanique, serviteur du docteur Medula qui compte les améliorer tous trois afin d'asseoir sa domination sur un monde dont il a pris le contrôle. Si l'on ne comprend pas bien les motivations des différents personnages, le message délivré par Jonathan Peterson et Joe Chiodo est limpide, et marquant. En outre, on ne peut qu'apprécier les magnifiques peintures de l'artiste, et son style si spécifique.

Planetary Preview (septembre 1998)
Paru en VF chez SEMIC dans la collection SEMIC Books
scénario : Warren ELLIS
dessin : John CASSADAY
L'organisation Planetary enquête sur les phénomènes surnaturels qui se sont déroulés n'importe où de par le monde, à travers tout le vingtième siècle. Elle couvre cette fois-ci un essai militaire qui a donné naissance à un monstre. Relecture à peine voilée des origines du Hulk de Marvel, ce court épisode, le seul à être paru du temps d'Image Comics, permet à Warren Ellis d'installer ses personnages tout en jetant les bases du concept de sa série, et notamment cet hommage à la pop-culture. Au dessin, on retrouve un grand John Cassaday.

Stormwatch (mars 1993, 50 épisodes mais seuls les 14 derniers valent l'achat)
Paru en VF chez SEMIC dans le désordre le plus complet
scénario : collectif (Warren ELLIS sur la fin)
dessin : collectif
Unité super-héroïque chargée de missions à haut risque à travers le monde, Stormwatch a dû faire face à de nombreuses pertes à travers les années. Après le crossover Fire from Heaven, Henry Bendix reformate l'équipe et la transforme en unité d'intervention, hors de la juridiction des Nations-Unies et particulièrement pro-active. Même si de grands artistes s'y sont succédés auparavant, ce n'est qu'à partir de sa prise en main par Warren Ellis que la série vaut le coup. Elle devient même un instant classic aussi efficace que maligne.

Strangers in Paradise volume 3 (octobre 1996, 12 épisodes chez Homage)
Paru en VF chez Bulle Dog, réimprimé chez Kyméra
scénario : Terry MOORE
dessin : Jim LEE et Terry MOORE
Complexée par le poids qu'elle a pris depuis qu'elle ne travaille plus, Francine décroche justement un emploi sur un plateau de télévision. Cependant, elle ignore que sa patronne est une Parker Girl. Parallèlement, David se montre plus pressant envers Katchoo, qui ne sait pas comment réagir. Pour son arrivée chez Homage Studios, le label prestige du studio Wildstorm Productions, la série de Terry Moore se refait une beauté. L'humour refait son entrée dans la saga, qui était devenue un peu plus sombre sur le précédent volume, et même Jim Lee participe au dessin.

Team X / Team 7 : all Sold Out (novembre 1996)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 6
scénario : Larry HAMA
dessin : Steve EPTING
En plein coeur des années soixante-dix, deux équipes de baroudeurs - la Team X canadienne et la Team 7 américaine - se retrouvent empêtrées dans une affaire impliquant les terroristes mutants Mystique et Omega Red. Wolverine et John Lynch vont devoir coopérer. Les vieux briscards sont de sortie ! Ce crossover a non seulement un lourd relent de guerre froide, mais il est scénarisé qui plus est par le légendaire Larry Hama, qui évite le combat stérile entre héros. Au dessin, Steve Epting est très peu encré, mais il reste lisible.

WildC.A.T.S. / X-Men (février 1997, 3 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC en WildC.A.T.S. Hors-Série, numéros 1 & 3
scénario : Scott LOBDELL et James ROBINSON
dessin : Travis CHAREST, Adam HUGHES et Jim LEE

Depuis la première rencontre entre celui qui deviendrait Wolverine et celle qui se rebaptiserait Zealot, les WildC.A.T.S et les X-Men n'ont eu de cesse de se croiser pour sauver le monde à maintes reprises. Ces trois crossovers sont éblouissants. Travis Charest est bluffant dans un registre européen, Jim Lee nous renvoie aux années soixante et Adam Hughes décrit une atmosphère intense, tout cela sous la supervision de deux grands scénaristes !
Wildstorm Fine Arts : the Gallery Collection (décembre 1998)
Paru en VF chez Soleil en grand format hors collection
dessin : collectif

Wildstorm Fine Arts : the Gallery Collection est une encyclopédie présentant sous forme d'artworks ou de cover arts, l'intégralité des personnages des univers Wildstorm, Homage et Cliffhanger !, le tout réalisé par de grands auteurs. Cette énorme encyclopédie présente la quasi-intégralité des productions du studio Wildstorm et de ses labels dérivés réalisées à l'époque. Le tout servi par une incroyable brochette d'artistes, qu'il s'agisse de dessinateurs maison ou d'invités prestigieux.
Wildstorm Rising (mai 1995, 2 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéros 3 à 5
scénario : Ron MARZ et James ROBINSON
dessin : Brett BOOTH, Kevin MAGUIRE et Barry WINDSOR-SMITH
Le seigneur Daemonite paria, Defile, souhaite retrouver les clefs de son vaisseau, trois puissants artefacts à même de lui permettre de quitter la Terre, où il vit reclus depuis des siècles. Les WildC.A.T.S. sont sur sa piste, mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui. Englobant le crossover à proprement parler, cette mini-série est servie par rien moins que l'un des meilleurs scénaristes de sa génération, Ron Marz, et par l'un des plus grands artistes de l'Histoire : Barry Windsor-Smith ! Le résultat est de fait délectable.

The Wizard's Tale (juillet 1997)
Paru en VF chez Bulle Dog sous le titre Bafflerog le Sorcier
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : David WENZEL
Formé à semer le chaos, Bafflerog est pourtant un pacifiste convaincu. Hélas, son seigneur, Grimthorne, l'enjoint à mettre ses pouvoirs au service du Mal. Le thaumaturge va alors se lancer en quête d'un moyen de se défaire de ses chaînes. Kurt Busiek prend à contre-pied l'amateur d'heroic-fantasy, en mêlant à son conte médiéval des notions tout ce qu'il y a de plus contemporaines, ce qui donne lieu à beaucoup d'humour et de poésie. Les dessins ciselés de David Wenzel et les couleurs pastels parachèvent ce chef d'oeuvre.

A feuilleter à l'occasion
Backlash / Spider-Man : the Clone Saga (juillet 1996, 2 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéro 6
scénario : Brett BOOTH et Sean RUFFNER
dessin : Brett BOOTH
Lorsque Pike et Venom s'associent pour le tuer, Backlash n'aura pas de trop de Taboo et Spider-Man pour lui venir en aide. D'autant que Pike ne tardera pas à fusionner avec le symbiote de son complice, pour devenir une créature inarrêtable. Voila un crossover particulièrement musclé ! On n'en attendait pas moins d'une rencontre entre les deux héros, servie par les auteurs réguliers de la série Backlash. Brett Booth et Sean Ruffner font ce qu'ils savent faire le mieux, et le résultat n'est pas déplaisant.

Big Bruisers (juillet 1996)
scénario : Tom HARRINGTON
dessin : Jeff REBNER

Afin de sauver son peuple de la horde barbare qui se profile à l'horizon, un vieux sorcier convoque sur sa planète le Big Bruiser, sensé empêcher l'invasion. Mais il n'obtient pas le résultat escompté, puisque ce sont quatre surhommes terriens qui apparaissent à lui. Avec beaucoup d'humour et, étonnamment, une once de finesse, Tom Harrington organise une aventure comprenant les gros calibres de tous les studios de l'univers Image, superbement mise en images par un Jeff Rebner tout en muscles saillants et en poses nerveuses.

Black Ops (janvier 1996, 5 épisodes)
scénario : Shon BURY et Dan NORTON
dessin : Dan NORTON

Avant de quitter International Operations, John Lynch a mis en place une équipe secrète de Black Razors, chargée de missions à haut risque. L'objectif est cette fois-ci le consortium Spectrum, une entreprise qui masque les activités criminelles de l'ancien chef du KGB Gennady Markov. Bénéficiant des dessins fluides et dynamiques de Dan Norton, cette mini-série consacrée aux barbouzes de l'univers Wildstorm met parfois à l'épreuve la crédulité du lecteur, mais se montre riche en action. Shon Bury est par contre un peu trop verbeux.

Cybernary (novembre 1995, 5 épisodes)
scénario : Steve GERBER
dessin : Jeff REBNER

Recueillie par le docteur Vandalia, Cybernary est devenue une machine de guerre qui dispose à la fois de la conscience de Yumiko et de celle de la fille de Kaizen Gamorra. Le despote de l'île éponyme fait tout ce qu'il peut pour la retrouver. Suite de l'histoire parue en back-up de la série Deathblow, la mini-série de Steve Gerber développe réellement un personnage jusque là assez creux, dans un contexte cyberpunk et malsain que mettent parfaitement en avant les illustrations de Jeff Rebner.

Darkchylde : the Descent (mai 1997, 2 épisodes + un Preview)
Paru en VF chez Panini dans le magazine Darkchylde numéros 2 & 3
scénario et dessin : Randy QUEEN

La séduisante Ariel Chylde cache un lourd secret : elle est capable, lorsqu'elle se sent menacée, de libérer sur le monde les habitants du Royaume des Cauchemars. Elle a notamment relâché le puissant sorcier Kauldron, qui veut désormais s'approprier son pouvoir. Cette fois-ci, c'est vers le Wildstorm de Jim Lee, et plus précisément vers le studio Homage, que Randy Queen s'est tourné, pour publier de nouveau et compléter sa mini-série. Le lecteur peut enfin goûter la conclusion de l'histoire, même si elle n'a rien de transcendant.

Deathblow (avril 1993, 29 épisodes + un numéro #0)
scénario et dessin : collectif

Lors d'une mission en Irak, Deathblow libère accidentellement l'ange noir Exael, enfermé voilà des millénaires par l'Ordre de la Croix. C'est avec l'aide des religieux, et en particulier de Sister Mary, que le soldat va devoir mettre un terme aux agissements du démon. Dans un style graphique très inspiré de Frank Miller, Jim Lee puis Tim Sale mettent en images un scénario de fin du monde au demeurant assez classique, calibré comme un blockbuster hollywoodien. L'ensemble n'est pas désagréable. Passés les douze premiers épisodes, la suite est médiocre.

Divine Right (septembre 1997, 12 épisodes + un numéro #1/2 et un Preview)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Divine Right, numéros 1 à 7
scénario : Dominik CABALO, Andy HARTNELL, Jim LEE et Scott LOBDELL
dessin : Carlos d'ANDA et Jim LEE
Max Faraday, livreur de pizzas timide et sans ambition, hérite de l'Equation de la Creation, soit la somme de toutes les connaissances de l'univers. Et cela va bien entendu bouleverser sa vie, ainsi que celle de ses proches, traqués par des créatures cruelles. La nouvelle série du studio Wildstorm, et plus particulièrement de Jim Lee en personne, allie un scénario sympathique, mêlant haute technologie et fantasy mystique, à un graphisme tout bonnement superbe, l'artiste étant au meilleur de sa forme. Hélas, les retards de parution en auront raison.

DV8 Vs. Black Ops : the Techtromis Design (octobre 1997, 3 épisodes)
scénario : Shon BURY
dessin : Juvaun KIRBY et Dan NORTON

Ivana Baiul et ses DV8 ont dérobé une puissante arme nano-technologique que l'ancienne directrice d'International Operations veut utiliser pour faire évoluer ses sbires. Mais ses anciens employeurs ne l'entendent pas de cette oreille, et envoient à ses trousses les Black Ops. Shon Bury organise la rencontre entre deux séries méconnues du grand public. La mini-série qui en découle est plutôt maligne et pleine d'énergie, et elle bénéficie qui plus est du dessin dynamique de Dan Norton, épaulé sur la fin par Juvaun Kirby.

Fire from Heaven (mars 1996, 2 épisodes + un numéro #1/2)
scénario : Alan MOORE et Jonathan PETERSON
dessin :  Ryan BENJAMIN, Randy GREEN et Jim LEE

Si la plupart des super-héros américains voient en Kaizen Gamorra une menace qui doit être arrêtée coûte que coûte, le véritable danger vient en réalité de la surface de la Lune, où le tyran inter-dimensionnel Damocles vient  d'apparaître. C'est au grand Alan Moore qu'a été confiée la mini-série centrale du long crossover éponyme, et il s'acquitte de sa tâche sans brio mais avec beaucoup de professionnalisme, accompagné par Ryan Benjamin pour commencer puis Jim Lee pour conclure.

Gen 13 / the Maxx (décembre 1995)
scénario : William MESSNER-LOEBS
dessin :  Tomm COKER

Pour protéger sa cousine de la menace de Mr Gone, Caitlin Fairchild est venue avec ses coéquipiers, mais Gen 13 n'est pas de taille contre les Iszes, et se retrouve piégé dans l'Outback. Heureusement, les jeunes héros vont y recevoir l'aide du Maxx. William Messner-Loebs parvient à marier habilement les codes super-héroïques de Gen 13 et l'ambiance mystique du Maxx, dans une histoire pleine d'entrain où Tomm Coker, une fois n'est pas coutume, brille dans un style finalement assez proche de celui de Sam Kieth.

Gen 13 volume 2 (mars 1995, 36 épisodes chez Image + plusieurs spéciaux)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Gen 13, numéros 4 à 16
scénario et dessin : collectif

Après avoir affronté des chasseurs de primes extra-dimensionnels, les membres de Gen 13 partent en expédition sur une île lointaine afin d'en apprendre plus sur leurs ascendants et leurs capacités spéciales. Là, ils vont faire la rencontre d'amazones et de pirates qui se livrent une guerre sans merci. Toute la fraîcheur d'un titre pour adolescents alliée au dessin cartoony de Jeffrey Scott Campbell : Gen 13, bien plus que ses aînés WildC.A.T.S. et Stormwatch, est la série à suivre du studio Wildstorm. Les choses se gâtent à compter du numéro #25.

Gen 13 : Bootleg (novembre 1996, 20 épisodes + un Annual)
Paru partiellement en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéros 2 à 4 et 9
scénario et dessin : collectif

Prisonniers d'une dimension où l'épouvante règne en maître, les équipiers de Gen 13 sont également les personnages principaux d'un conte médiéval. Et quand ce n'est pas Caitlin qui voyage dans le temps, c'est Grunge qui s'imagine réalisateur. Les plus grands scénaristes et dessinateurs du moment revisitent à leur manière la série, ou c'est du moins ce que l'on nous promet. Si le résultat est très inégal, les premiers numéros sont franchement divertissants, et globalement dessinés de fort belle manière. Mention spéciale à l'arche gérée par Adam Warren !

Gen 13 : Magical Drama Queen Roxy (octobre 1998, 3 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéro 8
scénario et dessin : Adam WARREN

Au cours d'un rêve particulièrement intense, mais aussi particulièrement curieux, Roxy Spaulding se voit confier par Qeelocke une raquette magique capable de la transformer en magical girl. Sa vie va alors devenir un conte de fées, à moins qu'elle ne vire à la catastrophe. Décidément passionné par l'univers de la série, et particulièrement par le couple que forment Grunge et Roxy, Adam Warren prend les commandes d'une mini-série délirante qui ne lésine pas sur le fan service, dessinée dans un style manga détonnant.

Gen 13 : the Unreal World (juillet 1996)
Paru en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéro 1
scénario : Michael HEISLER
dessin :  Humberto RAMOS
Gen 13 n'existe pas. Caitlin est serveuse, Roxy est pensionnaire d'un internat, John Lynch est entraîneur sportif et Grunge, amateur d'art. Mais petit à petit, les héros se souviennent de leur passé, et cherchent à comprendre comment tout a changé. Voici un excellent récit, mené tambour battant par un Michael Heisler qui connait ses classiques de la science-fiction sur le bout des doigts, et par un Humberto Ramos dont le style cartoony colle à merveille à l'histoire. Dommage finalement que l'expérience soit aussi courte.

Grifter volume 2 (juillet 1996, 14 épisodes)
scénario : Steven GRANT
dessin :  collectif

Opérant de nouveau en solitaire, Grifter règle ses affaires de famille, d'abord avec son beau-père mafieux, puis avec son frère. C'est alors qu'il découvre que son père est toujours vivant. Et il ne va pas aimer ce que son géniteur est devenu... Sous la houlette de Steven Grant, cette nouvelle série en solitaire se montre nettement plus convaincante que la précédente incarnation. Il faut aussi reconnaître que le dessin, très caricatural, de Mel Rubi fonctionne bien et offre une plus-value au récit.

Hazard (juin 1996, 7 épisodes)
scénario : Jeff MARIOTTE
dessin :  Jason JOHNSON, Roy Alan MARTINEZ, Whilce PORTACIO et Edgar TADEO
Alex Hutton était un simple chasseur de primes à la recherche d'un petit mafieux. Tombé entre les griffes d'un cybernéticien gamoréen, il se voit amélioré par le biais de la nano-technologie, et il devient alors Hazard. Mais il n'a que deux semaines avant que ses pouvoirs ne le tuent. Jeff Mariotte imprime une rythmique convaincante à sa série, l'épée de Damoclès qui pèse au dessus de son héros maintenant une certaine tension. Le dessin de Roy Alan Martinez, bénéficiant d'un encrage de qualité, a également du charme. Hélas, le dernier épisode est hors sujet.

Siege (janvier 1997, 4 épisodes)
scénario : Jonathan PETERSON
dessin :  Robert TERANISHI

Porté disparu par l'armée américaine, l'Escadron Omega est en réalité devenu une unité autonome et top secrète. Sa mission est de se préparer à une invasion extraterrestre, et les pouvoirs de chacun de ses membres ne seront pas de trop pour affronter les Zontariens. Jonathan Peterson délivre le scénario de sa mini-série de manière décomposée, mais il finit par rassembler les morceaux pour un final spectaculaire et efficace. De même, Robert Teranishi s'essaie à des compositions tortueuses mais nerveuses.

Spider-Man / Gen 13 : Crossed Generations (novembre 1996)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 6
scénario : Peter DAVID
dessin :  Stuart IMMONEN
Poursuivant une criminelle costumée, qui se révèlera être également une mère aux abois à qui on menace d'enlever son enfant, Spider-Man rencontre le groupe Gen 13, qu'il va devoir supporter le temps d'une mission. Et ce n'est pas chose aisée... Loin du simple crossover typé fan-service, deux des futurs co-fondateurs du label Gorilla Comics signent une oeuvre poignante. Peter David maîtrise son récit, mais on regrettera tout de même l'encrage peu commun qui gâche le traît de Stuart Immonen.

Strikeback ! (janvier 1996, 5 épisodes)
scénario : Kevin MAGUIRE et Jonathan PETERSON
dessin :  Kevin MAGUIRE
Nikita Dragonryder a été enlevée par des mercenaires à la solde de ses parents. La belle est en effet, sans le savoir, l'héritière d'un royaume outre-dimentionnel qui doit faire face à un grand péril auquel elle seule peut répondre. Mais son compagnon, le super-héros Rascal, ne compte pas la laisser partir. Débutant in media res et se terminant abruptement, la mini-série de Jonathan Peterson et Kevin Maguire, entamée chez Malibu Comics mais conclue chez Wildstorm Productions, manque de cohérence mais certainement pas de fun. Et le dessin est lui aussi très agréable.

Team 7 (octobre 1994, 4 épisodes) et Team 7 : Objective Hell (mai 1995, 3 épisodes)
scénario : Chuck DIXON
dessin :  Chris WARNER et Aaron WIESENFELD
Equipe d'assaut la plus redoutée de l'arsenal de Miles Craven, la Team 7 est envoyée sur les missions les plus risquées. Mais l'une d'elles tourne court, et les soldats se retrouvent gratifiés de pouvoirs aussi puissants que dangereux. Avec la première mini-série, Chuck Dixon écrit ni plus ni moins que l'une des fondations de l'univers Wildstorm. Solide et crédible, la saga peut également s'appuyer sur le dessin puissant d'Aaron Wiesenfeld. La deuxième mini est un prologue à Wildstorm Rising.

Team One : Stormwatch et Team One : WildC.A.T.S. (juillet 1995, 4 épisodes)
scénario : James ROBINSON et Steve SEAGLE
dessin :  Richard JOHNSON et Tom RANEY

Au milieu du vingtième siècle, Lord Emp crée de toutes pièces un groupe de super-héros destiné à lutter contre les menaces extraterrestres. La Team One est composée de Kherubims et d'humains, et dirigée par Miles Craven, futur grand ponte d'International Operations. Les deux auteurs dévoilent tout un pan méconnu de l'univers Wildstorm à travers deux mini-série indissociables. Concernant les futurs WildC.A.T.S., Richard Johnson délivre des planches de grande qualité.

Voodoo : Dancing in the Dark (novembre 1997, 4 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéro 9
scénario : Alan MOORE
dessin :  Michael LOPEZ et Al RIO
Loin des WildC.A.T.S., la belle exorciste Voodoo retourne à ses racines. A la Nouvelle-Orléans, terre de la magie vaudoue, Priscilla Kitaen dévoile ses charmes au cours de strip-teases enflammés, tout en enquêtant sur d'horribles meurtres. Sensuelle, charnelle, chaleureuse... Cette mini-série met en avant le personnage grâce à un scénario diablement original signé du maître Alan Moore, et à des dessins - ceux d'Al Rio tout au moins, Michael Lopez étant moins convaincant - fort esthétiques.

Voodoo / Zealot : Skin Trade (aout 1995)
scénario : Steve SEAGLE
dessin :  Michael LOPEZ
Malgré leur relation tumultueuse, Voodoo accompagne Zealot en Yurgovie afin de sauver son enfant des griffes de la cruelle Destine, alliée de Providence. Le pays est en proie à la guerre civile, et il ne sera pas simple de passer outre l'armée régulière pour atteindre le château de la criminelle... Ce n'est pas une histoire de super-héros classique que délivre Steve Seagle. Elle reprend et développe les idées mises en place dans le WildC.A.T.S. Special et dénonce les exactions commises durant la guerre de Yougoslavie. Michael Lopez a beau enchaîner les poses sulfureuses, il n'est par contre pas à la hauteur des deux charismatiques héroïnes.

WildC.A.T.S. Sourcebook (janvier 1995, 2 épisodes) et WildC.A.T.S. Special (novembre 1993)
scénario et dessin : collectif

Parmi les innombrables épisodes spéciaux développés autour de la licence WildC.A.T.S., seuls ces deux Sourcebooks - des galleries d'illustrations réalisées par des artistes-maison ou des guests de choix - et ce Special montrent un intérêt. Le deuxième permet à Steve Gerber d'aborder le sujet lourd de la guerre de Yougoslavie, et si le dessin de Travis Charest ne s'y montre pas encore tout à fait mûr, il est déjà fort séduisant.

Wildstorm ! (aout 1995, 4 épisodes)
Paru très partiellement en VF aux Editions USA, dans le Gen 13 numéro 4
scénario et dessin : collectif

Deathblow affronte en plein New York un mystérieux barbare qui parle en français. Spartan, lui, doit faire face à une armada de chasseurs-tueurs, mais il pourra compter sur l'aide des Black Razors pour s'en débarrasser. Taboo, de son côté, est emprisonnée pour un crime qu'elle n'a pas commis. Wildstorm Productions dévoilait dans cette collection anthologique une large gamme d'histoires centrées sur les principaux personnages du studio. Il est regrettable qu'elle se soit arrêtée si vite, au regard notamment du travail d'Aaron Wiesenfeld.

Wildstorm Rarities (décembre 1994), Wildstorm Spotlight (février 1997, 4 épisodes) et Wildstorm Universe Sourcebook (mai 1995, 4 épisodes)

scénario et dessin : collectif
Mon premier est un ouvrage qui rassemble plusieurs épisodes spéciaux parus de ci de là. Mon deuxième est une courte anthologie qui contenait notamment un magnifique récit par Alan Moore et Carlos d'Anda. Mon troisième est une collection d'illustrations concernant l'ensemble de l'univers Wildstorm. Et mon tout est ce que le studio a fait de mieux en matière d'épisodes spéciaux communs à toutes les séries.

World War 3 (novembre 1997, 4 épisodes)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 12
scénario : James ROBINSON
dessin :  Ron LIM, Michael RYAN, Larry STROMAN et Mike WIERINGO
Deux réalités se sont mélangées. Dans le nouvel univers ainsi créé, les Skrulls et les Daemonites se sont ligués afin de conquérir la Terre, et il ne reste plus qu'une poignée de héros pour tenter de les stopper, les autres étant devenus les pantins des envahisseurs. Durant plusieurs mois, les équipes de Rob Liefeld et Jim Lee ont géré une partie de l'univers Marvel. Le premier ayant finalement abandonné en cours de route, le second a repris le flambeau et en a profité pour organiser un grand crossover avec ses propres personnages. Le résultat est plaisant.

X-Men / WildC.A.T.S. : the Dark Age (avril 1998)
Paru en VF chez SEMIC en WildC.A.T.S. Hors-Série, numéro 3
scénario : Warren ELLIS
dessin :  Mat BROOME
Dans un lointain futur apocalyptique, les Daemonites sont parvenus à conquérir la Terre, en utilisant la technologie des robots géants Sentinels. Désormais, les parias mutants et kherubims tentent de survivre dans un monde en ruine où ils sont continuellement traqués. Longtemps attendu, ce dernier épisode conclut la tétralogie d'une manière apocalyptique. Warren Ellis n'épargne rien aux héros, secondé par un Mat Broome d'une rare noirceur, et le crossover est loin de se terminer par une happy ending.

Zealot (aout 1995, 3 épisodes)
scénario : Ron MARZ
dessin :  Ryan ODAGAWA et Terry SHOEMAKER

Tous deux rescapés du crash de leur vaisseau, Zealot et Prometheos sont devenus les pires ennemis du monde. De la Grèce antique à l'Allemagne nazie, en passant par le Japon féodal, leur querelle insoluble a plusieurs fois modifié le cours de l'Histoire. Ron Marz s'intéresse de près à Zealot, et en dévoilant quelques pans de sa longue vie, son récit préfigure la dernière arche narrative de la série régulière. Au dessin, Terry Shoemaker n'est pas exempt de petits défauts, mais son style proche de celui de Jim Lee rend hommage à la sensualité de l'héroïne.