samedi 24 février 2018

Le sorcier qui voulait se faire aussi gros que le boeuf

Non, ce n'est pas le titre d'une fable moderne, mais un nouvel instant VO qui va parler d'un petit éditeur, assez méconnu en France et qui, pourtant, a vu son catalogue partiellement traduit de ce côté-ci de l'Atlantique. Encore une fois, l'article sera assez court puisque l'éditeur en question n'a même pas atteint la demi-douzaine de séries, mais on le sait, qualité n'est pas forcément synonyme de quantité.


L'INSTANT VO (What else ?)
Fils de propriétaire d'un comic shop, Gareb Shamus travaille au magasin pendant ses études, et il écrit notamment un petit fanzine qu'il baptise Wizard : le Guide des Comics. Le succès aidant, Wizard devient un véritable magazine mensuel en 1991, et dès l'année suivante, il est distribué dans plusieurs pays ! Au fil du temps, il devient la référence en la matière et toute une gamme de bouquins, sur les jouets ou d'autres produits dérivés, sont produits par Wizard Entertainment.

En 1997, la société devenue prospère rachète rien moins que le Chicago ComiCon, l'une des plus grosses conventions de comics des Etats-Unis. Shamus veut se diversifier et prendre du poids sur le marché. Alors forcément, à l'orée des années 2000, c'est vers l'édition qu'il se tourne. Il fonde Black Bull Entertainment, et s'entoure de quelques stars du medium pour lancer sa propre gamme de comics.

Tout commence avec Gate Crasher : Ring of Fire, une mini-série mêlant science-fiction et comédie sentimentale. De belles fées se sont penchées sur son berceau, puisqu'on trouve au générique des noms aussi prestigieux que Mark Waid, Amanda Conner et Jimmy Palmiotti. Le succès est là, et dans la foulée, un deuxième volume est lancé. Ce devait à la base être une série régulière, mais finalement, ce ne sera qu'une nouvelle mini-série en six épisodes. Un troisième volume est tout de même annoncé, mais il ne verra pas le jour.
L'année suivante, Just a Pilgrim débarque dans les rayonnages, avec encore une fois un casting alléchant : Garth Ennis au scénario, Carlos Ezquerra au dessin, pour veiller au destin d'un croisement du Preacher et du Punisher dans un monde post-apocalyptique. La première mini-série sera là encore suivie d'une deuxième, Garden of Eden, mais les projets pour le personnage s'arrêtent là. Dommage, car il avait un joli potentiel, et ces deux aventures, bien qu'un peu gores par moments, sont plutôt efficaces.
Moins en vue, mais aussi moins aboutie, la mini-série Shadow Reavers s'appuie sur des noms moins prestigieux. Certes, Pat McCallum est devenu un éditeur de renommée - pas forcément bonne, du reste - chez DC Comics, mais à l'époque, il n'est pas vraiment un scénariste reconnu, pas plus que son co-pilote, Mike Searle. Le seul à avoir un minimum de poids, c'est le dessinateur, Nelson DeCastro. Et encore, il faut être un tant soit peu versé dans le sujet pour en avoir entendu parler. De toute façon, qu'importe : la mini-série est mal fichue, et elle ne donne pas envie d'une suite, même si cette dernière était en préparation.
Finalement, c'est le duo Jimmy Palmiotti - Phil Noto qui complète le catalogue de Black Bull. Connus sans être des stars, ces deux-là travaillent souvent ensemble, et ils accouchent pour la filiale de Wizard Entertainment, de deux mini-séries sans grande envergure. Beautiful Killer raconte, en trois épisodes, la vengeance d'une tueuse albinos envers ceux qui ont tué ses parents, tandis que The New West se contente de deux numéros pour développer son intrigue policière sur fond de panne globale d'électricité.
La particularité de ce dernier récit, c'est qu'il sort en mai 2005, soit deux ans et demi après le précédent comics publié par Black Bull. Le fait est que la maison d'édition ne représente qu'une toute petite partie du chiffre d'affaires du mastodonte Wizard, et Shamus ne s'en occupe qu'en dilettante. Avec un tel potentiel, il est regrettable que la structure ait été laissée à vau-l'eau, parce qu'à posteriori, on se dit qu'elle aurait pu représenter plus qu'une simple goutte d'eau dans l'océan des sorties mensuelles.
Toujours est-il que deux ans après la fin de l'aventure, Shamus est débarqué de son poste de PD-G, sans doute pour sa mauvaise gestion globale du groupe. En France, c'est d'abord SEMIC qui s'est penché sur l'éditeur, en publiant la première série Gate Crasher en deux magazines, puis les deux mini-séries Just a Pilgrim dans la collection SEMIC Books. Quelques années plus tard, Bamboo a édité les deux mini-séries de Palmiotti et Noto sous son label Angle Comics. A noter que je n'ai pas lu, car pas trouvé, quelques comics du studio : 
- en fait, ce sont les Previews de la plupart des mini-séries, mais si j'en crois celui que j'ai lu, il ne s'agit que de quelques planches en noir et blanc chargées de présenter lesdites séries. Rien d'important, donc.

Le bilan : 
A lire de toute urgence
Gate Crasher : Ring of Fire (mars 2000, 4 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC en deux magazines
scénario : Jimmy PALMIOTTI et Mark WAID
dessin : Amanda CONNER
En tant que membre du Gate Crasher, l'organisation secrète qui traque les Gekos infiltrés sur Terre, Alec Wagner doit cacher sa double vie à son entourage, y compris à sa petite amie. Les extraterrestres sont sur le point d'envahir la planète, et la vie sentimentale du héros n'en ressortira pas indemne. Certes, Mark Waid - aidé pour l'occasion par Jimmy Palmiotti - utilise d'énormes ficelles lorsqu'il s'agit de mettre au point la toute première série de Black Bull Entertainment. Mais son récit est jubilatoire, et les fabuleux dessins cartoony d'Amanda Conner le rendent inoubliable.

Gate Crasher volume 2 (aout 2000, 6 épisodes)
scénario : Jimmy PALMIOTTI et Mark WAID
dessin : Amanda CONNER et Nelson DeCASTRO
Alec Wagner est désormais le seul membre du Split-Second Squad à pouvoir détecter les portails d'invasion des Gekos. A la suite d'une erreur, il perd l'un des membres de son équipe, et son coéquipier lui en tient rigueur, au point de s'allier avec Solen Cagliar pour le lui faire payer. La deuxième mini-série de Mark Waid, toujours épaulé par Jimmy Palmiotti, est au moins aussi truculente que la première, mais elle se conclut sur une fin ouverte qui laissait à prévoir une suite, qui n'aura jamais lieu. En revanche, on se consolera avec les dessins, toujours somptueux, d'Amanda Conner.

A feuilleter à l'occasion
Just a Pilgrim (mai 2001, 5 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la collection SEMIC Books
scénario : Garth ENNIS
dessin : Carlos EZQUERRA
Prêcheur solitaire aux méthodes particulièrement expéditives, le Pélerin parcourt le désert d'un futur post-apocalyptique, où il croise la route d'une bande de pirates des sables qui menacent la vie d'innocents, et qui vont donc devenir la cible de sa divine colère. La signature de Garth Ennis chez Black Bull représentait une belle promesse. Pourtant, l'électron libre se contente de recycler son Punisher, en le plaçant dans un nouveau contexte. La série demeure plaisante, notamment grâce aux dessins de Carlos Ezquerra, mais sans grande innovation.

samedi 10 février 2018

Sorties comics de janvier

Beaucoup - mais vraiment, beaucoup ! - de choses ont été annoncées pour ce début d'année, mais les jours passant, nombre de sorties ont été repoussées, au minimum à février et au pire aux calendes grecques. Quoiqu'il en soit, ce mois de janvier demeure relativement riche en sorties, et dans toutes sortes de genres. Du plus anecdotique (le crossover entre Grumpy Cat et Garfield) au plus évènementiel (Manhattan Projects qui revient enfin en France !) en passant par quelques surprises, plutôt bonnes qui plus est, vous en aurez pour votre argent. Signalons enfin les débuts de Hi Comics, la nouvelle branche comics de Bragelonne, qui remplace Milady et qui change complètement de registre. Souhaitons-leur bonne chance.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de janvier)
BLACK MAGICK (tome 1, éditions Glénat)

scénario : Greg RUCKA (Queen & Country, Stumptown)
dessin : Nicola SCOTT (Earth 2, Teen Titans)
genre : it's a kind of magic
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Black Magick 1 à 5)

Inspectrice au sein de la police de New York, Rowan Black est également une sorcière éminente de son couvent. Mais lorsqu'un homme prend en otages les employés d'un fast food et demande expressément à lui parler, elle découvre qu'elle est aussi et surtout la cible d'un complot qui pourrait avoir été fomenté par l'Aira. Cette organisation secrète lutte contre le paganisme depuis des temps immémoriaux, mais il se pourrait que celui qui a fomenté cette attaque soit en réalité un ennemi bien plus dangereux encore.
Greg Rucka est un grand spécialiste du polar, et en règle générale, les personnages principaux de ses récits sont des femmes. C'est une fois de plus le cas ici, mais finalement, le versant policier de l'histoire est assez anecdotique. C'est plus un prétexte à un grand affrontement entre deux puissances opposées, même si cette première arche narrative n'en révèle pas beaucoup, excepté sur ses dernières pages. Le fait est que l'on se demande encore de quelle manière la série va tourner.
Quoiqu'il en soit, là n'est pas forcément le plus important. Ce qui marque le plus, ce sont les dessins de Nicola Scott. L'artiste australienne a marqué les esprits sur la série Wonder Woman, et elle conserve sur Black Magick son style réaliste. Mais avec une colorisation vraiment particulière, ses dessins délivrent une toute autre ambiance. Cette patte graphique plutôt originale se retrouve magnifiée par le grand format adopté par Glénat pour sa version prestige, certes plus chère que l'édition classique, mais qui, pour une fois, en vaut la peine.
 



 


DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
The MANHATTAN PROJECTS (tome 1, éditions Urban) 

scénario : Jonathan HICKMAN (East of West, the Nightly News)
dessin : Ryan BROWNE (God Hates Astronauts) et Nick PITARRA (the Red Wing)
genre : c'est d'la bombe, bébé !
édité chez PRONEA, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient The Manhattan Projects 1 à 15)

Le docteur Robert Oppenheimer intègre le Projet Manhattan, qui vise à construire l'arme ultime pour lutter contre l'Axe. Mais la création de la bombe atomique n'est qu'une couverture pour une expérience beaucoup plus vaste et dangereuse, et son directeur n'est pas celui qu'il prétend être... Le postulat de base est aussi surprenant que spectaculaire, et Jonathan Hickman joue de manière brillante avec l'Histoire pour accoucher d'une série de science-fiction incongrue et acide. Au dessin, Nick Pitarra est très caricatural, et ce parti pris graphique ne plaira sans doute pas à tout le monde. En tout cas, Urban reprend enfin la traduction de cette série sous la forme de volumineux ouvrages. Depuis le temps qu'on l'attendait, on peut se montrer satisfait.

(3,5/5)

CROSSED : TERRES MAUDITES (tome 12, éditions Panini) 

scénario et dessin : Mike WOLFER (Gravel, Stitched)
genre : diviser pour mieux saigner
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Crossed : Badlands 81 à 86)

Alors que les marqués à la croix commencent à s'organiser, un petit groupe réfugié sur un pont en ruine reçoit deux potentielles recrues. Deux jeunes et séduisantes survivalistes qui ne tardent pas à opposer les esprits les uns aux autres, au moment où l'abri est découvert. C'est Mike Wolfer qui se charge du scénario et des dessins de l'antépénultième arche narrative de la série. Les deux facettes de son travail sont à l'avenant : grossières et peu inventives. L'histoire cousue de fil blanc se pare donc de dessins irréguliers et peu attrayants.

(2/5)

Le LAC de FEU (tomes 1 & 2, éditions EP)

scénario : Nathan FAIRBAIRN (Batman Incorporated Special) et Jason KAPALKA
dessin : Matt SMITH (Doctor Who, X-Files Season 10)
genre : et on lui pèlera le tentacule
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Lake of Fire 1 à 3)

Peu expérimentés, le chevalier Théobald de Champagne et son jeune ami Hughes de Blois arrivent à Castelnaudary pour y soutenir le siège face aux hérétiques. Envoyés dans les contreforts des Pyrénées par un seigneur qui n'a guère foi en eux, ils découvrent bientôt des créatures monstrueuses qui rôdent aux abords d'un petit village. L'improbable alchimie qui se dégage de l'histoire de Nathan Fairbairn, huis clos de science-fiction placé au coeur d'une étape historique fort bien documentée, trouve un écho dans les dessins à la fois simples et pleins de vie de Matt Smith, qui retransmet à merveille les émotions des personnages et la rage de leurs combats. Reste que la VF est hors de prix.

(4/5 en V.O., 1,5/5 en V.F. parce que c'est trop cher)

KILL or BE KILLED (tome 1, éditions Delcourt)

scénario : Ed BRUBAKER (Criminal, Captain America)
dessin : Sean PHILLIPS (Fatale, Incognito)
genre : to kill or not to be
édité chez BASEMENT GANG, inc., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Kill or Be Killed 1 à 4)

Le jour où Dylan décide de mettre fin à ses jours, le hasard lui laisse la vie sauve. Mais la chance n'est pas pour autant de son côté, puisqu'il est alors agressé par un démon avec qui il n'a d'autre choix que de conclure un pacte malsain : tuer ceux qui le méritent, s'il ne veut pas mourir. L'élément fantastique est de trop dans le récit d'Ed Brubaker, et la voix off cynique et embrouillée commence à faire redite. C'est regrettable, car par ailleurs, le scénariste est toujours aussi efficace, et Sean Phillips rend comme à chaque fois des planches pleines de vie et de grâce.

(3/5)

HILLBILLY (tome 1, éditions Delcourt)

scénario et dessin : Eric POWELL (the Goon, Chimichanga)
genre : sorcière, sorcière, prends garde à ton derrière
édité chez ALBATROSS EXPLODING FUNNY BOOKS aux USA (contient Hillbilly 1 à 4 + Hillbilly Preview*)

Né sans yeux, le jeune Rondel sauve la vie d'une sorcière qui, en remerciement, lui offre le hachoir de Satan, une arme capable de tuer n'importe quelle créature maléfique. Elle lui donne aussi la vue, à travers des yeux vides qui pleurent des larmes noires. Devenu un homme, Rondel erre à la recherche des monstres, en compagnie de l'ourse Lucille. Plutôt qu'une série au sens strict, la saga d'Eric Powell est une suite de récits, pour la plupart tragiques, centrés autour d'un personnage aux origines ubuesques mais au fort charisme. Son aura est pourtant moins le fait des aventures auxquelles il prend part, que des dessins puissants de l'artiste.

(3,5/5)

ROYAL CITY (tome 1, éditions Urban)

scénario et dessin : Jeff LEMIRE (Plutona, Descender)
genre : Sixième Sens en famille
édité chez STUDIO 171, inc., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Royal City 1 à 5)

Réunis à Royal City à la suite de l'accident cardiaque de leur père, les enfants Pike ont surtout l'occasion de ressasser le passé, et en particulier la mort de leur plus jeune frère, Tommy. Chacun gère son chagrin à sa manière mais tous l'imaginent encore vivant, et tel qu'ils aimeraient qu'il fût. Jamais aussi bon que dans l'intimiste, Jeff Lemire entame sa nouvelle série sur un pitch particulièrement efficace, mais on a du mal à savoir s'il a véritablement un plan, ou s'il se contente de présenter ses personnages principaux lors de cette première arche narrative. En tout cas, il n'a rien perdu de son talent au pinceau.

(3,5/5)

RICK and MORTY (tome 1, éditions Hi Comics) 

scénario : Zac GORMAN (Great Lakes Avengers, Adventure Time)
dessin : C.J. CANNON et Mark ELLERBY (Chloe Noonan, Love the Way You Love)
genre : parodie pas marrante
édité chez ONI PRESS aux USA (contient Rick and Morty 1 à 5)

Grâce à la machine de son grand-père, le savant fou Rick Sanchez, le jeune Morty Smith est devenu multi-millionnaire. Mais le professeur Tock, détective temporel, est sur leurs traces et il finit par démasquer leur arnaque. Arrêté, le duo est jugé et condamné à errer dans un labyrinthe extraterrestre. Inspirée par le dessin animé éponyme, la série de Zac Gorman en conserve la tonalité adulte et l'humour trash. Les personnages et leurs aventures, pastiches de la trilogie Back to the Future, ne sont pourtant guère amusants, et les dessins de C.J. Cannon, quoique fidèles au show original, n'ont aucun charme.

(1,5/5)

GRUMPY CAT / GARFIELD (éditions Jungle)

scénario : Mark EVANIER (New Gods, Blackhawk)
dessin : Steve UY (Feather, Eden's Trail)
genre : chat-a-strophe
édité chez DYNAMITE ENTERTAINMENT aux USA (contient Grumpy Cat / Garfield 1 à 3)

Ichabod Gross a eu une idée saugrenue : faire que les chats se comportent comme des chiens ! Et les deux cobayes de son expérimentation ne sont autres que Garfield, le cynique compagnon de Jon, et Grumpy Cat, la chatte constamment bougonne. Leurs amis Odie et Pokey vont tout faire pour les sauver. C'est probablement le crossover le moins évènementiel et le plus mercantile qui ait jamais été ! La mini-série de Mark Evanier est une véritable purge, aussi bien à cause du déroulé de son maigre synopsis que des dessins si peu réguliers de Steve Uy. Heureusement, la mésaventure est de courte durée.

(0,5/5)

The FEW (éditions Hi Comics)

scénario : Sean LEWIS (Saints, Coyotes)
dessin : Hayden SHERMAN (John Carter : the End, Civil War II : Kingpin)
genre : post-apo plein de coups dans le dos
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient The Few 1 à 6)

Edan Hale a été missionnée par le Palais pour infiltrer les Etats Restants et détruire leur milice. Mais la jeune femme n'aura pas le temps de trahir ceux qui l'ont accueillie à bras ouverts : Herrod Rettich, le roi fou, et ses Ravageurs se chargent de massacrer tous ceux qui se dressent sur leur chemin. Le récit de Sean Lewis est étonnamment aéré malgré la densité de cet univers post-apocalyptique où s'affrontent plusieurs factions aux désirs divergents. Il faut dire que l'auteur prend le temps d'appuyer les scènes tragiques, qui se reposent exclusivement sur le dessin griffonné, mais expressif, d'Hayden Sherman.

(3,5/5)

BATMAN / TORTUES NINJA AVENTURES (éditions Urban)

scénario : Matthew K. MANNING (Getting the Sex Out of the Way, Looney Tunes)
dessin : Jon SOMMARIVA (Gemini, Free Realms)
genre : collection complète de super-vilains
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Batman / Teenage Mutant Ninja Turtles Adventures 1 à 6)

Les pensionnaires de la prison d'Arkham se sont évadés grâce aux portails dimensionnels ouverts par les Kraang. Désormais, le Joker s'est allié au Foot Clan, et les super-criminels rôdent dans tout New York. Les Tortues Ninjas, dépassées, vont pouvoir compter sur le soutien de Batman et de ses jeunes acolytes. Inspirée par les dessins animés consacrés aux deux franchises, la deuxième rencontre entre le chevalier noir et les tortues mutantes est placée sous le signe de l'humour et de la légèreté. Matthew Manning est quelque peu scolaire, mais les dessins de Jon Sommariva sont fidèles aux shows télévisés originels. Le dernier épisode est de trop.

(3/5)

RAZOR (tome 4, éditions Reflexions) 

scénario : Kevin HILL (Sade), Everette HARTSOE (Tommi Gunn), George JEANTY (Buffy the Vampire Slayer) et Jude MILLIEN (Jazz)
dessin : Richard POLLARD (Femforce), Steve B. SCOTT (Independence Day), George JEANTY (Bishop) et Jude MILLIEN (N.V. : Night Vixen)
genre : pains tranchés
édité chez LONDON NIGHT STUDIOS aux USA (contient Razor : Uncut 16 à 20)

Amie et aide précieuse de Razor, la jeune Kat se remémore les circonstances de sa rencontre avec la justicière, alors au bord du gouffre mais déjà prête à combattre ceux qui s'en prenaient aux innocents. Aujourd'hui, elle tente d'aider un policier lui-même aux portes du précipice, tandis que sa soeur fait de nouveau des siennes. La série d'Everette Hartsoe enchaîne les épisodes sans la moindre cohérence, pas plus sur le plan graphique qu'en terme d'histoire. Les cinq épisodes n'ont rien à voir les uns avec les autres, et le fait est que tous n'ont pas le même intérêt.

(2,5/5)

SPAWN : RENAISSANCE (tome 4, éditions Delcourt) 

scénario : Tom LEVEEN et Todd McFARLANE (Spider-Man, the Incredible Hulk)
dessin : Szymon KUDRANSKI (Repulse, Black-Eyed Kids)
genre : le train-train sifflera trois fois
édité chez TODD McFARLANE PRODUCTIONS, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Spawn 267 à 275)

Après avoir aidé Malcolm Jackson-Dragon et Ant à mettre en déroute Alvazah Stone et ses sbires, Al Simmons se reconcentre sur ses proches. Il veut en particulier découvrir qui fournit de la drogue à Cyan, la fille de Wanda et Terry enfermée dans un hôpital psychiatrique. La collaboration entre Todd McFarlane et Erik Larsen a pris fin, et le premier retourne à son récit de manière plus posée, en délaissant le plus possible l'aspect super-héroïque au profit d'une certaine noirceur, que Szymon Kudranski se charge de mettre en images sans trop de régularité.

(3,5/5)


INVINCIBLE (tome 22, éditions Delcourt)

scénario : Robert KIRKMAN (Battle Pope, the Walking Dead)
dessin : Ryan OTTLEY (Haunt, Grizzly Shark)
genre : le train-train sifflera trois fois
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Invincible 121 à 126)

Tandis que la majorité des héros survivants se rallient à la cause de Rex, Mark et Eve peinent à trouver leur place sur leur planète d'adoption, qui recèle un nombre infini de dangers potentiels pour eux et leur fille. Néanmoins, c'est sur un autre monde encore que la vie d'Invincible va changer à jamais... Malin, Robert Kirkman éteint quelques braises pour mieux faire rebondir sa saga, de manière totalement inattendue. Les réactions de ses personnages sont parfois curieuses, mais le cliffhanger final laisse sans voix. Et au dessin, Ryan Ottley continue de faire merveille.

(4/5)


LETTER 44 (tome 5, éditions Glénat)
scénario : Charles SOULE (Astonishing X-Men, Curse Words)
dessin : Langdon FOSS (Get Jiro !), Alise GLUSKOVA (Abe Sapien), Joelle JONES (Lady Killer), Ryan KELLY (Cry Havoc) et Drew MOSS (Blood Feud)
genre : lettre morte
édité chez ONI PRESS aux USA (contient Letter 44 7, 14, 21, 28 et 32)

Avant d'intégrer la mission spatiale qui va peut-être faire d'eux les héros de l'humanité toute entière, l'équipage du Clarke se retrouve déjà en mauvaise posture. Menacés de mort par une tribu amazonienne, arrêtés par l'armée russe, trahis par leur propre camp, chacun doit quitter la vie qu'il s'était construite. Les épisodes épars durant lesquels Charles Soule tente tant bien que mal de donner corps à ses personnages démontrent eux aussi la faiblesse de son récit, le dernier étant tout bonnement ridicule. Et certains des artistes qui l'épaulent, Joelle Jones en tête, ont beau se démener, ils ne parviennent pas à tout rattraper.

(2/5)


* PREVIEW : numéro spécial qui présente les premières pages d'une série, parfois dans un récit inédit

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
CONTES MACABRES du JAPON (the Faceless Ghost), édité chez Shambhala Publishing aux USA et chez Graph Zeppelin en France
FANTASY SPORTS tome 3, édité chez Nobrow Press aux USA et chez Gallimard en France
GENERATION ZERO, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
le JOUEUR de FLUTE de HAMELIN (Piper), édité chez Razorbill aux USA et chez Michel Lafon en France
QUANTUM & WOODY MUST DIE, édité chez Valiant aux USA et chez Bliss en France
du SANG sur les MAINS (Red Handed), édité chez First Second aux USA et chez Monsieur Toussaint Louverture en France
les SIMPSON tome 35 (Simpson Comics), édité chez Bongo Comics aux USA et chez Jungle en France