vendredi 29 avril 2016

Doctor Who saison 18


diffusion initiale : du 30 aout 1980 au 21 mars 1981
nb d'épisodes : 28 répartis en sept aventures
DVD :
  • The Leisure Hive 1 à 4
    > Meglos 1 à 4
    > coffret The E-Space Trilogy (contient Full Circle 1 à 4, State of Decay 1 à 4 et Warrior's Gate 1 à 4)
    > coffret New Beginnings (contient The Keeper of Traken 1 à 4 et Logopolis 1 à 4)


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Romana, K-9 mark-2, Adric, Nyssa et Tegan Jovanka


UNDER NEW MANGEMENT ! John Nathan-Turner, ancien assistant de plateau, reprend le rôle de producteur à Graham Williams et sous sa direction, tout va changer. Mais genre, vraiment tout ! Il arrive avec dans ses valises un nouveau script editor, Christopher Bidmead, et il a de grands projets pour la licence, afin qu'elle passe le cap des années 80 sous les meilleurs auspices. Pour commencer, le format même de la saison, qui depuis quelques années comptait cinq four-parters et un six-parter, est chamboulé. Exit aussi le générique des années 70 et la musique qui va avec, le thème principal qui n'avait quasiment jamais été touché, en dehors de quelques petits arrangements. Désormais, le synthé est roi, et il accompagne un nouveau générique plein d'étoiles et de tubes néon, positivement à la mode à l'époque, mais qui a bien mal vieilli aujourd'hui.
Ce n'est que le premier d'un très grand nombre de changements. Esthétiquement parlant, le Docteur obtient pour cette saison une nouvelle garde-robe. Si on était habitué à voir Romana changer de costume à chaque épisode, pour le meilleur et pour le pire, son Time Lord préféré a lui aussi droit à un relooking, sa redingote, son pantalon, son chapeau, ses bottes et son écharpe virant au rouge pour lui donner un look plus en phase avecson époque. Baker est également plus sombre durant cette saison. Moins d'humour parce que c'est justement ce que veut la nouvelle direction, après deux ans où il passait son temps à faire le pitre, mais aussi moins de présence, et ça, ce n'est pas Nathan-Turner qui veut ça.


En effet, Tom Baker a pris l'habitude, à chaque début de saison, de dire à l'équipe en charge qu'il quitte la série, charge aux producteurs de le retenir. Sauf que cette fois-ci, personne ne le retiendra... Difficile à gérer, trop imposant sur un plateau, il quitte la série au terme de cette dix-huitième saison, l'esprit amer. Avant lui, Romana et K-9 ont été débarqués durant l'aventure Warrior's Gate. Ils fonctionnaient mal en tant que compagnons - du moins est-ce la raison invoquée - car ils surpassaient en intellect la vedette du show, et la nouvelle équipe dirigeante souhaite revenir à des compagnons moins grosbills, plus en phase avec le spectateur. Lalla Ward, l'interprête de Romana, quitte donc la série... mais pas le Docteur, puisqu'elle épouse Tom Baker quelques temps plus tard ! Le mariage ne durera pas, mais l'anecdote est amusante. Quant à K-9, il agaçait tellement Turner que dans la plupart des épisodes de cette saison, il souffre d'un syndrome Kenny, en se faisant détruire de bien des façons possibles...
Warrior's Gate introduit néanmoins le premier de trois nouveaux compagnons, Adric, jeune prodige en maths venu d'un univers parallèle appelé l'E-Space. C'est le jeune Matthew Waterhouse qui l'interprête et... comment dire... il joue vraiment, mais alors VRAIMENT comme un pied. Le charisme d'une huître et le talent d'un balai à chiottes, il n'est pas étonnant qu'Adric soit le moins aimé des compagnons parmi les fans. En contrepoint, Nyssa, aristo d'une lointaine planète et elle aussi jouée par une jeune actrice, en l'occurence Sarah Sutton, a fait tellement bonne impression dans l'aventure où elle apparait pour la première fois, The Keeper of Traken, qu'elle a été reconduite pour la suivante, où elle devient un compagnon officiel. Enfin, Logopolis introduit Tegan, une hôtesse de l'air australienne, caractérielle, entrée par accident dans le TARDIS. Plutôt convaincante, Janet Fielding, qui joue le rôle, a tendance à en faire des caisses lors de cette aventure, mais c'est peut-être le synopsis qui veut ça. A voir si cela perdurera...
Il faut savoir qu'à la base, la direction a pour but, en renouvelant le cast, d'aider à faire passer la pilule du départ de Baker auprès d'un public encore sous le charme de l'acteur-diva. A ce titre, Elisabeth Sladen, alias Sarah-Jane Smith, sera même approchée pour reprendre son rôle, mais refusera l'invitation. On retrouve néanmoins, durant cette saison, une "ex" du Docteur, et pas n'importe laquelle : Jacqueline Hill, l'interprête de Barbara Wright, qui n'était autre que l'une des partenaires du tout premier Docteur, et ce dès 1963 ! Elle a pris un méchant coup de vieux, mais le second rôle qu'elle joue dans Meglos ne manque pas de prestance.


Pour être tout à fait complet concernant les passagers du TARDIS, il me faudrait préciser que durant cette même aventure, trois autres pseudo-compagnons se joignent au manifeste : Deedrix, Caris et un Terrien kidnappé par les sbires du Meglos éponyme, un personnage qui n'est crédité qu'en temps que Terrien. A aucun moment il ne lui est donné un nom ! Dernier personnage, et non des moindres, à marquer cette saison : le Maître. La Némésis du Docteur, née sous les traîts de l'acteur Roger Delgado, fait un retour triomphant après un premier essai de "résurrection" dans The Deadly Assassin (S14E3), où il était joué par Peter Pratt.
Dans The Keeper of Traken, il conserve son état de quasi-mort-vivant, complètement défiguré mais cette fois-ci joué par Geoffrey Beevers. Il va alors trouver le moyen de se régénérer même s'il a atteint le nombre de douze régénérations, maximum théorique pour n'importe quel Time Lord. Grâce à la quasi-omnipotence volée au Gardien de Traken, il parvient à franchir cette limite et prend désormais les traits d'Anthony Ainley. La grâce de la barbichette que porte l'acteur n'a d'égale que celle de la moustache que portait feu Roger Delgado, et du reste, Ainley a un peu la même dégaine. Par contre, son surjeu, très shakespearien dans l'âme, manque de la finesse dont faisait preuve son prédécesseur. Chose amusante, par le biais du scénario un peu alambiqué de Logopolis, le Docteur se retrouve à un moment donné... compagnon du Maître !


Ce grand ménage de printemps, devant la caméra, ne doit pas faire oublier les grands bouleversements qui se produisent aussi derrière l'objectif. Quasiment tous les réalisateurs de cette saison, et quasiment tous les scénaristes aussi, sont des nouveaux venus dans la série. Cela permet, certes, un certain renouvellement tant dans les histoires proposées que dans leur mise en images. Mais il y a aussi des erreurs de casting. L'aventure The Leisure Hive est par exemple dirigée par un certain Lovett Bickford, qui aime les séquences fixes et le rythme lent, ce qui ne correspond pas vraiment à la saga. Les effets spéciaux étant qui plus est abominables durant ce chapitre, il n'est guère étonnant que l'on n'aie plus revu le réal sur la série...
Autre problème : le nouveau script-editor retouche les scenarii qu'on lui soumet afin de tenter d'y apporter une cohérence pseudo-scientifique, tout au moins une crédibilité quant aux termes et concepts employés dans le show. Tout ceci, encore une fois, afin de redorer le blason de Who après deux ans de grand n'importe quoi, d'après le nouveau régime en place. Pourquoi pas, mais du coup, une aventure comme Meglos, avec son lot de magie et de délires de cactus intelligent, fait comme qui dirait un peu tâche dans tout le sérieux de la saison. Techniquement par contre, Meglos fait avec son temps et emploie de nouvelles techniques de tournage, comme la synchronisation automatique de deux caméras permettant un meilleur rendu des scènes sur fond bleu.


Premier volet de la trilogie de l'E-Space, Full Circle témoigne certes de la première apparition d'Adric, mais il bénéficie d'un casting par ailleurs exemplaire et d'un scénario malin. A ce propos, il s'agit d'une histoire proposée par un fan de longue date de la série, Andrew Smith, dix-neuf ans à l'époque ! Un parcours qui rappelle, à moindre échelle, celle de deux acteurs majeurs du retour de Who, Russell Davies et Steven Mofatt, eux aussi fans avant d'être impliqués dans la création de la série. A moindre échelle, parce que Smith n'a jamais plus eu l'occasion de rententer l'expérience.
En parlant de Mofatt, le réalisateur de State of Decay, l'aventure suivante, se nomme Peter Moffatt. Aucun lien de parenté, d'ailleurs ça ne s'écrit pas pareil, mais j'ai envie de raconter plein d'anecdotes inutiles aujourd'hui... State of Decay est une histoire de vampires avec un twist bien foutu, même franchement bien foutu, et l'une des rares réussites de cette saison pas terrible. Pour une fois, le surjeu des acteurs n'est pas gênant et se montre même normal, étant donné qu'on a l'habitude des vampires larger than life, si je puis dire, depuis les prestations de Bela Lugosi puis Christopher Lee. Le seul gros écueil de cette aventure est encore une fois ses effets spéciaux calamiteux.
Dernier chapitre de la trilogie, Warrior's Gate est tout simplement imbitable. On n'y comprend rien, les décors minimalistes soit-disant hommages à la Nouvelle Vague font peine à voir, et la manière brutale avec laquelle sont virés Romana et K-9 achève d'en faire un épisode peu recommandable. Christopher Bidmead en est très fier, il estime même que c'est le plus réussi de tous, et c'est là que l'on comprend à quel point ce script-editor était à côté de la plaque. Heureusement, le calvaire ne durera pas longtemps. Si le producteur John-Nathan Turner va rester un moment sur la licence, il saura par la suite s'entourer de personnes un peu plus compétentes.


J'ai déjà abordé plus haut les deux dernières aventures, je n'y reviendrai donc que très rapidement. The Keeper of Traken est une histoire assez solide, avec un bon scénar' et de bons acteurs (sauf Adric), et qui met en place non seulement Nyssa mais aussi et surtout le Maître cuvée 1981. Logopolis a mal vieilli, mais son histoire est plutôt bien construite, même si encore une fois, pas toujours très claire. Elle marque la fin de Tom Baker, une fin du reste assez peu impressionnante, et l'arrivée de Tegan. Ce sont les deux premiers volets d'une nouvelle trilogie, qui se conclura la saison suivante.

Pas grand chose à dire sur les bonus des DVD cette fois-ci. Il y a toujours le lot classique de featurettes, quoi. Par contre, un mot sur le choix des DVD eux-mêmes, si vous décidez de les acheter. Logopolis est vendu dans un coffret de trois DVD, New Beginnings, qui contient aussi The Keeper of Traken et Castrovalva (S19E1). Mais en tant qu'aventure parlant de la mort d'un Docteur, il est aussi contenu dans le magnifique coffret Regenerations, dont je vous ai déjà parlé. Si vous voulez toutes les aventures au meilleur coût, il vous faudra les deux coffrets, mais du coup, vous aurez Logopolis en double. Le DVD pourra éventuellement vous servir de freesbee si vous vous ennuyez...

L'épisode que je vous conseille : Warrior's Gate, c'est l'histoire de lions qui voyagent dans le temps à travers un décor fixe en noir et blanc. Même qu'avant, c'était les rois de l'univers, mais maintenant ce sont des escalves des humains. Mais pourquoi ne reviennent-ils pas dans le temps pour l'empêcher ? Et pourquoi les humains ne peuvent pas traverser ce foutu miroir ? Et pourquoi le Docteur, lui, y arrive ? Et pourquoi Romana est-elle habillée en Bruce Lee ? Et pourquoi j'ai acheté ce con d'épisode, moi ?

mardi 26 avril 2016

Doctor Who saison 17


diffusion initiale : du 1er septembre 1979 au 12 février 1980
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures (à peu près)
DVD :
  • Destiny of the Daleks 1 à 4
    > City of Death 1 à 4
    > The Creature from the Pit 1 à 4
    > Nightmare of Eden 1 à 4
    > coffret Myths & Legends (contient The Horns of Nimon 1 à 4)
    > coffret The Legacy Collection (contient Shada 1 à 6 entre autres)


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Romana, Skagra, K-9 mark-2


WORST SEASON EVER ! Pour tout un tas de raisons, cette dix-septième saison aurait bien pu être la dernière de la série, personne n'aurait trouvé à y redire. Pourtant, elle part sous les meilleurs auspices, avec un nouveau script editor pour remplacer Anthony Read, et pas des moindres : Douglas Adams ! Si le nom ne vous dit peut-être rien comme ça, il s'agit ni plus ni moins que du scénariste de la série radiophonique, depuis adaptée sur de nombreux formats, The HitchHicker's Guide to the Galaxy, H2G2 de son petit nom, ou le Guide du Voyageur Galactique en français. La fameuse trilogie en cinq volumes, c'est lui !
Sous sa houlette, on se doute que la série va y gagner grandement en humour, et effectivement, les épisodes sont bourrés de gags et de vannes. On notera, parmi d'autres exemples, l'apparition totalement gratuite et absolument fabuleuse de John Cleese, l'un des légendaires Monthy Pithon, aux côtés d'Eleanor Bron dans l'aventure City of Death. Globalement, on note un Tom Baker de plus en plus pitre et, du coup, un Docteur un peu moins impressionnant. Non pas que le personnage y perde en charisme ce qu'il y gagne en humour, mais comme ses Compagnons sont tous les deux des génies, il n'est plus la figure d'autorité scientifique qu'il était jusqu'alors.


Du reste, en terme de casting secondaire, cette saison s'en tire avec les honneurs. On notera par exemple que dans la même aventure, le grand méchant est interprêté par Julian Glover (Donovan dans Indiana Jones et la Dernière Croisade, entre autres), tandis que The Creature from the Pit s'adjoint les services de Geoffrey Bayldon (Q dans le Casino Royale d'origine, par exemple), et Shada ceux de Christopher Neame (second rôle omniprésent dans les années 80, qui a joué aussi bien dans Ghostbusters II que dans Star Trek ou l'Agence Tout Risque). Les autres acteurs sont moins connus, mais on pourra noter les prestations tout à fait remarquables de Myra Frances, toujours dans The Creature from the Pit, ou de Lewis Fiander dans Nightmare of Eden.
Quant au cast principal, il a la particularité d'évoluer alors que les rôles sont les mêmes. Ainsi, K9 n'est plus joué par John Leeson mais par David Brierley pour toute la durée de la saison, Leeson étant accaparé par d'autres projets. On expliquera alors le changement de voix en disant que K9 s'est... enrhumé ! Plus surprenant : Romana reste la compagne du Docteur, mais elle se régénère. Et même pas parce qu'elle a été mortellement blessée, hein, juste comme ça, pour le plaisir ! Elle prend alors l'apparence d'une actrice déjà aperçue durant la saison précédente, Lalla Ward. Comme je le spoilais dans le résumé de la saison précédente, l'envie de partir de Mary Tamm et la belle prestation de Ward concourent à ce changement. Le résultat est en tout cas très convaincant, Lalla faisant une Time Lady tout à fait convenable.


Un autre personnage se glisse dans le TARDIS le temps de l'aventure Shada, et ce contre le gré du Docteur. Il s'agit de Skagra, le principal vilain de l'histoire, qui n'a pourtant rien d'un Time Lord mais qui semble capable de contrôler la machine. Un Gallifreyen est pourtant bel et bien présent dans cette aventure : le professeur Chronotis, un Time Lord "à la retraite" un peu sénile, magnifiquement interprêté par Denis Carey, et dont le TARDIS est... sa chambre à l'université de Cambridge !
Ce personnage est assez fabuleux, d'autant que toute l'histoire de cette aventure tourne autour de lui. Malheureusement, on ne pourra pleinement en profiter, la faute à UNE GREVE ! Ce n'est pas la première fois que la série est confrontée à un mouvement social, l'Angleterre des années 70 étant soumise au bon vouloir des syndicats excessivement puissants (que Thatcher s'est empressée de détruire quand elle est arrivée au pouvoir). Mais c'est par contre la première fois qu'un épisode ne peut être complété à cause de ça... Du coup, Shada n'a jamais été diffusé à la télé, et l'aventure qui est contenue dans le DVD est un peu particulière.
Les éléments de tournage qui ont pu être filmés, et notamment les splendides scènes d'extérieur tournées à Cambridge, ont été montées afin de restituer l'histoire, les passages manquants étant racontés par un Tom Baker devenu vieux, d'après le script de ce six-parter. Cela donne un sympathique mélange, qui donne à croire que l'on assiste à un témoignage du Docteur, dont les scènes tournées à l'époque seraient des réminiscences. Notez que le DVD contient aussi une version montée complètement sous forme de dessin animé, mais l'animation et le dessin y sont tellement catastrophiques que je n'ose qu'à peine en parler. Je signalerai juste que dans cette version moderne, c'est Paul McGann (le Docteur du téléfilm de 96) qui reprend le rôle de Baker.


C'est vraiment dommage que cette aventure n'ait jamais été complétée. Elle bénéficiait du meilleur de la période Adams, à savoir un humour parfaitement maîtrisé, des acteurs fantastiques et un scénario de folie, avec des retournements de situations qui ne dépareilleraient pas dans la série actuelle. Le reste de la saison est par contre bien inégal. Dans les bons élèves, un seul autre candidat. City of Death, dont toutes les scènes d'extérieur ont été tournées à Paris, est le premier épisode qui ne soit pas 100% anglais, donc, mais aussi l'épisode le plus vu de tous les temps au Royaume-Uni, avec plus de seize millions de téléspectateurs ! En même temps, à l'époque il n'y avait que deux chaînes en Angleterre, et l'autre, ITV, subissait à son tour une grève, qui l'empêchait d'émettre quoi que ce soit...
De l'autre côté de la barrière, Destiny of the Daleks, qui ouvre la saison, marque non seulement le retour des poivrières à roulettes, mais aussi celui de leur créateur, Davros. C'est une suite directe de Genesis of the Daleks (S12E4), écrite par Terry Nation lui-même, et pourtant, elle ne cesse de contredire son aînée, gâchant au passage tout le plaisir du fan un minimum renseigné ! The Creature from the Pit bénéficie d'un scénario pas con et d'un bon casting, mais pêche par une réalisation médiocre, pourtant signée par le vétéran Christopher Barry (qui a tout de même dirigé les quatre Docteurs qui ont existé à l'époque, plus Peter Davison, mais hors Doctor Who), dont c'est la dernière contribution à la série. La faute, principalement, à un ennemi qui n'est rien d'autre qu'une... comment le dire poliment ? Hum... Ben qu'une bite de gelée verte...


The Horns of Nimon ne manque pas d'humour, mais elle aussi doit faire avec des costumes aberrants, les méchants se retrouvant être au final des minotaures en peluche montés sur des semelles compensées, un budget effets spéciaux particulièrement réduit et des acteurs qui surjouent. Mais à ce titre, le pire du pire reste tout de même Nightmare of Eden, qui porte bien son nom. Son tournage a été tellement désastreux que le réalisateur, Alan Bromly, a pété les plombs et quitté le plateau suite à une violente dispute avec un Tom Baker qui fait de plus en plus sa diva.
Pour sa défense, les torts sont au moins un minimum partagés, tant le réal était mauvais. Il n'y a qu'à voir ses scènes de modèles pour les vaisseaux spatiaux. Habituellement, ces dernières sont filmées sur pellicule, le gros grain et le contraste lumineux minimal de ce procédé permettant de rendre l'ensemble presque crédible. Ici, elles sont tournées en vidéo, et on distingue clairement les rouleaux de carton et les balles de ping-pong qui ont servi à réaliser les vaisseaux !
Mais ce n'est encore pas le pire. Enfin, disons que ça y participe, mais ce n'est pas tout. Les acteurs sont pour la plupart assez médiocres, du fait des galères de tournage peut-être. Le seul à tirer son épingle du jeu est Lewis Fiander, qui joue un scientifique à l'étonnant accent germanique. Autre tare, le scénario : si le concept est plutôt bien foutu, le thème est tout de même celui de l'addiction à la drogue, et comme toute série osant en parler à l'époque, Doctor Who se fait particulièrement pontifiante lorsqu'elle évoque le sujet. Et puis enfin, les badass sont une fois de plus ridicules, surtout lorsqu'ils se mettent à danser à la queue-leu-leu.


Dernier point, que j'évoque assez rarement dans mes résumés : la musique. En règle générale, la fin des années 70 est marquée par une musique d'accompagnement orchestrale, assez loin des expérimentations du début de la décennie. C'est classique et, à vrai dire, un peu répétitif. En abordant les années 80, Doctor Who se met, comme pas mal de séries contemporaines, aux synthés. C'est encore assez peu prégnant, ça le deviendra beaucoup plus, mais toujours est-il qu'un changement d'ambiance sonore se met en place.

Finissons comme toujours par les bonii des DVD's. Il y a assez peu à en dire concernant les cinq premières aventures, dont les DVD contiennent les classiques reportages et interviews auxquels on est habitué. Par contre, Shada débarque dans un coffret contenant non seulement l'aventure, filmée et en dessin animé, mais aussi un deuxième DVD occupé principalement par le documentaire More than 30 Years in the TARDIS, qui retrace toute la série classique, mais aussi par d'autres docs dont un hommage au regretté Nicholas "Brigadier" Courtney.

L'épisode que je vous conseille : J'ai longtemps hésité, parce que le coup de la bite verte dans laquelle souffle le Docteur, c'est d'une candeur absolument délicieuse, mais pour tous les défauts exposés un peu plus haut, c'est Nightmare of Eden qui l'emporte. Les Mandrels qui dansent Bievenue à Galaswinda, c'est quand même très bon !

samedi 23 avril 2016

Asura Buster

Asura Buster : Eternal Warriors


machine : arcade
système : Fuuki FG-3
année : 2000
développeur : Fuuki
éditeur : Fuuki
joueurs : deux en collaboratif
genre : versus fighting


Il ne nous viendrait pas à l'idée de nous demander pourquoi Frank Dux participe au Kumite, ni pourquoi Tang Lung se bat contre Colt. Le principal, c'est que l'on assiste à de la baston entre des personnages bigarrés qui restent dans les esprits. Suite directe d'Asura Blade, Asura Buster propose plus de personnages, plus de combos, plus de décors, plus de tout... Mais toujours pas de traduction, le jeu n'ayant pas quitté les frontières nipponnes. Donc, à la manière des films évoqués plus haut - les avez-vous reconnus ? Si oui, bravo : vous gagnez un point d'expérience et trois pièces en chocolat - ne me demandez pas de quoi ça cause, puisque de toute façon on s'en fout.
A l'écran de choix, onze personnages sont disponibles. Les huit combattants de la précédente édition font leur retour, certains ayant changé de nom - Lightning devient Leon et Footee, Chen-Mao - d'autres, comme Alice, ont carrément été revus et corrigés. Les boss d'Asura Blade sont par contre absents de cette suite. Parmi les nouvelles têtes, on découvre Sittara, Rokurouta et Zinsuke. Il est aussi possible de débloquer la version originelle d'Alice, ainsi que Nanami. Mais cette dernière est buggée. Enfin, les deux boss, Vebel et King, ne sont à priori pas jouables.
ROSEMARY, HEAVEN RESTORES YOU IN LIFE
Une fois votre choix effectué, une carte vous montre l'endroit où vous allez combattre, puis un écran vous présente votre adversaire et enfin, c'est à vous de jouer. Le stick permet de se déplacer latéralement, de sauter grâce aux directions hautes ou de s'accroupir au moyen des directions basses, tandis que les trois boutons d'action sont dévolus respectivement aux coups faibles, moyens et forts. Les coups spéciaux se réalisent au moyen de manipulations précises, du genre quart de tour avant plus coup, ou arrière maintenu puis avant plus coup, rien que le connaisseur de Street Fighter ne connaisse pas déjà sur le bout des doigts.
Selon le coup que vous choisissez parmi les trois disponibles, votre attaque spéciale sera plus puissante et/ou aura une plus grande portée. Vous pouvez même appuyer sur deux boutons à la fois pour réaliser une attaque EX, au prix d'un niveau de votre jauge de puissance. Ca s'appelle sans doute pas comme ça dans le jeu, mais c'est en référence à la série de Capcom, où le principe est le même. Les super coups spéciaux se réalisent quant à eux en entrant deux fois la commande, ce qui peut paraître un poil exagéré, avant d'appuyer sur le bouton de coup, et grapillent deux crans de votre jauge de puissance.
Cette dernière se situe en bas d'écran, et se remplit à mesure que le temps passe. Sa progression sera plus rapide si vous réalisez vos coups normaux, spéciaux et enchaînements, mais elle se remplit également, certes de manière moins importante, lorsque vous encaissez un coup ou lorsque vous le parez. La jauge sert aussi à déclencher le Boost Mode, qui, comme son nom l'indique, améliore les performances de votre personnage.
Notez qu'Asura Buster permet bien entendu tout un tas de raffineries propres aux versus fightings de son époque, comme les dashes avant et arrière, les gardes y compris dans les airs, les contre-attaques, les provocations, les casse-garde, les passages dans le dos, les roulades de récupération, ou encore les launchers.

Par contre, de manière assez surprenante, Asura Buster ne permet pas de chopper son adversaire. Ou en tout cas, si c'est possible, je n'ai pas trouvé comment faire. Ce qui est sûr, c'est que toutes les autres techniques permettront à qui les maîtrise de mettre des bonnes pâtées à l'adversaire. Pour gagner un combat, il faut vider la jauge de vie de l'adversaire avant la fin du temps imparti, ou avoir la jauge la plus remplie lorsque le chronomètre arrive à zéro. En cas de victoire, votre personnage prend la pose et vous passez au combat suivant.

Une partie en solo se déroule de la manière suivante : vous combattez d'abord deux personnages choisis aléatoirement dans le roster de départ, puis vous affrontez l'énorme bestiole nommée Vebel après avoir quelque peu tapé le carton avec lui, le tout dans un japonais imbitable. Vous enchaînez avec un autre combat aléatoire, puis un bonus game plutôt coriace où vous devez latter des loups, à la manière des tonneaux dans les Street Fighter, puis une nouvelle baston, cette fois face à la Némésis de votre personnage. Ne restent plus que le boss final, le gigantesque King dont on n'affronte que les mains, et qui en fait ne signifie pas la fin du jeu puisqu'après coup, vous devez encore latter votre double maléfique.

Contrairement à la plupart des jeux de baston, les deux combattants sont exactement identiques, y compris la palette de couleurs. Cette particularité n'étant pas valable lorsqu'on joue à deux avec le même perso, j'en déduis que c'est une vacherie des développeurs pour rendre le dernier combat plus chaud. Quoi qu'il en soit, lorsque vous triomphez de vous-même, vous accédez à la cinématique de fin. Vous aurez compris qu'une partie ne vous permet que d'affronter la moitié des combattants présents, mais là n'est pas le plus important puisque le coeur d'un versus fighting, c'est le mode versus. D'où le nom.


YOU'RE COMING WITH ME THROUGH THE AGING, THE FEAR AND THE STRIFE
Nous allons maintenant détailler un peu plus les personnages. Il y a tout d'abord Yashaou, le héros du jeu armé d'une épée qu'il peut enflammer. Moyen en tout, mauvais en rien, il est le personnage de départ idéal. Dans le même registre, Asura Buster nous fait découvrir Sittara, dont la lame maudite est quasiment aussi efficace que celle de Yashaou. Peut-être un peu plus lent, mais peut-être aussi un peu plus fort. On continue dans les épéistes avec Goat, qui entre dans la catégorie des grosses brutasses avec son épée à deux mains surpuissante mais ses déplacements très lents.
Ensuite, on trouve Léon, jadis baptisé Lightning. Lui se base sur l'électricité et se montre plus aérien, mais aussi légèrement moins puissant que les précédents, avec des lames plus courtes mais qui touchent malgré tout d'assez loin. Un bon choix pour ceux qui aiment sauter dans tous les sens. Dans le genre agile et véloce, on trouve aussi le ninja Rokurouta, parce qu'on ne saurait produire un bon jeu de baston sans ninja. Mais le graal des joueurs agressifs se nomme une fois de plus Rosemary, qui attaque au moyen d'une épée contrôlée télépathiquement - ou magiquement, je suis pas allé vérifer sous le kilt - et qui dispose de chouettes combos.
Pour les joueurs plus posés, pour les campeurs dirais-je, Zam-B est une alternative intéressante. Masqué et équipé d'un gant surdimensionné, ce primate a toute une panoplie de techniques permettant de punir quiconque s'attaquerait à lui. Très rapide lui aussi, et doué d'une sacrée bonne allonge, le moine Zinsuke est un peu particulier à gérer mais intéressant. Les amateurs de colosses surdimensionnés se tourneront quant à eux vers Taros, une armure aux proportions démesurées, bien entendu aussi lente que puissante.




Et puis il reste les personnages un peu spéciaux. Chen-Mao, dépourvue d'armement, est rapide et agile mais manque d'allonge. Alice, dans sa nouvelle incarnation, est accompagnée par le squelette qu'elle invoquait dans le premier épisode, et d'ailleurs, cette ancienne version, baptisée Alice !, est également jouable via une petite manipulation. Un autre code permet de débloquer Nanami, qui se transforme dès le début du combat en un double du gars d'en face, mais comme je l'indiquais en intro, le personnage part en quenouille : le combat ne peut se terminer, le jeu plantant lorsqu'un des deux combattants perd !


EN RESUME :
SCENARIO : c'est l'histoire de mon poing dans ta gueule. Et si t'es pas content, ben t'as qu'à apprendre le japonais. Moi, j'y suis pas arrivé, et donc je suis comme un con pour parler du scénario.
GRAPHISMES : développé sur un support strictement identique à Asura Blade, cette suite est qualitativement très proche. Mais ce n'est pas vraiment un défaut, parce que le premier opus était déjà détaillé et coloré, dans un genre proche de celui de Street Fighter Alpha.
ANIMATION : nerveux et toujours très lisible, le jeu accompagne vos joutes de nombreux effets lumineux très efficaces. Là encore, l'inspiration des jeux de Capcom, ou encore du Guilty Gear d'Arc System Works, est évidente.
SON : des musiques plutôt entraînantes mais tout à fait quelconques. Et malgré un Z80 accompagné de deux puces Yamaha, le rendu est assez dégueulasse, étouffé et manquant de graves.
JOUABILITE : encore une fois, Asura Buster s'inscrit, tout comme son prédécesseur, dans la droite lignée des versus fighting de Capcom, avec quelques très légères subtilités. Agréable à prendre en mains, et il y en a pour tous les goûts avec une bonne variété de personnages.
DUREE DE VIE : douze combattants jouables - sans compter un perso qui sert à rien - et deux boss, c'est dans la moyenne raisonnable des jeux de combat de cette époque. Comme toujours, la durée de vie de ce genre de titres est proportionnelle au plaisir que l'on prend à y jouer contre un adversaire humain.
VERDICT : outsider inspiré par Capcom, malgré un jeu à trois boutons façon Real Bout, Asura Buster ne manque pas d'atouts. Et en coupant le son, on peut même s'imaginer y jouer pendant un bon moment entre potes.
POURQUOI CETTE VERSION : Asura Buster n'a jamais été porté sur consoles de salon, ni sur consoles portables, ni sur ordinateur, ni sur calculatrice Casio, ni sur l'écran du four micro-ondes.

mercredi 20 avril 2016

Doctor Who saison 16


diffusion initiale : du 2 septembre 1978 au 24 février 1979
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures
DVD :
  • > coffret The Key to Time (contient l'intégralité de la saison)


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Romana, K-9 mark-2


THE KEY, THE SECRET. Par où commencer ? Il y a tellement à dire sur cette saison. Commençons par sa construction. Comme celles qui l'ont précédée dernièrement, elle est constituée de vingt-six épisodes formant six aventures : cinq de quatre épisodes et une de six. Mais sa particularité, c'est que les six aventures forment une seule et même quête, celle de la Clé du Temps. C'est d'ailleurs en un seul coffret, The Key to Time, qu'on peut les trouver.
En fait, il s'agit plus d'un fil rouge comme le Grand Méchant Loup dans la série récente. Plusieurs épisodes ne font ainsi référence à la clé du temps que de manière très ponctuelle. Cela reste donc fondamentalement une histoire du Docteur et de ses compagnons qui partent sauver l'univers, sauf que leurs destinations ne sont cette fois pas aléatoires, mais imposées par leur recherche. L'histoire, c'est que le Gardien Blanc, protecteur de l'univers, demande au Docteur de retrouver les six fragments de la clef avant les sbires du Gardien Noir, sa Némésis qui n'a que de mauvaises intentions vis-à-vis du précieux artefact.


Le Gardien Blanc est plutôt cool, avachi dans une chaise en osier et portant un Panama, mais il s'agit simplement d'une forme qu'il a prise pour ne pas chambouler le Docteur. Avec sa contrepart, il s'agit d'une entité cosmique surpuissante, aux capacités bien supérieures à tous les Gallifreyens réunis. On ne découvrira l'identité du Gardien Noir que dans la dernière aventure, mais cette révélation est assez marquante.
Ce ne sont pas les seuls personnages intéressants de la saga. Tout d'abord, nous rencontrons le modèle 2 de K-9, qui ressemble à s'y méprendre au précédent, et qui est toujours joué par John Leeson. L'autre Companion du Docteur est un peu plus intéressant. Il s'agit de Romanadvoratrelundar, rapidement abrégé en Romana. Romana est une Time Lady, ou une Gallifreyenne si vous préférez. C'est la première fois que l'on découvre un specimen féminin de cette planète, le doute étant toujours posé concernant Suzanne à cette époque.


Romana représente un changement drastique vis-à-vis de Leela. Loin de la sauvageonne à demi nue, elle se montre au contraire raffinée, peu portée sur l'action et par contre beaucoup plus intelligente que celle qui l'a précédée, voire même plus intelligente que le Docteur ! Et puis surtout, elle est la preuve que les Gallifreyens aussi ont deux sexes différents, et cela sous-entend qu'ils se reproduisent de la même manière que nous. Ce qui n'était pas forcément une évidence, tant la série nous a montré des espèces extraterrestres aux méthodes de reproduction variées. Et puis on ne peut pas dire que le Docteur soit particulièrement porté sur la chose.
Un autre Time Lord fera aussi son apparition durant cette saison : il s'agit de Drax, expert en mécanique devenu mercenaire, et surtout ancien copain d'école du Docteur. Petite curiosité : il l'appelera Thete, diminutif de Theta Sigma, qui serait selon lui le véritable nom du héros, quand bien même ce dernier refuse qu'on l'appelle ainsi. Intriguant, au regard de certains épisodes de la série récente, et notamment de The Name of the Doctor...
Tant qu'on en est à parler des personnages secondaires marquants, signalons Fenner, dans The Power of Kroll. Non pas que le rôle en lui-même soit franchement important, mais c'est l'acteur, Philip Madoc, qui est intéressant. C'est un acteur qui a beaucoup contribué à Doctor Who, et ce quasiment depuis le début. En effet, on le trouve déjà en tant que méchant dans le film Daleks - Invasion Earth 2150 AD, puis il débarque dans la série dans The Krotons (S6E4) et The War Games (S6E7), où il donne la réplique à Patrick Throughton, puis dans The Brain of Morbius (S13E5) et, donc, dans The Power of Kroll, face à Tom Baker ! Un parcours peu courant... Seul Nicholas Courtney, le légendaire Brigadier, a connu plus de Docteurs que lui, si l'on ne compte que les épisodes officiels.
Enfin, le dernier personnage à signaler est la princesse Astra, dans The Armageddon Factor. Encore une fois, ce n'est pas tant pour le rôle lui-même, encore que l'interprêtation de Lalla Ward est inattaquable, mais pour l'actrice, justement. A la fin de la saison 16, Mary Tamm, qui joue Romana, décide de quitter le bateau, estimant que son rôle n'évoluera plus après ça. Mais les producteurs sont convaincus du potentiel du personnage. Qu'à cela ne tienne : Romana est une Time Lady, elle peut donc se régénérer, comme son compère ! Et sa prochaine incarnation ne sera autre que... Lalla Ward !


Le casting mis à part, les aventures ont d'autres points d'intérêt et, de manière globale, il n'y en a qu'une qui soit vraiment en deça de ses congénères. The Power of Kroll souffre en effet de très mauvais effets spéciaux et d'un jeu d'acteur généralement peu convaincant, ces deux points noirs n'étant pas, cette fois-ci, contrebalancés par une histoire particulièrement prenante : on se fait un peu chier sur ces quatre épisodes, et du coup on ne remarque que leurs tares.
A contrario, les aventures d'ouverture et de cloture ont beaucoup d'attrait. The Ribos Operation, au delà de nous en apprendre un peu plus sur la scolarité du Docteur, présente pour la première fois Romana et la dualité des Gardiens, l'un de ces derniers revenant quelques années plus tard pour une trilogie mémorable. Le cadre de cette histoire, mi-médiéval mi-science-fiction, est également sympathique, et tant les décors très réussis que le jeu d'acteur des guests, en particulier Garron et Unstoffe, la font briller de mille feux.
The Armageddon Factor a pour lui de présenter Drax et la princesse Astra, dans une histoire une fois de plus portée par un scénario épique et une distribution parfaite. Et que dire de The Pirate Planet ? Le surjeu incroyable (mais malgré tout incroyablement bon) de Bruce Purchase et Andrew Robertson, et le twist scénaristique relativement brillant font passer la pillule d'effets spéciaux là encore calamiteux.
The Androids of Tara mélange une fois de plus medfan et SF pour un résultat toujours harmonieux, avec des intrigues de cour dignes de Game of Thrones et une localisation parfaitement adaptée. Chouette lieu de tournage aussi pour The Stones of Blood, autour d'un cercle mégalithique certes moins impressionnant que Stonehenge, mais dégageant tout de même un je-ne-sais-quoi de mystique, renforcé par le procédé de tournage utilisé. En effet, plutôt que d'utiliser des caméras à pellicules comme d'habitude pour les scènes on location, l'équipe a opté pour les toutes récentes (à l'époque) caméras vidéo, et leur grain un peu sale, voire même franchement médiocre, confère aux scènes une ambiance étonnante. Ou comment les prémices d'une technologie balbutiante peuvent faire des miracles lorsqu'ils sont utilisés intelligemment !


Concernant les bonus des DVD, il y a toujours du pour et du contre. Les 4-parters sont souvent présentés sur des DVD simples ne contenant pas grand chose de plus que les épisodes et un doc sur le tournage. Certains offrent tout de même quelques featurettes sympathiques, mais rien à côté du 6-parter, présenté sur deux disques. Le deuxième ne contient que des bonii, dont une amusante collection d'histoires d'épouvante racontées par Tom Baker. Ca n'a rien à voir avec Doctor Who si ce n'est son interprête, c'est parfois écrit par des grands noms comme Ray Bradbury, et ça s'apparente plus à des Tales from the Crypt qui seraient lus plutôt que joués, mais du coup, ça en devient un bonus original et agréable.

L'épisode que je vous conseille : The Power of Kroll. D'un côté on a les méchants humains capitalistes qui ont installé une station de forage sur une planète sans se soucier du bien-être de ses autochtones. De l'autre, on a les cousins du Géant Vert, ow ow ow. Sauf que eux sont à échelle normale, ce qui n'enlève rien au ridicule de leur apparence. Ajoutons un poulpe géant aussi réaliste qu'on peut s'y attendre devant une fiction des années 70, et on obtient un bon gros nanar.

dimanche 17 avril 2016

Doctor Who saison 15


diffusion initiale :  du 3 septembre 1977 au 11 mars 1978
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures
DVD :
  • Horror of Fang Rock 1 à 4
    > coffret K-9 Tales (contient The Invisible Enemy 1 à 4)
    > Image of the Fendahl 1 à 4
    > The Sun Makers 1 à 4
    > coffret Myths & Legends (contient Underworld 1 à 4)
    > coffret Bred for War (contient The Invasion of Time 1 à 6)


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Leela, K-9


BACK TO BASICS. A l'époque de Philip Hinchcliff, la série atteint des records de popularité. Tom Baker est aussi adulé par les enfants que les Beatles le sont par les adolescents, et le nombre de spectateurs avoisine, et parfois dépasse, les dix millions rien que sur les premières diffusions. Mais un autre phénomène se développe en parallèle : Doctor Who devient la cible privilégiée des associations parentales, et notamment de la National Viewers and Listeners Association (NVLA), l'équivalent anglais de Familles de France, dirigé alors par la redoutable Mary Whitehouse.
Ses complaintes récurrentes vis-à-vis de la violence supposée du programme auront finalement eu raison de Hinchcliff, même si officiellement, il ne s'agit que de le lancer sur une nouvelle série. Quoi qu'il en soit, c'est Graham Williams qui le remplace au poste de producteur, avec pour mission d'arrondir les angles. De toute façon, lui comme son script editor Anthony Read ont dans l'idée de rétablir Doctor Who dans le domaine de la science-fantasy. Adieu gothique inspiré des grands romans, place au soap-opera aligné sur les mythes antiques.
Et ça bouge aussi pas mal devant la caméra. La bombasse sauvageonne Leela quitte la série au terme de la dernière aventure de la saison. Louise Jameson a des envies de théâtre, mais on peut raisonnablement penser que ses clashs de plus en plus ouverts avec un Tom Baker qui ne l'a jamais appréciée, ont pesé dans la balance. En contrepartie, le compagnon probablement le plus étrange de toute la série fait son apparition dans The Invisible Enemy. K-9 (prononcé à l'anglaise, ça donne "kay-nine", homophone de "canine" dans la langue de Shakespeare) est un chien robotique aussi intelligent que redoutable. Et clairement, il a pour mission de ré-appâter les plus jeunes spectateurs.


Si j'ai rayé son portrait du trombinoscope, c'est que K-9 quitte la série en même temps que Leela. "Pourtant, je suis persuadé qu'il a vécu d'autres aventures en compagnie du Docteur", me dites-vous. C'est vrai... et faux. La dernière image de la dernière histoire de cette saison montre le Docteur, seul à bord de son TARDIS, qui attrappe un gros carton. L'emballage est labelisé... K-9 MK-II ! K-9 mark 2 si vous préférez, que l'on traduirait par K-9 version 2. On ne verra pas ce nouveau robot cette saison, il faudra attendre un peu.
Pourtant Tom Baker, qui fait encore une fois sa diva (et qui devait être particulièrement chiant si l'on en croit ceux qui ont travaillé avec lui), ne supporte pas le jouet télécommandé. Il s'entend bien avec John Leeson, la "voix" du petit chien, mais s'agace régulièrement sur la bestiole elle-même. Il faut dire que le changement d'ambiance est drastique ! Et puis souvent, les réalisateurs ne sauront pas quoi en faire. Car oui, K-9 roule à peu près correctement sur les surfaces planes, mais il reste bloqué devant un escalier ou sur des gravillons. Sans compter que les ondes de sa télécommande viennent parasiter le signal des caméras !
Scénaristiquement parlant, K-9 a un autre problème : il est grosbill. Non, sans déconner, il vous pulvérise d'un coup de truffe, le chien. Et un perso abusé, on évite de trop s'en servir, sinon ça sonne comme un deus ex machina. Alors certains réalisateurs l'envoient en mission loin du Docteur histoire d'être peinards pendant quelques épisodes, tandis que d'autres se contentent tout simplement de le zapper, en prétextant qu'il doit recharger ses batteries ou une connerie du genre.
Bref, une petite révolution est en marche, mais elle va être moins violente que prévu. Notamment parce que Bob Holmes, le précédent script editor, continue de travailler pour la série jusqu'à la moitié de la saison. Il aime les ambiances pesantes, et on retrouvera cela notamment dans les aventures Horror of Fang Rock et Image of the Fendhal. La première est une très bonne entrée en matière. Il s'agit d'un huis clos assez glacial, dans un phare à la tombée de la nuit. Appuyé par des seconds rôles brillants, en particulier Colin Douglas, il ne pêche que par des effets spéciaux un peu miteux.


Image of the Fendhal s'intéresse quant à elle à une entité qui a survécu à travers un vieux crâne et qui va prendre possession de toute une équipe de scientifiques. Altération de la volonté, culte satanique et expériences cheloues... Là pour le coup, ce qui coince, c'est le casting. Les seconds rôles surjouent à mort, c'en est d'une grande tristesse.
Le reste de la saison est en demi-teinte. The Invisible Enemy marque donc l'apparition de K-9, mais c'est bien le seul fait d'armes de cette aventure qui abuse des monstres en plastique et des des incrustations d'images. Et si l'on parle d'incrustations d'images, comment ne pas évoquer le très mauvais Underworld, entièrement réalisé en studio, et avec de très gros morceaux de CSO pour cause de budget minimaliste ? C'est bien dommage, parce que son scénario, qui réécrivait le mythe des Argonautes au fin fond de l'espace, méritait bien mieux.
Mais la curiosité de la saison, c'est sans doute The Sun Makers. Ecrite par Bob Holmes mais loin des histoires de monstres gothiques qu'il affectionne d'habitude, cette histoire abracadabrante est une satyre à peine voilée et particulièrement grinçante de l'Inland Revenue, autrement dit le service fiscal anglais. Pas un mauvais épisode en soi, mais le changement de ton assez radical peut surprendre.


Et puis, au beau milieu de ce semi-marasme, ou plus exactement à la fin de ce semi-marasme, un petit bijou, comme pour redresser la tête et promettre des lendemains qui chantent. The Invasion of Time, c'est un peu le prototype des Doctor Who modernes : un scénario dont on n'a pas toutes les clés avant les deux tiers de l'histoire, un gros coup de théâtre et un final spectaculaire. Le tout servi par de brillants acteurs, en particulier John Arnatt et Milton Johns. L'histoire n'est pas non plus dénuée de défauts, et on regrettera que le Docteur s'y serve d'une arme à feu, lui qui n'a qu'aversion pour ce type d'instruments, mais globalement, c'est une réussite.
Elle se déroule de nouveau sur Gallifrey, et du reste, toujours à des fins d'économie, elle reprend la plupart des décors et costumes de The Deadly Assassin (S14E3). Elle fait du Docteur le nouveau président du conseil des Time Lords, et à cette occasion, on en apprend plus sur la cérémonie d'investiture. On redécouvre aussi l'aspect militaire de Gallifrey, un peu mis à mal depuis The War Games (S6E7). Enfin, on y apprend que les Time Lords ne sont pas les seuls habitants de la planète. Et pour l'anecdote, l'une des scènes de l'épisode a été bidouillée pour l'épisode de la nouvelle série The Name of the Doctor, lorsque l'Intelligence puis Clara visitent le passé du Docteur.


Côté bestioles, le Docteur et ses compagnons n'affrontent quasiment que des menaces peu convaincantes. Le Nucleus est d'un ridicule à pleurer, et disparait à la fin de The Invisible Enemy. Pas mieux pour le Fendahl, qui avait pourtant un certain potentiel, jusqu'ici jamais plus exploité. Les Usurians, parodies d'inspecteurs des impôts dans The Sun Makers, et notamment le pathétique Collecteur, n'auront bien entendu plus voix au chapitre. Et les Seers d'Underworld non plus.
Le syndrome "monster of the day" est donc une nouvelle fois assez présent, la seule petite entorse concernant les Rutans aperçus dans Horror of Fang Rock. Si ces petites boules de gelée verte n'apparaissent effectivement que dans cette aventure, on sait depuis quelques temps déjà, et ce sera rappelé ultérieurement, qu'il s'agit de la race avec laquelle les Sontarans sont en guerre perpétuelle. Les plus observateurs auront remarqué que je n'ai pas évoqué le dernier épisode de la saison. En effet, l'arrivée de monstres cette fois-ci bien connus constitue une exception dans cette saison, mais je ne vous révèlerai pas qui ils sont, puisque cela constitue le coup de théâtre de l'histoire.


Depuis quelques temps, les saisons sont constituées de cinq aventures de quatre épisodes chacune, et une dernière de six épisodes. Et depuis quelques temps, les DVD de ces histoires sont un peu tous foutus pareil : les "four-parters" manquent cruellement de bonus, tandis que le "six parter" en est gavé ras la gueule. En règle générale, il bénéficie même d'une Special Edition tenant sur deux voire trois DVD. Les amateurs de featurettes sympas se tourneront donc en priorité vers ceux-là.

L'épisode que je vous conseille : The Invisible Enemy. C'est l'histoire d'un pou qui contrôle ton cerveau. Mais heureusement, tandis que son chien robot monte la garde, le héros se clone et se miniaturise pour entrer dans son propre cerveau et en chasser le pou, qui devient alors un pou géant façon Bioman. Youpi ! J'ai cinq ans et je suis déjà scénariste pour Doctor Who !

jeudi 14 avril 2016

Erik Larsen : je suis le mal-aimé

Je reviens à mes premières amours pour cette nouvelle chronique sur les studios et éditeurs hors majors, puisque c'est de nouveau d'Image Comics que je vais parler ce coup-ci. A croire que j'aime cet éditeur, hein ? Dans un premier temps, je me borne à ses fondateurs, et aujourd'hui, j'ai décidé de m'intéresser à Erik Larsen, peut-être le moins aimé des papas d'Image en France. Et contrairement à Rob Liefeld, c'est une véritable injustice, que je vais tenter de réparer avec mes petits moyens.

L'INSTANT VO (What else ?)
Les premiers boulots d'Erik Larsen sont à mettre au crédit de Gary Carlson, un éditeur indépendant dans les années 80 qui, avec sa revue Megaton, a lancé la carrière de gars comme Rob Liefeld, encore lui, ou Angel Medina. Pour Carlson, Erik Larsen dessine une série appelée Vanguard, dont nous reparlerons sous peu. Il lance aussi un personnage qui lui trotte dans la tête depuis l'adolescence, un certain Dragon. Le dessin est encore malhabile, mais l'artiste est néanmoins repéré par les majors.
Il n'a pas de contrat d'exclusivité, et il bosse aussi bien pour DC Comics sur Outsiders ou Doom Patrol, que chez Marvel pour qui il bricole sur Amazing Spider-Man avant de prendre en charge le Punisher pour quelques épisodes. Jusqu'à la fin des années 80, il est un simple guest sur un grand nombre de séries. A l'aube de la décennie suivante, Marvel lui confie Amazing Spider-Man à la suite de Todd McFarlane, et il en ira de même pour la série Spider-Man tout court l'année d'après. Et puis décidément, sa carrière suivra celle du Canadien puisqu'à sa suite, il quitte la Maison des Idées pour fonder Image Comics. Il y monte son studio comme les copains, et il le baptise Highbrow Entertainment.

Avant toute chose, Erik Larsen remet sur le devant de la scène le Dragon des années 80, qui devient sauvage pour l'occasion. La première mini-série consacrée au personnage paraît à compter de juillet 1992, et si le succès est moindre comparé aux séries de ses pairs qui se vendent par camions entiers, il le conforte tout de même suffisamment pour qu'il décide de lui emboîter le pas avec une série régulière. A ce jour, Savage Dragon volume 2 totalise plus de deux-cent dix numéros, et tous, je dis bien TOUS, ont été réalisés par Erik Larsen.
C'est une véritable prouesse, qui tient à la principale qualité de l'artiste : il dessine vite. Et bien aussi, son style kirbiesque à souhait ayant fait sa renommée, même si les avis sont assez tranchés lorsqu'il s'agit de juger son talent. Perso, je suis fan. En tout cas, on ne peut pas lui reprocher de manquer d'idées, puisque non seulement il dessine, mais il scénarise aussi. Et en presque vingt-cinq ans de parution, il a fait vivre à son personnage des tas d'aventures aussi improbables les unes que les autres.
Le Savage Dragon, c'est un colosse à la peau verte surmonté d'une crête de lézard, qui est retrouvé, nu et amnésique,
par un flic de Chicago. Il intègre les forces de l'ordre et va dès lors lutter contre la pègre super-criminelle de la ville, du moins dans un premier temps. Ensuite viendra l'époque des voyages entre les dimensions, des morts à répétition - mais il va mieux depuis, merci pour lui - ou encore des menaces cosmiques. D'ailleurs, qu'il s'agisse des alliés ou des ennemis, le casting de la série est l'un des plus vastes et des plus bariolés qu'il m'ait été donné de lire dans un comics.
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Tout cela favorise le côté soap qui vient se greffer au récit de super-héros pur et dur. D'autant que l'autre particularité de la série, c'est qu'elle se déroule en "temps réel". Un an de publication équivaut à un an de la vie du héros, contrairement aux personnages de Marvel ou DC qui ne vieillissent jamais. Larsen a souvent triché là-dessus, mais bon an mal an, le Dragon mûrit, il a des enfants qui grandissent et... qui finissent par devenir les stars de la série de leur père ! A l'heure actuelle, c'est en effet Malcolm Eugene Jackson-Dragon, le fils qu'il a eu avec l'héroïne décédée Rapture (rassurez-vous, il l'a eu avant qu'elle ne décède) qui tient les rènes de la série-mère.
Et Larsen est aussi un gars généreux. Car même avec un emploi du temps que l'on imagine sans peine chaotique, il trouve le moyen de participer aux grands évènements d'Image Comics, et même à publier quelques numéros spéciaux. En outre, les fascicules de sa série contiennent aussi, en back-up, des strips d'autres artistes à qui il donne un peu de visibilité, et qui sont parfois publiés en recueils quelques temps plus tard. Une sorte de renvoi d'ascenseur, puisque Gary Carlson avait fait la même chose pour lui à ses débuts.
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Et puis tiens, puisqu'on parle de Carlson, ce dernier va poursuivre la publication de son personnage, Vanguard, au sein du studio de son ancien protégé. La première mini-série qui lui est consacrée voit défiler à la planche à dessin des noms aussi connus que Joe Madureira, Rick Leonardi, Angel Medina, Jason Pearson ou Larsen lui-même ! La suivante sera dessinée par son partenaire de toujours Frank Fosco. Et si, passé un ultime one-shot, Vanguard n'a plus reçu de série à son nom depuis le début des années 2000, il est souvent présent en back-up du Savage Dragon.
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Le Dragon qui, en début de carrière, multiplie les mini-séries et one-shots. Dans la plupart des cas, Larsen ne scénarise ni ne dessine ces projets secondaires. On trouve à sa place des Jason Pearson, encore lui, des Mike Miller, des Adam Hughes, ou encore un certain Robert Kirkman au scénario de la mini-série God War. Le Dragon d'origine, lui, a droit à quatre épais recueils baptisés Savage Dragon Archives, constitués de réimpressions de ses premiers pas.
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Et puis le personnage a aussi droit à un bon nombre de crossovers. Il rencontrera Hellboy dans sa propre série, Mike Mignola co-écrivant les deux épisodes qui concernent son héros, et il fera aussi la connaissance du Marshal Law des Anglais Pat Mills et Kevin O'Neill, ou encore du Destroyer Duck de Steve Gerber. A chaque fois, ce sont les créateurs de ces personnages qui se chargent de la rencontre avec le Savage Dragon. Le héros participe également à la série des Atomics de Mike Allred (le créateur de Madman) et peut être aperçu dans tout un tas de séries Image : Spawn, Invincible, Badrock, 10th Muse, Velocity, Lovebunny & Mr. Hell... Rob Liefeld fera même appel à lui pour son grand crossover Judgment Day chez Awesome Comics.
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Mais celles que le Dragon croise le plus souvent, ce sont les Tortues Ninjas ! Ils se rencontrent par deux fois dans la série d'Erik Larsen, et deux fois de plus dans des crossovers concoctés par les équipes de Mirage Publishing, alors détenteurs des droits. On pourrait penser à un échange de bons procédés, sauf que peu de temps après le deuxième crossover, c'est Highbrow qui récupère la publication de la création de Kevin Eastman et Peter Laird. En découle une nouvelle série, la troisième pour les reptiles, qui s'étale sur vingt-cinq épisodes. Et à qui doit-on la majorité de ces épisodes ? A Gary Carlson et Frank Fosco, bien sûr !
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Parallèlement, certains personnages secondaires de la série-phare de Highbrow accèdent à leur propre revue. C'est le cas du Deadly Duo, un tandem parodique qui aura droit à deux mini-séries, mais surtout de la Freak Force, le principal groupe super-héroïque de l'univers du Dragon, au début de sa carrière. Non seulement l'équipe en elle-même aura droit à une maxi-série en dix-huit volets suivie d'une mini-série, mais plusieurs de ses membres verront leurs aventures solo connaître l'heur d'une publication.
Mighty Man est le moins bien loti, avec simplement un one-shot qui regroupe les back-up parues dans Savage Dragon volume 2. Dart et Star auront quant à eux droit à une mini-série chacun, mais c'est Superpatriot qui s'en sort le mieux, avec quatre mini-séries ! Et là encore, les grands noms se succèdent : Keith Giffen et Dave Johnson sur les deux premières, Robert Kirkman et ses dessinateurs fétiches (E.J. Su puis Cory Walker) sur les deux suivantes.
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Ces artistes sont certes un peu moins prestigieux que des Alan Moore ou des Neil Gaiman, reflets sans doute de la notoriété moindre d'Erik Larsen vis-à-vis de ses condisciples Rob Liefeld ou Todd McFarlane, mais ils témoignent tout de même de la popularité du personnage dans le milieu assez sélectif du comic-book. En contrepoint, Larsen, avec ses avis tranchés, ne s'est pas fait que des amis. Il entretient notamment une animosité farouche avec John Byrne, qui avait commencé en l'insultant avant de se retrouver parodié en Johnny Redbeard dans les pages du Savage Dragon.
Ce qui est rigolo, c'est que dans la série, Redbeard est le créateur des Nixed Men, des héros ratés qui se moquent des Next Men de Byrne, mais c'est de cette équipe que provient l'un des personnages les plus populaires de la franchise : celle qui deviendra She-Dragon. Et puis Byrne n'est finalement qu'une gentille Némésis pour l'auteur, politiquement engagé. Clairement orienté à gauche, si tant est que la gauche ait un sens aux Etats-Unis, Larsen recourt à son Dragon pour mettre une grosse droite à George W. Bush (on découvrira qu'il s'agit d'un imposteur, mais la couverture est nettement moins ambigüe) avant de soutenir ouvertement la candidature de Barack Obama.
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Dernier point concernant Highbrow : c'est par son entremise qu'Alan Gordon a rejoint les rangs d'Image Comics en 1993. Le légendaire encreur, Al pour les intimes, y créera la franchise Wildstar, le temps de deux mini-séries qu'il scénarise, chose suffisamment rare pour être signalée. Le personnage apparaît tout d'abord dans la première mini-série du Dragon, puis prend son envol dans un récit en quatre parties dessiné par Jerry Ordway, avant de revenir pour trois épisodes avec cette fois-ci Chris Marrinan à la planche.
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A l'heure actuelle, et après un passage à la présidence d'Image Comics, Erik Larsen se consacre quasi-exclusivement à sa série-fleuve, même si on a pu le voir dernièrement aux côtés de Todd McFarlane sur Spawn. Les séries dérivées n'ont en tout cas plus cours. En France, très peu de choses de chez Highbrow ont vu le jour. Les tout débuts du Savage Dragon (la mini-série et les premiers numéros du deuxième volume), ainsi que le crossover avec Hellboy et le premier duo avec Superman, ont été publiés par SEMIC. Puis Delcourt, propriétaire des droits, a tenté un format recueil reprenant les débuts ainsi que la mini-série Blood & Guts, mais ce fut un échec. Idem pour Superpatriot, qui a vu sa mini-série America's Fighting Force connaître l'heur d'une traduction en français.
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Erik Larsen reste donc, en France tout du moins, le mal-aimé. Et même aux USA, son statut est mitigé. Peut-être lui reproche-t-on encore d'avoir succédé à Todd McFarlane sur Spider-Man, ou peut-être que son style ne convient pas à tout le monde. Toujours est-il qu'il reste de nombreuses pépites à lire, pour tout fan de comics qui se respecte.
Pour une fois, j'ai trouvé absolument tout ce que le studio a produit.

Le bilan : 
A lire de toute urgence
The Savage Dragon : Baptism of Fire (juillet 1992, 3 épisodes)
Paru en VF dans le Collection Image n°2, d'aout 1996
scénario et dessin : Erik LARSEN
Un homme-dragon amnésique est retrouvé dans un hangar en feu par des agents de la police de New York. Sa convalescence est étonnamment courte, et sa force semble colossale, aussi le capitaine de police Frank Darling lui propose-t-il un poste. L'univers urbain d'Erik Larsen est fascinant, très cohérent et il dégage une énergie hors du commun. L'auteur, clairement inspiré par Jack Kirby, est qui plus est un artiste hors pair, connu et apprécié pour sa rapidité comme pour son talent. Cette première mini-série en atteste.

The Savage Dragon volume 2 (juin 1993, 213 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC puis chez Delcourt
scénario et dessin : Erik LARSEN
Le Savage Dragon, étrange hybride mi-humain mi-saurien doté d'une force colossale et d'un facteur régénératif élevé, tente d'enrayer une super-criminalité hors du commun dans la ville de Chicago. En tout cas au début, mais vous pensez bien qu'en plus de deux cents numéros, il s'en est passé, des choses ! Erik Larsen multiplie les situations invraisemblables, les morts se comptent à la pelle et l'action ne faiblit jamais. Et si certaines arches narratives manquent de pep's, ça ne dure jamais longtemps. A noter l'existence d'un numéro 0 et d'un numéro 1/2.

Savage Dragon Companion (juillet 2002)
rédactionnel : Gavin HIGGINBOTHAM et Mark WELSER
dessin : Erik LARSEN
Le Savage Dragon Companion est une encyclopédie de la série concernant ses cent premiers numéros, dont elle détaille notamment chaque arche scénaristique, mais aussi chaque personnage majeur y apparaissant. Quelques articles s'attardent sur les coulisses de leur création. Mettant en exergue le talent d'Erik Larsen, notamment en reprenant une bonne partie des couvertures des cent épisodes concernés ainsi qu'un grand nombre de cases extraites des planches de ces numéros, cette véritable bible de la saga à l'instant de sa parution permet de facilement s'y retrouver.

Savage Dragon : God War (juillet 2004, 4 épisodes)
scénario : Robert KIRKMAN
dessin : Mark ENGLERT
Suite à un accident, la cité des Dieux est tombée, et le Serpent Eternel a été libéré. Les divinités ont survécu mais se montrent impuissantes face à la situation, aussi le gouvernement américain demande-t-il à la Special Operation Strikeforce d'intervenir. Robert Kirkman se plait avec les créations d'Erik Larsen, et il met ici en avant les Dieux bien connus de la série, dans une histoire rocambolesque et haute en couleurs. Et en dépit des dessins pas toujours réguliers de Mark Englert, on passe un bon moment en leur compagnie.

Savage Dragon : Legacy (mai 2015)
scénario et dessin : Erik LARSEN

Dans un futur proche, Malcolm Eugene Jackson-Dragon a intégré la police de Chicago, afin de subvenir aux besoin de sa petite amie, Maxine, enceinte de lui. Quinze ans plus tôt, il dût fuir la Terre menacée par l'entité cosmique Universo. A l'occasion du Free Comic Book Day, Erik Larsen propose un numéro spécial qui sert à la fois au nouveau lecteur de point d'entrée, et qui réactive pour l'habitué d'anciennes pistes. L'auteur s'amuse aussi à changer de style entre les séquences du futur et du passé.

Savage Dragonbert : Full Frontal Nerdity (octobre 2002)
scénario et dessin : Karl HORNELL

Dragonbert est un colossal employé de bureau qui vit avec le cerveau d'Hitler... Il enchaîne les désillusions amoureuses et les combats contre divers super-monstres peu brillants, mais s'attire tout de même la sympathie des fans. Karl Hornell parodie avec brio la série d'Erik Larsen et le monde des comics en général, son traît caricatural et son humour fin fonctionnant à merveille. Réaliser des gags en trois cases est un exercice difficile, dont il s'acquitte de brillante manière.


She-Dragon (juillet 2006)
scénario : Erik LARSEN
dessin : Franchesco BUFANO
Projetée dans la Dmension X, She-Dragon se retrouve bientôt l'esclave de Gorgod, empereur cruel de la planète Thrall. Mais avec l'arrivée impromptue de Malcolm, Angel et leurs amis, eux aussi piégés dans cet autre univers, elle va trouver le moyen de s'évader. Dans un mélange très pulp's de science-fiction et d'heroic-fantasy, Erik Larsen dévoile dans ce one-shot le destin de plusieurs personnages secondaires écartés de la série. Au dessin, Franchesco Bufano se place dans la droite lignée de Terry Dodson et se montre donc fort plaisant.

SuperPatriot : America's Fighting Force (juillet 2002, 4 épisodes)
Paru en VF dans un recueil chez Delcourt, en mars 2012
scénario : Robert KIRKMAN
dessin : Cory WALKER
Dans une réalité légèrement différente, Superpatriot continue sa traque des super-criminels nazis, et notamment du Capitaine Hakenkreuz. Il pourra compter ce faisant sur l'aide de ses enfants Justice et Liberty, mais aussi sur celle de ses anciens alliés de la Ligue de Liberté. Complètement intégrée à l'univers du Savage Dragon, cette troisième mini-série sur le personnage de Superpatriot est signée par le duo qui mettra ensuite au monde Invincible.

Teenage Mutant Ninja Turtles volume 3 (juin 1996, 25 épisodes)
scénario et dessin : collectif
Les Tortues Ninjas sont attaquées dans leurs égoûts par des cyborgs, et tandis que Donatello se retrouve entre la vie et la mort, maître Splinter est conduit jusqu'au repaire du seigneur de guerre appelé le Dragonlord. Ce dernier a des comptes à régler avec le vieux rat. Faisant parfois référence à la précédente série de Mirage Publishing, mais intégrant aussi des éléments de l'univers Highbrow, cette relance des Tortues Ninjas est réussie. L'ambiance sombre et décalée est magnifiée par les dessins en noir et blanc de Frank Fosco. Les derniers épisodes, gérés par différents auteurs et artistes, laissent tout de même à désirer.

Vanguard : Strange Visitors (octobre 1996, 4 épisodes)
scénario : Gary CARLSON
dessin : Scott EATON
Une créature colossale et totalement inarrêtable vient de s'écraser sur Terre, et Vanguard n'est pas en mesure de stopper sa progression. Wally va alors demander l'aide de tous les super-héros de la Terre, mais c'est peut-être de Roxanne Wells que viendra la solution... Gary Carlson remet en scène son personnage fétiche, à travers une mini-série très classique dans son déroulement mais très agréable à lire. Le message qu'elle fait passer est puissant, tout comme le sont les dessins de Scott Eaton, malgré le noir et blanc.

A feuilleter à l'occasion
Deadly Duo volume 2 (juin 1995, 4 épisodes)
scénario : collectif
dessin : John CLEARY
Alors que le Kid Avenger apprend à vivre au XXe siècle, il doit participer aux missions de plus en plus complexes de Kill-Cat, avec qui il forme le Deadly Duo. Ensemble, ils vont affronter les pires des criminels, mais ils pourront compter sur l'aide de plusieurs héros. Cette deuxième mini-série est l'occasion pour les duettistes de se frotter à plusieurs personnages de l'univers Image, dans un joyeux capharnaüm. Fortement inspiré par Todd McFarlane, le dessin de John Cleary assure aux deux héros une certaine personnalité, malgré ses inexactitudes.

Freak Force volume 2 (avril 1997, 3 épisodes)
scénario : Erik LARSEN et Eric STEPHENSON
dessin : Andy KUHN
Fondant un partenariat avec Peter Klaptin, l'alter-ego du justicier Star, la Freak Force bénéficie des largesses de l'acteur. Mais cela ne l'empêchera pas de devoir faire face à la Frightening Force de Chelsea Nirvana, visiblement bien décidée à triompher des héros. Plus léger que la précédente série, ce nouveau volume, pour lequel Erik Larsen est cette fois accompagné par Eric Stephenson, est aussi plus expéditif. Un aspect encore renforcé par le dessin cartoony d'Andy Kuhn, qui marche dans les traces de Bruce Timm.

Lovebunny & Mr. Hell : Savage Love (avril 2003)
scénario et dessin : Tim SEELEY

Le Savage Dragon est en ville pour une séance de dédicaces, et Lovebunny compte bien en profiter, en dépit des interférences de Mr. Hell. Hélas, le comic-shop dans lequel se déroule la rencontre est bientôt la cible d'une criminelle du nom d'Industrielle... Tim Seeley se fait plaisir en invitant dans les pages de sa série le Savage Dragon d'Erik Larsen. Simple mais efficace, son histoire fait écho à sa propre fan-attitude, et son style graphique à la fois vif et puissant met en exergue les différents protagonistes.

Mighty Man (décembre 2004)
scénario : Gary CARLSON et Erik LARSEN
dessin : Mark ENGLERT

Fonti, l'entité protectrice de la justice, a créé Mighty Man dans l'espoir de contrer les plans sinistres de son ennemi juré. Mais la nouvelle détentrice de ce pouvoir, l'infirmière Ann Stevens, ne semble pas vouloir en embrasser toutes les implications. Epaulé par Gary Carlson, Erik Larsen signe le scénario de cette back-up en dix parties recompilée ensuite dans un fascicule dédié. Le graphisme de Mark Englert se rapproche de celui du créateur du Savage Dragon, et se montre plaisant.

The Savage Dragon / Destroyer Duck (novembre 1995)
scénario : Steve GERBER
dessin : Chris MARRINAN

Après bien des péripéties, Destroyer Duck se retrouve enfin en mesure d'affronter l'ignoble docteur Brainard, qui lui avait causé beaucoup de tort. Le canard pourra compter sur l'aide du Savage Dragon, lui aussi plongé au coeur de cette affaire. Steve Gerber met sa création aux prises avec le Savage Dragon, pour un crossover décapant et plein d'humour. Au dessin, le style de Chris Marrinan est complètement supplanté par l'encrage d'Erik Larsen, véritable maître d'oeuvre de cette histoire.

The Savage Dragon / Marshal Law (juillet 1997, 2 épisodes)
scénario : Pat MILLS
dessin : Kevin O'NEILL
Mystérieusement envoyé dans le futur, le Savage Dragon débarque à San Futuro, mégalopole où le Marshal Law fait régner l'ordre face à des hordes de monstres. La ville est à la merci d'un tueur en série qui prend en exemple les dix commandements pour assassiner les héros qui ont le malheur de le croiser. La légende britannique Pat Mills tient les manettes de ce crossover admirable, dessiné avec grandiloquence par un Kevin O'Neill pas encore bien connu de l'autre côté de l'Atlantique. Le tout est acide et la pastiche le dispute au pathos.

The Savage Dragon Vs. the Savage Megaton Man (mars 1993)
scénario et dessin : Erik LARSEN et Don SIMPSON

Alors que le Savage Dragon affronte les Nixed Men, son combat est repéré à travers les dimensions par le Metropolis Quartet, qui le méprend pour l'agresseur, et ses ennemis les victimes. Les héros envoient donc Megaton Man pour mater le policier... Le Savage Dragon d'Erik Larsen et le Megaton Man de Don Simpson, qui ont déjà eu une aventure éditoriale commune dans le milieu du comic-book indépendant, se rencontrent le temps d'un crossover bourré d'humour, que les deux artistes se partagent au dessin.

The Savage Dragon : Red Horizon (février 1997, 3 épisodes)
scénario et dessin : Mike S. MILLER

Dans le cadre de ses fonctions, le Savage Dragon a mis fin à plusieurs opérations des yakuzas. Ce faisant, il s'est fait un ennemi de leur puissant leader, Okami Red, qui en retour missionne l'immortelle Gaijin afin d'abattre l'officier. Même la Freak Force ne pourra rien y faire. Pour son premier travail professionnel, Mike Miller développe une histoire solide, dans laquelle il fait intervenir plusieurs personnages issus de sa propre série à venir, Immortal Two. Son dessin carré et cartoony contraste avec la faiblesse de ses dialogues.

SuperPatriot (juillet 1993, 4 épisodes)
scénario : Keith GIFFEN et Erik LARSEN
dessin :  Dave JOHNSON
Récupéré par le gouvernement américain, SuperPatriot demeure l'arme ultime que Cyberdata a créé. Une arme que le Pentagone va envoyer sur la Convention de l'Epée, une organisation terroriste qui le dérange. Mais les criminels sont déjà prêts à accueillir leur adversaire. Erik Larsen se fait aider de Keith Giffen pour développer l'histoire de SuperPatriot. Le résultat est une mini-série spectaculaire, qui fait la part belle à l'action sous les crayons nerveux de Dave Johnson, mais qui ménage aussi quelques explications sur le personnage.

SuperPatriot : Liberty & Justice (juin 1995, 4 épisodes)
scénario : Tom & Mary BIERBAUM et Keith GIFFEN
dessin :  Dave JOHNSON
Constamment poursuivi par la Convention de l'Epée, SuperPatriot cherche désormais un moyen de riposter. Cela tombe bien, puisque deux jeunes héros répondant aux noms de Justice et Liberty sont sur les traces de l'organisation criminelle. Et il se trouve que ce sont les enfants du vétéran de guerre ! Dans la droite lignée de la première mini-série, ce récit introduit deux personnages importants de l'univers Highbrow. Keith Giffen y est cette fois aidé par le couple Bierbaum, tandis que Dave Johnson demeure maître de la partie graphique.

Wildstar : Born to Be Wild (septembre 1995, 3 épisodes)
scénario : Alan GORDON
dessin :  Chris MARRINAN
De plus en plus instable, Wildstar expérimente les souvenirs de son symbiote venu du futur. Son père ne peut rien pour lui, et non seulement l'armée américaine est à ses trousses, mais il doit aussi faire face à Mighty Man, venu lui réclamer des comptes. Deuxième et dernière mini-série qu'Alan Gordon consacrera à son héros, Born to Be Wild conserve les qualités de la précédente, à savoir ce mélange agréable de super-héros et d'univers post-apocalyptique, et un dessin enlevé que l'on doit cette fois à Chris Marrinan.

Wildstar : Sky Zero (mars 1993, 4 épisodes)
scénario : Alan GORDON
dessin :  Jerry ORDWAY

Venu du futur, le super-héros Wildstar tente d'empêcher la destruction de la Terre par une race extraterrestre particulièrement violente. Malheureusement, les chasseurs de primes lancés à ses trousses l'ont suivi jusqu'à notre époque. Alan Gordon, pour une fois dans le rôle du scénariste, mêle assez habilement les codes super-héroïques à la science-fiction, dans cette mini-série d'autant plus avenante qu'elle est dessinée par le vétéran Jerry Ordway, encore en grande forme.