année de parution : 2019
trouvable à l'heure actuelle en : streaming
featuring : Ellen Page (Vanya), Tom Hopper (Luther), Emmy Raver-Lampman (Allison), David Castañeda (Diego), Aidan Gallagher (Numéro 5), Robert Sheehan (Klaus) et Justin H. Min (Ben) entre autres
En février de cette année, on a pu voir sur Netflix une nouvelle série avec de vrais morceaux de super-héros : The Umbrella Academy, adaptée d'un comics de Dark Horse réalisé par Gerard Way et Gabriel Bá. Je ne parlerai pas ici de la bande dessinée, tout simplement parce que je ne l'ai pas lue, et de fait, je ne parlerai pas non plus de la fidélité ou non de sa transposition sur écran. Mais ça ne m'empêchera pas de dire tout le mal que je pense de la première saison, qui a pourtant connu suffisamment de succès pour que la plate-forme de streaming commande une suite. Mais après tout, ça se saurait si mes avis suivaient le sens du courant.
Luther, le chef d'équipe, est doté d'une force colossale, tandis que Diego, numéro deux dans l'organigramme, est un expert au combat, et en particulier avec des armes blanches. Allison développe le pouvoir de contrôler les esprits en répandant des rumeurs, Ben peut faire jaillir de gigantesques tentacules de son corps, et numéro cinq, qui n'a pas de prénom, est capable de se téléporter. Finalement, Klaus est un peu le maillon faible, "seulement" apte à parler avec les morts. Mais attends une minute : ils étaient pas sept, au départ ? Là, ça n'en fait que six... Bravo les champions !
La septième, c'est Vanya, et Vanya... c'est la seule qui n'a pas pouvoirs. On se demande d'ailleurs pourquoi Hargreeeves l'a adoptée, et encore plus pourquoi il la garde, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle ne fait pas partie de l'équipe qui sauve le monde, rapidement baptisée Umbrella Academy. Cette équipe, c'est la coqueluche des medias, mais Vanya n'est jamais sur la photo de groupe... Elle n'en conçoit pas de rancoeur pour autant, mais les choses vont rapidement dégénérer. Comment ? On ne sait pas trop, mais la série fait un bond en avant dans le temps, et la situation a grandement changé.
Le coup de la famille dysfonctionnelle, au passé glorieux et à l'avenir incertain, c'est finalement assez proche des visions post-modernes du super-héros représentées par des œuvres majeures comme Watchmen ou, dans une moindre mesure, The Boys. Remplacez "équipe" par "famille" et c'est un copier-coller ! Le fait qu'ils portent le même patronyme n'en renforce pas le pathos, puisqu'il n'y a pas de véritables liens du sang. Les allers et retours entre l'âge d'or de l'académie et son sombre présent permettent de développer chaque personnage au bon moment, tactique classique de scénariste. Bref, jusque-là tout va bien. La série ne déborde pas d'imagination, mais l'intrigue est bien servie. Par contre, les personnages...
Bon sang, ce qu'ils sont tête-à-claques ! Encore une fois, n'ayant pas lu la BD, je ne saurais dire si cette caractérisation épouvantable est due à Gerard Way ou à Steve Blackman et à ses équipes, mais le résultat est épouvantable. Luther est monolithique à l'excès, Diego agressif à l'excès, Vanya dépressive à l'excès, Klaus est la représentation-même de l'excès... Et de fait, sans arrêt la série oscille entre le pathos de certaines scènes et la grandiloquence ridicule, notamment durant les - rares - scènes d'action. Jusqu'à un final absolument imbitable. A cela s'ajoutent des personnages secondaires qui, d'une part, sont eux aussi très caricaturaux, et d'autre part, polluent le récit en amenant des sous-intrigues vraiment pas indispensables : ça fait brodé, et mal raccordé.