lundi 22 juillet 2019

Avengers in Galactic Storm en arcade

Avengers in Galactic Storm

machine : arcade
système : MLC System Hardware
année : 1995
développeur : Data East
éditeur : Data East
joueurs : deux
genre : versus fighting



 
Les Krees et les Shi'Ars, deux races extraterrestres qui ont souvent croisé la route des super-héros de la Terre, ont déclenché une guerre intergalactique. Jamais les derniers pour faire la police aux quatre coins de l'univers, comme tout bon Américain qui se respecte, les Avengers se lancent dans la mêlée, espérant empêcher l'escalade et engager un traîté de paix. Dans les comics, tout cela s'est déroulé durant le crossover Operation : Galactic Storm, toujours inédit en France à l'heure où j'écris ce test, et ça finit mal. Dans Avengers in Galactic Storm, c'est à vous de changer l'histoire. Et pour tout vous dire, vous allez en chier... Pour commencer, vous allez pouvoir choisir votre mode de jeu : soit vous suivrez l'histoire du jeu, vaguement inspirée par le comic-book mais n'impliquant cette fois-ci que les méchants Krees, soit vous vous contenterez de bastons en versus sans scénario pré-établi. Vous devrez ensuite choisir votre avatar. En solo, vous ne pourrez jouer qu'avec les Avengers, mais en un-contre-un, les Krees sont également jouables. Dans chaque camp, seuls quatre personnages sont sélectionnables, auxquels s'ajoutent quatre assistants. Oui, vous avez bien lu, le puissant Thor et l'invincible Iron Man ne sont que des assistants, des petites merdes, quoi. A peine bons à porter le café.

WITH A LITTLE HELP FROM MY FRIENDS

Avengers in Galactic Storm est un jeu de combat en deux dimensions, malgré ses personnages représentés en 3D pré-calculée à la manière d'un Killer Instinct. L'idée est donc de péter la gueule au gars d'en face durant trois rounds au maximum, le premier à en remporter deux gagnant le combat, ce qui se matérialise par un substantiel gain de points. Un seul round suffit en mode Story, mais il faut savoir qu'un Time Up vous oblige à continuer le round, en perdant au passage un crédit ! La direction arrière permet de se protéger et vous disposez de deux boutons pour mettre des coups de poings, plus ou moins forts, et de deux autres pour les coups de pieds. Bien entendu, il existe des combinaisons permettant de projeter l'adversaire ou de réaliser les sacro-saints coups spéciaux, comme dans n'importe quel jeu de baston. Et puis bien entendu, il est aussi possible de réaliser des combos, autrement dit d'enchaîner les coups de base et, éventuellement, les coups spéciaux dans la foulée.

En mettant des pains sur la gueule du gars d'en face, de même qu'en en recevant du reste, vous remplissez petit à petit une jauge en dessous de votre jauge de vie. Lorsque celle-ci affiche un OK, vous pouvez invoquer votre assistant. Le principe est identique à Marvel Vs. Capcom, mais c'est bel et bien Avengers in Galactic Storm qui a inventé le concept, puisqu'il est sorti avant ! C'est la meilleure manière de réaliser des combos, du reste. Si la jauge est remplie au maximum, il est également possible de déclencher une super attaque en réalisant la combinaison quart de tour du bas vers l'avant suivi des deux boutons de coups de pieds. Plus fort encore, le jeu autorise un deuxième joueur à entrer dans la danse lors d'une partie en solo. Selon le choix du premier joueur lors de la sélection du mode de jeu, le deuxième joueur sera soit un allié lors des combats, soit un adversaire !

Mais si vous choisissez de vous allier face aux Krees, et ce serait bien normal vu que la devise des Avengers est le rassemblement, il est possible de déclencher, lorsque les deux joueurs ont leur jauge de spécial au maximum, une double attaque ultime de la muerte qui tue la vida, comme le montre l'Attract Mode de la borne d'arcade. En mode Story, les combats s'enchaînent contre les quatre Krees, entrecoupés de dialogues pas super bandants et de quelques scènes en écrans majoritairement fixes, et ce jusqu'à ce que vous battiez le boss. Après quoi, selon vos performances, Galen Kor vous défie une nouvelle fois, et ce n'est toujours pas fini. Le jeu vous entraîne ensuite dans une succession de combats aléatoires, non seulement contre les Krees mais aussi contre les Avengers, et ce n'est qu'après avoir foutu une branlée à tout le monde que vous assisterez à la véritable fin. Ou comment prolonger artificiellement la durée de vie d'un jeu pas très profond...

Car oui, on a beau retourner le problème dans tous les sens, ça fait jamais que huit persos jouables. Petit tour d'horizon, tout de même. Galen Kor est le chef militaire des Krees. Habitué à se prendre branlée sur branlée dans le comics, il est aussi mauvais dans le jeu, même lorsqu'il revient en tant que "boss secret", et ce malgré son gros canon qui devrait faire des ravages. Tout le contraire de Shatterax, le cyborg membre de la Starforce, qui dispose aussi bien de redoutables attaques à distance que d'une barrière électrique pour contrer les adversaires un peu trop agressifs. Korath le Poursuiveur, lui aussi membre de la Starforce, se montre également assez coriace. Il est équipé d'une armure qui lui confère pas mal de capacités et une grosse puissance de feu, un peu à la manière d'Iron Man dans les versus fighting de Capcom. Le docteur Minerva, elle encore membre de la Starforce, décidément, est le personnage féminin par excellence, à savoir rapide mais pas très puissant. Attention tout de même, elle est vraiment très véloce, et ses coups spéciaux sont redoutables. Pour finir, Supremor, toujours de la Starforce, c'est le big boss qui peut vous enchaîner durant tout le round s'il le souhaite. Si, si...

Côté héros, c'est comme toujours Captain America qui prend le leadership. Fort et agile, l'homme au bouclier-boomerang est capable de bien des prouesses, et il se montre particulièrement équilibré. Le rôle du gros bourrin est attribué à Thunderstrike, le Thor du pauvre qui avait cours dans les années quatre-vingt-dix. Son lancer de marteau et ses attaques à base de foudre sont relativement efficaces, mais il n'est pas bien véloce. A contrario, Crystal l'Inhumaine - non, elle est très gentille, c'est une espèce extraterrestre, les Inhumains - mise tout sur sa rapidité, et sur des coups spéciaux absolument ravageurs. Le Chevalier Noir, enfin, est certes armé d'une épée, ce qui le rend foncièrement cool, mais ce n'est pas le personnage le plus marquant du roster.


EN RESUME :
SCENARIO : Operation : Galactic Storm n'était pas le crossover le plus réussi de la franchise, qui était qui plus est en perte de vitesse dans les années quatre-vingt-dix. Mais ça, éventuellement, on s'en tape un peu. Toujours est-il que le jeu est plutôt scripté pour un versus fighting, même si son histoire s'éloigne fort du synopsis d'origine.
GRAPHISMES : alors là, il y a deux écoles : ceux qui étaient ébahis par la 3D précalculée, à l'époque où les stations Silicon Graphics promettaient un rendu plus vrai que nature, et ceux qui n'y voyaient qu'une bouillie de pixels. J'étais plutôt de ces derniers, mais je commence à y trouver un charme. Et vous ?
ANIMATION : pour le coup, les mouvements des personnages sont fluides, très décomposés dans la plupart des cas, et les effets spéciaux sont plutôt spectaculaires, même si l'on n'atteint pas le degré de pyrotechnie des jeux de baston de Capcom. On sent, en tout cas, que le MLC en a dans le ventre.
SON : les thématiques musicales sont nerveuses et relativement accrocheuses en dépit d'une qualité audio pas terrible. Les bruitages sont par contre très grossiers.
JOUABILITE : non seulement Avengers in Galactic Storm a inventé le principe du Helper, rappelons-le, mais il reste au delà de cet artifice un bon versus fighting, assez exigeant et reposant sur des bases solides. Le jeu à deux en coopératif est une bonne idée.
DIFFICULTE : si l'on se base uniquement sur l'aventure solo, la quête scénarisée est assez compliquée, en particulier sur la fin, mais la possibilité de jouer en deux contre un simplifie les choses. Dans l'autre mode de jeu, les adversaires sont moins coriaces.
DUREE DE VIE : le point faible du titre de Data East. Même si l'on a coutûme de dire qu'un versus fighting ne se mesure pas à la longueur de son mode solo, le tout petit roster implique forcément que l'on fait vite le tour de la question.
VERDICT : objectivement, on est loin du chef d'oeuvre. Mais Avengers in Galactic Storm apporte son lot d'inovations et il peut, dans une bonne ludothèque, venir en complément de la saga de Capcom, comme un cousin éloigné.
POURQUOI CETTE VERSION : le jeu est exclusif aux salles enfumées. Boh si, allez, on pouvait aussi le trouver dans les salles d'arcade non-fumeur, je suppose...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire