mercredi 29 mai 2019

Daffy Duck : the Marvin Missions sur Game Boy

Daffy Duck : the Marvin Missions
Looney Tune Series : Daffy Duck au Japon
machine : Game Boy

année : 1994
développeur : SunSoft
éditeur : SunSoft
joueurs : un
genre : plates-formes

 



Contrairement à ce que le titre laisse supposer, on n'incarne pas vraiment Daffy Duck mais plutôt son avatar du vingt-quatrième siècle et demi, l'inénarrable Duck Dodgers, parodie canardesque de Buck Rogers. Le fameux palmipède créé par Chuck Jones se retrouve une fois encore, suppose-t-on, sur la Planète X, à affronter la faune locale, mais surtout à se tirer la bourre avec Marvin le Martien, sa Némésis. Ca pour le coup, on aurait pu s'en douter, au vu du sous-titre. Equipé de son jet-pack dorsal et armé de son pistolet à bulles, Dodgers débute son périple par le premier stage, parce que c'est un canard bien élevé. Et aussi parce que les développeurs n'ont pas prévu de scène introductive. C'est peut-être pour ça que ce premier paragraphe est si laborieux...

ROCKET MAN BURNING OUT HIS FUSE UP HERE ALONE
Le stage en question se déroule sur la surface désolée de Mars, où notre héros aura déjà fort à faire. Il croisera sur sa route des robots, des canons et des ennemis volants qui plongent dans sa direction, faisant rapidement s'envoler les cinq coeurs qui lui servent de jauge de santé. Pour se défendre, Dodgers utilisera donc son pistolet à bulles explosives, lorsque vous appuierez sur le bouton B. Cette arme a une physique déroutante puisque, plutôt que de tirer en ligne droite, elle envoie ses projectiles à quelques centimètres de vos pieds. Ce n'est pas des plus pratiques lorsqu'il faut se défaire des ennemis volants ou lors de tirs sautés, et c'est encore pire lorsqu'on affronte le chien sautillant qui fait office de boss de mi-parcours. Heureusement, vous trouverez ça et là des coeurs, qui restaurent votre jauge de santé. Charge à vous de comprendre comment les récupérer.
Notez qu'en tuant les ennemis, vous gagnerez quelques points. Ces points, vous allez pouvoir les dépenser en appuyant sur le bouton Start. Ce n'est pas vraiment un cheat code, mais plutôt un menu que ces fainéants de développeurs n'ont pas jugé bon d'afficher clairement. Bref, une fois le jeu en pause, appuyez deux fois vers le haut pour obtenir un rayon laser qui, lui, part en ligne droite. Si vous tentez la même manipulation vers le bas, vous obtiendrez des bulles explosives certes plus grosses que la normale, mais pas beaucoup plus efficaces. Deux fois vers la gauche et vous obtenez des balles rebondissantes, intéressantes dans les endroits exigüs. Et une double inclinaison vers la droite vous donne un tir rapide, mais là encore pas plus intéressant que le flingue de base. Enfin, un double appui sur B restaure votre jauge de vie.
Mais quand bien même vous parviendriez à gérer l'opposition, vous devrez également vous battre avec votre propre avatar lors des phases de plates-formes, qui n'ont rien de rigolo. Notre héros peut ramper tout en faisant feu, mais par contre, le fonctionnement du jet-pack, que l'on active en appuyant sur le bouton A, est à son tour très spécial, et entre les plates-formes qui s'écroulent sous votre poids, celles qui bougent en permanence, celles qui sont trop éloignées l'une de l'autre pour un simple saut et les murs qui bloquent votre progression, vous risquez de perdre quelques vies. Le saut est ainsi soumis à une jauge, située en bas à droite de l'écran, qui se vide à chaque pression sur le bouton A et se remplit quasiment de suite. Malheureusement, ce n'est pas instantané, et il va vous falloir gérer les quelques milli-secondes que le processus prend afin d'enclencher un double saut.

Vous comprendrez sans doute mieux lorsque vous y serez, et vous risquez de pester contre ces foutus développeurs qui, décidément, n'ont rien fait pour vous simplifier la vie. Toujours est-il que dès ce premier niveau, Daffy Duck témoigne d'une certaine rigidité dans son maniement, et de fait, le jeu est d'une difficulté non-négligeable. Le premier boss est à cette image : Marvin balaie la pièce en soucoupe volante, et non seulement tire-t-il vers le bas de l'écran, mais en plus de ça, il fait éclore des oeufs de monstres qui se lancent ensuite à votre encontre. Surnombre d'adversaires plus ennemi principal difficile à toucher égalent grosses galères. Et si par miracle vous en réchappez, vous serez gratifiés d'un écran de félicitation plutôt austère !

AND I THINK IT'S GONNA BE A LONG LONG TIME
Le deuxième niveau débute par une section durant laquelle vous devrez dézinguer des espèces de cubes afin de désactiver les barrières qui bloquent votre progression. Place ensuite à une phase de descente rendue délicate par une visibilité réduite, puis vous aurez droit à une course-poursuite avec Marvin, le but étant de lui échapper. Après une nouvelle section de plates-formes, vous affronterez le boss des lieux. Ce gros martien fonce dans les murs et provoque des chutes de pierres. Dans la station spatiale qui constitue le décor des débuts du troisième niveau, vous devrez tout d'abord éliminer les blocs destructibles qui obstruent votre passage. Après un passage vertical compliqué, vous devrez une fois de plus échapper à Marvin, puis vous affronterez le boss de mi-parcours. Encore ce putain de clebs ?! S'ensuit une portion au dessus du vide à s'arracher les cheveux, et ce n'est qu'à son terme que vous défierez le maître des lieux, un robot sur roulettes assez redoutable.
Le dernier niveau, qui semble représenter une caverne, peut-être l'antre martienne de Marvin, bref ce dernier niveau est dépourvu d'un quelconque combat contre un boss de mi-parcours. Mais il n'en est pas plus simple pour autant, puisque vous devrez abaisser des barrières en dézinguant leur alimentation, parfois au péril de votre vie ! Et qui plus est, les sauts quasiment impossibles sont légion durant la dernière portion du parcours. Toujours est-il que si vous arrivez jusqu'à lui, vous affronterez Marvin... ou plutôt la machine folle qu'il contrôle à distance. Ah mais attendez : c'est ça, le boss de mi-parcours ! Non, parce que juste après, il vous reste encore à triompher de votre Némésis. Heureusement, cet ultime combat n'est en réalité qu'un dernier pied-de-nez des développeurs, un truc pour vous faire perdre votre dernier coeur si vous manquez d'attention. Un simple saut sur la tronche du vilain et vous assisterez à la séquence de fin, durant laquelle il se fait copieusement engueuler !

EN RESUME :
SCENARIO : seul le manuel délivre un semblant d'histoire. Il n'y a pas d'intro, et la séquence de fin est sybilline. Comme les dessins animés, finalement !
GRAPHISMES : c'est le gros point fort du jeu. Les sprites sont énormes et les décors assez variés pour le support. Le niveau de détails surpasse bon nombre de concurrents, y compris parmi les meilleurs.
ANIMATION : de la même manière, les animations sont tout à fait satisfaisantes, il n'y a quasiment pas de ralentissements, et seuls quelques légers clignotements sont à signaler.
SON : bon, le processeur sonore de la portable monochrome ne permet pas de miracles, mais les thèmes sont assez accrocheurs. Par contre, les bruitages sont dégueulasses.
JOUABILITE : c'est là où le bât blesse. Les particularités du héros en terme de maniement auraient pu être surmontées facilement si le level design avait été prévu en conséquence, mais ici, tout concourt à mettre vos nerfs en pelote.
DIFFICULTE : du coup, la difficulté est parfois à la limite de l'insurmontable. Je l'avoue sans trop de peine : les sauvegardes d'état m'ont permis d'atteindre la fin du jeu.
DUREE DE VIE : pour qui connait le jeu par coeur et dispose de réflexes surhumains, une partie doit durer entre dix et vingt minutes. Pour le commun des mortels, compter un peu plus...
VERDICT : le titre de SunSoft est parmi les plus beaux de la machine... mais aussi parmi les plus difficiles. A vous de voir si vous êtes prêt à faire l'effort de vous y plonger jusqu'au bout.
POURQUOI CETTE VERSION : il existe certes une version Super NES du jeu, mais elle est complètement différente et, si l'envie m'en prend, ce qui ne serait pas étonnant, elle sera elle aussi chroniquée un de ces jours.

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