J'ai presque honte de relancer l'activité du blog avec un si petit
article : un mois pour sortir trois lignes ? Est-ce que les promesses du
précédent post sont tenues ? Pas vraiment, mais je compte bien insister
sur le fait que je n'y suis pour rien. Ce sont les éditeurs français
qui m'ont lâché, qui nous ont abandonnés durant ce mois de décembre.
Trop tard pour sortir leurs bouquins avant les fêtes de Noël, il faut
croire. Et si ce n'était pour les méconnues éditions Presque Lune, je
n'aurais rien à écrire sur le sujet. Le comics du mois sera donc par
défaut, faute de concurrents.
LE COMICS (indé) DU MOIS (de décembre)
TIM GINGER (éditions Presque Lune)
scénario et dessin : Julian HANSHAW (I'm Never Coming Back, the Art of Pho)
genre : mélodrame dessiné comme une comédie
édité chez TOP SHELF, un label d'IDW PUBLISHING, aux USA (contient Tim Ginger OS*)
Pilote
d'essai pour l'armée américaine, Tim Ginger a survécu au crash de son
avion de chasse mais il y a perdu un oeil. Pire encore : le jour même,
sa femme est morte dans un accident de la route, renversée par un
chauffard ivre. Depuis, Tim vit seul dans sa caravane, au milieu du
désert, et il se consacre à sa passion, le cricket, sur laquelle il
prévoit d'écrire un livre. Lors d'une convention, il retrouve son
ancienne amie, Anna Maynard, qui a toujours eu une tendre amitié pour
lui. Mais il refuse de s'engager avec elle car il a le sentiment qu'il
trahirait la mémoire de son épouse.
La solitude et le refus de la
parenté sont les deux sujets qui s'entremêlent dans le récit de Julian
Hanshaw, avec en toile de fond des thématiques plus spécifiques comme le
divorce ou le deuil d'un être cher. A la lecture de cette phrase, on
pourrait imaginer quelque chose d'affreusement plombant ou de larmoyant à
l'outrance, mais il faut bien reconnaitre qu'il n'en est rien. L'auteur
est mesuré dans son approche et il sait aussi jouer sur les silences.
Reste que le rythme du récit est du coup assez aléatoire, ce qui se
révèle pénible à la longue.
Julian Hanshaw est un auteur britton qui
s'est fait connaitre il y a quelques années avec le poétique et onirique
The Art of Pho, puis avec I'm Never Coming Back qui, malgré une plus
grande légèreté, s'intéresse déjà à une certaine notion de perte. Le
véritable problème de cette histoire, et encore est-il purement
subjectif, concerne la partie graphique. Autant le style caricatural de
l'artiste se marie bien avec l'esprit baroque de The Art of Pho, autant
il trouve rapidement ses limites dans un cadre plus réaliste, même s'il
parvient, heureusement, à retranscrire la plupart des émotions de ses
personnages.
* OS : one-shot, récit auto-contenu
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