samedi 11 novembre 2017

Docteur amateur, troisième partie

Outre les épisodes officiels et les productions non-licenciées utilisant majoritairement des personnages secondaires, Doctor Who a aussi connu la ferveur de fans très motivés, prêts à rendre hommage à leur série avec peu de moyens mais pas mal de débrouillardise. Ceci est le troisième des quatre articles que je compte consacrer au sujet, et on a un bon paquet de choses à voir cette fois-ci.

Les années 2000 : profusion et professionnalisation

Pour commencer, signalons le retour en force d'un groupe déjà installé depuis deux décennies : la Federation. Dès l'an 2000, ils reviennent avec dans leur carton Traumaturge, puis Reclamation en 2005. A priori, les deux sont introuvables à l'heure actuelle. Mais souvenez-vous : à compter des années 90, la troupe comique s'était lancée dans la série des Six Minutes, des histoires courtes à vocation humoristique.
La Federation va encore en produire cinq durant les années 2000, avec plus ou moins de réussite. Si The Six Minute Guide to Fanwank est un gros bordel imbitable et ultra mal joué mais un peu rigolo, The Six Minute Holiday est pour sa part assez bien fait. Concentré sur le sixième Docteur et Peri, il joue sur les paradoxes temporels et fait aussi participer le cinquième doc. Qui plus est, les acteurs sont relativement ressemblants, en dehors de Peri qui a violemment pris des centimètres. Dans un registre bien fendard et avec grosso modo les mêmes acteurs, The Six Minute Larry Pinger's Show parodie l'émission de Jerry Springer : une émission de témoignages où Peri et Mel se disputent les faveurs du sixième Docteur !
Toujours sur le ton de l'humour, The Six Minute Croc Hunter of Doom voit le sixième Docteur s'allier au Croc Hunter, sorte de Crocodile Dundee un peu nul qui finit du reste bouffé par une plante carnivore. Notons que pour l'occasion, le thème de la série est remixé avec des intonations des Mille-et-Une Nuits, et c'est sans doute ce qu'il y a de meilleur à en retenir. Et pour finir, The Six Minute Grave Wisdom est un peu particulier. D'abord parce qu'il est beaucoup plus sérieux, voire un peu angoissant puisqu'il se déroule sur une île envahie de zombies. Mais surtout, parce que c'est le prélude à... un crossover !
La page de la Federation consacrée aux Six Minutes

En effet, à compter de 2002, il n'est pas rare que deux - ou plus - groupes amateurs co-produisent une aventure mélangeant leurs différentes visions du Docteur. C'est le cas donc de Shadowcast, qui réunit les efforts de la Federation et de Chronicles of Who, un groupe tout neuf dont je reparle un peu en dessous. Bien tourné, réalisé avec soin et de toute évidence avec un gros budget, il met en scène Sixth et Peri version Federation, qui tentent de sauver un vaisseau en perdition du côté de Pluton. Le tout dure à peu près une heure et a plutôt de la gueule.
L'année suivante, The Pub with No Doors rassemble carrément une demi-douzaine d'équipes amateurs ! Tournée dans un pub en marge d'une convention de fans, cette courte histoire, d'un peu moins de huit minutes, met en scène les Docteurs de chaque groupe, fin bourrés, qui se disputent pour savoir qui est la version officielle. L'ensemble est assez rigolo, mais il faut bien tendre l'oreille : tourné en conditions réelles dans un bar bruyant, le film souffre d'un très mauvais son.
Plus sérieux, Pudsai a été réalisé en 2008, à l'occasion du Children in Need. Je vous ai déjà parlé de cet évènement caritatif, mais c'est ici l'occasion de noter que les équipes de la BBC ne sont pas les seules à s'engager sur ce téléthon. Sur un peu plus de dix minutes, on voit le Maître piéger un à un les Docteurs des différentes prods, un peu comme ce qui avait été fait en 1993, de manière très officielle, dans Dimensions in Time. Hélas, les effets merdiques et le trop grand nombre d'acteurs impliqué rendent l'aventure peu agréable.
Shadowcast    The Pub with No Doors   Pudsai

Outre Shadowcast, Chronicles of Who développe aussi ses propres aventures à compter de l'an 2000. Pour autant, il ne font pas montre d'une grande imagination, puisqu'ils reprennent - avec leur bénédiction - le format des Six Minutes de la Federation. La différence, c'est que le Docteur n'est en rien impliqué. The Six Minute Master : the Sinister Smell of Success, une aventure muette, montre le Maître hors cadre en dehors de sa main, faire des blagues potaches à tout le monde.
The Six Minute Bill Filler : Agent of U.N.I.T. se déroule quant à lui sur deux épisodes, et met donc en scène l'agent Bill Filler, tout droit tiré de The Claws of Axos (S8E3). Beauf comme pas deux, le gars poursuit un Axon qui se fait passer pour son meilleur pote, le tout dans une ambiance des seventies américaines magnifiée par une bande-son funky à souhait. Amusante, cette histoire bénéficie en outre de quelques effets spéciaux corrects, et le costume d'Axon est relativement bien fait.
Les films sont trouvables sur la page de la Federation

En 2000, on retrouve également Julian Smith, alias Julian Vicari, le gamin qui avait réalisé Reassembly of the Daleks la décennie précédente. Il signe cette fois-ci, toujours avec son frère, Death to the Cybermen puis Retribution of the Daleks deux ans plus tard. Dans les deux cas, seuls les trailers sont disponibles sur la Toile, mais le fait est que ça suffit largement : les deux frangins jouent mal, c'est réalisé avec trois bouts de ficèle et quelques jouets, le Docteur en kimono et son allié, Slade, en jean-baskets, sont peu crédibles. Pour info, le deuxième est supposé être la suite spirituelle de Remembrance of the Daleks (S25E1).
Death to the Cybermen  Retribution of the Daleks
Homegrown Productions est aussi de retour durant cette décennie. On avait à peine eu l'occasion de les évoquer la dernière fois, mais leurs quatre aventures de ce début de millénaire sont disponibles. La première est Access Denied, qui court sur deux épisodes pour un total d'à peu près trois quarts d'heure. Le neuvième Docteur, alias Vasilios Alagiannis, habillé un peu comme McCoy mais en plus enveloppé (et en plus con parce qu'il est à la fois prétentieux et pas très bon acteur), traque des pirates informatiques avec l'aide de son assistante, l'agent fédéral Amanda Myers. Il se trouve que les bandits sont à la solde de la Rani, qui veut déclencher une guerre informatique. L'ensemble est pas ouf.
L'année suivante, Hidden Secrets nous apprend qu'Amanda vient en fait du futur, et c'est justement dans cet avenir qu'elle et le Docteur se rendent, accompagnés cette fois-ci par un certain Pedro. Le héros y finit possédé par le Maître. L'aventure s'étale sur trois épisodes, ce qui fait un peu moins d'une heure en tout. Si le TARDIS est mieux réalisé et, globalement, les effets spéciaux légèrement meilleurs, l'ensemble est toujours aussi mal joué et le rythme est particulièrement lent.
Après plusieurs années d'absence, Homegrown revient en 2008 avec Lost & Found, épisode unique d'une vingtaine de minutes qui représente la première partie d'une trilogie. Le Doc y est cette fois accompagné d'une certaine Sandra, plutôt mignonne en aparté, et il affrontent un "displacer". Un peu comme les Anges Pleureurs, cette créature peut déplacer les gens dans le temps, ce qui donne lieu à un bel imbroglio temporel. Pour autant, l'histoire est plutôt pas mal. Mieux rythmée, mieux jouée (avec un Docteur plus humain, en outre), dotée de meilleurs effets spéciaux et d'une musique d'accompagnement plus légère qu'auparavant, elle annonce un certain renouveau.
Hélas, l'enthousiasme retombe dès la deuxième partie, Zophren, qui ne dure que treize minutes trente. C'est largement suffisant, tant les effets spéciaux sont désastreux. C'est que l'équipe a visé un peu trop haut : le Docteur, accompagné d'une énième alliée baptisée Chloe, se rend cette fois-ci sur la planète Janus et y est poursuivi par les Zophrens, des vers géants capables de contrôler l'esprit d'autrui. Un tel scénario nécessite forcément un gros budget, que le groupe n'avait pas, d'où l'énorme déception à l'arrivée. Le dernier épisode de cette trilogie n'arrivera qu'en 2011, donc on en reparlera dans le dernier article.
Access Denied   Hidden Secrets  Lost & Found   Zophren
 
Encore en 2000, et encore en provenance de la décennie précédente, The Projection Room revient avec trois nouvelles histoires. Masterplan court sur quatre épisodes, pour un total de près de deux heures ! C'est le même acteur, Chris Hoyle, qui incarne le huitième Docteur, mais là où ça devient compliqué, c'est lorsqu'il meurt : il se régénère en Gordon England, alors qu'on avait vu précédemment que ce dernier était supposé être la dixième incarnation du héros. Et il est où le numéro neuf, alors ? En outre, le Doc est accompagné de Flynn Wright, une nana qu'on n'avait pas encore rencontré jusque-là, et de Devlin Y'Eri.
Ce dernier était un queer qui accompagnait Ninth précédemment, là c'est un prisonnier en cavale (qui se réfugie dans une "Police Box", uhuh ^^) qui n'a jamais rencontré le Docteur. Compliqué ? Pourtant, cet épisode est censé être la suite d'A Stitch in Time, et on y revoit tant les précédents compagnons que les principaux ennemis du Doc, à savoir le Maître, les Daleks, les Cybermen et Davros, tous plus ou moins unis pour péter la gueule de leur adversaire et conquérir l'univers. Le premier veut retrouver son TARDIS, les deuxièmes cherchent un leader depuis que le dernier a disparu, les troisièmes veulent profiter de ce vide pour s'allier aux deuxièmes, mais le dernier revient pour tout foutre en l'air.
Si c'est pas clair, c'est hélas normal. En dépit de quelques bonnes idées et de Daleks et Cybermen absolument parfaits, le mauvais jeu d'acteur du Maître, les effets, spéciaux et même pyrotechniques, assez médiocres et les trucs bizarres, comme le Docteur qui roule en Escort ou le rip-off de Pretty Woman quand Devlin change de fringues, concourent à une bien mauvaise aventure.
Heureusement, Gene Genius, en 2004, rattrape le coup et fait même pencher la balance de l'autre côté. Sur trois épisodes d'une durée totale de près d'une heure, on retrouve le charme des années soixante, la période Pertwee avec un certain John Field qui se fait passer pour Third, la moumoute en cadeau. Et ça ne s'arrête pas là : il roule dans la jumelle de Bessie, et on retrouve aussi le Brigadier, interprété par... Gordon England ! Tenth, oui. Chose amusante, Chris Hoyle est aussi au générique, dans un second rôle assez important.
Le Docteur mène l'enquête sur une équipe de scientifiques qui a semble-t-il été infiltrée par le Maître, et effectivement, sa Némésis est non seulement là, mais elle est en outre à l'origine d'une nouvelle série de Cybermen, qui vont affronter UNIT durant quasiment toute la dernière partie. Cette baston n'est pas ce qui se fait de meilleur, mais le vrai coup de génie de cette aventure, c'est d'avoir en featuring... Sylvester McCoy et Sophie Aldred, alias Seventh et Ace ! Les vrais !! Et s'ils ne sont au départ que narrateurs, ils sont aussi le deus ex machina qui va résoudre toute l'affaire ! Absolument génial.
Et puis il y a The Schrödinger Effect, un seul épisode d'une demi-heure dans lequel Chris Hoyle est de nouveau le Docteur et où il retrouve Charlotte. Attaqué à travers le temps, il subit aussi les assauts temporel dans une autre dimension, où il est interprété par  David Hobson. Donc Hobson n'était pas Ninth mais une version parallèle de Eighth ? Ceci expliquerait cela. En tout cas, même si les effets spéciaux ne sont pas encore tout à fait à la hauteur, cette histoire rivalise d'ingéniosité avec les épisodes officiels, et la petite participation de Colin Baker est un plus non négligeable.
Masterplan   Gene Genius   The Schrödinger Effect

Last but not least dans la série des revenants de l'an 2000, BTR Productions est le plus prolifique de tous les groupes puisqu'il signe à lui seul treize épisodes, en à peine six ans ! Lui aussi a repris le concept des Six Minutes à son compte : The Six Minute Survivor, c'est comme un épisode de Koh Lanta, mais avec des Daleks, des Cybermen et Davros ! Comment le Docteur survivra-t-il à tout ça ? Peut-être grâce à son TARDIS en forme de... 4x4 ! The Six Minute U.N.I.T. Files : the Curse of the Vampire est plus sérieux, mais aussi plus chiant. L'agent de UNIT Andrew Walton y affronte un vampire dans un délire gothico-mystique qui passe mal.
The Six Minute Doctor's Birthday est un épisode muet durant lequel le Docteur est poursuivi par un Dalek le jour de son anniversaire. Un petit côté Benny Hill très sympa. Et The Six Minute Guy Cubed voit Zautrino s'entraîner face à un badass à l'image de Guy. De fait, il s'inscrit dans la continuité développée par BTR, et dont il faut que je vous parle un peu plus en détails. Car outre ces Six Minutes, le groupe a développé une tripotée d'histoires.
Ces histoires sont regroupées en quatre saisons de six épisodes, sauf la troisième qui en comporte huit. Le truc, c'est que tous n'ont pas été encore réalisés, et on ne sait même pas à l'heure actuelle s'ils vont l'être un jour. Il existe donc une chronologie, mais elle est pour l'instant partielle. En outre, quasiment toutes ces histoires sont des fictions audio, à l'exception de Rapture : the Heavens, cinquième épisode de la première série (S1E5 si vous préférez). Comme je ne m'intéresse qu'aux oeuvres audiovisuelles, je ne parlerai donc pas du reste.
En tout cas, notre S1E5 s'étale sur trois épisodes d'un peu moins d'un quart d'heure chacun. Il met en scène le Docteur, interprété par Matthew Kopelke et accompagné par Jennifer Langard, campée par une actrice assez peu brillante. Les deux sont à la recherche d'un virus détenu par des malfrats, et en dépit de quelques notes d'humour, cette aventure est une vraie purge, qui se conclut par une scène de baston anti-climax au possible.
Heureusement, outre les épisodes principaux, BTR a aussi tourné des scènes annexes, regroupées sous l'appellation Short Trips & Side Steps. Et si, là encore, des fictions audios existent, on trouve pas mal de vidéos. Du bon et du moins bon. Deep Undercurrents présente le Docteur, mal en point, et une espèce de clodo, qui cherchent tous deux à dé-zombifier Guy, le compagnon tout juste recruté par le héros. Imbitable et chiant. Time to Go Home voit un Doc en costume trois pièces aider un extraterrestre à regagner son vaisseau. Très sympa malgré l'absence totale d'effets spéciaux.
Dans The Welcoming, Guy accueille le nouveau compagnon, Zautrino, qui va se faire tester par le TARDIS. Efficace, et le nouveau perso est sympa. Weary Death est un épisode en noir et blanc durant lequel le Docteur refuse de connaitre par avance son futur. Plutôt pas mal, et original. Dans A Quiet Beach Somewhere, le Doc et Guy sont piégés dans une boucle temporelle. Le résultat est assez flou et un peu larmoyant. Le Christmas Comedy Special, quant à lui, porte bien mal son nom mais ce drame est tout de même vachement bien foutu.
Kindred Spirit est complètement déconnecté du reste, puisqu'il se concentre sur l'agent de UNIT Rainor Vance, apparu dans la chronologie de BTR, qui découvre que sa soeur trahit ses secrets. Et dans Ekka Winds, le mystérieux Informateur tente de donner des conseils à Guy et à sa copine, Isobel. Dans les deux cas, on est devant quelque chose qui ne peut être vu sans avoir suivi l'histoire principale. Alors je sais, mon article commence un peu à ressembler à un inventaire, mais on n'en est encore qu'à l'an 2000 ! Il reste neuf ans à traiter.
Toutes les productions de BTR sont regroupées là
  
Mais attendez un peu : en 2000, le groupe OTW Productions fait lui aussi son trou. Pour sa seule et unique incursion dans l'univers de Doctor Who, l'équipe s'essaie elle aussi aux Six Minutes, avec The Six Minute Time Slacker. Et quand on voit le résultat, on comprend qu'ils n'aient pas eu envie de continuer. Leur Docteur branleur qui zone dans son appartement pourri avec un mec de UNIT venu lui demander de l'aide ne donne vraiment pas envie de s'intéresser à lui. Mal jouée et souffrant d'effets spéciaux moisis, cette bouffonnerie ne vaut que pour sa scène de fin, durant laquelle le Doc est tué par le Dalek qui trainait dans son frigo - et qu'il n'avait pas nourri - pour se régénérer en Jar Jar Binks. Là encore, la vidéo se trouve sur le site de la Federation.
L'année suivante (enfin !), c'est un groupe que l'on n'avait plus vu depuis les années 80 qui fait son grand retour : la Beeblebrox Company. Ou plutôt son petit retour, puisque tout ce que l'on peut en voir, c'est un Six Minute et le trailer d'un épisode plus disponible. The Prisoner and the Time Lord est, logiquement, un crossover entre le Prisonnier et Doctor Who. Le numéro 54 (ce n'est pas le six ?) a besoin de l'aide du Doc pour s'échapper, mais c'est tout ce que j'en sais. Quant à The Six Minute Mini-Con 1984, c'est un mélange de reportage et de scènes jouées, filmé sans son durant une convention presque vingt ans plus tôt ! Dans cette histoire, le quatrième Docteur est attaqué par un Dalek et un Cyberman lors de l'évènement. Tout cela est très dispensable. Et c'est toujours sur le site de la Federation qu'on le trouve.
The Prisoner and the Time Lord

En 2001 toujours, d'autres équipes font leur come-back. C'est le cas de Half-a-Dozen Lemmings, dont deux des trois aventures sont une nouvelle fois introuvables. When Doctors Collide, la seule à être encore présente sur le Net, dure à peine trois minutes et se présente comme une bouffonnerie mettant en scène deux Docteurs qui s'allient bon gré mal gré pour sauver le monde. C'est aussi le cas de Timebase Productions, ses deux histoires ayant elles aussi disparu du web. Et c'est encore le cas de Trickshot Film Productions, son Cyberman Signing étant tout aussi invisible. Par contre, les trois autres groupes de cette année-là, tous nouveaux dans le milieu, ont encore quelque chose à dire de nos jours.
Pour commencer, Cheapo Productions signe à priori six histoires durant cette décennie. A priori, parce que les deux dernières sont introuvables, et on ne trouve même pas d'informations concernant ne serait-ce que leur date de sortie. Les histoires de Cheapo ne se suivent pas, et ne mettent pas en scène une incarnation originale du Docteur, mais préfèrent s'inscrire tant bien que mal dans la chronologie officielle, même si les acteurs principaux ne ressemblent que très vaguement à ceux dont ils reprennent le rôle.
De Trident, il ne reste plus que le premier épisode, qui met en scène le cinquième Doc et Ace, qui voyagent dans le temps afin d'empêcher les Cybermen de conquérir le futur. Si les badass sont assez bien faits, les effets spéciaux et le jeu d'acteurs très moyens ne sont guère convaincants. En outre, la vidéo que l'on trouve est de très mauvaise qualité, et comme la suite n'est plus disponible, on se passera volontiers de ces piètres débuts. D'autant que la suite est bien meilleure.
The Holy Terror s'intéresse à numéro deux, accompagné par Ben, Polly et Jamie. Le quatuor se retrouve piégé sur la planète d'un Père Noël fou furieux contrôlé secrètement par les Ice Warriors. En dépit d'un aspect cheap, plutôt bien assumé, cette histoire est fidèle à l'ambiance de la série durant la période Troughton. Présentée en noir et blanc, l'aventure dure quatre épisodes, d'un total d'un peu plus d'une demi-heure.
Dans The Ghost Pirates, le deuxième Docteur est de retour, mais seul Jamie l'accompagne cette fois-ci. Lui aussi en noir et blanc, lui aussi composé de quatre parties et durant un peu moins d'une heure, cet épisode voit le duo partir à la recherche d'un mystérieux navire fantôme, où il va retrouver l'insupportable Meddling Monk en bien mauvaise posture. Là encore, on sent le manque de moyens, mais le cadre est agréable et l'action est au rendez-vous.
Samhain, enfin, présente peut-être bien une incarnation originale du héros, même s'il ressemble à Ninth qui aurait pris un peu du bide. Le format plus ramassé, de deux épisodes d'une demi-heure chacun, ainsi que le générique reprenant celui de la nouvelle série, peuvent le laisser supposer en tout cas. Et même si la troupe ne s'est guère améliorée en terme de jeu d'acteurs, le cadre (une église de la campagne anglaise) et l'ambiance de cette histoire de fantômes, la rendent plutôt agréable à regarder. Hélas, les effets spéciaux désastreux et le manque de cohérence de la deuxième partie lui nuisent grandement.
When Doctors Collide   Trident   The Holy Terror   The Ghost Pirates   Samhain

VortX Studios se lance également en 2001, et signe son propre Six Minute. The Six Minute Timely Intervention est un objet filmique assez lunaire, durant lequel le Docteur, débonnaire mais sûr de lui, sauve la vie d'une jeune femme menacée par une créature cybernétisée. Cette histoire est elle aussi disponible sur la page de la Federation. L'année suivante, The Plague of Lychwood est la première véritable aventure de VortX, depuis Assassin que le groupe avait co-produit en 1999 avec les Thames Valley Time Lords.
L'acteur principal de la saga de VortX s'appelle F. Harrold, et dans ce premier opus, il a un petit air de Jean Moulin avec son chapeau noir et son écharpe rouge. Avec le capitaine de UNIT Victory Holoway, il enquête sur l'apparition de Cybermats qui transmettent un virus mortel aux passants d'une petite forêt. Il finira par découvrir que le Maître est derrière la réapparition des Cybermen. Un peu bordélique mais pas mal fichue, cette première tentative est convaincante.
Deux ans plus tard, Flight of the Daleks entraîne le Doc (qui a plus une gueule de prof d'histoire ici) et Victory, accompagnés pour l'occasion par une certaine Sophie, au coeur d'une guerre entre les Daleks et les Cybermen, qui se sont crashés sur Terre. Terriblement mal fait, mélange de 3D rudimentaire et de scènes mal jouées, c'est la seule fausse note du groupe. Il faudra encore quatre ans avant de découvrir Ghosts, où le Docteur (qui a maintenant une barbe digne d'un rabbin) parcourt la banlieue londonienne en compagnie de la jolie Sadie, en quête de fantômes. Lesdits fantômes sont assez flippants, d'ailleurs !
The Plague of Lychwood   Flight of the Daleks   Ghosts

Toujours en 2001, Westlake Films propose Future Investment, une aventure de trois quarts d'heure répartis sur quatre épisodes. C'est un imposant Docteur roux et son jeune compagnon Jon qui tentent d'empêcher la crise économique qui a dégénéré en guerre nucléaire à l'aube du XXIe siècle. Même si l'équipe n'est pas professionnelle, on sent un certain soin apporté à l'ensemble. La première partie, située à l'époque victorienne, a été tournée dans un cadre ad hoc, celui du bled reconstitué dont je vous avais déjà parlé il y a quelques temps et dont j'ai oublié le nom. Les costumes sont pas mal, les figurants nombreux, les effets pas si dégueulasses que ça compte tenu du budget, et les gars ont même pensé à redoubler les plans larges.
On sent les gars investis, quoi. Dans The Nemesis of Doom, c'est l'humour qui a le beau rôle, le Maître et son assistant Dymwitt traquant le Docteur et, parce qu'il s'est relooké (en mode Chris Eccleston), ils ne le reconnaissent pas ! Auton Diaries 2 joue lui aussi dans le registre de la comédie, et je vous en ai déjà touché un mot puisqu'on le trouve en bonus du DVD d'Auton 3, chez BBV ! C'était même ce qu'il y avait de meilleur à retenir de cette galette, mais j'ignorais que c'était un groupe amateur qui l'avait produit.
Deconstruction, pour sa part, est un petit chef d'oeuvre. Deux épisodes en noir et blanc - sauf les séquences de souvenirs, ce qui est plutôt malin - pour un total d'un peu plus de vingt minutes, pour un drame quasiment muet durant lequel un mineur sur un astéroïde exploité par une quelconque corporation terrienne tente d'empêcher une invasion de Cybermen. Le cadre, et surtout l'excellent jeu d'acteur en font un "must see".
The Terror of Rassilon n'est plus trouvable à l'heure actuelle, mais Time Distortion, si. Cette courte aventure (un quart d'heure pour deux épisodes) voit le Docteur et son acolyte William traquer un Time Lord renégat qui fout le boxon au Moyen-Age. Si la réalisation est assez sommaire, il est amusant de constater que le Doc de cet épisode était le Maître dans The Nemesis of Doom, tandis que William était le héros rouquin de Future Investment ! Enfin, The Pertwee Diploma est une nouvelle farce, d'à peine cinq minutes, qui imagine une école qui permet d'apprendre le style si particulier du troisième Docteur, de la catch-phrase qui tue à l'aïkido vénusien, en passant par l'hypnose.
Future Investment  The Nemesis of Doom  Auton Diaries 2
Deconstruction  Time Distortion  The Pertwee Diploma

Oui, OK, nous n'avons traversé que deux deux ans pour l'instant. Mais rassurez-vous, c'était les plus chargés, et en 2002, déjà, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. L'année suivante, c'est DAM Productions qui se lance dans le grand bain. En dehors de sa participation à Pudsai, le groupe signe deux histoires. Chimera dure vingt-cinq minutes, sur deux épisodes, et présente deux Docs piégés dans une autre dimension par le tout-puissant Chimera. Dans ce monde, les Daleks ne sont que des accessoires, et Doctor Who est une série télé !
Eh oui, cette aventure, non dénuée d'humour, a été tournée durant l'évènement anniversaire de la série, en aout 2003. Ce n'est pas le chef d'oeuvre du siècle, mais c'est plutôt pas mal foutu, en dépit d'effets spéciaux minimalistes. On ne reverra plus DAM avant la fin de la décennie, au cours de laquelle l'équipe produit la très courte histoire Eternity Burns. En à peine deux minutes, le plus jeune des deux héros de l'aventure précédente fait le point sur sa vie et sur son avenir. C'est très dispensable, mais c'est plutôt mignon. L'équipe est aussi à l'origine de nombreuses histoires au format audio.
La page de DAM Productions
Quasiment tous les autres films que nous allons voir à partir de maintenant sont des one-shots : chacun est dû à une équipe spécifique, qui n'a pas renouvelé l'expérience durant cette décennie, en tout cas pas à ma connaissance. Ainsi, Foiled Productions réalise à compter de 2003 la mini-série Dr Hall, huit épisodes qui durent entre quarante secondes et trois minutes trente, et au contenu totalement absurde : le docteur Mark Hall croit qu'il voyage dans le temps et l'espace à bord de son TARDAS, une poubelle plus petite à l'intérieur qu'à l'extérieur, et qui est en réalité déplacée par son ami, suffisamment complaisant pour imiter le bruit caractéristique du vrai TARDIS. Rien que pour le générique a capella, le visionnage vaut le détour !
En 2003 toujours, Loancroft Productions est à l'origine de Pursuit of the Daleks. Cette aventure en quatre épisodes d'une vingtaine de minutes chacun est particulièrement léchée. L'équipe a mis les moyens question effets spéciaux, même si la séquence des dinosaures rappelle furieusement (volontairement ?) les incrustations d'images que l'on voyait dans la série durant les années soixante-dix. Et même si les acteurs ne sont pas foncièrement bons, le cadre absolument magnifique et la réalisation générale en font un bon produit.
La page de Foiled Productions   Pursuit of the Daleks

L'année suivante, Planet Film Productions présente The Trial of Davros, mais il est hélas impossible d'en retrouver trace à l'heure actuelle. Ce n'est pas le cas, par contre, de Communion of the Daleks. Hélas. Commis par Loose End Productions, cette histoire d'une petite demi-heure met aux prises Jake Radcliffe, un ado un peu rebelle qui se révèle être petit-fils de collabo, et les Daleks menés par un Davros qui a échoué à faire alliance avec Margaret Thatcher. Ouatte ze phoque ? Oui, moi-même je ne comprends pas le cheminement intellectuel qui a pu mener à ça, mais de toute façon, c'est tellement mal joué et mal filmé que même avec un meilleur scénar', on aurait zappé.
A contrario, Possibilities, de Megropolis 1 Productions, ne dure qu'un quart d'heure et n'est pas exceptionnelement bien interprété non plus, mais cette curieuse histoire - qui met en scène les première, neuvième et dixième incarnations du Docteur perturbés lorsqu'ils revivent des scènes (devenues cultes pour les fans) de leur passé - laisse planer une sérieuse aura de mystère, bien amenée par une réalisation efficace. La fin nous laissera un peu... sur notre faim.
En 2005, le groupe The Web Chick tourne The Voice of Evil. Une fois de plus, il m'a été impossible d'en retrouver trace sur internet. Au même moment, Cheeky Monkey Pictures s'attelle à Tyranny of the Daleks. Le Docteur, crédité en tant que Doctor Who du reste, et Romana atterrissent  (à bord d'un TARDIS à l'apparence d'arbre !) sur une planète où les Thals aident les barbares locaux à combattre les Daleks et leurs Robomen. Là non plus, tout n'est pas parfait. Les costumes de monstres sont calamiteux, et les effets spéciaux, en particulier les modèles 3D, sont très grossiers. Mais l'aventure est cohérente et bien tournée, les acteurs sont beaux (cette Romana est encore plus mimi que l'originale !) et en dehors de quelques détails, comme ces NES Zappers et Super Scopes utilisés comme armes de poings, l'ensemble est très plaisant.
Communion of the Daleks   Possibilities   Tyranny of the Daleks

En 2006, c'est X-5 qui se lance dans la partie, avec Professor Who. Je n'en dirai pas plus, puisque cette aventure n'est plus disponible non plus. Parallèlement, NickeRMel Productions enclenche la série des Teenage Doctor. Les cinq épisodes de cette saga, d'un quart d'heure en moyenne, suivent un Docteur régénéré en ado, duvet et boutons en prime. Deux gros moustachus en guise de compagnons, des délires comme la mère et la fille du héros qui lui rendent visite lors du cinquième opus, de l'humour lorsque le TARDIS est sauvé d'un virus grâce à... AVG (!), mais de manière globale, les moyens dérisoires et le jeu peu inventif des deux rôles principaux - le père et le fils dans la vie réelle - ne sont guère convaincants. Reste une ambiance désenchantée assez rare dans les projets amateurs liés à la saga de la Beeb, et qui lui permet donc de se distinguer.
Exception à la règle énoncée un peu plus haut, Trinity Productions est à l'origine de plusieurs projets liés à Who. Dans la majorité des cas, il s'agit de parodies d'épisodes existants, mais en 2006 et 2007, deux aventures hors continuité ont vu le jour. Elles mettent là encore en scène un Docteur assez jeune, accompagné d'un soldat de UNIT tout aussi juvénile. Double Trouble voit ce duo s'allier à son doublon d'un univers parallèle afin d'empêcher la fin du monde, le tout sur trois épisodes d'une douzaine de minutes chacun. Paru plus tard, A Forbidden Friendship montre la rencontre fortuite entre les deux jeunes gens, et leur alliance contre les monstres d'une planète primitive. Seul le premier épisode, d'une demi-heure, est disponible. Les deux histoires souffrent d'incrustations vidéo de très mauvaise qualité, ainsi que d'un surjeu assez pénible.
The Teenage Doctor   Double Trouble   A Forbidden Friendship

En 2007, 501st Legion Productions réalise The Traveller : UNIT, une aventure introuvable à ce jour, de même que Deadworld, signé Daleks Fear Me TV la même année. Pas mieux pour Dr Who and the Villains of the 85th Century, crédité l'année suivante à JCB Film & TV. Par contre, c'est également en 2008 que Doctor Puppet Films se lance dans le bain. Il s'agit de la deuxième et dernière exception à la règle.
Le principe qui sous-tend Genesis of the Moleks, c'est de suivre les pérégrinations d'une marionnette à l'effigie de Tenth, doublée du reste par un acteur à la voix et aux intonations proches de Tennant. Le gars se retrouve sur une planète peuplée d'animaux parlants, menacés par les Daleks qui veulent les transformer en hybrides. Plutôt rigolote, cette histoire de sept minutes environ est suivie d'un spin-off, The Christmas Planet, durant lequel le Docteur amène l'un des animaux sur la planète de Noël. C'est mimi, ça dure même pas quatre minutes et ça se finit en chanson. The Doctor's Destiny, enfin, présente un nouveau Docteur, barbu, qui sauve une humaine tout ce qu'il y a de pas poilue sur une lointaine planète. Là pour le coup c'est pas super poilant, mais c'est extrêmement bien fait.
Genesis of the Moleks   The Christmas Planet   The Doctor's Destiny
En 2008 également,  Glass Planet Studios et Dream Out Loud Productions co-réalisent Victimsight. Sur trentre-huit minutes tout pile, le sosie de Tenth est accusé de meurtre par une agence gouvernementale qui utilise une technologie avancée pour ranimer le cerveau des morts et découvrir qui les a assassinés. Jeune recrue de cette agence, Anna Thoms va découvrir que celui qu'elle a contribué à arrêter n'est en rien coupable, et que tout est l'oeuvre de la Rani. Fort bien interprêtée, cette histoire est très bien tournée malgré l'absence de moyens, et démontre la volonté de professionnalisation qui marque certaines équipes de fans à la fin de cette décennie.
Victimsight

C'est le cas y compris pour les toutes petites productions comme celle de Mike Vincent, Timelord : Last Legs. A l'origine, il devait s'agir d'un long-métrage, mais des raisons de santé ont contraint l'auteur a abandonner en cours de route, et il ne reste donc plus de ce projet que cette première partie, d'un quart d'heure. Elle suit le Docteur dans son ultime incarnation, la treizième, qui cherche à comprendre ce qui l'a justement poussé à se régénérer. S'appuyant sur de bons effets spéciaux et un jeu d'acteurs plutôt convaincant, cette histoire se suffit à elle-même, finalement.
Dans un registre assez similaire, Alan et Glynnis Boyd sont à l'affiche de Timestorm, une websérie en trois épisodes, de trois à huit minutes chacun. Frappés par une tempête temporelle, le Docteur et sa compagne Georgina sont projetés à travers le temps et essaient de retrouver le TARDIS, qui s'est dématérialisé devant eux. Malheureusement, la qualité n'est pas franchement au rendez-vous, dans ce cas-ci. Les incrustations d'images de synthèse très grossières et l'abominable jeu d'acteur ne donnent guère envie de s'y intéresser.
Par contre, une autre websérie qui fonctionne quant à elle plutôt bien, c'est Alternate Empire, par Julian Bane. Les cinq épisodes, d'une durée d'environ dix minutes chacun (le dernier est plus court), imaginent un Docteur un poil pompeux et sa compagne Samantha, envers qui il entretient plus qu'une simple amitié, projetés sur une planète contrôlée par les Sith. Eh oui : il s'agit d'un crossover avec Star Wars ! Et si le surjeu est légèrement de mise, cet improbable mélange fonctionne à vrai dire pas si mal qu'on aurait pu le craindre. Par la suite, Bane se mettra aux histoires audio.
Timelord : Last Legs   Timestorm   Alternate Empire

Le groupe Plymouth.Who réalise quant à lui The Other Side, d'après le nom de l'émission télévisée qui s'intéresse au paranormal. Et justement, l'équipe de tournage croise la route du Docteur, dans un bâtiment décrépit envahi de fantômes. Correctement réalisé et pas trop mal joué, cet épisode d'un peu plus de trois quarts d'heure est relativement rigolo. Toujours en 2009, Robert Ritchie est à l'origine de Restoration of the Daleks, une petite histoire de moins de dix minutes, dans laquelle Davros recrée ses Daleks. C'est court, mais tourné à la perfection et très bien interprété.
Cette année-là est aussi celle où le groupe S.K.P.B. reproduit Mission to the Unknown, le fameux épisode orphelin disparu des archives de la BBC (S3E2). Collant au plus près au script de Terry Nation, et bénéficiant d'un jeu d'acteurs plutôt pas mal, l'histoire, d'une petite demi-heure, est très agréable à suivre malgré un manque de moyens évident.
Mais la véritable pièce d'orfèvrerie de cette décennie, c'est Fire and Ice, par The Fan Film Network. Ce petit bijou d'une heure dix s'intéresse à la vie ordinaire d'Alice Hemingway, brusquement bousculée par l'apparition fortuite (ou pas ?) du Docteur, qu'elle manque de renverser alors qu'il poursuivait un dinosaure. Le héros est ici en arrière-plan du récit pendant une bonne moitié de l'aventure, et pourtant, c'est sans doute le film amateur le plus fidèle à l'ambiance de la série que j'ai eu la chance de voir. Les effets spéciaux sont tout à fait convaincants, le combat de fin entre les Ice Warriors et UNIT ne manque pas de punch, et surtout, les acteurs sont juste parfaits. Un bijou, je vous dis !
The Other Side   Restoration of the Daleks   Mission to the Unknown   Fire and Ice

L'arrivée du nouveau millénaire montre donc une évolution assez flagrante du monde du fanfilm. Le matériel évolue et la qualité s'en ressent. Les conventions de fans se multiplient et permettent l'émergence ou le mélange de groupes amateurs. Cela crée en outre une sainte émulation qui tire la qualité vers le haut. Et puis surtout, la série fait son retour à la moitié de la décennie, et le statut de ces oeuvres amateurs s'en trouve changé : de gardiens du temple au moment où le show traversait le désert, les fans redeviennent suiveurs. Mais, pour toutes les raisons citées au dessus, ils cherchent aussi à égaler, voire à dépasser, leur modèle.

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