Skyblazer
Karuraou au Japon
machine : Super NES
année : 1994
développeur : Ukiyotei
éditeur : Sony ImageSoft
joueurs : un
genre : action / plate-forme
Il y a bien longtemps, le démon Raglan affronta le Pantheon Mystique, et il était sur le point de l'emporter lorsqu'il fut banni par le sorcier Skylord. Balayé comme un gros étron par une moto-crotte, le vilain jura qu'il se vengerait, mais les années passèrent et se transformèrent en siècles, sans qu'aucune menace ne vint troubler la quiétude du Pantheon. Raglan n'était plus qu'une chiure de mouche de bas de page à la fin de la définition de "loser", jusqu'au jour où il fut libéré de sa prison mystique. Encore faible, il conjura Ashura, seigneur de la guerre, pour conquérir le monde en son nom histoire de pas trop se casser les couilles, des fois qu'il resterait un magot pour lui faire subir le même sort que par le passé. Courageux mais pas téméraire, le Raglan...
Mais ça fait belle lurette que Skylord est mort, et ses descendants ont quasiment tous disparu, à l'exception d'un certain Sky, un petit bonhomme en tunique jaune et aux capacités physiques exceptionnelles. Il latte ses adversaires à coups de poings et de pieds, y compris dans les airs, il saute comme un cabri et peut s'accrocher à peu près à toutes les parois. Et il se sert de ces aptitudes remarquables pour éliminer les sbires d'Ashura qui ont envahi la forteresse où était planquée Ariana. Mais la jeune et jolie sorcière est malgré tout capturée par Ashura en personne, qui laisse Sky pour mort. Heureusement, notre héros est recueilli par l'Ancien, qui le soigne et lui file au passage un mot de passe servant à reprendre sa progression là où il l'a laissée.
LET THE SKY FALL
Sky se retrouve alors sur la carte du monde, où vous pouvez naviguer à loisir entre deux destinations. Il est possible de refaire à loisir un niveau déjà terminé, même si dans la pratique, l'intérêt en est tout relatif. Il n'y a pas d'objets à collectionner comme dans un Mario par exemple, mais il y a tout de même des items à attraper, et même un sacré paquet. On trouve tout d'abord des diamants, en petit ou en grand format. Au bout de cent diamants récoltés, vous gagnez une vie supplémentaire. Sinon, vous pouvez aussi directement mettre la main sur de plus rares one-up.
Pour restaurer votre santé, indiquée par la jauge verte située en haut à gauche de l'écran, vous trouverez des fioles vertes, qui là encore existent aussi en grands modèles. Enfin, la jauge rouge de droite représente votre magie. Vous en consommez lorsque vous réalisez une attaque spéciale, et vous pouvez la remplir de nouveau au moyen d'espèces de burettes, encore une fois petites ou grandes. A chaque ennemi abattu, vous ferez apparaître une ou plusieurs de ces options, en dehors des vies supplémentaires, que l'on trouve en fouillant les niveaux, généralement peu accessibles.
Après le niveau d'introduction sous une pluie battante et une musique digne des Mille et Une Nuits, vous devrez traverser les Bois de Faltine, accompagnés par une bande-son plus occidentale mais non moins rythmée. Le niveau est amusant, les feuilles des arbres servant en quelque sorte de plates-formes momentanées vous permettant de grimper toujours plus haut, jusqu'à survoler la canopée. Ensuite arrive le premier véritable donjon, le Temple Infernus. Il y fait chaud et l'atmosphère sonore se fait plus dense. Vous y traverserez des puits de lave jusqu'à atteindre le premier boss, Ifrit. Ce mauvais génie est transparent et ne peut être touché, seule sa lampe étant vulnérable à vos attaques. En le battant, vous gagnez un nouveau pouvoir, le Comet Flash.
SKY IN THE SKY WITH DIAMONDS
Vous ne vous en servirez pas tout de suite, parce que le prochain niveau se déroule dans les cieux, selon un scrolling imposé façon shoot'em up. Sauf que les contrôles sont moins aisés que dans un shmup, puisqu'il ne suffit pas d'incliner la croix directionnelle vers le haut pour remonter : il faut marteler le bouton de saut. Or, comme il faut aussi utiliser le bouton d'attaque pour éliminer les nombreux monstres qui croisent votre route, la maniabilité durant cette phase de jeu - heureusement assez courte - devient vite hasardeuse.
Vous finissez par arriver à la tour de la Tarolisque, un niveau qui, comme son nom l'indique, fait la part belle à la verticalité. Il faudra sauter de plates-formes en plates-formes, certaines étant piégées ou ne restant qu'une fraction de secondes sous vos pieds, et ça, ce n'est que pour les phases en extérieur. Celles en intérieur vous demanderont de faire usage de votre nouveau pouvoir, et d'éviter de vous faire écraser par les murs qui font des va-et-vient. Au sommet, un nouveau boss vous attend. La Tarolisque n'est pas bien dangereuse si vous faites bon usage du Comet Flash, mais elle grossit - merci le mode 7 ! - à chaque coup encaissé. En la battant, vous gagnez le pouvoir de vous soigner.
Après un niveau bonus en simili-3D durant lequel vous pouvez vous gaver de diamants et donc de vies supplémentaires, vous vous retrouvez sur un nouveau continent, où vous enquillez directement sur le niveau suivant, le château du Pétrolithe. Vous devrez vous méfier du sol glissant et des murs qui cherchent à vous écraser, puis affronter un redoutable boss qui tente lui aussi de vous réduire en crèpe. Mais si vous parvenez à vous en débarrasser, vous obtiendrez l'un des meilleurs pouvoirs du jeu : l'Aura Fire, qui part dans toutes les directions à la fois.
Ensuite, vous allez traverser des rondins au dessus de l'eau des chutes du tourment envahies de piranhas, jusqu'à atteindre l'antre de Kharion. Ce palais est envahi d'eau, et vous devrez donc vous y déplacer majoritairement en nageant en suivant des courants aquatiques dont vous pourrez modifier le sens en activant les nombreux leviers qui jonchent votre parcours. Vous finirez par atteindre la salle du boss, Kharyon se présentant sous la forme de quatre mollusques à abattre de préférence simultanément. Votre victoire vous rapporte un nouveau pouvoir, qui vous permet de figer le temps.
YOU'RE A SKY FULL OF STARS
Il ne vous servira guère à traverser la rivière de sable de Shinol qui obstrue ensuite votre parcours, mais il est bien pratique pour franchir le passage des tornades éternelles, où des canons vous bombardent tandis que des scies circulaires tournoient autour des blocs sur lesquels vous devez monter. Finalement, vous atteignez la forteresse aérienne de Kh'Lar, où vous devrez cette fois-ci chevaucher les courants d'air. Vous atteindrez péniblement l'antre du boss. Kh'lar se divise en trois, un seul de ces clones étant vulnérable à vos attaques. En le battant, vous gagnez le surpuissant Lighting Strike.
Notez que sur la carte du monde, vous pouvez incliner la croix analogique vers le haut lorsque vous êtes au dessus du passage des tornades éternelles. Vous aurez droit à un nouveau stage bonus, de nuit celui-là, puis vous pourrez obtenir l'accès à un niveau caché : le bateau vers nulle part. Vous êtes sur une barque et vous devez résister à la série de vagues qui s'abat sur vous. A la clé, un cran de plus à votre jauge de vie. C'est peu, mais ça pourra faire la différence. En attendant, vous revenez gentiment dans la région et vous poursuivez votre route.
La route en question vous conduit à travers la Forteresse Shirol, un autre stage en mode pseudo-shmup, mais à travers des couloirs truffés de piques. En suivant, les cavernes de Shirol vous demande de traverser un véritable lac de lave à l'aide de plates-formes qui se déplacent le long de cordes. Vous finirez, après bien des déboires, par atteindre un nouveau boss. Shirol - parce que je pars du principe que les noms dans les niveaux sont ceux des boss - est un mélange étonnant entre un éléphant, une tortue et une chauve-souris. Il n'est vulnérable que lorsque sa trompe / tête de tortue est de sortie, et en le battant, vous gagnez un pouvoir qui vous rend deux fois plus puissant.
Arrive enfin la chance de gagner votre ultime pouvoir : le phénix de feu, qui vous permet de voler tant que vous martelez la touche de saut. Mais pour en arriver là, il va vous falloir entamer l'ascension excessivement délicate de la Grande Tour. C'est presqu'une revue d'ensemble de toutes les saloperies que vous avez croisées jusqu'alors, et à son sommet, vous devrez affronter le grand dragon. Le dernier pouvoir en poche, vous franchirez le dernier niveau bonus, sous un ciel crépusculaire. Vous voilà enfin aux portes de l'enfer...
La citadelle de Raglan est difficile d'accès, puisque c'est une ascension imposée par un scrolling vertical qui vous permet d'y entrer. Ensuite, vous devrez y affronter la majorité des boss déjà vaincus, avant de défier Ashura. Celui-là même qui avait kidnappé Ariana, et vous la délivrez du reste lorsque vous battez le boss. Mais votre quête n'est pas finie : il vous reste à triompher de Raglan en personne. Curieusement, ce n'est pas la partie la plus difficile du jeu, si vous avez le bon timing. Votre victoire signe la fin du jeu, Sky se barrant dans les cieux sous sa forme de phénix pendant que la sorcière se désole de n'avoir pas pu lui faire une turlutte pour le remercier. Triste conclusion...
EN RESUME :
SCENARIO : pas excessivement développé, mais l'univers du jeu est plutôt bien pensé. Reste que mon côté fleur bleue est très déçu qu'il n'y ait pas de petit bisou à la fin.
GRAPHISMES : Ukiyotei a parfaitement respecté le cahier des charges. Le jeu est joliment détaillé, très coloré et il fait la part belle aux effets de distortion dont la console s'est faite une spécialité.
ANIMATION : alliée de ces beaux graphismes, l'animation est parfaitement fluide, y compris lorsque beaucoup d'éléments sont affichés simultanément à l'écran. Ca rame un peu lors du déclenchement des sorts, par contre.
SON : pas désagréables avec leurs sonorités orientales, les pistes musicales sont hélas assez peu nombreuses, et donc rapidement redondantes. Les effets sont également un peu lourds.
JOUABILITE : le personnage principal répond bien et il est plutôt agile. C'est dommage que ses coups ne portent pas plus loin, mais comme on trouve très facilement des recharges de magie, on abuse des coups spéciaux pour compenser.
DIFFICULTE : certaines phases de plate-forme sont assez périlleuses, d'autant plus lorsqu'on s'approche du dernier tiers de l'aventure. Mais il n'y a rien d'insurmontable.
DUREE DE VIE : la quête de Sky vous entraîne à travers une tripotée de niveaux, chacun d'une longueur tout à fait respectable. Néanmoins, l'intégralité de l'aventure tient sur trois ou quarte heures en ligne droite.
VERDICT : privilégiant l'action, Skyblazer est l'une de ces petites pépites de la Super NES dont on regrette qu'elles n'aient jamais accouché d'une série plus importante.
POURQUOI CETTE VERSION : le jeu n'existe que sur cette console. 'nuff said.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire