samedi 29 avril 2017

Star Trek : Season 2


Star Trek : season 2
année de parution : 1967/1968
trouvable à l'heure actuelle en : coffret DVD ou blu-ray couleur et remasterisés
featuring : William Shatner (Kirk), Leonard Nimoy (Spock), DeForest Kelley (McCoy), James Doohan (Scottie), Nichelle Nichols (Uhura), George Takei (Sulu) et Walter Koenig (Tchekov) entre autres
date stellaire : 2534.0 à 4768.3

L'Entreprise et son équipage poursuivent leur mission d'exploration pacifique, mais se heurtent malgré toute leur bonne volonté à bien des dangers. Il s'agira tout à la fois du dieu Apollon qui cherche de nouveaux fidèles, d'un robot contrôlant une planète entière ou encore d'un syndrome de vieillesse accélérée.
En outre, le capitaine Kirk n'hésite pas, par moments, à bafouer l'autorité de Starfleet, que ce soit pour sauver Spock ou pour tuer dans l'oeuf une guerre larvée avec les Klingons. 
Jamais (à l'époque bien entendu) show télévisé n'aura proposé autant de réflexions sur la société de son époque. De la religion (paganiste tout de même, il s'agit d'un show par et pour les WASP donc il ne s'agirait pas de heurter leur sensibilité) au progrès technologique, en passant par l'aliénation de l'humain ou les dangers d'une obsession maladive, les vingt-six épisodes profitent du cadre S-F de la série pour accentuer quelques traîts. Bien entendu, l'ensemble est un peu forcé et, au jour d'aujourd'hui, le message paraît bien lourdingue, mais c'est un premier pas intéressant. 
Cette seconde saison introduit quelques personnages et concepts qui deviendront cultes : l'enseigne Tchekov, fervent défenseur de la Mère Patrie (je suppose qu'au moment où la série a été réalisée, on ne s'imaginait pas sortir de la guerre froide, même au XXIIIe siècle), les Tribules, ces boules de poils envahissantes qui se reproduisent à toute allure et donneront lieu à bien des épisodes comiques...
C'est aussi durant cette saison que l'on découvrira Vulcan, la planète de Spock, et par la même occasion nous ferons la connaissance des parents du Vulcain. C'est d'ailleurs bien le seul personnage relié à une quelconque famille. Les fiers équipiers de l'Entreprise ont choisi entre la famille et le devoir et, en dehors de Sulu à qui nous découvrirons une fille bien des années plus tard, la majorité des membres du crew resteront désespérément seuls, ce qui donnera lieu à bien des attermoiements. 

Enfin, deux concepts introduits dans cette saison passeront à la postérité : l'univers miroir où les membres de l'équipage sont devenus des brutes sanguinaires, et le satellite artificiel Nomad. Ce dernier ne sera pas repris tel quel, mais la trame de l'épisode dans lequel il apparait (2.32 : the Changeling) sera reprise quasiment mot pour mot dans le premier long-métrage dédié à la franchise. Mais ça, nous le découvrirons dans un prochain épisode de cette passionnante (sisi) fresque. 

samedi 22 avril 2017

Wildstorm : da ya think I'm sexy ?

Dernier chapitre de l'aventure Wildstorm aujourd'hui, où l'on va causer de la période durant laquelle le studio a été rattaché à DC Comics. Le plus fervent défenseur de l'auto-édition passait alors dans le giron du numéro un du marché, du représentant du mastodonte Warner Bros dans le milieu du comic-book, et si certains l'ont vécu comme une trahison, force est de reconnaitre que cette alliance contre nature a donné de beaux résultats.


L'INSTANT VO (What else ?)
Chapitre 2 : la période DC Comics
Dès le milieu des années 90, le marché du comic-book devient instable à la suite d'une invasion du milieu par des spéculateurs qui espèrent faire fortune avec le genre, et à la fin de la décennie, Jim Lee, patron de Wildstorm Productions, sent que le vent est en train de tourner. Il cherche alors un repreneur, ce qui se concrétisera par l'achat de son studio par DC Comics, alors numéro un sur le secteur, en cours d'année 1998. Les premiers comics publiés sous cette bannière arriveront sur les étals en janvier de l'année suivante.

Si Gen 13 et DV8 poursuivent leur publication comme si de rien n'était, la plupart des séries majeures de l'univers Wildstorm sont rebootées à l'occasion de ce changement de crèmerie. Il en va ainsi de WildC.A.T.S., rebaptisé Wildcats, et qui change complètement de registre, délaissant l'aspect super-héroïque pur et dur au profit d'un étonnant mélange des genres. Redémarrage aussi, plus anecdotique toutefois, pour Backlash, qui devra se contenter d'un one-shot avec Taboo, ou pour Deathblow, qui hérite d'une mini-série sans rapport avec ses anciennes aventures. Une mini signée Alan Moore, tout de même.

Wetworks a droit à une nouvelle mini-série également, baptisée Night Tribes, tandis que Mr Majestic, membre des Wildcats, gagne sa propre histoire. Mais le plus gros changement est pour Stormwatch. Toujours chapeautée par Warren Ellis, la nouvelle formule de la série s'intitule Authority, et elle fait passer le comics de super-héros dans un tout autre registre, encore plus spectaculaire qu'avant. La suite se fera sous la houlette de Mark Millar et Frank Quitely, et augmentera encore les enjeux.
En parallèle, Warren Ellis développe aussi une nouvelle licence, Planetary. Hommage appuyé à la pop-culture dans son ensemble, ce petit bijou brasse large avant de se concentrer sur une toile de fond qui ne révèle ses mystères qu'au goutte-à-goutte, jusqu'à un final fracassant. Ajoutons la fin de Divine Right, qui survient durant le crossover Divine Intervention, l'arrivée de la Darkchylde de Randy Queen dans le giron de Wildstorm et quelques mini-séries annexes sans lendemain, et nous tenons là le gros du catalogue du label pour la fin du siècle.

Par la suite, Wildstorm va petit à petit abandonner ses grosses licences pour en développer de nouvelles, avec plus ou moins de succès. Ce que l'on peut noter, c'est l'afflux de plus en plus important de franchises en provenance du jeu vidéo, de la télé ou du cinéma : Resident Evil, Speed Racer, Star Trek, Everquest, Farscape, Thundercats, Robotech, A Nightmare on Elm Street, Friday the 13th, Supernatural, The Texas Chainsaw Massacre, World of Warcraft, Fringe, Gears of War, ou The X-Files n'en sont que quelques-uns des nombreux exemples. C'est bien simple : certaines années, on a l'impression que Wildstorm n'est plus qu'un pourvoyeur d'adaptations.
Pour autant, l'univers "traditionnel" n'est pas abandonné, en tout cas pas au début. Surfant sur le succès du super-héros larger than life initié par Authority, Wildstorm développe The Establishment, sous les crayons de Charlie Adlard, ou encore The Monarchy, qui se concentre sur les laissés-pour-compte de Stormwatch. Plus tard verront le jour deux nouvelles incarnations de cette équipe : Stormwatch Team Achilles, qui suit une bande de barbouzes dans l'univers super-héroïque, et Stormwatch Post-Human Division, qui renoue avec le concept initial.

Le reste est plus anecdotique. Hormis quelques minis ou maxi dédiées à des personnages classiques comme Jet (la fille de Backlash), Brass ou Cybernary, le passé du studio est éclipsé par les grosses productions précitées. Quelques contre-exemples existent tout de même : 21 Down, qui parle des Gen-Actifs sans avoir de rapports directs avec Gen 13 ; The New Dynamix, qui s'intéresse à quelques personnages très secondaires de l'univers Wildstorm ; et surtout Sleeper. Son prologue, Point Blank, met en scène Grifter, mais par la suite, on vire dans le registre de l'espionnage mâtiné de super-héros, et c'est une sacrément bonne trouvaille !
Parmi les autres séries ou mini-séries publiées sous la bannière de Wildstorm mais sans rapport avec l'univers partagé de l'éditeur, citons l'excellent Global Frequency de Warren Ellis, encore lui, ou la franchise Victorian Undead, qui mélange enquêtes à la Sherlock Holmes et monstres issus de la littérature fantastique. A compter de 2005, Alan Moore et une pléïade d'auteurs britanniques ressuscitent quelques personnages du catalogue de l'éditeur anglais IPC sous l'étiquette Albion, un peu à la manière de ce que le Maître avait fait avec les personnages de Charlton pour créer son oeuvre-phare, Watchmen.
 Dans l'univers Wildstorm, on trouve aussi des mini-séries d'inspiration japonaise comme Ninja Boy ou encore Taleweaver, de rares transfuges de DC Comics comme Claw the Unconquered ou, un temps, Captain Atom, et même un futur hit de Dynamite Entertainment, The Boys, qui fait ses débuts au sein d'une mini-série irrévérencieuse qui ne plait guère à la direction. Mais de manière globale, l'univers classique est peu à peu délaissé, hormis par les grosses licences.
Non, vraiment, si on veut se concentrer uniquement sur les icones de l'éditeur, c'est tout d'abord vers les numéros spéciaux qu'il faut se tourner. Wildstorm Annual, Thunderbook, Summer ou Winter Special, Fine Arts... Autant de tentatives de maintenir le lien avec l'époque Image Comics, qui se complètent de quelques anthologies comme Gen Active, dédiée aux mutants, Eye of the Storm, Wild Times sur le voyage dans le temps ou Tales of Horror, qui joue à faire peur, si tant est que cela puisse être possible.
Et puis, il y a les gros events, tradition du studio de Jim Lee quasiment depuis ses débuts. Il y a tout d'abord Coup d'Etat, tentative avortée de donner à Authority le mauvais rôle face au reste des séries de l'univers classique, puis Worldstorm, un échec encore plus cuisant puisque le crossover est présenté sous la forme d'une suite d'histoires courtes sans lendemain. L'année suivante débarque Armageddon, qui se veut plus impressionnant puisqu'il dévoile un futur glauque que les héros passeront ensuite leur temps à empêcher.
Peine perdue, si l'on en croit Revelations, la mini-série de 2008 qui introduit un perso venu dudit futur et qui sert de prologue à Number of the Beast, paru la même année. Pour le coup, c'est l'apocalypse qui s'abat sur l'univers Wildstorm traditionnel, qui ne s'en remettra jamais. Dépressives, les séries qui continuent après cet event (Wildcats dans sa dernière mouture, Gen 13, Authority et Stormwatch : Post-Human Division) ne sont plus que l'ombre de ce qu'elles ont été. Quant aux autres, c'est un simple recueil d'histoires courtes, After the Fall, qui règle leur problème.
En parallèle de cette déchéance de l'univers traditionnel, Wildstorm développe ses labels secondaires. En plus d'Astro City qui continue de cartonner, Homage Comics donne naissance à quelques pépites comme le western surnaturel Desperadoes ou les mini-séries de Sam Kieth, Four Women et Zero Girl. Warren Ellis y publie aussi quelques oeuvres à priori sans lendemain comme Reload, Mek, ou un certain... RED. Celui-là même qui finira sur grand écran avec Bruce Willis dans le rôle-titre !
De son côté, Cliffhanger ! connait une petite baisse de régime avec les longues pauses de ses séries vedettes, Battlechasers et Danger Girl. Mais Crimson continue sur de bons rails, et il sera bientôt rejoint par le fabuleux Steampunk de Joe Kelly et Chris Bachalo, ou par Out There, la nouvelle saga d'Humberto Ramos. Warren Ellis est ici aussi de la partie avec les mini-séries Two Step ou Tokyo Storm Warning, et le Arrowsmith de Kurt Busiek et Carlos Pacheco vient compléter un catalogue assez riche.

Néanmoins, on a de plus en plus de mal à distinguer l'intérêt d'avoir deux labels qui, finalement, publient des histoires assez similaires dans leur état d'esprit. En 2003, la décision est prise de les fondre en une seule gamme, baptisée Wildstorm Signature Series. C'est là que paraitront les nouvelles aventures d'Astro City et les dernières histoires de Warren Ellis, comme Ocean ou Desolation Jones, et c'est aussi sous cette étiquette que seront publiées les séries Ex Machina, de Brian Vaughan, et Winter Men, avec le trop rare John Paul Leon au dessin.
Mais surtout, c'est lors du changement d'éditeur que Wildstorm fonde l'un de ses studios les plus marquants : A.B.C. America's Best Comics, ou Alan's Best Comics comme on le surnomme parfois, est un label créé expressément par et pour Alan Moore, afin qu'il y développe absolument tout ce qu'il veut, comme il le veut et sans interférence de la part de DC. On sait que le torchon a fortement brûlé entre l'éditeur et l'auteur au terme de sa prestation sur Watchmen.

Et donc, après un épisode de présentation paru en mars 1999, ce sont cinq séries qui sont lancées l'une après l'autre. La première d'entre elles, The League of Extraordinary Gentlemen, est l'oeuvre de la collaboration du Maître avec Kevin O'Neill. Les deux Brittons imaginent une équipe de super-héros victorienne basée sur de célèbres personnages de la littérature, et les deux mini-séries et l'épisode spécial qui en découlent sont littéralement truffés de références aux romans, qu'ils soient de gare ou considérés comme des chefs d'oeuvre. La saga se poursuivra chez Top Shelf à la fin de l'aventure Wildstorm.
Arrive ensuite Tom Strong, qui est pour sa part un vibrant hommage aux pulps et aux héros qui ont précédé les Superman et consorts. Avec notamment Chris Sprouse au dessin, mais aussi des participations de Dave Gibbons, Jerry Ordway ou encore de l'écrivain Michael Moorcock, la série a un feeling rétro fort agréable. Elle accouchera de plusieurs dérivés comme la mini-série Tom Strong and the Robots of Doom, l'anthologie Terrific Tales, le one-shot The Many Worlds of Tesla Strong, ou encore les deux mini-séries Terra Obscura qui, avant Project Superpowers chez Dynamite Entertainment, ressuscitent les premiers super-héros tombés dans le domaine public.

Promethea est peut-être la série la plus prétentieuse d'Alan Moore. Ôde au lyrisme sous toutes ses formes, elle se caractérise par une héroïne aussi plurielle que la mise en images, chaque épisode ou presque étant l'occasion pour l'artiste J.H. Williams III d'expérimenter un nouveau rendu visuel. Preuve en est l'épisode spécial qui regroupe toutes les couvertures. Quête initiatique complexe tant dans sa narration que dans son sous-texte, elle est peut-être un peu trop élitiste, mais qui trouvera le courage de la parcourir en retirera un certain plaisir.
Plus prosaïque, Top 10 est un admirable soap-opera qui se déroule dans le commissariat central d'une mégalopole dont absolument tous les habitants ont des super-pouvoirs. Feuilletonnante et pleine de moments de bravoure, la mini-série initiale, croquée par le génial Gene Ha, sera suivie par plusieurs autres projets de moindre ampleur, soit parce qu'ils ne sont plus l'oeuvre de Moore, soit parce que Gene Ha ne les dessine pas. Le coup de grâce sera finalement porté par les homonymes Kevin et Zander Cannon, dont l'ultime épisode spécial pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses.

Enfin, le programme se complète de Tomorrow Stories, une anthologie où l'on trouve un peu de tout, mais pas forcément que du bon. Si l'on ne peut qu'adhérer à l'absurde Jack B. Quick ou aux aventures d'anticipation de Jonni Future, la satyre Splash Brannigan ou les histoires du justicier Greyshirt (qui héritera du reste d'un one-shot dédié) sont moins attrayantes. Dans les années qui suivent, le studio A.B.C. se concentre sur ces cinq sagas, tout en produisant quelques numéros spéciaux comme un sketchbook ou une bible baptisée A.B.C. A-Z.
En 2010, DC décide de nommer Jim Lee co-publisher, en compagnie d'un fidèle de la firme, Dan DiDio. De nombreux bouleversements suivront cette décision, au premier rang desquels la fusion de l'univers Wildstorm avec celui de DC. C'est en février de l'année suivante que parait le dernier comics estampillé WS, et il s'agit de la suite du RED de Warren Ellis. On a coutûme de dire que ce que DC joulait en rachetant Wildstorm, c'est uniquement Jim Lee et Alan Moore. Rien d'étonnant, donc, à ce que les pontes de la Warner décident de sacrifier le studio lorsqu'ils ont obtenu gain de cause. Au final, Wildstorm est dilué dans le reste du catalogue DC et finit par être complètement oublié, même si dernièrement, quelques personnages de feu l'éditeur ont refait surface.
En France, c'est principalement Panini qui a publié le catalogue du Wildstorm de la période DC Comics. Ce sont surtout les grosses sagas qui ont eu l'honneur d'une traduction, même si plusieurs minis ont aussi vu le jour chez nous. SEMIC était également de la partie pendant un temps, et désormais, c'est Urban Comics qui a récupéré le catalogue, en même temps que les droits d'adaptation des comics DC. Notez que je n'ai pas lu (car pas trouvé) quelques comics du studio :

- le one-shot Future Cop, qui suit l'épisode paru un an plus tôt chez Image Comics
- l'épisode 0 de l'adaptation du film The Reign of Megamind
- l'épisode 0 de l'adaptation du jeu vidéo Resistance 2
- le one-shot Star Trek : the Next Generation - Forgiveness

Le bilan : 
A lire de toute urgence
America's Best Comics Preview (mars 1999)
Paru en VF chez TSC, en complément du magazine Comic Box
scénario : Alan MOORE
dessin : collectif
Jeune reporter de Millenium City, Timmy Turbo présente à ses auditeurs les nouveaux super-héros : l'invincible Tom Strong et sa famille, le jeune mais inconscient génie Jack B. Quick, les futuristes membres du Top 10 ou encore la séduisante Cobweb. America's Best Comics fait sa promotion avec cet épisode fort sympathique paru uniquement en cadeau dans Wizard. Les principales séries y sont présentées en exclusivité, de manière tout à fait originale et par les plus grands artistes du label.

Arrowsmith (septembre 2003, 6 épisodes + un prélude)
Paru en VF aux Editions USA en deux volumes
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Carlos PACHECO
Durant la première guerre mondiale, les Etats-Unis entrent en guerre en amenant leurs bataillons de chevaliers du ciel, accompagnés de leurs fidèles dragons. En face, les Prussiens et leurs alliés utilisent également la magie. Au milieu du champ de bataille, le jeune Fletcher Arrowsmith est perdu. Kurt Busiek nous présente une uchronie atypique qui mélange agréablement les genres. Qui plus est, cette histoire surprenante est dessinée par un auteur trop rare, le formidable Carlos Pacheco, ici encore en grande forme. Un goût d'inachevé au final, malgré tout.

Astra (novembre 2009, 2 épisodes)
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON
Astra Furst vient d'être diplomée, et elle compte bien fêter l'évènement avec son petit ami Matt Zimmer, en l'emmenant visiter le Noeud Gordien. Leurs moindres faits et gestes sont surveillés de près par les caméras de l'Inside Scoop, un journal à scandales. Kurt Busiek s'intéresse à la célébrité et au bafouement de la vie privée à travers ces deux épisodes spéciaux centrés sur l'adolescence d'Astra Furst, qui sonnent particulièrement juste. Au dessin, Brent Anderson est une fois de plus irréprochable.
Astro City : a Visitor's Guide (décembre 2004), Astro City : Local Heroes (avril 2003, 5 épisodes), Astro City : the Dark Age vol. 1 (aout 2005, 4 épisodes) et vol. 2 (janvier 2007, 4 épisodes) et Astro City Special (octobre 2004, 3 épisodes)
Paru partiellement en VF chez Panini
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : collectif
Quelques mini-séries et épisode spéciaux indispensables dans toute bonne collection. Le meilleur de ce que proposent Kurt Busiek et Brent Anderson, chez Homage Comics puis sous le label Signature Series. Astro City, ou la vie de tous les jours dans une ville peuplée de super-héros ; une fresque qui s'étend ici à travers les époques.

The Authority (mai 1999 épisodes, 29 épisodes + un Annual)
Paru en VF chez SEMIC à l'exception de l'épisode 21 et de l'Annual.
scénario et dessin : collectif
Après le démantèlement de Stormwatch, certains survivants reprennent le flambeau. Menée par Jenny Sparks, Authority doit faire face aux ambitions de Kaizen Gamorra et à une invasion dimensionnelle. Pour ce faire, elle s'adjoint les services d'êtres surpuissants. Warren Ellis avait un plan lorsqu'il a repris Stormwatch : réinventer le concept du super-héros en le transposant au format grand spectacle ! Immanquable, la série vise plus loin, plus haut, plus fort que celle qui l'a précédée, et Bryan Hitch lui donne corps. La suite est encore plus extrême !

The Authority : Kev (octobre 2002), The Authority : More Kev (juillet 2004, 4 épisodes) et The Authority : the Magnificent Kevin (novembre 2005, 5 épisodes)
Paru en VF chez Panini en deux volumes
scénario : Garth ENNIS
dessin : Carlos EZQUERRA et Glen FABRY
Kev Hawkins est un assassin au service du S.A.S., les services secrets britaniques. Il est chargé d'éliminer Authority là où tous les autres ont échoué, et alors qu'une invasion extraterrestre se prépare. Le pire, c'est qu'il va réussir sa mission ! Quand l'acerbe Garth Ennis joue avec les personnages de Warren Ellis, cela donne un tryptique déjanté mis en images de belle manière.

The Authority : Revolution (décembre 2004, 12 épisodes)
Paru en VF chez Panini en deux volumes
scénario : Ed BRUBAKER
dessin : Dustin NGUYEN
Spécialisée dans les prises de position radicales, l'équipe d'Authority a dû prendre le contrôle des gouvernements mondiaux. Cependant la révolution s'organise, dirigée en coulisses par un vieil ennemi encore plein d'allant et de mordant. Sonnez tambours et résonnez trompettes, la révolution est en marche ! Après un long préambule, Ed Brubaker maîtrise par la suite son sujet et provoque de grands remous au sein de la franchise, parfaitement secondé par Dustin Nguyen.

Ball and Chain (novembre 1999, 4 épisodes)
scénario : Scott LOBDELL
dessin : Ale GARZA
Mallory et Edgar Bulson sont sur le point de divorcer lorsqu'ils sont frappés par un météorite. Passée la surprise vis-à-vis de cette situation saugrenue, ils découvrent qu'ils ont hérité de super-pouvoirs, dont ils vont se servir pour arrêter le cruel Slaughter. Sous couvert d'une histoire de super-héros plutôt classique, Scott Lobdell délivre une mignonne petite fable humoristique sur le mariage et le divorce, dessinée dans un style cartoony et très agréable par Ale Garza. Dommage que l'ensemble soit si expéditif.

Batman / Deathblow (2002, 3 épisodes)
paru en VF chez Panini au format Graphic Novel
scénario : Brian AZZARELLO
dessin : Lee BERMEJO
Deathblow traquait sans relâche un agent double doté de pouvoirs redoutables, mais malheureusement, il est décédé avant d'avoir pu le confondre. Ce sera donc à Batman de terminer l'oeuvre de ce parfait inconnu dont il ne fera que croiser le passé. Grand habitué des séries noires, Brian Azzarello transforme ce crossover en jeu de piste terriblement prenant. Quant à Lee Bermejo, ses traits en principe à peine esquissés sont ici sublimés par un style peint qui leur confère un réalisme saisissant.

The Boys (octobre 2006, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini dans The Boys numéro 1
scénario : Garth ENNIS
dessin : Darick ROBERTSON
Lorsque les héros dépassent les bornes, qui peut les remettre à l'ordre ? Le P'Tit Hughie va découvrir les Boys, des agents fédéraux spécialisés dans les interventions musclées face aux super-héros, et avec qui il partage une haine sans borne pour ces justiciers sans foi ni loi. Un pur produit de Garth Ennis, qui ne renouvelle pas beaucoup ses recettes à vrai dire. C'est le très sérieux Darick Robertson qui dessine cette série, arrêtée net par Wildstorm mais qui va trouver une seconde vie chez Dynamite Entertainment.

Coup d'Etat (avril 2004, 4 épisodes)
Paru partiellement en VF chez TSC, en complément du magazine Comic Box
scénario : Ed BRUBAKER, Joe CASEY, Robbie MORRISON et Micah WRIGHT
dessin : Carlos d'ANDA, Ale GARZA, Jim LEE et Whilce PORTACIO
Suite à la catastrophe qui a poussé les Vigiles à entrer en guerre contre l'humanité, Authority réalise un coup d'état et prend en charge la destinée de la planète toute entière, quitte à s'attirer les foudres de toute la communauté super-héroïque. Pour relancer sa gamme standard, Wildstorm Productions a tenté le coup du grand crossover général. Musclé, ce dernier valait le coup et était servi par quatre duos de grand talent. Malgré tout, il n'a hélas débouché sur rien de concret.

Deathblow : Byblows (novembre 1999, 3 épisodes)
scénario : Alan MOORE
dessin : Jim BAIKIE

Genevieve Cray vient d'éclore d'un oeuf géant, sur une planète désolée et hostile. Rapidement, elle va faire la connaissance de plusieurs autres personnages portant le même patronyme, certains bien intentionnés et d'autres non... Alan Moore développe un univers de science-fiction particulièrement inspiré, en prenant à contre-pied la série originelle. Mis en images par un Jim Baikie au sommet de son art, ce concept rappelle un peu les Next Men de John Byrne.

Desperadoes : Quiet of the Grave (juillet 2001, 5 épisodes)
scénario : Jeff MARIOTTE
dessin : John SEVERIN
Les Desperados ont changé d'état, mais les choses ne sont guère plus simples à la frontière mexicaine. Ils sont une fois de plus considérés comme hors-la-loi et traqués comme tels. Le brigand Clay Parkhurst, quant à lui, est la cible d'une tribu entière d'Apaches, à qui il a dérobé un puissant artefact. Jeff Mariotte profite de cette nouvelle mini-série pour développer les relations entre ses personnages, et en faire intervenir de nouveaux. Le fantastique est quelque peu mis de côté, au profit de quelque chose de plus concret, parfaitement mis en images par le vétéran John Severin.

Epicurus the Sage (2003)
scénario : William MESSNER-LOEBS
dessin : Sam KIETH
Epicure le sage et son ami philosophe Platon vivent d'incroyables aventures en compagnie du jeune Alexandre, jeune prince macédonien sous leur tutelle. Le trio va notamment se retrouver partie prenante dans les affaires de coeur des dieux de l'Olympe. William Messner-Loebs se fait plaisir en mettant en scène les personnages célèbres et les divinités de la Grèce Antique dans des situations modernes. Son humour redoutable est qui plus est conforté par le dessin caricatural de Sam Kieth.
Four Women (décembre 2001, 5 épisodes)
scénario et dessin : Sam KIETH
Beverly, Cindy, Marion et Donna sont quatre amies parties en excursion en plein coeur des Etats-Unis. Tombées en panne au milieu de nulle part, elles sont prises à partie par deux hommes extrêmement agressifs... Plus tard, Donna raconte à sa psychiatre ce qui s'est passé cette nuit-là. Les émotions se bousculent dans le récit de Sam Kieth, qui malgré la gravité du sujet, parvient par son traîtement original à y incorporer de nombreuses notions, et même quelques scènes amusantes. On en ressort à la fois chamboulé par ce maelström psychologique, et émerveillé par le talent de l'artiste.

Gen 13 : a Christmas Caper (janvier 2000)
scénario et dessin : Tom McWEENEY

L'I.O. est la base des meilleurs espions du monde, mais aussi le centre d'accueil d'une équipe de jeunes surdoués appeléé Gen 13. Sous l'égide du cruel Baron, ces enfants ont été élevés à la seule fin de servir d'appât pour piéger le Père Noël, envers qui le Baron entretient une haine farouche. Tom McWeeney revient sur cette franchise qu'il affectionne tant, pour un one-shot une fois de plus bourré d'humour, mais aussi de beaucoup de tendresse. Pour l'occasion, il adopte un style graphique moins cartoony mais encore plus séduisant que précédemment.

Global Frequency (décembre 2002, 12 épisodes)
Paru en VF chez Panini en deux volumes
scénario : Warren ELLIS
dessin : collectif
La Fréquence Globale est une organisation para-gouvernementale composée de mille et un membres aux capacités distinctes. L'agence intervient partout dans le monde, que ce soit pour contrer les menaces terroristes ou pour venir en aide à des personnes en détresse. Bien moins provocant et bien plus positif qu'à son habitude, Warren Ellis s'est entouré de la crême des dessinateurs afin de réaliser une nouvelle oeuvre qui deviendra rapidement culte.

High Roads (juin 2002, 6 épisodes)
scénario : Scott LOBDELL
dessin : Leinil Francis YU

Alors que le Troisième Reich vit ses derniers jours, un G.I. naïf, une ancienne prostituée, un acteur nain et un kamikaze alcoolique tentent d'empocher un trésor de guerre nazi et, ce faisant, vont contrecarrer le dernier plan d'Adolf Hitler ! Scott Lobdell se lâche complètement dans cette parodie de film de guerre qui allie le burlesque au grandiloquent. Les personnages sont caricaturaux mais attachants, et le graphisme particulièrement fouillé de Leinil Yu assure le spectacle.

The Highwaymen (aout 2007, 5 épisodes)
scénario : Marc BERNARDIN et Adam FREEMAN
dessin : Lee GARBETT
En 2021, les Highwaymen, deux espions à la retraite, sont chargés par l'ancien président Bill Clinton de retrouver et sauver coûte que coûte la jeune Grace Anderson, traquée par les hommes de main du sénateur Jacob Sterne, haut placé dans la vie politique américaine. Marc Bernardin et Adam Freeman accouchent d'une mini-série rocambolesque et particulièrement plaisante, où l'aventure le dispute à l'humour. Au dessin, Lee Garbett se montre bien plus séduisant que ce que les couvertures laissaient espérer.

The League of Extraordinary Gentlemen vol. 1 (mars 1999, 6 épisodes) et vol. 2 (septembre 2002, 6 épisodes) et The League of Extraordinary Gentlemen Black Dossier (novembre 2007)
Paru en VF chez Panini en trois graphic novels
scénario : Alan MOORE
dessin : Kevin O'NEILL
Pour vaincre le péril jaune incarné par le terrible Fu Manchu, un groupe de héros de la science est réuni par la chasseuse de vampires Mina Murray et le colon immortel Alan Quatermain. La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est née. Alan Moore réunit toutes les icônes de la littérature fantastique du XIXe siècle pour leur rendre un hommage vibrant. Le dessin très particulier de Kevin O'Neill convient à merveille à cette histoire digne des gravures à l'eau forte de l'époque.

The Legend of Rokkin (septembre 2006, 6 épisodes)
scénario : Andy HARTNELL
dessin : Nick BRADSHAW

Réduit en esclavage après le massacre de son village, Arness va se voir confier le pouvoir des dieux. Il devient alors Rokkin, guerrier implacable seul à même de triompher de Lord Vulmax et de ses Sombres Légions, qui ont écrasé toute notion de révolte. Si le pitch n'est pas très novateur, l'univers et les personnages mis en place par Andy Hartnell sont éminemment sympathiques. Le dessin de Nick Bradshaw, pour surchargé qu'il soit, est également un bon point pour cette mini-série

Majestic volume 2 (mars 2005, 17 épisodes)
scénario : Dan ABNETT et Andy LANNING
dessin : collectif
De retour dans sa dimension, Majestic découvre que la Terre ne porte plus aucune forme de vie animale. Il va dès lors chercher à en comprendre la raison. Mais restaurer l'humanité aura-t-il un intérêt, si cette même humanité devient son pire ennemi ? Dan Abnett et Andy Lanning poursuivent leur course à travers un nouveau volume de la série Majestic, qui fait directement le pont avec le précédent. Epique, cosmique et dessiné de manière très fluide par Neil Googe puis par d'autres bons artistes, la série est agréable.

A Man Called Kev (septembre 2006, 5 épisodes)
scénario : Garth ENNIS
dessin : Carlos EZQUERRA

Kevin Hawkins croyait en avoir fini avec ses anciens supérieurs, mais la nouvelle direction le fait chanter pour qu'il quitte le pays. Parallèlement, son ancien camarade du S.A.S. est abattu par un étrange commando mené par une kunoichi... Garth Ennis en termine avec le personnage de Kevin Hawkins, sans que celui-ci ne se frotte à Authority. Il va devoir régler ses comptes en solo, ce qui donne lieu à une histoire d'espionnage amère, superbement mise en images par Carlos Ezquerra.

Mirror's Edge (décembre 2008, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini en deux graphic novels
scénario : Rhianna PRATCHETT
dessin : Matthew DOW SMITH
Dans une mégalopole où les riches vivent dans des cages de verre, constamment surveillés, l'information se monnaye cher. Les coursiers y sont de véritables athlètes, et Faith est l'une d'entre eux. Elle va découvrir des vérités dérangeantes sur ses parents. Décidément, Wildstorm Productions choisit bien ses franchises : cette mini-série, réalisée par la scénariste même du jeu vidéo, et accessoirement fille du romancier Terry Pratchett, est particulièrement intéressante, et correctement dessinée dans un style dépouillé par Matthew Dow Smith.

Mostly Wanted (mai 2000, 4 épisodes)
scénario : Scott LOBDELL
dessin : Roberto FLORES
Andromeda Mooncrest est une jeune recrue des Fonctionnaires, qui croit encore au discours progressiste de ses dirigeants. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance fortuite de Soeur Stoddard Crenn, la criminelle la plus recherchée de la galaxie, qui va la pousser à son corps défendant à devenir fugitive. D'entrée de jeu, Scott Lobdell installe un rythme nerveux au moyen d'un découpage fin et de personnages très vite caractérisés, pour mieux être développés par la suite. Au dessin, Roberto Flores assure le spectacle, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui de Roger Cruz.

Ocean (décembre 2004, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini
scénario : Warren ELLIS
dessin : Chris SPROUSE
Cent ans dans le futur. Orbitant autour d'Europe, l'une des lunes de Jupiter, la station de recherche Port Froid y découvre un nombre incalculable de cercueils dans les fonds océaniques gélés. Qui sont leurs occupants, et que se passera-t-il s'ils sont libérés ? C'est une véritable fresque de space-opera que Warren Ellis et Chris Sprouse nous offrent. Le premier y développe comme toujours des dialogues finement ciselés, tandis que le second utilise son style épuré pour en transcender la mise en scène.

Planetary (avril 1999, 27 épisodes + un Preview), Planetary / Batman (aout 2003) et Planetary / J.L.A. (novembre 2002)
Paru en VF chez SEMIC puis chez Panini
scénario : Warren ELLIS
dessin : John CASSADAY et Jerry ORDWAY
Une organisation secrète baptisée Planetary enquête sur les phénomènes surnaturels qui se déroulent un peu partout dans le monde : invasions extra-dimensionnelles, dinosaures encore vivants, fantômes ou vaisseaux spatiaux, rien n'échappe à leur oeil aiguisé. C'est une fantastique série que nous propose Warren Ellis, balayant toutes les facettes de la pop-culture. Planetary est probablement l'une des oeuvres majeures du comics de la fin de ce millénaire, d'autant que John Cassaday l'illustre à merveille.

Planetary / the Authority (aout 2000)
Paru en VF chez SEMIC dans le Authority numéro 7
scénario : Warren ELLIS
dessin : Phil JIMENEZ
Lorsqu'une faille dimensionnelle est utilisée par un groupuscule secret pour ses activités contre nature, Authority et Planetary réagissent, mais chacun a sa méthode : les premiers n'hésitent pas à tout détruire sur leur passage, tandis que les seconds se font plus discrets. Quand deux séries extraordinaires se rencontrent, cela donne un crossover inoubliable. Baroud d'honneur pour Warren Ellis, co-auteur des deux sagas, ce très original duel à distance est dessiné de main de maître par Phil Jimenez.

Prototype (juin 2009, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini en deux graphic novels
scénario : Justin GRAY et Jimmy PALMIOTTI
dessin : Darick ROBERTSON
Dans les années 60, alors que les Etats-Unis s'enlisent dans la guerre du Vietnam, un virus mutagène est accidentellement libéré dans une bourgade du pays. Cinquante ans plus tard, les mutés sèment un véritable chaos, et l'armée américaine est dépassée. Tirée d'un jeu vidéo méconnu de la ludothèque X-Box 360, cette mini-série s'inscrit dans la très courte liste des adaptations réussies. L'ambiance glauque mise en place par les inséparables Jimmy Palmiotti et Justin Gray est magnifiée par le dessin chargé de Darick Robertson.

Red Herring (octobre 2009, 6 épisodes)
scénario : David TISCHMAN
dessin : Philip BOND

Secrétaire et amante du sénateur Channel, Maggie MacGuffin est embarquée malgré elle dans une vaste conspiration gouvernementale le jour où le scandale est dévoilé. Heureusement, elle peut compter sur l'aide de l'agent spécial Red Herring. Du moins le croit-elle... Sous couvert de thèses conspirationnistes à la X-Files, David Tischman délivre en fait une histoire de gangsters digne d'Ocean's Eleven. Roublarde et non dénuée d'humour, sa mini-série s'appuie aussi sur le graphisme léger de Philip Bond.

The Saga of the Seven Suns (février 2004)
scénario : Kevin ANDERSON
dessin : Robert TERANISHI
Dans un futur proche, les colons venus de la planète Terre ont pris contact avec les Ildirans, une culture extraterrestre très avancée et pacifique, prête à partager ses connaissances. Mais sur les différentes colonies, et même sur la planète-mère, des manigances politiques se nouent dans le plus grand secret. Kevin Anderson a choisi pour medium le comic-book afin de conter la préquelle à sa série de sept romans, que l'on peut considérer comme le pendant space-opera du Trône de Fer, toutes proportions gardées. Le résultat est intéressant, notamment grâce au dessin grâcieux, quoiqu'un peu figé, de Robert Teranishi.

Silver Agent (aout 2010, 2 épisodes)
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON
Le Silver Agent a été sauvé d'une mort certaine par les Centurions d'Argent, un groupe de protection venu d'un lointain futur, qu'il finit par intégrer afin de lutter contre l'iDieu. Mais pour que la victoire soit totale, il doit désormais entamer son retour dans le passé... Kurt Busiek et Brent Anderson sont encore et toujours aux manettes de cette ultime mini-série qui sert à la fois de conclusion à la saga, et de pont vers un éventuel reboot. Reste que ce voyage dans le temps est un peu alambiqué, et plus vraiment raccord avec le reste de la série.

Star Trek : the Next Generation - the Gorn Crisis (janvier 2001), Star Trek : Voyager - Avalon Rising (septembre 2000), Star Trek : Voyager : Planet Killer (mars 2001, 3 épisodes) et Star Trek Special (février 2001)
scénario et dessin : collectif

Si James Kirk et ses hommes n'hésitent jamais à sauver la veuve et l'orphelin, il leur arrive d'échouer, au moins partiellement. Mais quelle que soit l'époque, les officiers de Starfleet, qu'ils soient aux commandes de l'Enterprise ou du Voyager, ne manquent jamais de ressources. La licence Star Trek a connu quelques heures de gloire chez Wildstorm, et ces épisodes sont parmi les meilleurs du lot.

Steampunk (avril 2000, 12 épisodes) et Steampunk : Cathechism (janvier 2000)
Paru en VF chez SEMIC en sept numéros
scénario : Joe KELLY
dessin : Chris BACHALO
Accompagné de Randy et Sköm, les deux voleurs qui lui ont redonné la vie, et de quelques autres marginaux, Cole Blaquesmith entame une guerre ouverte face aux hommes de Lord Absinthe, le tyran rocambolesque qui a la mainmise sur Londres. Joe Kelly dépeint, dès le premier numéro, une uchronie désenchantée qui se déroule dans un univers particulièrement original, dans lequel s'ébattent des personnages rocambolesques. L'ensemble est admirablement mis en images par un Chris Bachalo qui n'a jamais été aussi pointilleux.

Terra Obscura (aout 2003, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini dans le volume 5 de Tom Strong
scénario : Peter HOGAN et Alan MOORE
dessin : Yanick PAQUETTE
La Terra Obscura, jumelle de la Terre située à son exact opposé par rapport au soleil, est en proie à une grave crise énergétique. Les héros du S.M.A.S.H., libérés des cocons qui les maintenaient en stase, tentent désormais de sauver leur planète. Partant de l'un des arcs de la série Tom Strong, Alan Moore et Peter Hogan profitent de ce spin-off pour revisiter avec bonheur les héros du Golden Age tombés dans le domaine public. Ce n'est ni la première, ni la dernière fois que le Maître s'adonne à cette marotte, mais c'est encore une réussite.

Thundercats (octobre 2002, 5 épisodes + un numéro #0) et Thundercats : the Return (avril 2003, 5 épisodes)
Le premier est paru en VF chez SEMIC sous le titre Cosmocats
scénario : Ford LYTLE GILMORE
dessin : collectif
L'abominable seigneur immortel, Mumm-Ra la momie vivante, est de retour, et avec lui l'ensemble de ses péons. Une inquiétude de plus pour le prince Starlion de Thundera, et pour ses Thundercats qui ne cessent de leur barrer la route. Si le dessin animé des années 80 a aujourd'hui très mal vieilli, la mini-série de Ford Lytle Gilmore s'avére intéressante, renouvelant intelligemment la franchise. Elle connaîtra un joli succès outre-Atlantique, mais bien moindre sous nos latitudes.

Tokyo Storm Warning (aout 2003, 3 épisodes)
scénario : Warren ELLIS
dessin : James RAIZ

Zoe Flynn intègre Tokyo Storm, une unité qui protège la capitale des monstres géants qui y apparaissent, à l'aide de robots géants eux-mêmes venus de nulle part. Ces étranges apparitions durent depuis la fin de la seconde guerre mondiale... Qui de mieux que James Raiz, l'homme-clé du relaunch des Transformers, pour dessiner une aventure largement inspirée par les super sentaï ? Comme à son habitude, Warren Ellis masque un concept recherché derrière un vernis simpliste. Brillant.

Tom Strong (juin 1999, 36 épisodes) et Tom Strong's Terrific Tales (janvier 2002, 12 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC puis Panini, dans les séries Tom Strong et Jonni Future
scénario et dessin : collectif
Tom Strong, surhomme des temps modernes élevé sur une île reculée, est devenu le gardien de la vaste mégalopole de Millenium City. Sa famille et lui devront faire face aux pires menaces, dimensionnelles, extraterrestres ou technologiques. Alan Moore présente avec sa série phare un concentré des pulps du golden age. Et c'est un vrai bonheur pour le lecteur, d'autant que l'inénarrable Chris Sprouse est accompagné d'une pleïade de légendes du dessin, rendant chaque épisode agréable à parcourir.

Top 10 (septembre 1999, 12 épisodes) et Top 10 : the Forty-Niners (2005)
Paru en VF chez SEMIC puis Panini
scénario : Alan MOORE
dessin : Gene HA
Une jeune femme intègre le commissariat central d'une mégalopole peuplée de gens à pouvoirs. Connues sous le nom de Top 10, les forces de l'ordre doivent faire face à des crimes sordides et spectaculaires, et Toy Box, la nouvelle recrue, se sent dépassée. Entre soap-opera, anticipation et super-héroïsme, Alan Moore dresse une formidable fresque humaine. Le Top 10 est une vraie cour des miracles, et le Maître en profite pour distiller quelques critiques acerbes sur le milieu. Gene Ha, de plus en plus pointilleux, est remarquable.

Victorian Undead (janvier 2010, 6 épisodes)
Paru en VF chez Panini
scénario : Ian EDINGTON
dessin : Davide FABBRI
En 1854, une météorite est tombée près de Londres. Ses conséquences ont été tenues secrètes, mais quarante ans plus tard, Sherlock Holmes et son assistant le docteur Watson, doivent faire face à une invasion de zombies menée par le professeur Moriarty, pourtant présumé mort. Alors que l'on aurait pu craindre le pire, Ian Edington maîtrise son sujet et cette aventure, qui surfe tout de même sur la vague zombie, reste convaincante. Les dessins somptueux de Davide Fabbri encré par Tom Mandrake y sont également pour beaucoup.

Wildcats 3.0 (octobre 2002, 24 épisodes) et Wildcats : Nemesis (novembre 2005, 9 épisodes)
Le premier est paru partiellement en VF chez Panini
scénario : Joe CASEY et Robbie MORRISON
dessin : collectif
Devenu un homme d'affaires respectable et visionnaire, Spartan diversifie les activités de la Halo Corporation afin d'en faire un empire financier à la pointe de la technologie. Sans oublier de laisser Grifter régler quelques affaires urgentes. On retrouve une certaine démesure dans la première série, qui n'est pas sans rappeler Authority. Pour autant, Joe Casey prend son temps et instaure un déroulement plus lent, plus mesuré. Le dessin aseptisé de Dustin Nguyen convient tout à fait.

Wildstorm Revelations (mars 2008, 6 épisodes)
scénario : Scott BEATTY et Christos GAGE
dessin : Wes CRAIG

Nemesis, revenue d'un futur où la Terre a été détruite par les post-humains, demande l'aide de Savant et de la nouvelle Backlash afin de tenter d'empêcher la catastrophe. Pour ce faire, le trio va devoir se frotter à de gigantesques puissances. La mini-série co-signée par Scott Beatty et Christos Gage sert de prélude au crossover Number of the Beast. Passionnante de bout en bout et fort bien dialoguée, elle bénéficie également du graphisme vif et acéré de Wes Craig.

The Winter Men (septembre 2005, 5 épisodes)
scénario : Brett LEWIS
dessin : John Paul LEON
Durant la Guerre Froide, l'U.R.S.S. a créé ses propres surhommes, les Winter Men. Parmi les rares survivants, Kalenov est devenu agent de police dans une Russie désormais sous la coupe de la mafia et de politiciens corrompus. Il enquête sur l'enlèvement d'une fillette par d'anciens spetsnaz. Brett Lewis s'intéresse non pas au modèle super-héroïque russe comme d'autres ont pu le faire avant lui, mais plutôt à ce que pourraient devenir ce genre de créatures dans la Russie moderne. Verbeux, son récit est néanmoins passionnant, et le dessin de John Paul Leon le magnifie.

A feuilleter à l'occasion
Une fois n'est pas coutume, je me contenterai ici de vous dresser une liste, sans quoi cet article sera le plus long de l'histoire des blogs !
- The A.B.C. Sketchbook (décembre 2001), un joli objet un peu creux
- The American Way (avril 2006, 8 épisodes), le super-héros au temps de Hoover
- Astro City : the Dark Ages vol. 3 (juillet 2009, 4 épisodes) et vol. 4 (mars 2010, 4 épisodes)
     et Astro City Prelude (juin 2004), encore quelques pépites signées Kurt Busiek et Brent Anderson
- The Authority : Scorched Earth (février 2003), une histoire inédite en VF dessinée par Irving Frazer
     The Authority vol. 2 (juillet 2003, 14 épisodes + un numéro #0), une deuxième série un peu plus molle
           partiellement traduite en VF par SEMIC dans la collection SEMIC Books
     The Authority vol. 3 (décembre 2006, 2 épisodes), la série avortée, traduite en VF chez Panini
     The Authority vol. 4 (octobre 2008, 29 épisodes), le baroud d'honneur, un peu tristounet
- Bay City Jive (juillet 2001, 3 épisodes), une comédie policière ambiance blaxploitation
- City of Tomorrow (juin 2005, 6 épisodes), où Howard Chaykin fait dans le polar d'anticipation
- Claw the Unconquered (aout 2006, 6 épisodes), le retour du rival de Conan chez DC Comics
- Countdown Presents : the Search for Ray Palmer - Wildstorm (novembre 2007), un event sympa
- Cybernary 2.0 (septembre 2001, 6 épisodes), la dernière incarnation du personnage
- Danger Girl Sketchbook (janvier 2001), traduit en VF chez TSC en supplément de Comic Box
     Danger Girl : Viva las Danger (janvier 2004), un one-shot traduit en VF chez Delcourt
- Darkchylde Summer Swimsuit Spectacular (aout 1999), une galerie de pin-up sexy
- Darksiders (septembre 2010), le prélude du jeu vidéo co-scénarisé par Joe Madureira
- Desolation Jones (juillet 2005, 8 épisodes), histoire inachevée d'Ellis traduite partiellement chez Panini
- DV8 #0 (avril 1999), les origines de l'équipe par Al Rio, traduit en VF chez Spark
- Farscape : War Torn (avril 2002, 2 épisodes), une adaptation courte mais assez fidèle
- Free Realms (septembre 2009, 12 épisodes), l'adaptation d'un MMORPG méconnu
- Garrison (juin 2010, 6 épisodes), un polar où Jeff Mariotte dénonce les dérives sécuritaires
- Gears of War Sourcebook (aout 2009), la bible de la saga vidéoludique et de son adaptation
- Gen 13 : Grunge Saves the World (mai 1999), un récit dédié à Grunge plaisant en dépit de ses dessins
     Gen 13 : Science-Friction (janvier 2001), une parodie de grands récits de science-fiction
     Gen 13 vol. 3 #0 (septembre 2002), où Chris Claremont semble vouloir faire table rase du passé
- Gen Active (mai 2000, 6 épisodes), une anthologie sur les pseudo-mutants de l'univers Wildstorm
- Grifter / Midnighter (mai 2007, 6 épisodes), rencontre explosive entre les deux justiciers
- Ides of Blood (octobre 2010, 6 épisodes), un récit de vampires situé dans la Rome Antique
- Kane & Lynch (octobre 2006, 6 épisodes), un road-movie nerveux et bas du front comme on aime !
- Killapalooza (juillet 2009, 6 épisodes), curieux mélange entre super-héros et show-business
- The Kindred II (mars 2002, 4 épisodes), Grifter et Backlash repartent en guerre contre la Famille
- The Life Eaters (novembre 2003), où les divinités nordiques rejoignent le camp des nazis
- Majestic (octobre 2004, 4 épisodes), où le héros se retrouve dans l'univers de Superman
     Strange New Visitor (mars 2004, 3 épisodes), le crossover où Supes et Majestic échangent leur place
- The Many Worlds of Tesla Strong (juillet 2003), l'aventure dimensionnelle de à la fille de Tom Strong
- Monster World (juillet 2001, 4 épisodes), une histoire de S-F avec des gros monstres et des n'enfants
- Mysterius : the Unfathomable (mars 2009, 6 épisodes), le croisement entre Dr Strange et Dr House
- Ninja Boy (octobre 2001, 6 épisodes), drame orientalisant traduit en VF chez SEMIC
- Ninja Scroll (novembre 2006, 12 épisodes), l'adaptation de la série animée éponyme
- North 40 (septembre 2009, 6 épisodes), ou la guerre entre les monstres créés par HP Lovecraft
- Number of the Beast (juin 2008, 8 épisodes), le dernier event de Wildstorm, qui a tout changé
- Ratchet & Clank (novembre 2010, 6 épisodes), l'adaptation de la célèbre saga vidéoludique
- RED (septembre 2003, 3 épisodes) et RED : Eyes Only (février 2011), le fameux blockbuster
     d'espionnage, et sa suite qui est en fait une préquelle. Le premier a été traduit en VF chez Panini
- Red Faction : Guerrilla (juillet 2009), le prélude du jeu vidéo édité par THQ
- Red Menace (janvier 2007, 6 épisodes), le super-héros au temps de la Guerre Froide
- Red Sonja / Claw (mai 2006, 4 épisodes), le crossover entre les deux guerriers barbares
- Resident Evil vol. 2 (mai 2009, 6 épisodes), dernière adaptation de la franchise de jeux vidéo
- Resistance (novembre 2002, 8 épisodes + un Prélude), une dystopie efficace mais peu originale
- Silent Dragon (septembre 2005, 6 épisodes), un Robocop à l'orientale dans un futur cyberpunk
- Sleeper (janvier 2003, 12 épisodes), un thriller d'espionnage traduit en VF chez Panini
- Star Trek : the Next Generation - Embrace the Wolf (juin 2000), Star Trek : the Next Generation 
     - the Killing Shadows (novembre 2000, 4 épisodes) et Star Trek : Voyager - False Colors (janvier 
     2000), encore quelques adaptations de la légendaire série de S-F qui valent le coup d'oeil
- Storming Paradise (septembre 2008, 6 épisodes), une uchronie guerrière signée Chuck Dixon
- Stormwatch : Post-Human Division (janvier 2007, 24 épisodes), la résurrection de l'équipe
- Superman / Thundercats (janvier 2004), un crossover improbable mais finalement pas si mal
- Supernatural : Origins (juillet 2007, 6 épisodes), une sorte de prologue à la série télévisée
- Team Zero (février 2006, 6 épisodes), encore une mini de guerre imaginée par Chuck Dixon
- Telara Chronicles #0 (septembre 2010), le prologue à l'adaptation du MMORPG Rift
- Terra Obscura vol. 2 (octobre 2004, 6 épisodes), le deuxième volume de l'histoire, moins bon
- Thundercats : Dogs of War (aout 2003, 5 épisodes), Thundercats : Enemy's Pride (aout 2004, 5
     épisodes) et Thundercats Sourcebook (janvier 2003), d'autres numéros potables de la saga pour qui
          aime cet univers. Notons que le dernier des trois a été traduit en VF chez SEMIC
- Tom Strong and the Robots of Doom (aout 2010, 6 épisodes), la dernière mini du héros millénaire
- Tomorrow Stories (octobre 1999, 12 épisodes + un épisode spécial), l'anthologie rétro d'A.B.C.
- Top 10 : Beyond the Farthest Precinct (octobre 2005, 5 épisodes), une mini traduite chez SEMIC
- Trick 'r Treat (octobre 2009, 4 épisodes), l'adaptation du long-métrage d'horreur éponyme
- The Twilight Experiment (avril 2005, 6 épisodes), une histoire de super-héros originale
- Two-Step (décembre 2003, 3 épisodes), une histoire cyberpunk loufoque de Warren Ellis
- Victorian Undead Special (décembre 2010) et Victorian Undead vol. 2 (janvier 2011, 5 épisodes)
- Welcome to Tranquility (février 2007, 12 épisodes) et Welcome to Tranquility : one Foot in the
     Grave (septembre 2010, 6 épisodes), l'amusante histoire de super-héros à la retraite
- Wildcats : Ladytron (octobre 2000), Wildcats vol. 4 (décembre 2006) et vol. 5 (septembre 2008,
     30 épisodes), quelques bonnes histoires de l'équipe. Le vol. 4 a été traduit en supplément de Comic Box
- Wildstorm Fine Arts (février 2007, 5 épisodes), une collection de sketches et d'illustrations
- Wildstorm Universe #0 (2009), un livret récapitulatif, à une époque où Wildstorm était en vrac
- The Winter Men Winter Special (février 2009), la pseudo-conclusion de la mini-série
- Wraithborn (novembre 2005, 6 épisodes), un récit fantastique traduit il y a peu chez Glénat Comics
- The X-Files / 30 Days of Night (septembre 2010, 6 épisodes), un crossover tourné vers l'horreur
- The X-Files vol. 2 #0 (septembre 2008), le prologue au retour de la franchise télévisuelle
- Zero Girl : Full Circle (janvier 2003, 5 épisodes), une curieuse fable sur le deuil signée Sam Kieth