samedi 27 mai 2017

K-9


diffusion initiale : du 31 octobre 2009 au 20 novembre 2010
nb d'épisodes : 26
DVD :

    > coffret Complete 4 Disc Collection


Docteur : nope
Compagnons : K9, Starkey, Alistair Gryffen, Jorjie Turner et Darius Pike

WHO'S A BAD DOG ? Dès 1997, le créateur de K-9, Bob Baker, souhaite remettre à l'antenne le chien-robot du Docteur sur le devant de la scène. On parle alors de The Adventures of K-9, un show qui serait adapté pour la BBC. Mais les fonds manquent et le projet tombe dans l'oubli, jusqu'en... 2006 ! A ce moment-là, la Beeb n'a plus trop d'intérêt pour le cabot mécanique, mais Jetix Europe se positionne pour lancer K-9 Adventures, qui se déroulerait dans l'espace. Après plusieurs années de pré-production, la série est rebaptisée une dernière fois.
Entretemps, Jetix est devenue Disney XD, et les nouvelles aventures de K-9 sont produites sous la double nationalité anglo-australienne. Elles mettent en scène le brave robot-chien, qui se fait dézinguer dès le premier épisode ! Il a toujours le syndrome Kenny, le sac à puces, et ce ne sera pas sa seule mésaventure. Mais cette destruction donne lieu à une renaissance, et à fortiori à un redesign de la bestiole, qui était quand même foutrement marquée seventies. Le nouveau K-9 est plus petit, plus svelte et plus cool.
Il faut dire que cette nouvelle série est à destination d'une audience pré-adolescente, donc il faut faire hype. Et puis l'avantage, c'est que le rôle principal est désormais représenté soit sous forme de maquette, immobile, pour les plans de coupe qui servent les dialogues, soit en images de synthèse pour les scènes d'action. Du coup, il n'y a plus de problèmes mécaniques à gérer, et on peut se permettre une bestiole aux formes plus grâcieuses. Par contre, c'est toujours ce bon vieux John Leeson qui se charge de donner la parole au canidé de fer.

Scénaristiquement, c'est un peu confus. Nous sommes dans un futur relativement proche, si l'on en croit le peu d'évolution technologique (ils ont des lampes plus grosses que les notres mais qui éclairent moins bien, par exemple !), mais cet avenir se situe malgré tout après un grand cataclysme dont on sait finalement peu de choses. Ce que l'on sait, par contre, c'est que Londres, et peut-être le reste du monde aussi, est sous le joug totalitariste du Departement, une mystérieuse organisation qui se charge des menaces extraterrestres, mais qui a aussi une fonction d'ingérence dans le comportement sociétal avec l'appui de ses robots-flics.
Starkey est un jeune rebelle à l'ordre établi. Poursuivi par les robots-flics, il trouve refuge chez le professeur Alistair Gryffen. On l'apprendra beaucoup plus tard (SPOILER ALERT !), mais le prof est l'un des responsables dudit cataclysme. En attendant, on sait juste qu'il travaille pour le Departement, mais en électron libre : il mène des expérience en solitaire, et il se révèlera pour Starkey un allié plutôt qu'un ennemi. Du reste, d'autres figures de l'organisation sont plutôt sympas, comme la mère de Jorjie (une amie de Starkey), qui est en charge de la régulation des extraterrestres.
Le prof, lui, est agoraphobe et ne peut quitter son antre. Il vit dans sa grande maison en compagnie de son homme à tout faire, Darius, qui a l'âge de Starkey. Comme ça on a tous les ingrédients d'une bonne sitcom : le ménage à trois entre ados, la figure paternelle un peu larguée, et la figure maternelle distante. Manquerait plus qu'une méchante organisation et on se croirait dans Harry Potter. Plus sérieusement, le cast se limite à peu près à ceux que je viens de citer, et on ne peut pas dire qu'il s'agisse de grands acteurs.

Surtout, on constate assez vite que les personnages sont limités. Dans leur évolution tout d'abord, puisqu'ils ne seront jamais creusés outre mesure, et dans leurs capacités, surtout. Heureusement, face à eux se dressent une bande de branquignols tous plus décevants les uns que les autres. Parce qu'au sein du Département, il y a aussi des badass, mais des badass en carton. Déjà, leur QG est une espèce de rame de métro. Leurs robots-flics ressemblent à des breakdancers déguisés façon Village People, et leur domaine d'activité semble à la fois improbablement vaste (de la gestion de crise alien au totalitarisme sécuritaire, en passant par la propagande) et limité dans ses résultats.
Quant aux extraterrestres, il s'agit dans la plupart des cas de gars en costumes grossiers, accompagnés d'effets spéciaux cheap. Et comme il n'y a pas vraiment d'histoire pour soutenir leurs apparitions, le côté "monster of the day" est assez prégnant. Ca pue la série à tout petit budget. Vous me direz, c'était le cas de la série Doctor Who classique, mais elle avait une âme que celle-ci n'a certainement pas. Il s'agit tout au mieux d'un produit prémâché pour une audience visiblement jugée un peu débile, en témoigne l'humour potache et les blagues pipi-caca à base de prouts.
Oh, bien sûr, la série discourt sur de nombreux concepts. On parle d'individualisme dans le cinquième épisode, on s'interroge sur la peur de l'inconnu dans le suivant, on cause aussi de l'âme des machines ou de l'amitié, mais à chaque fois, on se contente de deux sentences expéditives pour régler le problème. Et puis il y a la production minimaliste : très peu de seconds rôles, une caméra qui saccade parfois, toujours les mêmes décors, scènes qui s'enchainnent sans logique, etc. A de rares exceptions près, le visionnage de cette saga est une vraie purge.

Les exceptions en question, c'est une poignée d'épisodes. The Fall of the House of Gryffen (S7) installe une ambiance assez flippante pendant une bonne partie de l'épisode et donne des clefs pour comprendre le personnage du prof. Jaws of Orthrus (S8) est classique dans la forme de par son principe du double maléfique, mais assez bien joué. The Last Oak Tree (S14) bénéficie d'effets spéciaux plutôt pas mal en comparaison des autres épisodes. Angel of the North (S23) est lui aussi assez bien réalisé, et The Eclipse of the Korven (S26) se conclut sur une musique sympa.
Bref, en cherchant bien on arrive à piocher deux-trois trucs sympas. Et K-9 dans tout ça ? Après sa destruction, il se fera tirer dessus dans le deuxième épisode, il sera congelé dans le troisième, accusé de meurtre dans le suivant, endormi dans le neuvième, contrôlé mentalement, paralysé par électromagnétisme, menacé d'auto-destruction ou utilisé par les badass... Bref, une vie de chien, comme d'hab'. Plus sérieusement, il est dommage de constater que personne, pas même son créateur, n'a jamais su quoi faire de ce personnage.

Notez qu'en plus de ça, le coffret de DVD coûte un bras et ne contient ni piste de sous-titre, ni bonus, en dehors d'une galerie de personnages pas franchement approfondie. Par contre, lesépisodes sont trouvables gratuitement sur la Toile, si le coeur vous en dit.

L'épisode que je vous conseille : Ben à peu près tous, du coup. Si vous cherchez du navet, il y en a treize à la douzaine dans le coffret.

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