samedi 5 août 2017

Sorties comics de juillet

Traditionnellement, juillet est pauvre en sorties, mais cette année, c'est un peu moins vrai. Si les quatre gros éditeurs n'ont proposé qu'un bouquin chacun, deux au mieux pour Delcourt, leurs confrères de moindre taille se sont mobilisés. Les Editions Emmanuel Proust, rebaptisées EP, font un come back remarqué avec Bandette dans leur besace, Milady aussi ressucite le temps d'un recueil, et les éditions Réflexions poursuivent leur petit bonhomme de chemin, y compris durant la trève estivale, qui du coup n'a plus de trève que le nom.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de juillet)
BANDETTE (tome 1, éditions EP)

scénario : Paul TOBIN (Angry Birds, Gingerbread Girl)
dessin : Alberto J. ALBURQUERQUE (Letter 44), Jonathan CASE (Dear Creature), Colleen COOVER (Small Favors), Rich ELLIS (Memorial), Mitch GERADS (Johnny Recon), Tina KIM, Steve LIEBER (Underground), Jennifer L. MEYER (Aesop's Ark) et Erika MOEN (Oh Joy, Sextoy !)
genre : Arsène Lupin en jupons
édité chez MONKEYBRAIN COMICS aux USA (contient Bandette 1 à 5 + Bandette : Urchin Stories 1 à 8)

Certes, Bandette est une jeune et brillante cambrioleuse. Mais elle ne vole qu'aux plus riches - et aux plus malhonnêtes - et qui plus est, il n'est pas rare que la police française fasse appel à elle pour dénouer les situations les plus inextricables. Malheureusement, son insouciance l'a conduite à s'attirer l'inimitié du redoutable groupe FINIS, qui sous ses airs irréprochables, est en réalité une véritable organisation terroriste.
Au départ, Bandette est un comic-book distribué uniquement de manière numérique - à ne pas confondre avec ce que l'on appelle un webcomics, il s'agit plutôt ici d'une Digital Edition - aux Etats-Unis, par le petit éditeur Monkeybrain Comics. Plus tard, Dark Horse a publié plusieurs recueils papier de la série, mais ponctuellement, de petites histoires dérivées voient encore le jour sur la Toile. Ce sont les Urchin Stories, dont quelques représentantes sont également présentées dans ce premier volume.
Il se dégage de la série de Paul Tobin quelque chose de définitivement gracieux. Désormais chargé de faire revivre des licences célèbres comme Predator ou Conan, mais aussi abonné aux adaptations médiocres telles que la série dérivée du jeu vidéo Angry Birds, l'auteur prouve avec cette saga plus personnelle qu'il est aussi capable du meilleur. N'esquivant volontairement aucun cliché de la France de la Belle Epoque, il joue la carte de la bonne humeur naïve et béate, sous les pinceaux d'une Colleen Coover magistrale. Epoux à la ville, ce n'est pas la première fois qu'ils collabordent ensemble, puisqu'ils avaient signé notamment Gingerbread Girl.



 


DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
TALES from the DARKSIDE (éditions Milady)

scénario : Michael BENEDETTO (Drive) et Joe HILL (the Cape)
dessin : Gabriel RODRIGUEZ (Locke & Key, Onyx)
genre : les Contes de la Crypte 2.0
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Tales from the Darkside 1 à 4)

Ziggy a commis une erreur qui a coûté la vie à une femme, et même si la justice l'a blanchi, il est désormais la cible du Côté Sombre. Tout autour de lui, les gens s'endorment lorsqu'ils le voient et ne se réveillent plus. Brian Newman, lui aussi, est la victime d'une étrange malédiction. Relancée sous les auspices de Joe Hill, la série télévisée imaginée par George Romero bénéficie d'une adaptation en comic book courte mais intense. S'appuyant sur les visuels très stylisés de Gabriel Rodriguez, la mini-série fait son petit effet.
(3,5/5)

The AUTHORITY (intégrale 1, éditions Urban)

scénario : Warren ELLIS (Transmetropolitan) et Tom PEYER (Captain Kid)
dessin : Bryan HITCH (America's Got Powers) et Cary NORD (Conan)
genre : super-héros larger than life
édité chez WILDSTORM PRODUCTIONS aux USA (contient The Authority 1 à 12 + Wildstorm Summer Special*)

Après le démantèlement de Stormwatch, certains survivants reprennent le flambeau. Menée par Jenny Sparks, Authority doit faire face aux ambitions de Kaizen Gamorra et à une invasion dimensionnelle. Pour ce faire, elle s'adjoint les services d'êtres surpuissants. Warren Ellis avait un plan lorsqu'il a repris Stormwatch : réinventer le concept du super-héros en le transposant au format grand spectacle ! Immanquable, la série vise plus loin, plus haut, plus fort que celle qui l'a précédée, et Bryan Hitch lui donne corps.
(4,5/5)

POSTAL (tome 1, éditions Panini)

scénario : Ryan CADY (Magdalena), Matt HAWKINS (Lady Pendragon) et Bryan HILL (Eden's Fall)
dessin : Isaac GOODHART (Artifacts) et Atilio ROJO (Transformers)
genre : polar un peu timbré
édité chez MINOTAUR PRESS, un label de TOP COW PRODUCTIONS, Inc., aux USA (contient Postal 1 à 8 + Postal : Dossier OS*)

Facteur dans la petite ville d'Eden, Mark est atteint du syndrôme d'Asperger, et son handicap lui cause bien des soucis avec le reste de la population locale, à l'exception de la douce Maggie. En effet, les autres habitants sont tous des criminels repentis. Mais dans ce cas, qui a tué l'inconnue découverte devant l'église ? Aidé dans la construction de son récit par Matt Hawkins, Bryan Hill délivre un polar efficace en dépit, ou peut-être grâce, aux singularités de son personnage principal et du cadre où il se déroule. Les dessins d'Isaac Goodhart sont par contre assez raides.
(3,5/5)

TECH JACKET (tome 4, éditions Delcourt)

scénario : Joe KEATINGE (Glory, Hell, Yeah !)
dessin : Khary RANDOLPH (Starborn, Charismagic)
genre : science-fiction façon X-Or
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Tech Jacket 7 à 12)

En conflit avec Nicholas Crowe et en plein doute concernant sa relation avec la princesse Lin, Zack Thompson va pourtant devoir faire confiance aux deux, ainsi qu'à l'arme conçue par les Geldariens, pour éliminer la menace qui pèse sur la Terre. Joe Keatinge avait les choses bien en mains, mais de péripéties trop intenses en conclusion trop hâtive, il s'est un peu perdu en chemin. Malgré tout, les aventures excessives du héros demeurent agréables à lire, en particulier grâce aux illustrations spectaculaires de Khary Randolph.
(3/5)

ALEX + ADA (tome 2, éditions Delcourt)

scénario : Jonathan Luna et Sarah VAUGHN (Fresh Romance, Eternal Empire)
dessin : Jonathan LUNA (Girls, Ultra)
genre : quand Harry rencontre I, Robot
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Alex + Ada 6 à 10)

Maintenant qu'elle est dotée d'une conscience, ou de ce qui s'en rapproche le plus, Ada veut découvrir la vie et le monde extérieur, mais Alexander le lui défend, au risque d'être découverte et dénoncée. La possibilité est d'autant plus importante depuis que le gouvernement a annoncé une vaste opération de recherche. Petit à petit, le récit concocté par Sarah Vaughn et Jonathan Luna monte en tension, à mesure que les personnages s'affirment et que de nouvelles menaces viennent compliquer les choses. Pour autant, la partie graphique reste définitivement rigide et fade.
(3/5)

JUDGE DREDD (tome 2, éditions Réflexions)

scénario : Duane SWIERCZYNSKI (Bloodshot, Ex-Con)
dessin : Andrew CURRIE (Seeker 3000), Nelson DANIEL (Dungeons & Dragons), Antonio FUSO (G.I. Joe : Cobra), Jimbo SALGADO (Atlas Unified) et David WILLIAMS (the Jaguar)
genre : rage against the machines
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Judge Dredd 5 à 8)

Lee Preteen enregistre des nouvelles neuronales à thématiques policières dans les quartiers chauds de Mega-City One. Mais depuis que la révolte des robots a sonné, il est devenu l'appât pour piéger le juge Joseph Dredd, appelé à la rescousse. En dépit de quelques touches d'humour grand-guignolesque, la série de Duane Swierczynski se tient plutôt bien, mais l'auteur a tendance à abuser des ellipses temporelles, au risque de se montrer un peu trop expéditif. Au dessin, Nelson Daniel se montre simple mais efficace.
(3,5/5)

The X-FILES ARCHIVES (tome 4, éditions Glénat)

scénario : Joseph RUBENSTEIN (Dexter's Laboratory) et Kevin J. ANDERSON (Starjammers)
dessin : Charlie ADLARD (the Walking Dead) et Gordon PURCELL (Flare)
genre : polar fantastique qui a mal vieilli
édité chez TOPPS COMICS aux USA (contient The X-Files 19 à 24)

Les enquêteurs du bureau des affaires non-élucidées, Fox Mulder et Dana Scully, sont cette fois-ci sur la trace d'un phénomène stellaire étonnant : des lumières qui semblent vivantes et qui s'attaquent aux chercheurs qui les observent. La nouvelle équipe créative, qui travaille en alternance avec Charlie Adlard, est certes plus respectueuse du physique des acteurs, mais le rendu de leurs épisodes est finalement moins fidèle à l'esprit de la série. Au final, on regrette les anciens épisodes.
(2/5)

* OS : one-shot, récit auto-contenu
* SUMMER SPECIAL : épisode spécial paraissant en été

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
RAI tome 2, édité chez Valiant Comics aux USA et chez Bliss en France

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