mercredi 31 août 2016

Do You Have a Licence to Save this Planet ?

diffusion initiale : en 2001, sans aucune précision
nb d'épisodes : one-shot
DVD : Do you have a licence to save this planet ?

Docteur Podologue : Sylvester McCoy
Compagnons : le camelot, Geoff

UNAUTHORIZED PERSONNEL ONLY. Malgré de nombreuses tentatives, jamais les boîtes de production Reeltime Pictures ou BBV n'ont pu obtenir de la BBC la licence complète de Doctor Who. Parfois, elles pouvaient utiliser certains monstres - et encore, la plupart du temps avec une obligation de modifier leur design - ou quelques personnages secondaires, mais jamais, ô grand jamais, ont-elles pu décrocher le graal, à savoir le droit de représenter le Docteur.
C'est que malgré un énorme vide télévisuel entre 1989 et 2005, la BBC a continué d'exploiter son personnage. On pense bien entendu au téléfilm de 1996 et aux quelques épisodes spéciaux, mais n'oublions pas non plus les comics ou les romans, qui cartonnent à la fin du XXe siècle. Bill Baggs, le patron de BBV, en a un peu marre de cet état de fait, et à l'aube du nouveau millénaire, il décide contre vents et marées de réaliser une aventure du Docteur. Ou plus exactement du Podologue (Foot Doctor en VO) !
Vous l'aurez compris, l'aventure, qui dure un peu moins d'une demi-heure, met en scène une pastiche du héros. Mais attention ! Une pastiche interprêtée par nul autre que Sylvester McCoy, le septième Docteur. Ses talents de clown lui servent bien durant cette comédie boufonne, à mi-chemin entre l'absurde des Monty Python et la grosse farce à la Benny Hill. Le Podologue n'est pas un Seigneur du Temps mais un Chrono-Duc, dont le TARDIS n'est pas bloqué sous la forme d'une cabine de police, mais sous celle d'une machine à laver !


Et pourtant, lorsqu'il faut sauver l'univers, c'est lui que Rassilon appelle. Bon, en fait, c'est parce que le vrai Docteur (à la voix, il semblerait que ce soit la version Patrick Troughton) est sur répondeur, donc le patron des Time Lords n'a d'autre choix que de faire appel au second couteau. Mais bon, c'est déjà une forme de reconnaissance, non ? Notons au passage que le début de l'aventure, qui concerne Rassilon, est présenté sous la forme d'un dessin animé absolument ignoble, visuellement parlant.


L'histoire tourne donc autour du fait que le Podologue n'est pas l'article d'origine, et que donc, en théorie, il n'a pas à sauver le monde parce qu'il n'a pas la licence pour le faire. Son ennemi n'est du reste pas le Maître mais le Licensor. En outre, il devra aussi affronter des Cyberons, la version BBV des Cybermen apparus pour la première fois dans l'histoire éponyme et dont je ne vous ai pas parlé jusqu'ici parce que ce n'est pas vraiment un spin-off de Doctor Who, malgré la ressemblance.


Il se battra aussi contre des Autons, et même les Sontarans sont invités à la fête. En dernière partie, on pourra aussi croiser un Krynoid, cette espèce de plante extraterrestre aperçue dans The Seeds of Doom (S13E6). A croire que tout l'univers lui en veut, au pauvre Podologue ! Et comme de bien entendu, ça se finira par sa mort et sa régénération... râtée ! Sylvester McCoy se réincarne en Sylvester McCoy, très déçu de n'avoir pu obtenir une meilleure apparence.


Pour lutter contre tout ce beau monde, le Podologue peut néanmoins compter sur l'aide de pseudo-compagnons. Le premier est un certain Geoff, qui se trouve être le voisin de palier des Cyberons. Notons que l'acteur Nigel Fairs joue ce rôle et celui du Licensor. Mais le plus intéressant reste le camelot, qui n'a pas de nom mais qui reste aux côtés du héros du début à la fin, et qui est interprêté par Mark Donovan. Cet imposant acteur est un habitué des comédies boufonnes, et on a pu le voir dans Shaun of the Dead ou dans le Dernier Pub avant la Fin du Monde.


A lui seul, il incarne l'esprit de cette production fandarde mais à l'humour parfois lourdingue, aussi lourdingue que les insupportables musiques et bruitages qui encombrent l'oreille tout au long de l'aventure. Seul le générique, assez whonie dans l'esprit, colle à l'image d'une parodie de Doctor Who. Pour le reste, les clins d'oeil aux documentaires sensationnalistes de la télé britannique ou au Maillon Faible sont un peu hors sujet. Et même le "Ace !" que pousse le Podologue à la fin de l'histoire arrive comme un cheveu sur la soupe.
Allez, ne soyons pas bégueules. Do you have a licence to save this planet ? est tout de même assez rigolo et fera passer un bon petit moment, grâce à ses situations abracadabrantes, à ses personnages surjoués ou encore à ses effets spéciaux bien moisis, volontairement à n'en pas douter. Et puis il ne dure qu'une demi-heure, ce n'est pas comme s'il donnait l'impression de perdre son temps.


Le DVD de cette aventure hors norme est assez difficile à trouver dans le commerce. On peut supposer qu'il a été produit à un nombre assez faible d'exemplaires, mais qu'importe : la vidéo est une fois de plus accessible facilement sur Youtube, et à vrai dire, je m'en suis contenté. Je rate peut-être quelques bonii, mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

samedi 27 août 2016

International Karate Advanced sur GBA

International Karate Advanced



machine : Game Boy Advance

année : 2001
développeur : Studio 3
éditeur : Studio 3
joueurs : un
genre : versus fighting
Bien avant que Ryu ne colle son poing dans la gueule de Sagat, bien avant que Mai Shiranui n'enflamme les fans, tant par ses attaques ignées que par l'étroitesse de son kimono qui laisse tout loisir à son surplus mammaire de s'exprimer librement, bien avant que Sol Badguy et Ky Kiske ne se chamaillent à l'arme blanche comme deux collègiennes qui portent le même mascara, la baston était déjà de mise dans International Karate puis IK+, dans lesquels Force Blanche se battait contre Force Rouge, voire aussi contre Force Bleue, pour les beaux yeux de son vieux senseï Force Jaune. Aujourd'hui, les personnages ont des noms, mais les clichés sont toujours de mise.

International Karate Advanced est en fait une sorte de megamix des deux précédents opus. Du premier, il conserve les décors changeants et les mécaniques de base du gameplay, tandis qu'il emprunte au second son système de points et ses combats en un-contre-un-contre-un. Pour vous familiariser avec les bases, vous pouvez vous entraîner au dojo, face à des adversaires de différentes difficultés. Le menu principal propose du reste tout un tas d'options, parmi lesquelles la possibilité de s'essayer librement aux deux mini-jeux contenus dans la quête principale, ou encore un bonus game d'endurance.

JE METS LES PIEDS OU JE VEUX...
Mais le gros de la partie consiste à parcourir la planète en affrontant des paires de combattants. Cela ne signifie pas que vous vous retrouvez seuls face au reste du monde, puisque les deux adversaires ont tendance à se foutre sur la gueule au moins aussi souvent, si ce n'est plus, qu'ils ne vous tapent. C'est qu'en fait, contrairement à Street Fighter et consorts, le but n'est pas de mettre l'adversaire au tapis mais de marquer des points, le round étant gagné lorsque vous atteignez six points ou si vous avez le meilleur score au terme du temps imparti. Vous remportez le match après deux reprises et pouvez alors participer à l'un des deux mini-jeux : le premier consiste à renvoyer des balles, le second à éviter des bombes. Dans les deux cas, une victoire vous gratifie d'un bonus de points, de même que lorsque vous obtenez six points lors d'un combat.
Reste encore à comprendre comment ça marche. Basiquement, vous disposez d'un bouton pour les coups de pieds, et d'un autre pour les coups de poings. Mais, héritage du premier opus, appuyer seulement sur ces touches ne sert à rien, si ce n'est, et ce n'est pas négligeable, à parer les attaques adverses. Mais pour porter vos coups, vous devrez leur adjoindre une direction. De base, droite et gauche permettent de se déplacer, bas de s'accroupir et haut de sauter. Votre personnage fait face, par défaut, vers la droite, mais vous pouvez le retourner grâce aux gachettes L et R. Oui, vous DEVEZ retourner vous-mêmes votre avatar, puisqu'il peut très bien se retrouver coincé entre ses deux adversaires.
Si vous inclinez la croix directionnelle vers l'avant, le bouton A déclenche un coup de pied à l'estomac et le bouton B, un coup de poing au même endroit. Si vous allez vers l'arrière, vous sortirez respectivement un roundhouse kick ou un coup de boule. Avec la direction basse, A assène une balayette et B un coup de poing au niveau... hum, ben au niveau des couilles. C'est autorisé, ça ? Enfin, la direction haute réalise un coup de pied sauté ou un coup de poing au visage. Les possibilités sont bien moins nombreuses que dans IK+, et se rapprochent plus de ce que l'on trouvait dans le premier opus.

...ET C'EST SOUVENT DANS LA GUEULE !
Vous débutez votre périple aux Etats-Unis, devant les gratte-ciel de New York, puis vous poursuivrez le championnat où vous voudrez, sachant que le plus simple est encore de partir pour l'Europe. D'abord en Grande-Bretagne, Big Ben en fond d'écran, puis en France devant l'Arc de Triomphe. Harry et Larry, bonjour l'imagination, vous attendent en Allemagne, au pied de la Porte de Brandebourg, tandis que Fidel et Juan se sont trompés de direction et ont atterri en Italie, devant le Colisée. Et on trouve des karatékas jusqu'en Grèce, sur le site de l'Acropole.
Vous passerez vite fait devant les pyramides égyptiennes, pour la seule étape africaine, avant de vous rendre en Russie, aux abords du Kremlin. Direction ensuite l'Asie, avec pour commencer le Taj-Mahal en Inde puis, je suppose, un arrêt au coeur de la Cité Interdite, en Chine. Bien entendu, vous ne pouvez pas esquiver le pays même du karaté : le Japon. Là pour le coup, je suis incapable de vous dire ce que l'image représente. Beaucoup plus bas, c'est devant l'opéra de Sydney que vous concluerez votre aventure. Mais attendez un peu ! Trois nouvelles destinations ont été débloquées suite à vos victoires.
C'est ainsi que vous pourrez vous rendre à Taïwan, retourner au Japon, cette fois-ci au pied du Mont Fuji, ou encore aux Etats-Unis, devant la Maison Blanche. Triompher de ces trois derniers duos vous octroie la coupe tant convoitée, mais vous n'avez pas encore fini ! Une dernière destination s'offre à vous : une nouvelle étape en Chine, face à deux senseïs. Si vous parvenez à les battre, vous pourrez admirer, si l'on peut dire, l'image de fin, puis vous obtiendrez votre score final qui signe la complétion du jeu. Vous n'avez plus qu'à retenter avec un autre personnage. Ou à jeter la cartouche, ça marche aussi.

EN RESUME :
SCENARIO : non. Non, franchement, je suis sûr que même dans le manuel, aucun scénario n'est évoqué. En même temps, qu'est-ce que ça pourrait être, l'histoire d'un karatéka à la coupe afro appelé Hotdog ?
GRAPHISMES : certes, il y a du mieux par rapport au premier IK sur CPC ou C64. Mais les personnages, au demeurant mignons, incrustés sur des photos digitalisées, ça donne un truc pas ouf. Un style plus proche des versions Amiga ou Atari aurait été plus apprécié.
ANIMATION : l'animation est très rigide, et tous les personnages disposent des mêmes attaques. Seule la vitesse est modifiée selon la difficulté, et curieusement, ce sont les deux papis à la fin du jeu qui sont les plus mobiles.
SON : pas très variée, la bande-son doit se composer de quelque chose comme trois morceaux, heureusement agréables dans l'ensemble. Les effets sonores sont simples mais efficaces.
JOUABILITE : les connaisseurs des jeux d'origine ne seront pas excessivement déstabilisés, mais les amateurs de jeux de baston modernes resteront comme deux ronds de flan devant tant de rigidité.
DIFFICULTE : petit à petit, les adversaires varient leurs attaques, parent plus souvent, se font plus rapides... La difficulté est progressive, mais le plus gros point noir du jeu tient à la détection des collisions, toujours aussi calamiteuse quinze ans après.
DUREE DE VIE : avec seize niveaux et plusieurs modes de jeu, il y a déjà de quoi faire, sans compter que les néophytes devront obligatoirement s'entraîner avant d'espérer l'emporter. Reste qu'il manque un mode deux joueurs.
VERDICT : l'oeuvre d'Archer MacLean est sans conteste un jalon important dans la création du genre du versus fighting, et cette itération Game Boy Advance représente le meilleur compromis entre la vétusté du premier IK et la redondance de la version Plus. A essayer.
POURQUOI CETTE VERSION : il n'y a pas d'équivalent sur les autres supports, International Karate Advanced se situant à mi-chemin entre IK et IK+.

dimanche 21 août 2016

Docteur amateur, deuxième partie

Outre les épisodes officiels et les productions non-licenciées utilisant majoritairement des personnages secondaires, Doctor Who a aussi connu la ferveur de fans très motivés, prêts à rendre hommage à leur série avec peu de moyens mais pas mal de débrouillardise. Ceci est le deuxième des quatre articles que je compte consacrer au sujet, mais c'est aussi, peut-être, le moins complet du lot, hélas.

Les années 90 : occuper le terrain

A l'aube de la nouvelle décennie, on retrouve des groupes amateurs que l'on a déjà pu croiser quelques années plus tôt. C'est ainsi le cas de Planet Film Productions, qui réalise quatre aventures entre 1990 et 1999 (et qui reviendra encore dans les années 2000) ; de MUM Productions, qui revient avec Doctor Who in the 20th and 9/10 Century en 1991 et Without a Who en 1997 ; ou encore de la Federation, qui ne fait son retour qu'en 1996 mais qui va ensuite enchaîner.
Des deux premiers, il ne reste presqu'aucune trace sur la Toile. Néanmoins, la toute première tentative de Planet Film durant cette décennie, à savoir Second Spawn, peut être dégotée sur Youtube. En dépit d'un format assez court (deux épisodes de neuf et sept minutes respectivement), il s'agit de la plus grosse production du groupe depuis ses débuts, avec, si l'on s'en tient au speech en début du premier épisode, un cast de quarante-huit personnes ! Ce qui est sûr, c'est que tout ce qui était prévu n'a pas été filmé, preuve en sont les liens entre deux scènes sous forme de dialogues.
C'est une histoire qui se déroule dans le passé, en l'occurence dans l'Allemagne hitlérienne, et c'est déjà un fait suffisamment rare, dans une production amateur, pour être souligné. Et les gars ont fait les choses bien, puisqu'accessoires et costumes sont assez crédibles. En outre, les acteurs sont bons. Le Docteur est campé par un gars -dont j'ignore le nom - qui ressemble à un vieux prof de physique, et en compagnie d'un Adric bien plus vieux que celui que l'on a pourtant vu mourir des années plus tôt, il va empêcher les Krinoïdes et les nazis de s'allier pour détruire la Grande-Bretagne. Hélas, en dépit de toutes ses qualités, le court-métrage est un échec, sans doute parce qu'il était trop ambitieux.
Episode 1   Episode 2

Certaines productions de la Federation sont elles aussi encore disponibles. Ce n'est le cas ni de The Reign of Turner, qui parodie les méthodes de John-Nathan Turner sur le show à la fin des années 80, ni de Realitywarp, mais à compter de 1999, le groupe s'est mis à fabriquer tout un tas de courts-métrages sur bon nombre de sujets, dont une bonne partie sur Doctor Who. Il s'agit de la série des Six Minute, qui débute avec The Six Minute Doctor Files et The Six Minute Moon 1999. La collection est trouvable ici (attention, web 1.0 !).
En fait, ces deux épisodes sont des crossovers ! Si le Docteur, dans sa sixième incarnation, est effectivement accompagné par Mel (campée dans le premier des deux opus par un homme déguisé en femme !), le duo en rencontre un autre qui a créé le buzz au début de la décennie : Mulder et Scully, les célebres enquêteurs du FBI adeptes du paranormal. A la fin du premier Six Minute, les héros de X-Files deviennent les nouveaux compagnons du Docteur à la place de Mel, même si dans le deuxième, la jeune femme est de retour tandis que les agents sont pulvérisés ! Et pourtant, je vous assure qu'il s'agit de comédies ! Deux petites histoires correctes, mais là n'est pas ce que les années 90 proposeront de meilleur.
Entretemps, des nouveaux venus sur la scène amateur tentent tant bien que mal de s'imposer, même si la plupart d'entre eux ne produira qu'une seule aventure. On citera le Doctor Who Fan Club of Newfoundland, qui réalise The Overseers en 1992 ; un certain Joe Keeping, auteur de Mastermind en 1993 ; MEV Films, avec Resurrection of Evil la même année ; et les films Redemption (1994) et Hellgate (1995), pour lesquels on ne trouve que quelques rares listings, ne précisant ni de qui ils proviennent, ni même s'ils ont été terminés.

Inutile de préciser que pour tous ceux-là, les vidéos sont à l'heure actuelle introuvables. Ca commence à faire beaucoup, et ce n'est malheureusement pas fini. En 1994, un nouveau groupe du nom de Timebase Productions entre en scène, et produira quatre aventures en l'espace de trois ans, plus une durant les années 2000. Leur Docteur est interprété par un certain Rupert Booth, mais une fois de plus, impossible de dégoter ces histoires, ce qui est dommage parce qu'elles sont très bonnes d'après ceux qui les ont vues. La même année, Half-a-Dozen Lemmings Productions se lance aussi dans la partie. Le groupe signera les trois parties d'une saga appelée Time Rift, dont il ne reste pas plus de traces...
Heureusement, le troisième et dernier groupe à entrer dans la danse en cette année 94 a pour sa part laissé son empreinte dans l'Histoire. The Projection Room donne naissance à une saga qui met en scène Chris Hoyle en tant que huitième Docteur, présenté très officiellement à une époque où le show est en stand-by depuis cinq ans et où le téléfilm n'a pas encore été annoncé. Le Docteur est consultant pour UNIT, son TARDIS lui interdisant les déplacements longue distance. Ca ressemble à la période Pertwee, si ce n'est que physiquement, l'acteur principal porte chapeau et écharpe. Si le but était, sans doute, de ressembler à Tom Baker, Hoyle a plutôt de faux airs de Marc Veyrat, lunettes noires à l'appui. Accompagné par une certaine Leia dont on ne sait rien, il affronte le Maître dans The Crystal of Achyllon.
Episode 1   Episode 2   Episode 3
Autant le dire tout de suite, l'ensemble est très mauvais. Les acteurs sont médiocres, l'histoire est illogique, les épisodes ne font pas tous la même longueur, les accessoires sont pitoyables (l'arme du Maître est un NES Zapper - vous pouvez pas comprendre, les jeunes - repeint en noir !) à l'exception notable de l'extérieur du TARDIS, et la musique incidentale a été piquée au Batman de Tim Burton ! Et si les décors extérieurs sont assez jolis, la prise de son est tellement mauvaise que, la plupart du temps, le bruit blanc masque les dialogues !
La suite n'est guère meilleure. The Invisible Opiate souffre des mêmes défauts, mais le calvaire est de plus courte durée puisque les épisodes font une douzaine de minutes, contre vingt pour leurs prédécesseurs. Pourtant, l'équipe cherche à faire un peu plus pro, la série a désormais son propre générique, la nouvelle assistante (pas plus d'explications sur son arrivée) est plus efficace, mais rien à faire : entre le Brigadier qui lui aussi s'est visiblement régénéré, en sosie de Steven Seagal qui plus est, et un Davros encore plus inaudible que le reste du cast, la sauce ne prend pas.
The Invisible Opiate 1   The Invisible Opiate 2   The Invisible Opiate3
Concernant The Deadly Alliance, le résultat est encore pire puisque l'aventure n'a jamais été terminée. Il n'en reste qu'un épisode et demi, dans lequel le Docteur et Charlotte, la nouvelle assistante dont je parlais au dessus, doivent déjouer les plans conçus par les Daleks, les Cybermen et le Maître, qui a encore changé de visage.. L'explication sur cette alliance impossible est donnée par les conséquences de la précédente aventure.
The Deadly Alliance 1   The Deadly Alliance 2
Et on tombe de Charybde en Scylla avec A Stitch in Time, nouvelle aventure bipartite durant laquelle le Docteur affronte ENCORE le Maïtre, qui s'est ENCORE régénéré. Le Docteur, ou plutôt LES Docteurs (ça commence à faire beaucoup de mots écrits en majuscules, je vous l'accorde) puisque le plan du Maître est d'abattre toutes les incarnations de sa Némésis. Pour l'instant, il a trouvé Hoyle, toujours accompagné de Charlotte mais ce n'est pas la même actrice qui joue le rôle ! Il a aussi dégoté numéro neuf (David Hobson), qui a quant à lui pour compagnon un queer alcoolique du nom de Devlin.
Gordon England incarne le dixième Docteur, tout seul, et John Ruth le onzième qui, lui, n'a pas été piégé. Là dessus viennent se greffer, sans que l'on comprenne vraiment comment ni pourquoi, un Dalek et un Auton. Mélangez le tout, servez froid et mal joué, et vous obtenez la pire des quatre histoires. Sans compter que les Docteurs se croient obligés de rendre hommage aux vrais acteurs qui les ont précédés en reprenant leurs phrases cultes ("So you're my replacements ? A dandy and a clown !" ou encore "When I say run, run !").
A Stitch in Time 1   A Stitch in Time 2
 
L'année qui suit, les The Thames Valley Time Lords débutent leurs propres productions. Il y en aura trois dans les années 90, mettant en scène un Docteur chauve et en costard interprété par David Roberts. Dans la première histoire, The Persephone Complex, il se retrouve piégé dans la Matrice de Gallifrey par un Maître qui en est à sa douzième régénération. L'histoire tourne pourtant autour de la Persephone du titre, qui est bien plus qu'elle ne semble.
Si l'histoire de cette aventure d'une petite demi-heure est relativement bien écrite, elle est par contre franchement mal jouée. C'est même peut-être la pire interprétation à laquelle j'ai eu l'horreur d'assister ! Je pense que le second degré est mal assumé par les acteurs, et c'est bien dommage parce que les productions de TVTL ont pour principale originalité leur ambiance surréaliste. Celle qui s'en sort le mieux, c'est Coral Bliss, l'actrice qui reprend le rôle principal lorsque le Docteur, mortellement blessé, se réincarne. Pour l'anecdote, c'est également elle qui co-écrit la bande-son, et qui est donc sans doûte à l'origine du curieux remis du thème principal.
Still Life, l'histoire suivante, se déroule une nouvelle fois dans la Matrice (Neo, es-tu là ?), un an plus tard. Et pour l'occasion, c'est David Roberts qui reprend le rôle du Docteur, sans plus d'explications. Mais le plus rigolo, c'est que Coral Bliss aussi sera de la partie ! C'est comme si le héros changeait de peau lorsqu'il était en danger. Ca fait plus Super Sayan que Who, en fait, le Docteur-Bliss étant une sorte de version plus du Docteur-Roberts. Le Maître, lui, est encore là et ne s'est pas régénéré. Par contre, il joue un peu mieux, de même que l'ensemble de la troupe, du reste.
Durant cette deuxième histoire, qui court sur un peu plus de vingt minutes, le double Docteur est accompagné par un certain Montague, détective spatial de son état, et le surréalisme est toujours de la partie. Par contre, la troisième et dernière aventure de TVTL, Assassin, abandonne totalement le principe des deux premières au profit de quelque chose de plus sage, comme en témoigne déjà le nouveau générique, assez bateau. David Roberts est encore de la partie, cette fois-ci avec une jeune femme du nom de Sophie (un nom "Ace" d'après le Docteur !), et les deux vont devoir aider le futur moi du Docteur, joué par un certain Steve Toon, à se sortir d'un mauvais pas.
On le voit, la cohérence n'est pas le point fort de TVTL, puisque cette dernière tentative d'un petit quart d'heure renie non seulement l'héritage des deux précédentes, mais biffe aussi de la chronologie de son héros l'incarnation de Coral Bliss, pourtant encore créditée à la bande-son. Ne cherchons pas la logique là dedans, il manquait visiblement un chargé de production pour tenir les registres. Au lieu de cela, amusons-nous des quelques facéties des Seigneurs du Temps de la Vallée de la Tamise, comme le TARDIS du Maître qui a la forme d'une Renault Clio, les effets spéciaux calamiteux du dernier opus, ou le délire imbitable sur les performances de la Comédie et de la Tragédie.
The Persephone Complex   Still Life   Assassin
 
Galtham Films, quant à eux, s'essaient au crossover : contraint par ses pairs à se régénérer, à la manière de Patrick Troughton dans la série classique, le Docteur n'arrive pas à se décider : il ne veut ressembler ni à Fred Pierrafeu, ni à... Colin Baker ! Mais comme il lit beaucoup de comics, les juges le transforment en Whoman : the Dark Time Lord ! Avec l'aide de Rubin et de Whogirl, le Docteur-Batman joué par Lloyd Eldred se retrouve embringué dans une aventure farfelue, illogique et parfois même amusante, face au Trainmaster. Costumes en papier, décors en carton et effets spéciaux rudimentaires seront son lot. Le pire, c'est que Galtham récidivera avec The Fiendish Plot of Whoman II, hélas introuvable.
Whoman (première partie : suivez le fil pour tout voir)
 
En 1997, un certain Simon Wellings réalisera Cold Blood, Warm Heart, dont la vidéo n'est plus disponible aujourd'hui. La même année, le groupe Rubber Burlesque tourne The Few Doctors. Là, c'est du lourd : imaginant comment les pontes de la BBC préparent la ressurection de la franchise qu'ils ont lâchement abandonné en 1989, la troupe comique dévoile une parodie dans la veine du cultissime Benny Hill, non sans lâcher quelques critiques acerbes envers la chaîne de télévision.
Supportée par un cast véritablement brillant, cette production amateur peut également compter sur la participation de quelques stars : Peter Miles, qui jouait notamment l'éminence grise de Davros dans le légendaire Genesis of the Daleks (S12E4) ; Gary Russell, à l'époque scénariste de comics liés à Doctor Who depuis devenu script-editor sur les spin-off de la série ; et même John Nathan-Turner, le producteur de la saga dans les années 80 ! Ajoutons des costumes plutôt bien foutus et même des accessoires directement tirés du show officiel, et nous tenons là un excellent produit.
The Few Doctors

Mais le chef d'oeuvre de cette année-là est The Millenium Trap, par la Bedlam Theater Company. Cette aventure en trois parties, d'un peu moins d'une demi-heure chacune, a été réalisé entièrement en noir et blanc à la manière des vieux opus. Et même si l'histoire se déroule en 1998 (un an après la date de parution, donc), on y voit des accessoires dignes des années 60, notamment des ordinateurs d'époque. De manière globale, tout rappelle la période Troughton, et pourtant, le Docteur est bien différent de sa deuxième incarnation.
Imbu de lui-même, paternaliste à l'excès et même carrément puant, Nick Scovell a, physiquement comme psychologiquement, de faux airs du Maître, l'embonpoint en plus. Il est en tout cas très bien dans son rôle, et dans l'ensemble, les acteurs sont tous bons, sauf lorsqu'il s'agit de mimer les scènes de combats, points faibles de ce récit. Et puis tant qu'on en est aux critiques, signalons aussi des effets spéciaux un peu faible, faute naturellement au budget.
Mais lorsqu'on fait abstraction de ces petits défauts, on se régale devant une aventure bien construite, bien interprétée, qui met en scène le Docteur aux côtés de UNIT et des Thals, face à ses ennemis de toujours, les Daleks. Une histoire qui ne cesse de faire référence aux anciens épisodes, une histoire tournée à la manière de ces épisodes, mais une histoire qui a beaucoup moins vieilli que ses contemporaines. Du reste, en 2009, une version "enhanced" a vu le jour, qui remet l'image et le son au goût du jour.
The Millenium Trap 1   The Millenium Trap 2   The Millenium Trap 3
 
On continue l'année suivante, avec My Best Friend's Brother Is a Cyberman de Trickshot Film Productions. Mi-témoignage illustré, mi-clip de vacance, le bouzin d'un peu plus de sept minutes trente se veut amusant mais lui aussi est mal joué. Le filtre sépia lui donne en tout cas un certain cachet. Et puisque la couleur n'est plus à la mode chez les amateurs de Who, la même année, Julian Smith passe lui aussi derrière la caméra. Le résultat est Reassembly of the Daleks, et il n'est pas brillant.
Des effets spéciaux médiocres, une réalisation à l'arrache et un jeu d'acteur tout aussi nul sont les caractéristiques principales de ce petit film réalisé par deux frères : Julian et Simon Smith, le premier interprétant un Docteur... fan de l'équipe de foot d'Angleterre ! Simon joue quant à lui Slade, le compagnon du Docteur, un ado armé de jouets en plastique. On croise aussi vite fait K9, qui s'est visiblement régénéré en lecteur CD (!) et qui ne cesse de bugger. Tout ce beau monde affronte donc les Daleks, dont les voix sont complètement inaudibles sur la vidéo qui circule sur la Toile.
My Best Friend's Brother Is a Cyberman   Reassembly of the Daleks
 
Enfin, 1999 voit naître rien moins que quatre films amateurs, de plus ou moins bonne facture. Tout d'abord, abordons Dahke World Productions, qui réalise Creatures of Hate. Sur pas loin de vingt minutes, les auteurs imaginent des Daleks exilés de leur monde mort qui recherchent leur créateur. Or, il se trouve que la tête de Davros est conservée sur Terre par des scientifiques qui travaillent pour U.N.I.T. Point de Docteur à l'horizon, sauf à la toute fin, lorsque le vieux bougre se fait piquer son TARDIS comme un bleu.
Cette histoire partait bien, les effets spéciaux du début n'étant pas trop bidon et les acteurs jouant relativement bien, mais la deuxième moitié n'est qu'une suite ininterrompue de combats atrocement mal filmés et de réactions illogiques. Tower Video, quant à eux, préfèrent se tourner vers les méchants du Whoniverse : le Maître en priorité, mais aussi le Moine ou la Rani seront les héros de Timestealers, trois aventures bipartites et un four parter qui content les aventures de ces anti-héros finalement assez attachants.
Dans le premier, le Maître se fait plumer par deux gars totalement banals, tandis que dans les suivants, il va croiser des bestioles improbables : des Cybermen, des Cybermats et U.N.I.T. tout d'abord, puis carrément R2D2 et le crew de l'Enterprise ! Dans le dernier, ce sont trois incarnations du Maître qui se livrent bataille, tandis que le Moine essaie d'empêcher l'apocalypse. Dans l'ensemble, ces histoires sont très sympas en dépit d'un budget minimaliste.
Creatures of Hate (première partie : suivez le fil)  Timestealers (première partie : suivez le fil)
 
Et si Who's Bored, signé Homegrown Productions, est une fois de plus introuvable, il me reste à vous parler de Time and Again, de Mendicant Productions. Là pour le coup, on est face à rien moins qu'un téléfilm d'une heure trois quarts. Il s'agit certes d'une production amateur, mais les acteurs sont bons, notamment Dennis Kuhn qui joue un Docteur très dandy. Le héros évolue, en compagnie d'une certaine Sylvie Lydon, dans un TARDIS cosy qui rappelle la salle de contrôle secondaire aperçue dans The Masque of Mandragora (S14E1).
Débutant - après un générique au thème remixé étrangement mais qui demeure agréable - par le même monologue que le téléfilm de 1996, l'aventure n'a certes pas le même budget effets spéciaux, cela se voit nettement, mais elle ne manque pas d'atouts. Elle fait notamment un rapprochement plutôt poussé entre les actions du héros et de sa Némésis, le Maître. Mais malheureusement, elle souffre de longueurs, et la vidéo nous fait subir un décalage fort pénible entre le son et l'image.
Time and Again
 
En conclusion, et même s'il est difficile de se faire un avis complet étant donné le nombre de vidéos qui ont disparu des archives, ces années 90 sont l'occasion pour les fans d'occuper le terrain, à l'heure où la série est officiellement en pause, mais où peu de personnes croient en son retour. C'est du moins le cas pour la première partie de cette décennie, l'arrivée du téléfilm en 1996 changeant quelque peu la donne. A sa suite, l'espoir renait, et les films amateurs, à quelques exceptions près, se font plus léchés, comme s'ils voulaient se faire l'écho de la nette césure (en matière de rythme, d'effets spéciaux... de tout en réalité) entre ce long-métrage et la série classique.

jeudi 18 août 2016

Le diptyque Mindgame

diffusion initiale : les 1er octobre 1999 et 24 janvier 2000, dates soumises à caution
nb d'épisodes : 2
DVD :
    > Mindgame
    > Mindgame Trilogy


Docteur : y en a pas
Compagnons : Ace ?

Chez Reeltime Pictures, on fait du bon spin-off. Bon, Wartime était surtout un coup d'essai, et même en l'état, il n'est pas si mauvais que ça. Par contre, Downtime est un vrai petit bijou, sans aucun doute le produit non-officiel qui m'a le plus séduit jusqu'alors. Néanmoins, il a coûté cher à produire, et pendant trois ans, Keith Barnfather et ses équipes n'ont pas fait grand-chose d'autre concernant Doctor Who. Ils ont même laissé à leurs collègues et concurrents de chez BBV le soin de réaliser la trilogie des Autons, pourtant pressenti chez Reeltime.
En 1998, la boîte de prod' revient sur le devant de la scène avec Mindgame, une histoire d'une grosse demi-heure scénarisée par personne d'autre que Terrence Dicks, le script-editor majeur de Doctor Who durant les années 70. Ce n'est pas la première fois que Dicks collabore à ce genre de produits, puisqu'il avait aussi conçu le synopsis de Shakedown. Hélas, l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui n'est pas sa meilleure réalisation. Elle s'ouvre d'ailleurs sur la pire CGI de l'histoire de l'incrustation numérique, ce qui donne le ton de ce qui va suivre.


Mindgame, c'est l'histoire d'un Sontaran, d'un Draconien et d'une humaine qui se retrouvent piégés dans une cellule par une entité mystérieuse. Ca commence comme une blague belge, et du reste, l'humaine en question le dit elle-même. Dans l'absolu, nous avons donc affaire à un huis clos, le but de l'entité étant de pousser ses hôtes à s'affronter histoire de voir qui survit. Ce qui donnera lieu à la scène de combat la plus expéditive qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici.


Mais de toute façon, tout est cheap dans cette aventure. Le décor minimaliste, les armes en plastique, le cast qui ne compte au final que quatre personnages... Et puis c'est vraiment mal tourné. C'est Barnfather lui-même qui dirige les caméras, mais on ne peut pas dire que ce soit sa vocation. En témoignent les modulations de fréquence vocale et le fait que, parfois, tout le monde parle en même temps, ce qui rend les dialogues potentiellement difficiles à comprendre, d'autant que le DVD ne comporte aucun sous-titre.
Le plus rigolo, c'est quand même les effets de manche qu'utilise le réalisateur. Des plans serrés de ses acteurs superposés les uns aux autres pour représenter l'intrusion mentale de l'entité, ça ne s'était pas vu depuis au moins vingt ans. Mieux encore, ou pire selon vos goûts : au départ, l'entité est vue de dos, façon gros suspens. Sauf qu'au final... c'est un monstre que l'on n'a jamais vu jusque là ! Tu parles d'une révélation !


Plus intéressant, l'humaine est jouée par Sophie Aldred, l'actrice qui interprêtait Ace dans la série. Ici, elle n'est pas nommée, pour des questions de droits sans aucun doute, mais certaines de ses répliques ne laissent que peu d'ambiguité sur son rôle : "What would the professor do ?", sachant qu'elle appelait le Docteur "professeur" la plupart du temps ; "Reverse the polarity", un grand classique ; et même "Wicked !", si jamais le doûte était encore permis.
Le deuxième volet est beaucoup plus intéressant. Prenant la suite du premier opus, cette trilogie s'intéresse à ce que sont devenus les trois anti-héros une fois qu'ils sont parvenus à s'échapper. Et si on parle de trilogie, c'est parce que cette aventure de pas loin d'une heure est en fait constituée de trois histoires, une par perso. C'est Nicholas Briggs qui en est le script-editor, et Terrence Dicks écrit la première des trois histoires, celle du Sontaran.


Le commandant Sarg, tel et son nom, se retrouve au beau milieu d'une bataille entre sa race et son ennemi juré, les Rutans. L'ambiance prenante et les décors fouillés de ce récit tourné en extérieur appuient le jeu particulièrement convaincant de l'acteur, qui résume finalement ce qui s'est passé auparavant et ce qu'il en a tiré. Et si le costume est franchement raté, là pour le coup, les effets spéciaux sont particulièrement réussis. Le contraste est d'ailleurs saisissant avec le premier Mindgame, pourtant sorti à peine quelques mois plus tôt si l'on en croit les dates que j'ai pu trouver sur la Toile (sujettes à controverse, puisqu'on trouve aussi du 1998 pour le premier opus et 1999 pour le second).


Le Draconien, lui, se nomme Merq, mais pour l'instant, il est le prisonnier 451. A travers trois courtes séquences qui s'enchaînent, il va expliquer pourquoi et comment il en est arrivé là. Trois longs monologues shakespeariens - et pour cause, vous comprendrez en voyant la fin - chiants et difficilement compréhensibles, la faute à une prise sonore médiocre assez surprenante vu que tout est filmé dans un tout petit décor. C'est la moins intéressante des trois histoires.


Quant à notre chère Sophie Aldred, elle n'est encore une fois pas nommée, mais son matricule est SA408. Or phonétiquement, le début, SA, sonne un peu comme Ace. Et puis après tout, merde ! Si je vous dis que c'est Ace, c'est elle et c'est marre. Là encore, elle fait référence à l'un de ses amis qui est un spécialiste de l'improvisation, et l'histoire tourne autour d'un imbroglio temporel que ne renierait pas le Docteur. Même la musique sonne un peu whonie. Par contre, si c'est elle, son histoire finit mal... Du reste, les trois récits se terminent tragiquement.


Les DVD des deux Mindgame sont assez similaires, et plutôt moyens. Comme je l'ai dit précédemment, on n'y trouve aucun sous-titre. On n'y trouve à vrai dire pas grand-chose d'autre que le téléfilm, en dehors d'un documentaire sur le tournage. On y apprendra que le premier épisode a été tourné à l'arrache et plusieurs scènes ont été biffées de la production finale, ce qui explique peut-être sa médiocrité. Le deuxième making-off est plus détendu, ce que souligne l'amusante voix off. Et le résultat final est beaucoup plus intéressant.

lundi 15 août 2016

Academy Comics : les mystères de la science de demain

Je n'ai pas souvent l'occasion de causer mangas, principalement parce que je n'y connais pas grand-chose, et parce qu'en plus, ça ne m'intéresse pas des masses. Une fois n'est pas coutûme, il va falloir que j'aborde le sujet de la BD nipponne, et pourtant, c'est bel et bien à un éditeur tout ce qu'il y a de plus américain que l'on va s'intéresser aujourd'hui. Avant que vous n'attrappiez une migraine, laissez-moi vous expliquer.

L'INSTANT VO (What else ?)
En 1986, Mark Paniccia, encore loin de sa future carrière d'éditeur-en-chef chez Marvel, se lance dans l'édition de comics en fondant sa structure Pyramid Productions. Après la diffusion d'une poignée de comics assez confidentiels, l'aventure peut être considérée comme un échec, mais l'homme s'entête et lance une nouvelle maison d'édition, New Century Comics, au tout début des années 90. C'est vers le manga qu'il se tourne alors, mais l'expérience est encore plus courte que la précédente.
Cela ne semble pas démotiver Paniccia, qui quelques années plus tard retente le coup. Acid Rain Studios se lancera sur la voie du comics gothique à tendance horrifico-sensuelle. Nous y reviendrons sans doute un jour, si j'arrive à trouver les comics de cet éditeur. Toujours est-il que l'entêtement du bonhomme finit par payer puisqu'en 1994, il décroche les droits d'exploitation de la licence Robotech auprès de son détenteur, Harmony Gold. Dans la foulée, la maison d'édition est rebaptisée Academy Comics.
Dès septembre de cette année-là, Academy propose ses premiers comics Robotech. Il y en a quatre, et en dehors du numéro zéro sensé résumer l'intégralité de la saga en une poignée de pages, le reste est la suite directe de ce que proposait le précédent licencié, Eternity Comics. En l'occurence, il s'agit donc de Return to Macross, qui continue au numéro 13 et s'intéresse à la période de transition entre le crash du SDF-1 et la première guerre Robotech ; d'Aftermath, qui reprend au numéro 7 et qui traite des conséquences de la guerre face aux Invids...


... Et de Robotech II : the Sentinels, qui repart au numéro 9 de sa troisième arche narrative, appelée Livre. Ce projet est mené par les jumeaux Jason et John Waltrip et s'inspire du dessin animé éponyme, qui devait relancer la licence mais qui ne fut jamais mené à terme. Le troisième Livre court sur vingt-deux épisodes en tout, et sera suivi d'un quatrième, composé de treize numéros plus un zéro. Le style des frères Waltrip, clairement inspiré par les animes des années 80, en fait le navire-amiral du nouvel éditeur.
Mais il ne sera pas dit qu'Academy se contente de récolter les fruits de ce que son prédécesseur a semé. Pour preuve, dès le mois suivant, l'éditeur publie Invid World, un récit auto-contenu qui sera l'instigateur d'une collection appelée Worlds of Robotech, et qui comptera six volumes. Chacun s'intéresse à l'une des espèces extraterrestres qui croisent la route des Sentinelles dans la série des Waltrip Bros. Plus surprenant : en novembre sort Hohsq's Story
, qui retrace en toute logique le parcours de Hohsq. Quand bien même il est une légende pour son peuple, on ne peut pas dire que le personnage soit excessivement connu en dehors des cercles initiés.


Academy prend donc des risques, et le prouve encore en cette fin d'année en sortant coup sur coup les préludes à deux nouvelles mini-séries, Warriors et Clone. La première, excellente, fait le focus sur Breetai, le méchant Zentraedi devenu allié de l'U.E.F. Là, en l'occurence, il n'est même pas encore arrivé sur Terre, mais il en impose déjà. Clone prend quant à elle la suite d'Aftermath, et raconte les péripéties du SDF-Mordecai dans la galaxie d'Andromède. Ca sonne un peu hors-sujet, mais ce n'est pas si mal que ça.
L'année 1995 verra l'éditeur multiplier les mini-séries en parallèle des trois premières sagas (Aftermath prenant fin en milieu d'année, tandis que Sentinels repart sur un quatrième et dernier Livre). Academy Blues ou la vie des recrues sur l'île de Macross, Macross Missions qui détaille le parcours de l'Excalibur face aux Zentraedi, Mechangel qui se déroule juste après la deuxième Guerre Robotech, ainsi que plusieurs one-shots, viennent agrandir l'étal de l'éditeur.


Mais tout bascule en 1996, année où Academy perd le droit d'exploitation de la franchise. Paniccia avait dû sentir le vent tourner, car Academy achève tranquillement la publication de Return to Macross et ne produit que quelques one-shots et une ultime mini-série, dédiée à l'adaptation du dernier long-métrage animé. Seuls les frangins Waltrip en seront quitte pour achever leur série en catastrophe, sans avoir résolu le moindre des sub-plots qu'ils avaient lancé.

Academy tente justement de capitaliser sur ses artistes-vedettes, et en particulier sur Jason, en réimprimant la mini-série Metal Bikini parue à l'origine chez Eternity Comics, elle aussi, et en publiant un numéro zéro d'une nouvelle propriété intellectuelle appelée Amazon Gazonga, qui n'ira pas plus loin. En 1997, l'éditeur a cessé toute activité, et si un mystérieux comics nommé Noble A.R.M.O.U.R. Halberder, encore par les Waltrip, et une autre série baptisée Cyberknights sont encore sur le planning d'Academy Comics, difficile de savoir même si ces épisodes sont réellement parus.


L'aventure aura donc été de courte durée, et si l'on ne peut que supputer sur l'arrêt brutal de la collaboration entre Harmony Gold et Academy, on peut supposer que les ventes n'étaient pas au rendez-vous. On pourra éventuellement reprocher à la gamme, dans son ensemble et à quelques exceptions près, une faible qualité graphique, des gens comme Lani Kimmel ou Ryan Shelley n'ayant tout simplement pas leur place sur la scène professionnelle. Les couvertures peu engageantes n'ont sans doute pas beaucoup aidé non plus.
Inutile de préciser qu'en France, malgré un engouement croissant pour les mangas durant les années 90, les comics d'Academy n'ont jamais été traduits. Rien d'étonnant lorsqu'on constate que même l'adaptation, pourtant assez fidèle, de la première saison de Robotech par Comico n'a pas non plus eu cet honneur, alors qu'elle le méritait bien plus. Notez que je n'ai pas lu (car pas trouvé) quelques comics du studio :
- Noble A.R.M.O.U.R. Halberder, un one-shot par les frères Waltrip
- Cyberknights, un autre one-shot des Waltrip, si seulement il existe vraiment

Le bilan : 
A lire de toute urgence
Robotech : Booby Trap (mars 1996)
scénario et dessin : Sean BISHOP
En 1999, un gigantesque vaisseau spatial s'est écrasé sur Terre, mettant fin à l'ensemble des conflits qui secouaient le globe jusque-là, et provoquant le début d'une nouvelle ère de prodiges dûs à ce que l'on appela la Robotechnologie. Mais dix ans plus tard, une armada extraterrestre vient récupérer l'engin. Sean Bishop se charge, en solitaire, d'adapter le tout premier épisode de la série télévisée en comics, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est fidèle tant au déroulement de l'intrigue que du design des personnages et des vaisseaux. Dommage qu'il n'ait pas poursuivi sur cette voie...


A feuilleter à l'occasion
Amazon Gazonga #0 (octobre 1995)
scénario et dessin : Jason WALTRIP
Pour devenir de véritables amazones, les jeunes femmes d'Amazon City doivent réussir trois épreuves : capturer un jeune homme des tribus voisines, traverser la jungle et affronter un terrible monstre. Mais Gazonga, en dépit des incessants défis de sa rivale Devia, refuse de jouer le jeu. Jason Waltrip, une fois n'est pas coutûme sans son frère jumeau, développe une histoire une fois de plus inspirée par les dessins animés japonais de la décennie précédente. Sensuelle et ingénue, Gazonga ressemble à beaucoup d'autres créations de l'artiste, mais ses aventures sont amusantes.

Metal Bikini (avril 1996, 5 épisodes + un numéro 0)
scénario et dessin : Jason WALTRIP
Le professeur Kurosawa présente sa nouvelle invention devant un parterre de militaires : une armure volante lourdement armée. Mais il a oublié ses notes, et il demande alors à sa petite-fille Kenji de les lui amener. La séduisante jeune femme s'exécute... La recette est un peu toujours la même : Jason Waltrip s'inspire ouvertement des dessins animés japonais des années 80 pour produire une mini-série décousue et racoleuse. Mais son dessin tout en courbes et le rythme effrené qu'il lui imprime rend son histoire prenante. A noter qu'il s'agit de la réédition de la mini-série parue chez Eternity Comics.

Robotech : Macross Missions (juillet 1994, 3 épisodes)
scénario et dessin : William JANG
Ken Sato fait partie d'une unité de pilotes de Destroïds à bord du Daedalus, et découvre de la plus rude des manières les affres de la guerre contre les Zentraedi. Mais sous la houlette du docteur Helen Lee, les robots de combat vont être lourdement réaménagés afin de répondre plus efficacement à la menace. La mini-série de William Jang, dont chaque épisode porte, curieusement, un nom différent du précédent, est efficace dans tous les compartiments. L'histoire mêle action et dialogues de manière particulièrement fluide, et le dessin est soigné, même si les dernières pages semblent un peu réalisées à la va-vite.

Robotech : Star Runners - Carpenter's Journey (septembre 1996)
scénario et dessin : Jason & John WALTRIP

Alors que la Force Expéditionnaire Robotech est coincée sur Tirol, le major Carpenter et ses équipes retournent en urgence sur Terre pour prévenir le gouvernement de l'arrivée prochaine des Robotech Masters. Mais en chemin, leur vaisseau est attaqué par les Invids. Chaînon manquant entre le comics consacré aux Sentinelles et la deuxième partie de la saga télévisée, Super Dimension Cavalry Southern Cross, ce one-shot réalisé une fois de plus par les frères Waltrip est plutôt intéressant, et dessiné avec soin.

Robotech Warriors (novembre 1994, 3 épisodes + un numéro 0)
scénario :  Bill SPANGLER
dessin : Byron PENERANDA et Jonard SORIANO
Enquêtant sur la présence d'Invids sur la planète Rel'Nar, Breetai est fait prisonnier par les autochtones, avant de servir de distraction à ennemis jurés. Mais on ne joue pas impunément avec un Zentraedi, comme ne tarderont pas à l'apprendre les envahisseurs. Bill Spangler est obligé de recourir aux ellipses temporelles pour faire tenir son récit sur trois épisodes, mais cela ne rend sa mini-série que plus nerveuse. Les dessins de Byron Peneranda sont toujours aussi efficaces, mais Jonard Soriano, qui s'occupe des back-up, est moins à l'aise.

Worlds of Robotech (octobre 1994, 6 épisodes)
scénario et dessin : Jason & John WALTRIP

Un groupe de soldats de Karbarra attaque le monde des Invids, afin de tuer le Régent. Parallèlement, les dernières amazones encore vivantes cherchent à fuir Praxis, sur le point d'exploser. Sur la planète Spheris, Shard et Beryl rêvent de liberté, quitte à prendre les armes contre l'oppresseur... En marge de leur série sur les Sentinelles, les frères Waltrip développent six numéros spéciaux qui concernent les mondes traversés par les héros, et qui s'attardent sur des points de l'intrigue qu'ils n'avaient pas eu le temps d'exploiter. L'ensemble est de bonne facture.

vendredi 12 août 2016

Doctor Who : the Curse of Fatal Death

diffusion initiale : le 12 mars 1999
nb d'épisodes : one-shot
DVD : non

Docteur : Rowan Atkinson, Richard Grant, Jim Broadbent, Hugh Grant et Joanna Lumley
Compagnons : Emma


JUST A JOKE ? Trois ans après le téléfilm co-produit entre Angleterre et Etats-Unis, les projets de la BBC concernant le bon docteur semblent encore très flous. Pour tout dire, après l'euphorie quelques années plus tôt, le soufflé est un peu retombé et ce Curse of Fatal Death tombe à point nommé pour relancer la carrière du héros, même s'il s'agit une nouvelle fois d'une aventure un peu particulière.
En effet, il s'agit d'une histoire produite pour le Red Nose Day, un téléthon qui fait partie d'une oeuvre de charité plus vaste appelée le Comic Relief. Il se déroule en début d'année et il vise tout autant à aider les causes caritatives qu'à rendre le sourire à ceux qui ne l'ont plus. La BBC a donc pensé cette aventure comme une parodie, et qui de mieux pour incarner une pastiche du Docteur que Rowan Atkinson, l'indécrottable Mr. Bean ? Associé à Julia Sawalha, alias Saffron dans Absolutely Fabulous, il forme un duo au service de la rigolade.


Constituée de quatre épisodes, l'aventure dure une vingtaine de minutes en tout, et je mets quiconque au défi de résister à l'humour so british des participants, qui enchaînent les bons mots et les gags visuels avec une régularité de métronome. Sans exagérer, c'est parfois à se pisser dessus ! Et pourtant, dans l'absolu, ça pourrait être une foutrement bonne histoire avec un traîtement un peu plus sérieux. Elle conte un énième combat entre le Docteur et le Maître, avec les Daleks en featuring.


Et devinez à qui on doit le scénario ? A un certain... Steven Moffat ! Rétrospectivement, on constate donc que Curse of Fatal Death n'est pas une simple farce : c'est l'épisode qui fait la jonction entre le passé et le futur. Non, ce n'est pas une hyperbole, voyez plutôt (non, pas le chien). D'un côté, Steven Moffat en tant que scénariste et la participation au casting - j'y reviens un peu plus bas - de Richard Grant, qui interprêtera des années plus tard la Grande Intelligence. De l'autre, Roy Skelton prête encore sa voix aux Daleks, pour la dernière fois, et globalement, le feeling de cette aventure est le même que celui de la série classique.


Et puis il a même des côtés prophétiques, ce récit, voire avant-gardistes. Prophétiques parce que le Docteur, qui en a marre de sauver l'univers, va se marrier avec sa compagne de voyage Emma, chose qu'il reproduira peu ou prou avec River Song. Avant-gardistes ensuite parce que pour la première fois, et la seule officiellement produite par la BBC, le Docteur se réincarne en femme, en l'occurence en Joanna Lumley, une autre échappée d'Absolutely Fabulous.


En effet, au cours du récit, le Docteur va mourir et se régénérer plusieurs fois, ça fait l'objet d'un running-gag de haute volée. Et parmi les incarnations de rechange, on trouve donc Richard Grant (qui aura aussi un rôle important dans une production une poignée d'années plus tard, je vous en reparle sous peu), mais aussi Jim Broadbent, que les fans d'Harry Potter connaissent en tant qu'Horace Slughorn, ou encore Hugh Grant. Oui oui, celui-là même, la preuve juste en dessous.


La participation d'autant de stars à cette oeuvre de charité est une belle image ou un sacré coup marketting, selon votre degré de cynisme. En tout cas, on notera quelques fait rigolos concernant ce hors-série. Tout d'abord, il utilise le logotype de l'époque Tom Baker, mais une thématique sonore plus proche de l'ère Peter Davison, ainsi qu'un TARDIS de cette même décennie. Si on était méchant, on dirait que les rares effets spéciaux sont eux aussi tout droit issus des années 80...


Ensuite, l'histoire des mutiples régénérations fait que cette aventure ne peut pas être considérée comme canonique. Bon OK, le côté parodie aussi, mais dans l'absolu, ce n'est que la question des incarnations du Docteur qui pose problème. En effet, Atkinson est clairement annoncé comme le neuvième Docteur. Donc Richard Grant est le dixième, Jim Broadbent le onzième, Hugh Grant le douzième et Joanna Lumley la dernière. Dans la continuité réelle, ces postes sont occupés respectivement par John Hurt, Christopher Eccleston, David Tennant, Matt Smith et Peter Cappaldi.
Par contre, on s'arrête bien à treize, donc tout va bien. Ben oui, un Time Lord a droit à douze régénérations, donc ça fait bien treize incarnations en tout, le compte est bon. Du reste, s'il est une chose que l'on ne peut enlever à Moffat, c'est qu'il est respectueux de l'héritage de l'ancienne série. Cela transparait dans son run sur la nouvelle, mais déjà ici, on ne compte plus les références. Et le Maître, alors ? Là c'est plus compliqué, puisque l'ancienne série avait déjà comptabilisé trop d'incarnations pour lui. Et puis le voir sous les traits de Jonathan Pryce est un bonheur qui contrebalance toute incohérence.


Nous verrons malgré tout d'ici quelques posts (teaser, teaser...) que pour le Docteur non plus, le compte n'est pas bon. Mais nous n'en sommes pas là, alors autant savourer à sa juste mesure cette aventure hors normes, qui ne pourra que plaire aux amateurs des Monty Python ou d'Edgar Wright. Il n'existe pas de DVD à l'heure actuelle. Il y a semble-t-il eu une VHS fût un temps, mais le meilleur moyen de voir Curse of Fatal Death aujourd'hui est encore Youtube.