nb d'épisodes : 3
DVD :
- > Auton
> Auton 2 : Sentinel
> Auton 3
Docteur : y en a pas
Compagnons : Lockwood et Sally Arnold
Durant les années 90, le marché du direct-to-video se porte bien, et les spin-off de Doctor Who en VHS sont une alternative intéressante pour les fans, alors que la série elle-même est à l'arrêt. En 1996, un téléfilm de Doctor Who a été diffusé, et il devait servir de pilote à une nouvelle série télé, mais cela n'a semble-t-il pas eu lieu. Tout cela concourt à faire le bonheur de deux boîtes de production, Reeltime Pictures et BBV. La première est pionnière en la matière, mais c'est la seconde qui produit le plus, avec coup sur coup les séries du Stranger et de P.R.O.B.E.
Nicholas Briggs a fourbi ses armes sur Wartime, chez Reeltime, mais faute de budget décent, c'est vers BBV qu'il se tourne pour produire l'histoire qu'il a en tête : une trilogie de pas loin de trois heures au total et basée sur les Autons, monstres aperçus par deux fois durant l'ère Pertwee, dans Spearhead from Space (S7E1) et Terror of the Autons (S8E1). A l'époque, Briggs est avant tout un fan, mais il est aussi présentateur sur la série documentaire Myth Makers et acteur sur des audio-dramas (des histoires sur CD) liés à Doctor Who. Il est ici réalisateur des deux premiers opus, scénariste des trois et il a aussi un petit rôle dans le second volet. Pour info, il deviendra la voix officielle des Daleks dans la nouvelle série.
Parmi les têtes déjà croisées sur les spin-off, on retrouve aussi Reece Shearsmith dans le premier Auton. L'acteur jouait dans P.R.O.B.E., et plus précisément dans les deux épisodes liés à l'école de Winterborne. Les autres acteurs sont à priori de parfaits inconnus, en tout cas de ce côté-ci de la Manche, mais deux d'entre eux surnagent clairement. Tout d'abord Michael Wade, le héros de la trilogie, qui campe un personnage peu amène, qui préfigure un peu l'anti-héros à la Dr House. George Telfer, ensuite, qui joue le méchant et qui le fait de manière particulièrement vivante.
Alors de quoi-t-est-ce que ça cause ? Eh bien tout simplement du retour des Autons. Ou plus exactement de leur réactivation : tombés en rideau grâce au Docteur, les automates ont été récupérés par UNIT, qui les a stockés dans un entrepôt. Mais par la faute de Sally Arnold, la scientifique des affaires classées, une sonde nestene les a remis en route. Les Nestenes, ce sont les extraterrestres qui utilisent les Autons comme chair à canon, et c'est la première fois, dans Auton 2, que l'on voit à quoi ils ressemblent. Et c'est pas beau à voir.
Heureusement, pour lutter contre eux, Arnold et ses subordonnés peuvent compter sur l'équipe de contention menée par Lockwood, un être énigmatique qui semble posséder des pouvoirs surhumains. Lockwood, bien que principal protagoniste de la trilogie, restera un mystère durant les deux premiers volets, jusqu'à ce qu'on explique qu'il a, greffée dans sa tête, une puce qui lui permet d'accéder à l'ensemble des connaissances de UNIT. Ca va un peu à l'encontre des principes mêmes de Doctor Who (les humains y sont généralement normaux quand ça se passe à notre époque), mais pourquoi pas ?
Classique histoire de base under siege, le premier Auton est efficace en dépit d'un budget minimaliste. Pour contrebalancer les quelques effets spéciaux dignes d'étudiants en école de cinéma, on peut compter sur un cast solide. Le deuxième volet s'appuie sur les mêmes forces, mais il bénéficie en plus d'un joli cadre de tournage et d'effets spéciaux plutôt pas mal pour l'époque. Par contre, on lui reprochera un changement de cast assez radical : Arnold, qui rejoignait l'équipe à la fin du précédent téléfilm, est ici reléguée au second plan tandis qu'une nouvelle adjointe de UNIT, Natasha, dotée de pouvoirs psychiques, la remplace. Ca commence à devenir larger than life...
D'autant que l'histoire elle-même verse de plus en plus dans le portnawak. L'un des scientifiques de l'entrepôt, corrompu par les Nestenes, est parvenu à s'enfuir à la fin du premier Auton, et au début de celui-ci, il réactive ses Autons avant de les amener sur une île dont il va faire à la fois sa nouvelle base et le fief de son idéologie religieuse. Science-fiction et mysticisme font moyennement bon ménage, et voir les Autons conduire un camion ou le faire disparaître d'un coup de baguette magique, c'est un peu too much.
Mais ce n'est rien comparé au dernier volet, qui débute pile poil là où s'achevait le précédent. Lockwood a arrêté les Nestenes, mais pour ce faire, il a été contraint d'absorber leur énergie. Désormais, il cherche à la retenir dans sa tête, mais les Nestenes, qui ont corrompu Natasha, tentent de déverrouiller sa psyché pour lancer leur invasion. Un cadre encore bien choisi, des effets spéciaux toujours plus spectaculaires...
Tout cela serait bel et bon si ce n'étaient d'énormes points noirs. Tout d'abord, le scénario a quelque chose d'incongru : il y a un décalage tant dans la thématique que dans l'ambiance de cet opus. Ensuite, et assez curieusement, Auton 3 perd la grande force de ses aînés, puisqu'il est affreusement mal interprêté. Wade et Telfer, des valeurs sûres jusque là, surjouent à mort, et les autres semblent à peine comprendre ce que l'on attend d'eux. Ce n'est pas Briggs qui réalise cet épisode mais Bill Baggs, le patron de BBV, et visiblement, il devrait se contenter de produire.
Et puis surtout, les Autons deviennent de véritables machines de guerre de manière totalement subite. Ils sont désormais capables de courir (why not ?) mais surtout, ils balancent maintenant des lasers, y compris par les yeux, et sont capables de résister aux armes pourtant non-conventionnelles des gars d'en face. La grosbillisation atteint donc des sommets sans aucune justification, et ajoutée à tout le reste, elle participe grandement au naufrage de cette conclusion.
Côté présentation, les DVD's des trois volets sont tous différents ! Le premier est un curieux double couche (l'une pour la version PAL, l'autre pour la version NTSC) contenant le téléfilm, sous-titré, et plusieurs bonus non sous-titrés : un doc sur le tournage, deux-trois autres bricoles et, bizarrement, un audio-drama sans aucun rapport, si ce n'est que Briggs joue dedans. Le deuxième est un simple couche sérigraphié, film sous-titré et bonus non.
C'est le même genre de bonus, avec là encore un audio-drama qui arrive comme un cheveu sur la soupe, mais le doc est remplacé par la première partie d'Auton Diaries, une sympathique parodie qui se moque à la fois de la trilogie elle-même mais aussi de son producteur, qui joue dedans ! Idem pour le troisième DVD, présenté sur un pauvre disque blanc pour le coup, et qui incorpore la seconde partie d'Auton Diaries. Si j'étais méchant, je dirais que c'est le seul intérêt de cette galette...
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