jeudi 18 août 2016

Le diptyque Mindgame

diffusion initiale : les 1er octobre 1999 et 24 janvier 2000, dates soumises à caution
nb d'épisodes : 2
DVD :
    > Mindgame
    > Mindgame Trilogy


Docteur : y en a pas
Compagnons : Ace ?

Chez Reeltime Pictures, on fait du bon spin-off. Bon, Wartime était surtout un coup d'essai, et même en l'état, il n'est pas si mauvais que ça. Par contre, Downtime est un vrai petit bijou, sans aucun doute le produit non-officiel qui m'a le plus séduit jusqu'alors. Néanmoins, il a coûté cher à produire, et pendant trois ans, Keith Barnfather et ses équipes n'ont pas fait grand-chose d'autre concernant Doctor Who. Ils ont même laissé à leurs collègues et concurrents de chez BBV le soin de réaliser la trilogie des Autons, pourtant pressenti chez Reeltime.
En 1998, la boîte de prod' revient sur le devant de la scène avec Mindgame, une histoire d'une grosse demi-heure scénarisée par personne d'autre que Terrence Dicks, le script-editor majeur de Doctor Who durant les années 70. Ce n'est pas la première fois que Dicks collabore à ce genre de produits, puisqu'il avait aussi conçu le synopsis de Shakedown. Hélas, l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui n'est pas sa meilleure réalisation. Elle s'ouvre d'ailleurs sur la pire CGI de l'histoire de l'incrustation numérique, ce qui donne le ton de ce qui va suivre.


Mindgame, c'est l'histoire d'un Sontaran, d'un Draconien et d'une humaine qui se retrouvent piégés dans une cellule par une entité mystérieuse. Ca commence comme une blague belge, et du reste, l'humaine en question le dit elle-même. Dans l'absolu, nous avons donc affaire à un huis clos, le but de l'entité étant de pousser ses hôtes à s'affronter histoire de voir qui survit. Ce qui donnera lieu à la scène de combat la plus expéditive qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici.


Mais de toute façon, tout est cheap dans cette aventure. Le décor minimaliste, les armes en plastique, le cast qui ne compte au final que quatre personnages... Et puis c'est vraiment mal tourné. C'est Barnfather lui-même qui dirige les caméras, mais on ne peut pas dire que ce soit sa vocation. En témoignent les modulations de fréquence vocale et le fait que, parfois, tout le monde parle en même temps, ce qui rend les dialogues potentiellement difficiles à comprendre, d'autant que le DVD ne comporte aucun sous-titre.
Le plus rigolo, c'est quand même les effets de manche qu'utilise le réalisateur. Des plans serrés de ses acteurs superposés les uns aux autres pour représenter l'intrusion mentale de l'entité, ça ne s'était pas vu depuis au moins vingt ans. Mieux encore, ou pire selon vos goûts : au départ, l'entité est vue de dos, façon gros suspens. Sauf qu'au final... c'est un monstre que l'on n'a jamais vu jusque là ! Tu parles d'une révélation !


Plus intéressant, l'humaine est jouée par Sophie Aldred, l'actrice qui interprêtait Ace dans la série. Ici, elle n'est pas nommée, pour des questions de droits sans aucun doute, mais certaines de ses répliques ne laissent que peu d'ambiguité sur son rôle : "What would the professor do ?", sachant qu'elle appelait le Docteur "professeur" la plupart du temps ; "Reverse the polarity", un grand classique ; et même "Wicked !", si jamais le doûte était encore permis.
Le deuxième volet est beaucoup plus intéressant. Prenant la suite du premier opus, cette trilogie s'intéresse à ce que sont devenus les trois anti-héros une fois qu'ils sont parvenus à s'échapper. Et si on parle de trilogie, c'est parce que cette aventure de pas loin d'une heure est en fait constituée de trois histoires, une par perso. C'est Nicholas Briggs qui en est le script-editor, et Terrence Dicks écrit la première des trois histoires, celle du Sontaran.


Le commandant Sarg, tel et son nom, se retrouve au beau milieu d'une bataille entre sa race et son ennemi juré, les Rutans. L'ambiance prenante et les décors fouillés de ce récit tourné en extérieur appuient le jeu particulièrement convaincant de l'acteur, qui résume finalement ce qui s'est passé auparavant et ce qu'il en a tiré. Et si le costume est franchement raté, là pour le coup, les effets spéciaux sont particulièrement réussis. Le contraste est d'ailleurs saisissant avec le premier Mindgame, pourtant sorti à peine quelques mois plus tôt si l'on en croit les dates que j'ai pu trouver sur la Toile (sujettes à controverse, puisqu'on trouve aussi du 1998 pour le premier opus et 1999 pour le second).


Le Draconien, lui, se nomme Merq, mais pour l'instant, il est le prisonnier 451. A travers trois courtes séquences qui s'enchaînent, il va expliquer pourquoi et comment il en est arrivé là. Trois longs monologues shakespeariens - et pour cause, vous comprendrez en voyant la fin - chiants et difficilement compréhensibles, la faute à une prise sonore médiocre assez surprenante vu que tout est filmé dans un tout petit décor. C'est la moins intéressante des trois histoires.


Quant à notre chère Sophie Aldred, elle n'est encore une fois pas nommée, mais son matricule est SA408. Or phonétiquement, le début, SA, sonne un peu comme Ace. Et puis après tout, merde ! Si je vous dis que c'est Ace, c'est elle et c'est marre. Là encore, elle fait référence à l'un de ses amis qui est un spécialiste de l'improvisation, et l'histoire tourne autour d'un imbroglio temporel que ne renierait pas le Docteur. Même la musique sonne un peu whonie. Par contre, si c'est elle, son histoire finit mal... Du reste, les trois récits se terminent tragiquement.


Les DVD des deux Mindgame sont assez similaires, et plutôt moyens. Comme je l'ai dit précédemment, on n'y trouve aucun sous-titre. On n'y trouve à vrai dire pas grand-chose d'autre que le téléfilm, en dehors d'un documentaire sur le tournage. On y apprendra que le premier épisode a été tourné à l'arrache et plusieurs scènes ont été biffées de la production finale, ce qui explique peut-être sa médiocrité. Le deuxième making-off est plus détendu, ce que souligne l'amusante voix off. Et le résultat final est beaucoup plus intéressant.

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