nb d'épisodes : one-shot
DVD : Do you have a licence to save this planet ?
Compagnons : le camelot, Geoff
UNAUTHORIZED PERSONNEL ONLY. Malgré de nombreuses tentatives, jamais les boîtes de production Reeltime Pictures ou BBV n'ont pu obtenir de la BBC la licence complète de Doctor Who. Parfois, elles pouvaient utiliser certains monstres - et encore, la plupart du temps avec une obligation de modifier leur design - ou quelques personnages secondaires, mais jamais, ô grand jamais, ont-elles pu décrocher le graal, à savoir le droit de représenter le Docteur.
C'est que malgré un énorme vide télévisuel entre 1989 et 2005, la BBC a continué d'exploiter son personnage. On pense bien entendu au téléfilm de 1996 et aux quelques épisodes spéciaux, mais n'oublions pas non plus les comics ou les romans, qui cartonnent à la fin du XXe siècle. Bill Baggs, le patron de BBV, en a un peu marre de cet état de fait, et à l'aube du nouveau millénaire, il décide contre vents et marées de réaliser une aventure du Docteur. Ou plus exactement du Podologue (Foot Doctor en VO) !
Vous l'aurez compris, l'aventure, qui dure un peu moins d'une demi-heure, met en scène une pastiche du héros. Mais attention ! Une pastiche interprêtée par nul autre que Sylvester McCoy, le septième Docteur. Ses talents de clown lui servent bien durant cette comédie boufonne, à mi-chemin entre l'absurde des Monty Python et la grosse farce à la Benny Hill. Le Podologue n'est pas un Seigneur du Temps mais un Chrono-Duc, dont le TARDIS n'est pas bloqué sous la forme d'une cabine de police, mais sous celle d'une machine à laver !
Et pourtant, lorsqu'il faut sauver l'univers, c'est lui que Rassilon appelle. Bon, en fait, c'est parce que le vrai Docteur (à la voix, il semblerait que ce soit la version Patrick Troughton) est sur répondeur, donc le patron des Time Lords n'a d'autre choix que de faire appel au second couteau. Mais bon, c'est déjà une forme de reconnaissance, non ? Notons au passage que le début de l'aventure, qui concerne Rassilon, est présenté sous la forme d'un dessin animé absolument ignoble, visuellement parlant.
L'histoire tourne donc autour du fait que le Podologue n'est pas l'article d'origine, et que donc, en théorie, il n'a pas à sauver le monde parce qu'il n'a pas la licence pour le faire. Son ennemi n'est du reste pas le Maître mais le Licensor. En outre, il devra aussi affronter des Cyberons, la version BBV des Cybermen apparus pour la première fois dans l'histoire éponyme et dont je ne vous ai pas parlé jusqu'ici parce que ce n'est pas vraiment un spin-off de Doctor Who, malgré la ressemblance.
Il se battra aussi contre des Autons, et même les Sontarans sont invités à la fête. En dernière partie, on pourra aussi croiser un Krynoid, cette espèce de plante extraterrestre aperçue dans The Seeds of Doom (S13E6). A croire que tout l'univers lui en veut, au pauvre Podologue ! Et comme de bien entendu, ça se finira par sa mort et sa régénération... râtée ! Sylvester McCoy se réincarne en Sylvester McCoy, très déçu de n'avoir pu obtenir une meilleure apparence.
Pour lutter contre tout ce beau monde, le Podologue peut néanmoins compter sur l'aide de pseudo-compagnons. Le premier est un certain Geoff, qui se trouve être le voisin de palier des Cyberons. Notons que l'acteur Nigel Fairs joue ce rôle et celui du Licensor. Mais le plus intéressant reste le camelot, qui n'a pas de nom mais qui reste aux côtés du héros du début à la fin, et qui est interprêté par Mark Donovan. Cet imposant acteur est un habitué des comédies boufonnes, et on a pu le voir dans Shaun of the Dead ou dans le Dernier Pub avant la Fin du Monde.
A lui seul, il incarne l'esprit de cette production fandarde mais à l'humour parfois lourdingue, aussi lourdingue que les insupportables musiques et bruitages qui encombrent l'oreille tout au long de l'aventure. Seul le générique, assez whonie dans l'esprit, colle à l'image d'une parodie de Doctor Who. Pour le reste, les clins d'oeil aux documentaires sensationnalistes de la télé britannique ou au Maillon Faible sont un peu hors sujet. Et même le "Ace !" que pousse le Podologue à la fin de l'histoire arrive comme un cheveu sur la soupe.
Allez, ne soyons pas bégueules. Do you have a licence to save this planet ? est tout de même assez rigolo et fera passer un bon petit moment, grâce à ses situations abracadabrantes, à ses personnages surjoués ou encore à ses effets spéciaux bien moisis, volontairement à n'en pas douter. Et puis il ne dure qu'une demi-heure, ce n'est pas comme s'il donnait l'impression de perdre son temps.
Le DVD de cette aventure hors norme est assez difficile à trouver dans le commerce. On peut supposer qu'il a été produit à un nombre assez faible d'exemplaires, mais qu'importe : la vidéo est une fois de plus accessible facilement sur Youtube, et à vrai dire, je m'en suis contenté. Je rate peut-être quelques bonii, mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?
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