diffusion initiale : le 12 mars 1999
nb d'épisodes : one-shot
DVD : non
Docteur : Rowan Atkinson, Richard Grant, Jim
Broadbent, Hugh Grant et Joanna Lumley
Compagnons : Emma
JUST A JOKE ? Trois ans après le téléfilm
co-produit entre Angleterre et Etats-Unis, les
projets de la BBC concernant le bon docteur
semblent encore très flous. Pour tout dire, après
l'euphorie quelques années plus tôt, le soufflé
est un peu retombé et ce Curse of Fatal Death
tombe à point nommé pour relancer la carrière du
héros, même s'il s'agit une nouvelle fois d'une
aventure un peu particulière.
En effet, il s'agit d'une histoire produite pour
le Red Nose Day, un téléthon qui fait partie d'une
oeuvre de charité plus vaste appelée le Comic
Relief. Il se déroule en début d'année et il vise
tout autant à aider les causes caritatives qu'à
rendre le sourire à ceux qui ne l'ont plus. La BBC
a donc pensé cette aventure comme une parodie, et
qui de mieux pour incarner une pastiche du Docteur
que Rowan Atkinson, l'indécrottable Mr. Bean ?
Associé à Julia Sawalha, alias Saffron dans
Absolutely Fabulous, il forme un duo au service de
la rigolade.
Constituée de quatre épisodes, l'aventure dure une
vingtaine de minutes en tout, et je mets quiconque
au défi de résister à l'humour so british des
participants, qui enchaînent les bons mots et les
gags visuels avec une régularité de métronome.
Sans exagérer, c'est parfois à se pisser dessus !
Et pourtant, dans l'absolu, ça pourrait être une
foutrement bonne histoire avec un traîtement un
peu plus sérieux. Elle conte un énième combat
entre le Docteur et le Maître, avec les Daleks en
featuring.
Et devinez à qui on doit le scénario ? A un
certain... Steven Moffat ! Rétrospectivement, on
constate donc que Curse of Fatal Death n'est pas
une simple farce : c'est l'épisode qui fait la
jonction entre le passé et le futur. Non, ce n'est
pas une hyperbole, voyez plutôt (non, pas le
chien). D'un côté, Steven Moffat en tant que
scénariste et la participation au casting - j'y
reviens un peu plus bas - de Richard Grant, qui
interprêtera des années plus tard la Grande
Intelligence. De l'autre, Roy Skelton prête encore
sa voix aux Daleks, pour la dernière fois, et
globalement, le feeling de cette aventure est le
même que celui de la série classique.
Et puis il a même des côtés prophétiques, ce
récit, voire avant-gardistes. Prophétiques parce
que le Docteur, qui en a marre de sauver
l'univers, va se marrier avec sa compagne de
voyage Emma, chose qu'il reproduira peu ou prou
avec River Song. Avant-gardistes ensuite parce que
pour la première fois, et la seule officiellement
produite par la BBC, le Docteur se réincarne en
femme, en l'occurence en Joanna Lumley, une autre
échappée d'Absolutely Fabulous.
En effet, au cours du récit, le Docteur va mourir
et se régénérer plusieurs fois, ça fait l'objet
d'un running-gag de haute volée. Et parmi les
incarnations de rechange, on trouve donc Richard
Grant (qui aura aussi un rôle important dans une
production une poignée d'années plus tard, je vous
en reparle sous peu), mais aussi Jim Broadbent,
que les fans d'Harry Potter connaissent en tant
qu'Horace Slughorn, ou encore Hugh Grant. Oui oui,
celui-là même, la preuve juste en dessous.
La participation d'autant de stars à cette oeuvre
de charité est une belle image ou un sacré coup
marketting, selon votre degré de cynisme. En tout
cas, on notera quelques fait rigolos concernant ce
hors-série. Tout d'abord, il utilise le logotype
de l'époque Tom Baker, mais une thématique sonore
plus proche de l'ère Peter Davison, ainsi qu'un
TARDIS de cette même décennie. Si on était
méchant, on dirait que les rares effets spéciaux sont
eux aussi tout droit issus des années 80...
Ensuite, l'histoire des mutiples régénérations
fait que cette aventure ne peut pas être
considérée comme canonique. Bon OK, le côté
parodie aussi, mais dans l'absolu, ce n'est que la
question des incarnations du Docteur qui pose
problème. En effet, Atkinson est clairement
annoncé comme le neuvième Docteur. Donc Richard
Grant est le dixième, Jim Broadbent le onzième,
Hugh Grant le douzième et Joanna Lumley la
dernière. Dans la continuité réelle, ces postes
sont occupés respectivement par John Hurt,
Christopher Eccleston, David Tennant, Matt Smith
et Peter Cappaldi.
Par contre, on s'arrête bien à treize, donc tout
va bien. Ben oui, un Time Lord a droit à douze
régénérations, donc ça fait bien treize
incarnations en tout, le compte est bon. Du reste,
s'il est une chose que l'on ne peut enlever à
Moffat, c'est qu'il est respectueux de l'héritage
de l'ancienne série. Cela transparait dans son run
sur la nouvelle, mais déjà ici, on ne compte plus
les références. Et le Maître, alors ? Là c'est
plus compliqué, puisque l'ancienne série avait
déjà comptabilisé trop d'incarnations pour lui. Et
puis le voir sous les traits de Jonathan Pryce est
un bonheur qui contrebalance toute incohérence.
Nous verrons malgré tout d'ici quelques posts
(teaser, teaser...) que pour le Docteur non plus,
le compte n'est pas bon. Mais nous n'en sommes pas
là, alors autant savourer à sa juste mesure cette
aventure hors normes, qui ne pourra que plaire aux
amateurs des Monty Python ou d'Edgar Wright. Il
n'existe pas de DVD à l'heure actuelle. Il y a
semble-t-il eu une VHS fût un temps, mais le
meilleur moyen de voir Curse of Fatal Death
aujourd'hui est encore Youtube.
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