vendredi 12 août 2016

Doctor Who : the Curse of Fatal Death

diffusion initiale : le 12 mars 1999
nb d'épisodes : one-shot
DVD : non

Docteur : Rowan Atkinson, Richard Grant, Jim Broadbent, Hugh Grant et Joanna Lumley
Compagnons : Emma


JUST A JOKE ? Trois ans après le téléfilm co-produit entre Angleterre et Etats-Unis, les projets de la BBC concernant le bon docteur semblent encore très flous. Pour tout dire, après l'euphorie quelques années plus tôt, le soufflé est un peu retombé et ce Curse of Fatal Death tombe à point nommé pour relancer la carrière du héros, même s'il s'agit une nouvelle fois d'une aventure un peu particulière.
En effet, il s'agit d'une histoire produite pour le Red Nose Day, un téléthon qui fait partie d'une oeuvre de charité plus vaste appelée le Comic Relief. Il se déroule en début d'année et il vise tout autant à aider les causes caritatives qu'à rendre le sourire à ceux qui ne l'ont plus. La BBC a donc pensé cette aventure comme une parodie, et qui de mieux pour incarner une pastiche du Docteur que Rowan Atkinson, l'indécrottable Mr. Bean ? Associé à Julia Sawalha, alias Saffron dans Absolutely Fabulous, il forme un duo au service de la rigolade.


Constituée de quatre épisodes, l'aventure dure une vingtaine de minutes en tout, et je mets quiconque au défi de résister à l'humour so british des participants, qui enchaînent les bons mots et les gags visuels avec une régularité de métronome. Sans exagérer, c'est parfois à se pisser dessus ! Et pourtant, dans l'absolu, ça pourrait être une foutrement bonne histoire avec un traîtement un peu plus sérieux. Elle conte un énième combat entre le Docteur et le Maître, avec les Daleks en featuring.


Et devinez à qui on doit le scénario ? A un certain... Steven Moffat ! Rétrospectivement, on constate donc que Curse of Fatal Death n'est pas une simple farce : c'est l'épisode qui fait la jonction entre le passé et le futur. Non, ce n'est pas une hyperbole, voyez plutôt (non, pas le chien). D'un côté, Steven Moffat en tant que scénariste et la participation au casting - j'y reviens un peu plus bas - de Richard Grant, qui interprêtera des années plus tard la Grande Intelligence. De l'autre, Roy Skelton prête encore sa voix aux Daleks, pour la dernière fois, et globalement, le feeling de cette aventure est le même que celui de la série classique.


Et puis il a même des côtés prophétiques, ce récit, voire avant-gardistes. Prophétiques parce que le Docteur, qui en a marre de sauver l'univers, va se marrier avec sa compagne de voyage Emma, chose qu'il reproduira peu ou prou avec River Song. Avant-gardistes ensuite parce que pour la première fois, et la seule officiellement produite par la BBC, le Docteur se réincarne en femme, en l'occurence en Joanna Lumley, une autre échappée d'Absolutely Fabulous.


En effet, au cours du récit, le Docteur va mourir et se régénérer plusieurs fois, ça fait l'objet d'un running-gag de haute volée. Et parmi les incarnations de rechange, on trouve donc Richard Grant (qui aura aussi un rôle important dans une production une poignée d'années plus tard, je vous en reparle sous peu), mais aussi Jim Broadbent, que les fans d'Harry Potter connaissent en tant qu'Horace Slughorn, ou encore Hugh Grant. Oui oui, celui-là même, la preuve juste en dessous.


La participation d'autant de stars à cette oeuvre de charité est une belle image ou un sacré coup marketting, selon votre degré de cynisme. En tout cas, on notera quelques fait rigolos concernant ce hors-série. Tout d'abord, il utilise le logotype de l'époque Tom Baker, mais une thématique sonore plus proche de l'ère Peter Davison, ainsi qu'un TARDIS de cette même décennie. Si on était méchant, on dirait que les rares effets spéciaux sont eux aussi tout droit issus des années 80...


Ensuite, l'histoire des mutiples régénérations fait que cette aventure ne peut pas être considérée comme canonique. Bon OK, le côté parodie aussi, mais dans l'absolu, ce n'est que la question des incarnations du Docteur qui pose problème. En effet, Atkinson est clairement annoncé comme le neuvième Docteur. Donc Richard Grant est le dixième, Jim Broadbent le onzième, Hugh Grant le douzième et Joanna Lumley la dernière. Dans la continuité réelle, ces postes sont occupés respectivement par John Hurt, Christopher Eccleston, David Tennant, Matt Smith et Peter Cappaldi.
Par contre, on s'arrête bien à treize, donc tout va bien. Ben oui, un Time Lord a droit à douze régénérations, donc ça fait bien treize incarnations en tout, le compte est bon. Du reste, s'il est une chose que l'on ne peut enlever à Moffat, c'est qu'il est respectueux de l'héritage de l'ancienne série. Cela transparait dans son run sur la nouvelle, mais déjà ici, on ne compte plus les références. Et le Maître, alors ? Là c'est plus compliqué, puisque l'ancienne série avait déjà comptabilisé trop d'incarnations pour lui. Et puis le voir sous les traits de Jonathan Pryce est un bonheur qui contrebalance toute incohérence.


Nous verrons malgré tout d'ici quelques posts (teaser, teaser...) que pour le Docteur non plus, le compte n'est pas bon. Mais nous n'en sommes pas là, alors autant savourer à sa juste mesure cette aventure hors normes, qui ne pourra que plaire aux amateurs des Monty Python ou d'Edgar Wright. Il n'existe pas de DVD à l'heure actuelle. Il y a semble-t-il eu une VHS fût un temps, mais le meilleur moyen de voir Curse of Fatal Death aujourd'hui est encore Youtube.

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