samedi 6 août 2016

Sorties comics de juillet

Dès le début du mois de juillet, les éditeurs tirent leurs dernières cartouches avant la trève estivale, qui court du milieu du mois jusqu'au dernier tiers d'aout. Les vacanciers préférant bronzer plutôt que lire, il ne sort pas beaucoup de comics à cette époque-ci. Mais cette année, certains ont fait les choses bien, et notamment Urban qui a prévu du lourd, avec le début d'une intégrale Planetary en deux volumes. Delcourt, Panini et dans une moindre mesure Glénat, préfèrent quant à eux miser sur les suites de certaines de leurs séries.

LE COMICS (indé) DU MOIS (de juillet)
PLANETARY (tome 1, éditions Urban)
scénario : Warren ELLIS (Transmetropolitan, RED)
dessin : John CASSADAY (Desperadoes) et Phil JIMENEZ (Teen Titans)
genre : cherche pas, il FAUT que tu l'achètes !
édité chez WILDSTORM PRODUCTIONS aux USA (contient Planetary 1 à 12, Planetary / Batman et Planetary / Authority)

Une organisation secrète baptisée Planetary enquête sur les phénomènes surnaturels qui se déroulent un peu partout dans le monde : invasions extra-dimensionnelles, dinosaures encore vivants, fantômes ou vaisseaux spatiaux, rien n'échappe à leur oeil aiguisé. John Snow vient de rejoindre les rangs de Planetary, et il découvre petit à petit l'ampleur de ce que notre planète recèle de mystères. Accompagné par la redoutable Jakita Wagner et le Batteur, qui a un petit grain, il va aussi comprendre son rôle au sein de l'organisation.
Peut-être plus encore que Transmetropolitan, Planetary est LE chef d'oeuvre de Warren Ellis. Pas aussi sulfureuse que son illustre prédécesseur, elle ne vise pas le même but. L'idée est plutôt ici, pour Warren Ellis, de construire une histoire où tout finira par s'imbriquer, un peu trop bien diront certains mécréants. Mais nous n'en sommes de toute façon pas encore là, cette première moitié de la saga faisant plutôt office de mise en route. Le génial auteur prend le temps de poser le contexte, évitant volontairement de trop creuser ses personnages, pourtant peu nombreux.
C'est avant tout un panorama des phénomènes étranges qu'il nous dresse, et à ce jeu, il peut compter sur les somptueuses illustrations d'un John Cassaday sans doute au meilleur de sa forme. Les références à la pop-culture pleuvent littéralement pour qui sait les reconnaître - la plupart d'entre elles étant assez évidente - et Cassaday se délecte à réinterpréter ces icones des arts contemporains. Ce sont finalement les deux crossovers qui me font légèrement baisser ma note : s'ils n'ont rien de déshonorable, bien au contraire, ils manquent de la petite touche de folie de la série principale.




DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
TECH JACKET (tome 3, éditions Delcourt)
scénario : Joe KEATINGE (Glory, Hell Yeah !)
dessin : Khary RANDOLPH (Starborn, the Adventures of Spawn)
genre : si Iron Man et Green Lantern avaient un fils...
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Tech Jacket volume 2 1 à 6)

Alors qu'un puissant homme d'affaires s'intéresse de près à son armure de Tech Jacket, Zach Thompson se rend aux environs de Mercure, où un gigantesque vaisseau est apparu. Sur place, il fait face à une hostilité inattendue, et ce ne serait en fait que le début des ennuis... Depuis que Joe Keatinge a repris en mains la série, elle a fait un grand pas. Les enjeux que pose l'auteur sont suffisamment importants pour que l'on suive avec intérêt les péripéties qui accablent le héros, et le dessin nerveux de Khary Randolph est efficace.
(3,5/5)

SIDEKICK (tome 2, éditions Delcourt)

scénario : Joe Michael STRACZYNSKI (Rising Stars, Spider-Man)
dessin : Tom MANDRAKE (Grimjack, Batman)
genre : super-héros au bord de la crise de nerfs
édité chez JOE's COMICS, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Sidekick 7 à 12)

Red Cowl n'était donc pas mort. La révélation de Julia Moonglow va entraîner Flyboy sur la piste de son ancien mentor. Sous sa nouvelle identité, ironique, de Sidekick, Barry Chase n'a désormais plus qu'une idée en tête : abattre celui qui l'a trahi. La déception est grande vis-à-vis des révélations bas de gamme de cette deuxième et dernière arche narrative, au regard de ce que Joe Michael Straczynski avait développé lors de la précédente. On se consolera avec les dessins de Tom Mandrake, classiques mais irréprochables.
(2/5)

PROVIDENCE (tome 2, éditions Panini)

scénario : Alan MOORE (Promethea, From Hell)
dessin : Jacen BURROWS (303, Bad World)
genre : n'est pas mort celui qui à jamais dort
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Providence 5 à 8)

Dans sa quête de la vérité sur les secrets de la Nouvelle-Angleterre, Robert Black se heurte à la Stella Sapiente, une société secrète qui veut connecter notre univers et celui du rêve. Traumatisé par l'expérience qu'il va vivre, le journaliste trouve refuge à Boston. En dépit du dessin relativement statique de Jacen Burrows, et du florilège de références à l'oeuvre de H.P. Lovecraft, Alan Moore parvient à captiver le lecteur grâce à une intrigue de fond plutôt solide, dont il dévoile lentement les tenants et les aboutissants.
(3,5/5)

UBER (tome 4, éditions Panini)

scénario : Kieron GILLEN (Darth Vader, Angela : Asgard's Assassin)
dessin : Gabriel ANDRADE (Ferals), Daniel GETE (Absolution) et Caanan WHITE (Ptolus)
genre : guerre entre super-monstres
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Uber 18 à 22 + Uber Special)

Sur le front est, Katyusha donne du fil à retordre aux deux Battleships envoyés sur place pour l'arrêter. Mais le Reich a d'autres ressources, et sous l'impulsion de Joseph Goebbels, qui usurpe désormais l'identité du führer, la propagande nazie bat son plein. Ce n'est finalement que lorsque la conclusion de sa série approche, que Kieron Gillen rééquilibre les forces en présence, et redonne par là même une nouvelle impulsion à son récit. Au dessin, Daniel Gete est peu marquant, mais Caanan White reprend du service, pour le meilleur.
(3,5/5)

EVIL EMPIRE (tome 2, éditions Glénat)

scénario : Max BEMIS (Polarity, Crossed : Badlands)
dessin : Joe EISMA (Morning Glories) et Andrea MUTTI (Rebels)
genre : thriller sans foi ni loi
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient Evil Empire 5 à 8)

Suite au discours de Sam Duggins, l'Amérique verse dans le chaos et la débauche, bientôt suivie par le reste du monde. Reese Greenwood et son petit groupe de résistants essaient tant bien que mal de lutter, mais ils ignorent le véritable plan du nouvel empereur. Max Bemis semble déjà avoir perdu le feu sacré, et cette deuxième arche narrative, sans forcément se montrer déplaisante, n'offre finalement plus aucune originalité, en dehors de l'épisode d'ouverture dessiné par Joe Eisma. Andrea Mutti, de son côté, demeure une valeur sûre.
(3/5)

* BACK-UP : histoire courte publiée en fin de fascicule, qui peut être ou non liée à l'histoire principale

PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
DELILAH DIRK et le LIEUTENANT TURC (Delilah Dirk and the Turkish Lieutenant), édité chez First Second aux USA et chez Akiléos en France
DELILAH DIRK et le SHILLING du ROI (Delilah Dirk and the King's Shilling), édité chez First Second aux USA et chez Akiléos en France

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