mercredi 3 février 2016

Doctor Who saison 1



diffusion initiale : du 23 novembre 1963 au 12 septembre 1964
nb d'épisodes : 42 répartis en huit aventures, 9 épisodes manquants (les sept de Marco Polo reproduits sous forme de télésnap et deux des six de The Reign of Terror sous forme de dessin animé)
DVD :
  1. > coffret The Beginning (comprend An Unearthly Child 1à 4, The Daleks 1 à 7, The Edge of Destruction 1 et 2 + Marco Polo 1 à 7 sous forme de télésnap)
  2. > The Keys of Marinus 1 à 6
  3. > The Aztecs 1 à 4 (préférer l'édition spéciale qui contient aussi un télésnap de Galaxy 4 1 à 4 (saison 3 épisode 1))
  4. > The Sensorites 1 à 6
  5. > The Reign of Terror 1 à 6
Docteur : William Hartnell
Compagnons : Susan Foreman, Barbara Wright et Ian Chesterton

HERE IT COMES ! Mettons tout de suite de côté l'aspect vieillot de la réalisation. Décors en carton-pâte, mauvaise qualité tant de l'image que du son, rares effets spéciaux déplorables, maquettes, raccords visibles, défauts de tournage (parfois on entend la régie, parfois on voit des cables, ou on entend les caméras cogner sur le décor, etc.)... Si l'on veut regarder une série S-F des années 60, il faut faire preuve d'un fort taux de "suspension of disbelief", comme disent les anglo-saxons.
Il faut être d'autant plus indulgent envers Doctor Who que la série était au départ réalisée avec trois bouts de ficelle (un budget décor de £250 par épisode, ça paierait même pas une tournée de café sur un plateau actuel) dans un tout petit studio surchauffé, avec un cast de seconde zone et des producteurs et réalisateurs débutants ou peu s'en faut.
Malgré tout, et à condition de se mettre dans les bonnes dispositions, les erreurs de jeunesse de la série sont vite gommées par l'intérêt même des histoires. Contrairement au relaunch de ces dernières années, les vieux épisodes sont découpés en plusieurs parties de vingt à vingt-cinq minutes chacune. Plusieurs parties forment une arche narrative complète et cohérente la plupart du temps.
Durant cette première année du show, l'aspect éducatif de la série est mis en avant par l'alternance entre S-F pure délivrant bien souvent un message (comme toute bonne oeuvre de S-F), et traversée de célebres passages historiques.
De la préhistoire et la découverte du feu (An Unearthly Child) à la Terreur (The Reign of Terror), en passant par le retour d'Orient de Marco Polo (Marco Polo) et la chute des Aztèques (The Aztecs), le Docteur et ses compagnons se retrouvent mêlés à des reconstitutions crédibles, et se poseront souvent la question de savoir s'ils ont la possibilité et/ou le droit de réécrire l'Histoire.
Les épisodes de science-fiction sont parfois plus anecdotiques (le médiocre The Keys of Marinus et sa quête improbable, ou The Sensorites qui sert de prototype aux Oods), et parfois d'une importance capitale. The Daleks représente ainsi la toute première apparition des pires ennemis du Docteur. Mais c'est surtout le dyptique The Edge of Destruction (passé en France lors de la soirée Doctor Who sur France 4), pourtant réalisé à l'arrache et avec un budget minimum, qui se démarque. En effet, il se déroule exclusivement en huis clos dans le TARDIS, ce qui permet d'explorer les personnages et de mettre en place entre eux des relations enfin fonctionnelles, là où, dans les premiers épisodes, on ne peut pas vraiment dire qu'ils fonctionnaient en équipe.

Du reste, les principaux protagonistes sont assez surprenants. Au premier rang, le Docteur, incarné par un William Hartnell déjà plus très jeune. En vieillard acariâtre et borné, il est bien loin de ses futures incarnations. Il marche avec une canne, ne se sert d'aucun objet particulier, ne fait pas montre d'une très grande malignité (d'ailleurs, la plupart du temps, ce n'est pas uniquement lui qui résoud les problèmes). Par contre, l'interprétation de Hartnell déborde de charisme. Vieux crouton peut-être, mais avec un max de classe !
A ses côtés, Susan (Carol Ann Ford) est sensée être sa petite-fille (adoptive ? nous ne le saurons sans doute jamais), tandis que Barbara (Jacqueline Hill) et Ian (Bill Russell) sont les principaux professeurs - respectivement d'histoire et de physique - de cette dernière, curieux à son sujet et embarqués malgré eux dans un voyage à priori sans retour. C'est peut-être par le côté hasardeux de leur rencontre avec le Docteur, que l'alchimie fonctionne mal au début entre les membres du quatuor. Passé The Edge of Destruction, le mélange est plus homogène, et en dehors de petites piques bien légitimes, on peut se consacrer aux aventures plutôt qu'aux animosités ou méfiances entre les héros.

Au niveau des bonii, on trouve sur les DVD quelques pépites. Tout d'abord des épisodes inédits en coffrets, comme le pilote jamais diffusé (une version longue et mal branlée du premier épisode de An Unearthly Child) ou un télésnap de Marco Polo.
Sous ce terme se cache une version montée d'images issues de photoshooting du tournage assemblée avec le son des épisodes originaux. Un peu comme un roman-photo, mais à la télé. Le DVD The Aztecs, dans son édition spéciale exclusive Amazon.co.uk (c'est ce qu'Amazon affirme en tout cas), contient lui aussi un télésnap, celui de Galaxy 4, l'épisode d'ouverture de la troisième saison. Celui-ci se pare en outre d'animations 3D du plus mauvais effet, et s'accompagne de la troisième partie filmée, tout juste retrouvée au moment de l'édition du DVD (et placée immédiatement dedans, ce qui explique l'absence de cohérence dans les thèmes entre les deux aventures).
Pour en finir avec les épisodes perdus, il est à noter que les deux parties manquantes (4 et 5) de The Reign of Terror ont été remontées sous la forme d'un dessin animé, plutôt que d'un télésnap. Le résultat n'est lui non plus pas très heureux, mais il a au moins le mérite de nous permettre de découvrir ces deux épisodes perdus.
Outre les épisodes en eux-mêmes, de nombreux documentaires nous permettent de découvrir les coulisses de la série. Ils s'intéressent tant aux déboires de tournage qu'aux décors, à la création des personnages ou à la véracité des sujets historiques traîtés. Et grâce aux témoignages des acteurs principaux (hormis Hartnell, décédé depuis belle lurette) ou secondaires, des gens du plateau ou encore de la productrice Verity Lambert, on en apprend beaucoup sur la mise en place laborieuse de cette première saison.
L'épisode que je vous conseille : The Daleks, ne serait-ce que pour découvrir comment les créatures les plus destructrices de l'univers sont tenues en échec par une couverture isolante.

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