lundi 29 février 2016

Doctor Who saison 5



diffusion initiale : du 2 septembre 1967 au 1er juin 1968
nb d'épisodes : 40 répartis en sept aventures, 17 épisodes manquants (détails ci-dessous)
épisodes complètement manquants :
  1. > Fury from the Deep 1 à 6
épisodes partiellement manquants :
  1. > The Abominable Snowmen 1, 3, 4, 5, 6
  2. > The Ice Warriors 2, 3
  3. > The Web of Fear 3
  4. > The Wheel in Space 1, 2, 4, 5
DVD :
  1. > coffret Lost in Time (comprend plein de petits bouts d'épisodes manquants, dont The Abominable Snowmen 2 et The Wheel in Space 3, 6, plus tout un tas de scènes retrouvées d'épisodes disparus, on air ou en footage, en bonus)
  2. > The Tomb of the Cybermen 1 à 4
  3. > The Ice Warriors 1 à 6 (les deux épisodes manquants sont reproduits sous forme de dessin animé)
  4. > The Enemy of the World 1 à 6
  5. > The Web of Fear 1 à 6 (le troisième épisode sous forme de télésnap)
Docteur : Patrick Troughton
Compagnons : Jamie McCrimmon, Victoria Waterfield, Zoe Heriot

WHAT'S UP, DOC ? Ici encore, un très grand nombre d'épisodes a disparu des archives de la BBC. Fury from the Deep n'existe carrément plus que sous forme de quelques extraits retrouvés ça et là, et quatre des six autres aventures de la saison sont incomplets. Seul The Tomb of the Cybermen, qui ouvre la saison, et The Enemy of the World, qui a été retrouvé dans son intégralité, disposent de l'intégralité de leurs épisodes.
Pour autant, on peut encore espérer, un jour, pouvoir regarder tous les Dr Who dans leur version classique. En effet, le 11 octobre 2013, la BBC a annoncé que l'on avait retrouvé de nombreux épisodes dans les archives d'un diffuseur du Nigéria, parmi lesquels l'intégralité de The Enemy of the World et quatre des six de The Web of Fear. Ce sont donc onze épisodes qui sont réapparus d'un coup, quarante-cinq ans après leur diffusion initiale ! Immédiatement publiés sur iTunes, ils ont fait l'objet de coffrets DVD, qui sont sortis respectivement le 25 novembre 2013 et le 24 février 2014 (l'épisode manquant de The Web of Fear devait être reproduit sous forme de dessin animé pour compléter l'histoire).
Ces épisodes ont été découverts par un certain Philip Moris, que nous ne remercierons jamais assez même si le tabac, c'est tabou. L'épisode manquant a été reproduit sous forme de télésnap plutôt que de dessin animé, et perso, je préfère. Aucun de ces deux DVD ne contient le moindre bonus, mais le fait même qu'ils existent suffit pour avoir envie de les acquérir.
Une fois encore, cette saison apporte de nombreuses nouveautés, qui pour la plupart vont passer à la postérité... mais pas forcément tout de suite ! Tout d'abord, il est fait état sur Wikipédia (info difficile à vérifier vu qu'il n'existe plus) que le premier épisode de Fury from the Deep voit la naissance du légendaire SONIC SCREWDRIVER ! De ce que j'en ai compris, il ressemble au départ à un simple stylo, et il ne réapparaîtra pas de tout le reste de la saison ! A l'époque, ce n'est donc encore qu'une idée en l'air, comme beaucoup d'autres.
Dans le genre, The Tomb of the Cybermen est pour sa part l'épisode qui marque la première apparition à l'écran des Cybermats, ces petites saloperies métalliques que les Cybermen utilisent pour pourrir la vie du Docteur. Non, ce n'est pas une idée à la con de Moffat, et si, pour l'instant, on ne les a vus que dans deux épisodes de la série récente, ils ont eu leur petit succès dans les années 60 et 70. Il faut dire que les Cybermen étaient surexploités durant l'ère Troughton. C'est déjà leur quatrième apparition en deux ans, ils font encore plus fort que les Daleks en leur temps !

Et pourtant, ce ne sont pas les seuls ennemis à fort potentiel de cette saison. Si les Daleks n'apparaissent pas de toute l'année (hormis une image d'archive dans le dernier épisode de The Wheel in Space), le Docteur et ses Compagnons vont devoir faire face à des entités cheloues (Fury from the Deep). Surtout, ils affronteront les Guerriers de Glace (The Ice Warriors), ces espèces de vikings-lézards technologiquement très avancés venus de la planète Mars et revus récemment dans l'épisode Cold War. Et, par deux fois, ils feront face aux Yétis (dans les aventures The Abominable Snowmen et The Web of Fear). Alors bon, dit comme ça, les Yétis c'est pas vraiment un adversaire majeur du Docteur, ou en tout cas pas un qui est resté dans les annales. Oui mais voilà, c'est leur maître qui a fait son grand retour il y a peu (sans eux, mais avec des bonshommes de neige). C'est en effet la Grande Intelligence qui est derrière le retour des abominables hommes des neiges.
A vrai dire, les Yétis ont une gueule de con. On dirait de grosses peluches, avec des yeux mais rien d'autre pour distinguer leurs visages. L'aventure The Web of Fear est en tout cas intéressante pour deux choses : c'est la première apparition à l'écran de Lethbridge-Stewart, encore simple colonel, mais j'y reviens un peu plus bas ; et surtout, c'est une aventure entièrement réalisée en studio, et qui pourtant bénéficie de décors absolument fabuleux, représentant le métro londonnien. Elle se permet même un épisode tout entier sans le Docteur, chose suffisamment rare pour être signalée. Malgré tout, son illogisme et sa lenteur la rendent finalement assez chiante.

Le dernier adversaire qu'affrontent Troughton et ses amis (dans The Enemy of the World) n'est autre... que Troughton lui-même ! A la manière de William Hartnell dans The Massacre of the St Bartholomew's Eve (S3E4), le deuxième Docteur a droit à un double rôle, avec cette fois-ci en deuxième plan le rôle du méchant, gominé à souhait et la mâchoire carrée et agressive. De manière globale, Patrick Troughton confirme les premières impressions de la saison précédente. L'acteur est très expressif, et son flegme transcende le rôle du Docteur.
Cette aventure est sans doute la plus réussie de la saison, et peut-être même de toute l'ère Troughton. C'est Barry Letts, futur producteur de la série, qui en signe la réalisation, et il se montre brillant en tant que metteur en scène. Cette histoire est pleine d'action, avec des effets spéciaux plutôt réussis pour l'époque, et un twist de milieu de parcours absolument renversant.
Aux côtés du Docteur, Jamie reste indéboulonnable. Lui et son éternel kilt (même lorsqu'il se balade dans l'espace ou dans le froid polaire !) sont complètement représentatifs de l'ère du second Docteur, et Frazer Hines, l'acteur qui joue Jamie, est indissociable de Patrick Throughton. Très à l'aise et jamais le dernier pour faire le con, le jeune homme, vingt-quatre ans à l'époque, est un excellent Compagnon.
Victoria quant à elle, quitte la série au terme de Fury from the Deep, préférant laisser la vie d'aventures derrière elle pour se poser un peu. Charmante mais un peu con-con, la Victorienne laisse place à ce que la série a peut-être produit de pire en la matière, l'horripilante Zoe Heriot, une jeune astrophysicienne de la Terre d'un futur proche. Une miss je-sais-tout à qui l'on aimerait mettre des claques, que Jamie ne se prive jamais de "tailler".

Au chapitre des curiosités de cette saison, il est tout d'abord à noter que la plupart des histoires se passent sur Terre. Seul The Tomb of the Cybermen se passe sur Tellos, la planète de naissance des bonshommes de fer blanc. Innes Lloyd, le producteur de la série, souhaite recentrer le Docteur sur des menaces à peu près envisageables (dans la diégèse de la série, s'entend), tandis que Peter Bryant, qui le remplace à compter de The Web of Fear, va petit à petit réorienter la saga vers la S-F. Une première tentative en ce sens sera faite dans The Wheel in Space, situé dans une station spatiale, certes en orbite autour de la Terre, mais laissant entrevoir cette orientation space-opera qui se dessine alors.
Autre curiosité, si l'on peut dire, la première apparition (dans The Web of Fear justement) d'Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. De qui donc ? Celui que l'on nommera simplement le Brigadier et qui sera surtout associé à la troisième incarnation du Docteur (Jon Pertwee) n'est encore que colonel - en Angleterre, le brigadier équivaut à notre général de brigade à nous, un grade supérieur à colonel - et n'a pas encore fondé UNIT. Notons tout de même que Nicholas Courtney, qui joue le rôle, était déjà apparu dans la série, mais pour un autre personnage.

Au chapitre des bonii enfin, le coffret Lost in Time contient encore une fois des petits bouts de prises de vues de plein d'épisodes perdus, en plus des épisodes complets. N'oublions pas non plus le documentaire intitulé The Missing Years, qui explique pourquoi ces épisodes ont disparu et comment on peut en retrouver par moments.
Les DVDs standards quant à eux, contiennent de nombreux documentaires, souvent passionnants, pleins de témoignages des intervenants de l'époque et/ou des experts d'aujourd'hui. Celui de The Ice Warriors, sorti en aout 2013, contient quatre épisodes complets plus deux (les épisodes 2 et 3) sous forme de dessin animé. La qualité de ce dernier est particulièrement navrante, comparée aux précédents (The Reign of Terror (S1E8), The Tenth Planet (S4E2), etc.). Mal dessiné, mal animé, il ne vaut que parce qu'il fait le trait d'union entre les épisodes complets.
L'épisode que je vous conseille : The Ice Warriors. Même filmés en live, ces créatures sont d'un ridicule à pleurer. L'incroyable combinaison qui recouvre les acteurs est pourvue d'un tour de hanches qui ferait passer le cul Kim Kardashian pour une paire de noisettes, de gants en forme de pinces qui empêchent leurs porteurs d'attrapper quoi que ce soit, et de pieds palmés qui rendent leurs déplacements difficiles. Tu parles d'un streum ! Au delà de ça, il est amusant de constater comment les imaginaires de 1968 envisageaient le futur de la Terre, en matière de climat comme de robotique.

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