En 2016, je reprends ma chronique des sorties de comics en français sur
mon nouveau blog. Le principe reste inchangé : l'article parait la
première semaine de chaque mois (ou au pire au début de la semaine suivante) et cause du mois d'avant. Elle ne
s'intéresse qu'aux comics indés, ou en tout cas à ceux qui ne
proviennent pas du triptyque Marvel/DC/Dark Horse, et même, elle n'est
pas exhaustive parce que je n'achète pas tout. Chaque mois, j'essaierai
de mettre en avant une BD, pas forcément la meilleure du lot mais en
tout cas celle qui m'a le plus interpellé. Et forcément, en tant que fan
absolu de Doctor Who, c'est du côté de French Eyes que je me suis
tourné cette fois-ci.
LE COMICS (indé) DU MOIS (de janvier)
DOCTOR WHO CLASSICS (tome 1, éditions French Eyes)
scénario : Pat MILLS (Marshal Law), Paul NEARY (Captain America), Derek SKINN (Warrior) et John WAGNER (Judge Dredd)
dessin : Dave GIBBONS (Watchmen, Martha Washington) et Paul NEARY
genre : légende du comics anglais
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Doctor Who Classics 1 à 5 + un tout petit bout du 6)
En
1963 naît Doctor Who sur les écrans de télé britanniques. La série
devient une institution, et dès 1964, le magazine TV Comic se charge de
créer de nouvelles aventures pour le Docteur et ses compagnons. Mais
c'est en 1979 que la BBC voit grand en licensiant sa franchise à Marvel
UK, la branche anglaise du géant américain. Sous la houlette de Dez
Skinn puis de Paul Neary, Doctor Who Weekly devient un incontournable
pour les fans, et de futurs géants de l'industrie tels que Pat Mills,
John Wagner, Steve Moore ou encore Dave Gibbons s'y succèdent.
C'est
justement cette période bénie qu'IDW Publishing, alors détenteur des
droits aux Etats-Unis, a décidé de republier dans sa collection Doctor
Who Classics, une dizaine de fascicules qui reprennent les histoires
principales (chaque numéro de Doctor Who Weekly comprenait une histoire
principale, feuilletonnante, et une secondaire) de ces premiers numéros,
dans une version colorisée. Certains râleurs ont prétexté qu'il
s'agissait d'argent facile, mais pour un public qui ne connait pas ces
grands classiques de la BD en provenance de la Perfide Albion, c'est une
sorte de rattrappage bienvenue.
Par le biais d'une campagne de
financement participatif sur MyMajorCompany, le petit éditeur French
Eyes est péniblement parvenu à lever suffisamment de fonds pour adapter
le premier trade-paperback d'IDW, qui regroupe quatre histoires
épisodiques de très bonne tenue. Elles se déroulent du temps du
quatrième Docteur, à savoir Tom Baker, et plus précisément en marge de
la saison seize, The Key to Time. En effet, le Docteur a utilisé un
randomiseur sur son TARDIS pour échapper au Gardien Noir, et c'est ce
qui cause les sauts aléatoires décrits dans ces épisodes.
Durant le
premier, il se retrouve dans un univers où l'empire romain est encore
debout, et à la solde de créatures maléfiques. Au bond suivant, il est
sur un monde où toute émotion est illégale. Après quoi il revient sur
Terre, alors qu'un vaisseau extraterrestre vient de s'y écraser. Les
trois histoires sont scénarisées par Pat Mills et John Wagner, les
indéboulonnables stars du magazine 2000 A.D., sous les crayons de Dave
Gibbons, qu'on ne présente plus. Entre temps, les éditeurs Dez Skinn et
Paul Neary signent une histoire bipartite dans laquelle le Docteur voit
ses vies défiler à rebours. Tout cela est bel et bon, et on en redemande
!
DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
OUTCAST (tome 2, éditions Delcourt)
scénario : Robert KIRKMAN (the Walking Dead, Invincible)
dessin : Paul AZACETA (Grounded, Talent)
genre : l'Exorciste en version pépouze
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Outcast 7 à 12)
La
foi de Kyle Barnes faiblit à mesure qu'il tente d'exorciser les
possédés qu'il rencontre, sans parvenir à les guérir complètement.
Malgré l'aide du révérend Anderson, il n'obtient que peu de réponses à
ses nombreuses questions. Jusqu'au jour où sa soeur adoptive devient
elle aussi victime de l'entité démoniaque... Le rythme qu'imprime Robert
Kirkman à sa nouvelle série fantastique est encore très lent, mais on
constate au fur et à mesure qu'il a un plan, et que cela pourrait donner
lieu à quelque chose de passionnant. En attendant, on continue de se
réglaer des planches de Paul Azaceta.
(3/5)
PROVIDENCE (éditions Panini)
scénario : Alan MOORE (Watchmen, the League of Extraordinary Gentlemen)
dessin : Jacen BURROWS (303, Bad World)
genre : fantastique qui fait des offrandes à Cthulhu
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Providence 1 à 4)
Robert
Black, journaliste au New York Herald, enquête à son propre compte sur
un ancien manuscrit ésotérique qui serait, dit-on, la clef de
l'immortalité. Le reporter va traverser les Etats-Unis de part en part
afin de lever le mystère qui entoure l'ouvrage, et ce faisant, il va
faire d'étonnantes rencontres. Et si les personnages d'H.P. Lovecraft
avaient vécu dans l'Amérique du début du vingtième siècle ? C'est la
question que promet de régler Alan Moore dans cette maxi-série
ultra-référentielle, qui nécessite une bonne connaissance de l'oeuvre du
romancier. Au dessin, Jacen Burrows est moins statique que d'habitude.
(3,5/5)
DRIFTER (tome 2, éditions Glénat)
scénario : Ivan BRANDON (Viking, Men of War)
dessin : Nic KLEIN (Dancer, Captain America)
genre : science-fiction qui traine la patte
édité chez OFFSET COMICS, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Drifter 6 à 9)
Alors
que le climat retombe un peu, les habitants de la Ville Fantôme se
rendent compte qu'ils ont besoin du matériel contenu dans l'ancien
vaisseau d'Abram Pollux pour faire fonctionner leurs appareillages. Mais
sur place, ils doivent faire face aux Rouleurs. Une fois le cadre de sa
série mis en place, Ivan Brandon semble avoir un peu de mal à trouver
un but à ses personnages, et semble peu enclin à révéler leurs
véritables motivations. Au dessin, par contre, Nic Klein ne connait
aucun passage à vide.
(3,5/5)
BLACK SCIENCE (tome 3, éditions Urban)
scénario : Rick REMENDER (Fear Agent, Avengers Universe)
dessin : Mateo SCALERA (Dead Body Road, Hyperkinetic)
genre : Sliders en version hype
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Black Science 12 à 16)
Grant
McKay est de retour, et il est bien décidé à sauver sa famille et le
reste des dimensionautes, désormais traqués par les légions d'un empire
romain futuriste, sur un monde en proie à une terrible contagion.
Hors-la-loi, les explorateurs vont tout de même tenter de guérir leurs
hôtes. Tout en distillant, en début de chaque épisode, des explications
sur le passé de ses personnages, Rick Remender parvient à conserver un
rythme débridé. Chaque arche narrative se déroule désormais sur un seul
monde, ce qui permet à Mateo Scalera d'en rendre l'esthétisme très
cohérent.
(4/5)
ADVENTURE TIME (tome 4, éditions Urban)
scénario : Ryan NORTH (the Unbeatable Squirrel Girl, Original Sins)
dessin : Shelli PAROLINE (Muppet Snow White) et Braden LAMB (the Midas Flesh)
genre : aventures barrées dans un monde bien con
édité chez KABOOM !, un studio de BOOM ! STUDIOS, aux USA (contient Adventure Time 15 à 19, sans les back-up*)
Une
fois n'est pas coutûme, Jake et Finn accompagnent le Roi des Glaces
dans une aventure trépidante : visiter le donjon qu'il a créé il y a
fort longtemps avec l'aide du père de Marceline, et dont il ne se
souvient plus. A la clef, un incroyable trésor. Ryan North semble
véritablement s'amuser sur la série de Pendleton Ward, et qu'il s'agisse
de one-shots ou d'histoires multipartites, il trouve souvent des idées
intéressantes. Au dessin, Shelli Paroline et Braden Lamb sont dans le
moule du dessin animé.
(3/5)
DESCENDER (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Jeff LEMIRE (Essex County, Sweet Tooth)
dessin : Dustin NGUYEN (Wildcats 3.0, Strange Girl)
genre : I Robot dans une galaxie lointaine, très lointaine
édité chez STUDIO 171, Inc., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Descender 1 à 5)
Les
neuf planètes du Conseil Galactique Uni ont été ravagées par les
Moissonneurs, de gigantesques êtres mécaniques venus de nulle part. Dix
ans plus tard, un petit robot du nom de Tim-21 s'éveille dans une
lointaine colonie minière, et devient la cible de toutes les attentions.
C'est un pur bonheur que de parcourir les pages de la nouvelle série de
Jeff Lemire. Non seulement parce que l'auteur y invente une intrigue
prenante dans un univers cohérent, mais aussi et surtout parce que
Dustin Nguyen se surpasse, dans un style qu'on ne lui connaissait pas.
(4,5/5)
CROSSED : TERRES MAUDITES (tome 6, éditions Panini)
scénario : Simon SPURRIER (2000 A.D.) et Daniel WAY (Deadpool)
dessin : Gabriel ANDRADE (Ferals) et Emiliano URDINOLA (God Is Dead)
genre : survivalisme au milieu des tripes et des bistouquettes
édité chez AVATAR PRESS aux USA (contient Crossed : Badlands 44 à 49 et Crossed : Badlands 2013 Special)
Sous
la houlette du capitaine Barnes, un petit groupe de survivants se
maintient à distance des infectés, au prix du sacrifice de tous leurs
désirs. Mais la secte va se déliter le jour où son leader recueille
Frank Nesbitt et sa fille, enceinte de son père... Comme ses
prédécesseurs, Daniel Way enchaîne les situations glauques en tentant
plus ou moins d'en tirer une morale fiéleuse. Pour le seconder, Emiliano
Urdinola se montre très classique à la planche à dessin, cette arche
étant heureusement assez pauvre en horreur graphique. A comparer, le
récit de Simon Spurrier et Gabriel Andrade est plus originale et plus
intéressant.
(2,5/5)
PATHFINDER (tome 3, éditions Glénat)
scénario : Jim ZUBKAVICH (Skullkickers, Samurai Jack)
dessin : Joaquin BILBAO (Bloodrayne : Tokyo Rogue) et Andrew HUERTA (Everlast)
genre : heroic-fantasy au fort relent de déjà vu
édité chez DYNAMITE ENTERTAINMENT aux USA (contient Pathfinder 5 & 6)
Les
aventuriers menés par Valeros sont parvenus jusqu'au point de
ralliement des gobelins, mais ces derniers parviennent à leur tendre un
piège. Dans l'incapacité de penser par eux-mêmes, les compagnons vont
pourtant devoir affronter l'Elue de Lamashtu. La première moitié de la
série de Jim Zubkavich s'achève de manière tellement classique que l'on
ne se souviendra même pas de l'avoir lue ne serait-ce qu'un quart
d'heure plus tard. Ni Andrew Huerta ni son second ne sont
particulièrement marquants, et Glénat en rajoute une couche en publiant
l'ensemble sous un format à l'européenne alors qu'il ne le mérite pas.
(2,5/5 en V.O., 0,5/5 en V.F. parce que c'est bien trop cher)
* BACK-UP : histoire courte publiée en fin de fascicule, qui peut être ou non liée à l'histoire principale
PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
l'ETRANGE VIE de NOBODY OWENS tome 2 (The Graveyard Book), édité chez Harpercollins aux USA et chez Delcourt en France
HAGAR DUNOR tome 1 (Hagar the Horrible), édité chez Titan Comics aux USA et chez Urban en France
l'HEURE des LAMES (the Motherless Oven), édité chez SelfMadeHero aux USA et chez Warum en France
PEBBLE ISLAND, édité chez Nobrow Press aux USA et chez Dargaud en France
SORTIES de SECOURS (Special Exits), édité chez Fantagraphics aux USA et chez Delcourt en France
TRITONS tome 1 (Nnewts), édité chez Scholastic aux USA et chez Rue de Sèvres en France
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