mercredi 9 mars 2016

Doctor Who saison 7



diffusion initiale : du 3 janvier au 20 juin 1970
nb d'épisodes : 25 répartis en quatre aventures
DVD :
  1. > coffret Mannequin Mania (contient Spearhead from Space 1 à 4)
  2. > coffret Beneath the Surface (contient Doctor Who and the Silurians 1 à 7)
  3. > The Ambassadors of Death 1 à 7
  4. > Inferno 1 à 7
Docteur : Jon Pertwee
Compagnons (si l'on peut dire) : Liz Shaw, Alistair Gordon Lethbridge-Stewart


LIFE IN TECHNICOLOR ! Voici la saison qui a tout changé ! Pour commencer, vous pouvez le constater sur les photos au dessus, la couleur fait son apparition et, avec elle, des procédés visuels dignes de la nouvelle décade qui s'amorce, quand bien même le budget reste très limité. Par exemple, la production va user et abuser du CSO, un système d'overlay qui permet d'afficher à l'écran deux scènes différentes, l'une incrustée dans l'autre. Aujourd'hui, ce procédé fait sourire mais à l'époque, il a dû faire son petit effet. Ca marche super bien quand il s'agit de l'incrustation d'un écran, moins quand il faut donner de la profondeur.
Après un hyatus de six mois, la série revient avec une septième saison beaucoup plus courte que ce qui était la norme jusque là. Elle ne contient en effet que vingt-cinq épisodes répartis sur quatre aventures. Ce n'est pas, contrairement à ce que l'on pourrait croire, dû à des problèmes techniques. C'est une réelle volonté de réduire le rythme de production harrassant qui avait poussé Patrick Troughton à abandonner le rôle. Le format sur sept épisodes, qui est repris pour trois des quatre aventures de cette saison, est aussi pensé pour réduire les budgets. Malgré tout, il faut bien reconnaître que ce format occasionne des longueurs, et il sera abandonné dès la saison suivante.

Autre nouveauté, et des plus importantes, le Docteur a changé. Comme je l'indiquais précédemment, le second Docteur a été contraint de changer d'apparence (sans pour autant que l'on puisse parler d'une réelle régénération) par ses pairs. Il revient durant cette saison sous les traîts de Jon Pertwee, originellement acteur burlesque et à vrai dire très expressif. Ses mimiques humoristiques, ses grands gestes théâtraux, son accoutrement de magicien à l'ancienne, sa voix flûtée aux accents flegmatiques et son petit zozotement en font une véritable bille de clown, plus encore que Troughton avant lui.


Et pourtant, cette nouvelle incarnation sera placée sous le signe de l'action. Le nouveau Docteur est certes marrant, mais il fait le job quand il s'agit de sauver l'humanité. Il ne se bat pas au sens propre mais pratique le karaté vénusien, ses prises à la Spock lui permettant de paralyser temporairement ses adversaires. Il se sert peu de son tournevis sonique (sauf pour ouvrir les portes...) mais fait le mécano, le chimiste, le biologiste, etc. Il est un peu expert en tout. Et si Pertwee, pilote émérite et acteur casse-cou, réalise une bonne partie de ses cascades, l'équipe de cascadeurs HAVOC prend une place importante dans la série, rejoignant même officieusement le crew. Ca flingue, ça bastonne, ça explose, il y a des courses à motos, des hélicos qui canardent, des plongeons dans le vide... Bref, Doctor Who se transforme en action-man et on ne s'ennuie pas.

A ses côtés, deux nouveaux compagnons, si l'on peut dire. J'estime qu'un compagnon, c'est quelqu'un qui accompagne le Docteur à bord du TARDIS pour vivre des aventures différentes à chaque épisode. Or, depuis la fin de la saison précédente, le Docteur est banni sur Terre, à peu près à une époque présente. Le TARDIS n'est plus fonctionnel et, de fait, personne ne voyagera dedans avec lui jusqu'à ce que le bannissement soit levé.
De fait, c'est le début de la plus longue période du Docteur sur Terre. On peut malgré tout considérer deux compagnons potentiels. Liz Shaw (Caroline John à la ville), une brillante scientifique engagée au sein de UNIT, et le brigadier Alistair Gordon Lethbridge-Stewart (incarné par Nicholas Courtney), le chef de UNIT. En effet, le Docteur étant donc bloqué sur Terre, UNIT, l'organisation des Nations Unies chargé de combattre l'étrange, va prendre une place considérable dans ses aventures, les cascadeurs de chez HAVOC incarnant du reste souvent les soldats no-name qui se font tuer épisode après épisode.
Caroline John ne réapparaîtra pas dans la saison suivante, mais on expliquera que Liz Shaw avait autre chose à foutre qu'à continuer à bosser pour UNIT. Pas la plus grande des sorties, mais il faut dire que le personnage n'était pas non plus très marquant. Courtney est quant à lui plus intéressant. Difficilement crédible en tant que haut gradé, eût égard à sa jeunesse relative, il est par contre assez subtil tout en sachant se montrer retors s'il l'estime nécessaire, et ses clashes avec le Docteur, qui ne partage pas souvent son point de vue, donnent lieu à de bonnes vannes.


Autre nouveauté, si l'on peut dire : il n'y a ni Daleks, ni Cybermen de toute la saison. Du reste, les scenarii alternent entre deux schémas, qui s'entremêlent parfois : l'invasion de la Terre et le scientifique fou. Au rayon des invasions, on découvre des monstres pas piqués des vers : les Nestenes, les Siluriens, les Ambassadeurs de la mort et les Primords. Les Primords sont en fait des humains transformés par une expérience qui a mal tourné, et qui ont régressé à l'état semi-animal. Une apparition qui tournera court, si bien que l'on oubliera bien vite cette menace. Les ambassadeurs sont quant à eux mépris pour une menace, parce qu'ils sont radioactifs et qu'ils ne s'expriment pas. Mais à l'origine, ils venaient en paix, et ce sont les services secrets anglais qui les ont attaqués préventivement. On ne les reverra pas, mais leur esthétique super classe a sans doute fortement inspiré la scène, dans la nouvelle série, où les Vashta Nerada contrôlent une combinaison d'astronaute vide.

Les Siluriens sont revenus plusieurs fois par la suite. Il s'agit de créatures reptiliennes qui vivaient sur Terre avant l'Homme et refusent de lui céder leur monde maintenant qu'ils sont sortis de leur stase. La plus célebre des Siluriennes reste madame Vastra. Quant aux Nestenes, on ne les connait pas forcément sous ce nom, mais plutôt sous celui des Autons. Ce sont eux qui s'en prennent à Christopher Eccleston dans le tout premier épisode de la nouvelle série, et dès Spearhead from Space, le premier épisode de cette septième saison, ils font forte impression.


Du reste, cette aventure est l'une des toutes meilleures qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici. Entièrement réalisée "on location", autrement dit en extérieur, pour la première et l'une des rares fois de toute la série, elle a ce grain typiquement cinématographique et offre une bonne introduction à Jon Pertwee, même s'il n'est pas très actif durant ces quatre premiers épisodes. On y découvre du reste que les Time Lords sont dotés de deux coeurs.
Par la suite, cette saison 7 alterne le bon et le moins bon. Doctor Who and the Silurians est un parfait exemple d'une mauvaise utilisation du CSO. Les monstres en plastique n'aident pas non plus. The Ambassadors of Death est quant à lui très réussi. Le design des monstres a de la gueule, les effets spéciaux sont probants, et le scénario subtil ne ménage pas les coups de théâtre. Et puis on redescend d'un cran avec Inferno, une histoire de dimensions parallèles difficilement crédible, et excessivement mal jouée.


Dernier changement, la séquence d'ouverture a également été modifiée. Nouveau visage et en couleurs, bien entendu, mais aussi nouveau logo, plus stylisé, et même nouvelle musique, le fameux thème ayant été légèrement remixé sur la fin. Du reste, en parlant de musique, certaines aventures expérimentent pas mal en la matière, la bande-son de Doctor Who and the Silurians étant tout simplement insupportable.
On l'a vu, les producteurs Derrick Sherwin puis Barry Letts ont fait peu ou prou table rase du passé. Même les détails ont changé : le caporal Benton est promu sergent, le sonic screwdriver est un peu oublié et le TARDIS ne sert tellement à rien que sa console centrale (celle-là même que la prod' a hérité du tout premier épisode avec Hartnell !) sera carrément mise au rebut à la fin d'Inferno. Le Docteur a besoin d'un nouveau moyen de transport plus adapté à des déplacements limités dans le temps et l'espace : une voiture ! C'est ainsi qu'il fait l'acquisition, puis retape, une vieille guimbarde du nom de Bessie, avec des plaques minéralogiques WHO 1.


Comme la plupart des aventures sont composées de sept épisodes, la plupart des DVD contiennent deux disques : un premier avec les épisodes et l'autre avec les bonus. Du coup, on en a vraiment pour son argent cette fois-ci, avec des tas de documentaires passionnants sur cette saison qui a pas mal bouleversé la franchise.

L'épisode que je vous conseille : Doctor Who and the Silurians. Si le ridicule des monstres et les réactions outrancières des personnages principaux ne vous font pas mourir de rire, la bande-son au kazoo finira certainement de vous achever.

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