mercredi 30 mars 2016

Doctor Who saison 11



diffusion initiale : du 15 décembre 1973 au 8 juin 1974
nb d'épisodes : 26 répartis en cinq aventures
DVD :


  • > coffret Bred for War (contient The Time Warrior 1 à 4)
    > coffret U.N.I.T. Files (contient Invasion of the Dinosaurs 1 à 6)
    > Death to the Daleks 1 à 4
    > coffret Peladon Tales (contient The Monster of Peladon 1 à 6)
    > coffret Regeneration (contient Planet of the Spiders 1 à 6)



Docteur : Jon Pertwee, Tom Baker (une demi-seconde)
Compagnons : Sarah Jane Smith


THE END OF TIMES. Ca sent le sapin. Après la mort de Roger Delgado, qui jouait le Maître, puis le départ de Katy Manning, qui interprêtait Jo Grant, la petite "famille UNIT" se délite et en ce début de onzième saison, d'autres départs sont programmés. Ce sont les producteurs Barry Letts et Terrance Dicks qui souhaitent quitter le navire, et l'acteur principal, Jon Pertwee, montre lui aussi des signes de fatigue après cinq ans à la barre. Il craint surtout de ne plus être reconnu par la profession, d'être enfermé dans ce rôle. Juin 74 sera pour eux trois le chant du cygne (ou presque).
Peut-on dès lors parler de saison au rabais ? Il est vrai que si l'on tient compte de certains paramètres, ces vingt-six épisodes ont quelque chose de petit bras. Par exemple, il est amusant de constater que l'aventure The Monster of Peladon reprend tout ou partie des décors de The Curse of Peladon (S9E2), dont elle est la suite directe. C'est d'ailleurs la première fois qu'un épisode fait directement référence à un autre dans de telles proportions.
Acteurs et producteurs sur le départ, budget décors en berne... Et pourtant, cette saison, comme les précédentes, recèle quelques moments de bravoure. Tout d'abord, elle met en scène la désormais fameuse Sarah Jane Smith (Elizabeth Sladen), dont le long run dans la série la rapproche du record toujours détenu par Jamie McCrimmon. Journaliste d'investigation fouille-merde et féministe convaincue, son personnage change un peu des traditionnelles damoiselles en détresse, même si elle aura droit à son lot de kidnappings et de cris de terreur, et contraste surtout nettement avec celui de Jo Grant, la gentille fifille à son Docteur. Pour preuve, la première rencontre de Sarah Jane avec le héros tourne au vinaigre, la reporter le prenant pour le coupable dans une sombre affaire d'enlèvements !


C'est dans The Time Warrior que la miss fait son apparition remarquée, et cette aventure, qui ouvre la saison, marque aussi la première d'une race extraterrestre bien connue : les Sontariens. Ces créatures créées génétiquement pour faire la guerre sont aussi bornées que belliqueuses, et leur émissaire pour cette histoire, qui répond au nom de Linx, est sans doute l'une des plus impressionnantes créations du service des maquillages et costumes. Ils ont déjà là leur apparence définitive ou presque, si ce n'est qu'ils seront plus petits dans le futur.


Notons également, toujours dans ce récit d'ouverture de saison, la première mention de la planète d'origine du Docteur. Jusque là, on avait appris, au début du run de Jon Pertwee, que ses habitants se faisaient appeler les Seigneurs du Temps, mais c'est ici que l'on apprend qu'ils sont natifs de Gallifrey.
L'aventure suivante, Invasion of the Dinosaurs, marque la dernière apparition de Pertwee aux côtés de UNIT. Le Brigadier et ses sous-fifres vont désormais se faire plus rares
Spoiler :
(d'autant que l'on y apprend que Mike Yates est un traître !)
, et la réalisation peu convaincante fait qu'on ne les regrettera pas. Et puis bon, le Docteur est fait pour voyager, pas pour rester éternellement sur Terre.
Death to the Daleks et The Monster of Peladon sont deux aventures classiques mais bien construites, sans véritable fait marquant, mais Planet of the Spiders est le dernier fait d'arme de la saison. Tout d'abord parce qu'il signe la régénération du Docteur, qui est d'ailleurs appelée ainsi pour la première fois. Ensuite, parce qu'il montre pour la dernière fois la Whomobile, un véhicule au look futuriste que Pertwee avait acheté pour son plaisir personnel et avait absolument voulu voir apparaître dans le feuilleton !


Cette aventure marque également la seule apparition de K'an Po, encore connu en tant que Cho-Je ou le Vieux de la Montagne, un Time Lord qui fut le mentor du Docteur, vaguement mentionné dans The Time Monster (S9E5) et qui va l'aider à se régénérer. Enfin, l'action de ce récit se situe sur Metebelis 3, une planète qui servait jusqu'ici de running gag, dans le sens où le Docteur promettait sans cesse d'y aller et n'y parvenait jamais. Finalement, il aurait mieux fait d'éviter de s'y rendre, puisque c'est là qu'il mourra pour la seconde fois (depuis il va mieux, merci pour lui). A noter qu'il sera de nouveau fait référence à cette planète, et à son fameux cristal, par Matt Smith dans le neuvième épisode de la septième saison de la nouvelle série.
Au delà du grand spectacle que constitue, comme toujours, cette poignée d'épisodes, il est des thèmes plus ou moins graves que les auteurs se permettent d'aborder, parfois avec finesse et parfois non. Invasion of the Dinosaurs fait partie de la deuxième catégorie, lui qui traite de sujets environnementalistes importants en proposant comme seule solution de rayer l'humanité de la surface de la planète ! Hitler était en fait un écolo convaincu, je l'apprends... A contrario, The Monster of Peladon rebondit sur la révolte des mineurs dans l'Angleterre des années 70, dont les auteurs discutent en prenant en compte les deux points de vue.


Notez aussi que cette saison introduit de sacrés changements dans la présentation des épisodes. Tout d'abord, ils sont appelés "parts" et non plus "episodes", justement. Ensuite, le logo a été retravaillé. Ou plus exactement travaillé tout court, puisque jusqu'à présent, il ne s'agissait que d'une bête typo. Là, Doctor Who s'inserre dans un losange et cela deviendra le logo officiel durant une longue période, jusqu'au début des années 80. Et pour accompagner ce nouveau logo, un nouveau générique fait la part belle aux couleurs chamarées et à l'effet de tunnel qui a inspiré la séquence d'ouverture de la nouvelle série.


Un mot enfin sur les bonus que l'on peut trouver dans les DVD. Le très classieux coffret Regeneration est encore une fois privé de toute featurette, mais les autres galettes renferment toutes, à minima, le making-off de l'épisode et un ou deux docs en plus, qu'il s'agisse d'interviews ou de reportages. Certains coffrets sont plus remplis que d'autres, mais aucun ne sort vraiment du lot cette saison.

L'épisode que je vous conseille : Invasion of the Dinosaurs. Je veux bien être particulièrement permissif sur les effets spéciaux de l'époque, et en particulier sur les incrustations d'images. Mais là, on a vraiment l'impression de voir un gosse jouer avec des dinosaures en plastique. Eh mais attends ! C'est ce qui se passe, en fait !

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