diffusion initiale : du 10 aout 1968 au 21 juin 1969
nb d'épisodes : 44 répartis en sept aventures, 7 épisodes manquants (détails ci-dessous)
épisodes partiellement manquants :
nb d'épisodes : 44 répartis en sept aventures, 7 épisodes manquants (détails ci-dessous)
épisodes partiellement manquants :
- > The Invasion 1, 4
- > The Space Pirates 1, 3, 4, 5, 6
- > coffret Lost in Time (comprend plein de petits bouts d'épisodes manquants, dont The Space Pirates 2, plus tout un tas de scènes retrouvées d'épisodes disparus, on air ou en footage, en bonus)
- > coffret Regeneration (comprend tous les épisodes de régénération du Docteur à ce jour, dont The War Games 1 à 10)
- > The Dominators 1 à 5
- > The Mind Robber 1 à 5
- > The Invasion 1 à 8 (les deux épisodes manquants sont reproduits sous forme de dessin animé)
- > The Krotons 1 à 4
- > The Seeds of Death 1 à 6
Compagnons : Jamie McCrimmon, Zoe Heriot
IS THIS THE END ? Oui, ils sont tous rayés. Commencée presque un mois plus tôt que la précédente et achevée presque un mois plus tard, la sixième saison a été particulièrement éprouvante à tourner pour son trio de premiers rôles. Poussé par son épouse, Patrick Troughton préfère renoncer à incarner le Docteur. Il entraîne avec lui Frazer Hines, alias Jamie, encouragé à voir ailleurs par son agent mais convaincu par Troughton de rester jusqu'à la fin de la saison, et Wendy Padbury, qui incarnait Zoe et ne voit pas l'intérêt de rester avec un nouveau cast.
A la fin des années 60, Doctor Who se retrouve donc sans cast principal, sans équipe dirigeante non plus puisque Terrance Dicks abandonne la production avant le final de la saison. C'est Derrick Sherwin qui prendra alors le relais, mais au début de l'année 70, on ne sait toujours pas qui tiendra le rôle du nouveau Docteur, ni même si la série continuera. Bref, les jours de la série sont comptés, l'audience est de nouveau à la baisse et pourtant, cette saison contient de vrais morceaux de bravoure.
Au premier rang desquels The War Games, la longue aventure qui sert de conclusion épique aux péripéties du second Docteur. Même si les scènes de capture et d'évasion s'enchaînent et deviennent une sorte de running gag, le cadre original de cette histoire - un monde patchwork de différentes guerres dirigé par des seigneurs aliens, qui fait furieusement penser à (comprenez : qui a sans doute inspiré) la campagne Ravenloft d'Advanced Dungeons & Dragons - et deux grosses spécificités, en font un véritable mur porteur de la mythologie whoonie. Première particularité, on y découvre un nouveau Time Lord maléfique, le Chef de Guerre (War Chief), qui a créé des machines à voyager dans l'espace et le temps appelées SIDRAT (lol), et qui ne survivra pas à la fin de l'épisode. Deuxièmement, et surtout, on fait la connaissance du conseil des Time Lords.
A cette époque, on n'a pas encore entendu parler de Rassilon, du reste on ne sait même pas qui sont les trois membres qui jugent le Docteur. Toujours est-il qu'après avoir restauré les failles temporelles, ils s'occupent du cas du héros, accusé d'avoir interféré dans les affaires de l'univers, sans compter le vol d'un TARDIS. Pour sa peine, le Docteur sera condamné à l'exil sur cette planète Terre qu'il aime tant, après avoir été... régénéré ? Eh bien en fait, contrairement à ce qui est écrit un peu partout sur la Toile, et c'est peut-être quelque chose que Moffat ou un autre pourraient exploiter à l'avenir, à aucun moment dans l'épisode la régénération du Docteur n'est évoquée. Il est certes contraint à changer de visage, mais cela pourrait tout aussi bien être un simple caprice des Time Lords, d'autant qu'on n'assiste pas à une transformation lumineuse comme lorsqu'on est passés de Hartnell à Troughton.
Cela reste malgré tout un moment fort de cette sixième saison, qui alterne les hauts et les bas. Du côté des "pros", on pourra souligner l'excellente aventure The Mind Robber, où le trio se retrouve dans un monde peuplé de créatures de l'imaginaire collectif, et qui débute par un impressionnant épisode réalisé quasi exclusivement sur fond blanc, très Twilight Zone dans l'esprit.
Et puisque les Daleks sont maintenant tricards de la série suite à la volonté de leur créateur, Terry Nation, de les exporter sur les grands écrans américains, les Cybermen sont une fois de plus mis en avant au travers de The Invasion, avec un plan de conquête beaucoup plus impressionnant que celui des poivrières sur roulettes, qui avaient tenté leur chance dans The Dalek Invasion of Earth, dans la deuxième saison.
Les Guerriers des Glaces de Brian Hayles font aussi leur retour dans un épisode mémorable, The Seeds of Death, qui renoue avec le schéma de la base prise d'assaut par l'ennemi, un type de scénario très courant lors de la saison précédente et qui s'était fait beaucoup plus rare cette saison-ci.
Et puis il y a les "cons", ces aventures en demi-teinte voire pas terribles, qui s'intercalent entre ceux que je viens de citer. En ouverture de saison, on trouve ainsi The Dominators, dont je reparle un peu plus bas. The Krotons, l'opus de mi-saison, est aussi bien miteux malgré un principe intéressant sur le papier : des créatures qui asservissent mais instruisent tout un peuple pour ensuite se nourrir de son intelligence.
Quant à The Space Pirates, difficile de se faire un avis puisqu'il s'agit du seul arc de la saison qui reste encore incomplet à ce jour. Un seul épisode sur les six qu'il comptait survit encore dans les archives de la BBC. La bonne nouvelle, c'est que c'est la toute dernière aventure partiellement manquante de la série. Tous les Docteurs qui suivront sont passés à la postérité dans leur entièreté.
Pas grand chose à rajouter sur la prestation des acteurs. Troughton est toujours aussi à l'aise dans son rôle de pitre cachant une intelligence supérieure, qui définira le rôle du Docteur pour les années à venir. De plus en plus complice avec lui, Frazer Hines campe un Jamie souvent décalé, qui marche dans les pas de son mentor et se montre prêt à le suivre partout, voire à se sacrifier pour lui si l'occasion l'exige.
Wendy Padbury est plus intéressante, dans le sens que son personnage évolue avec le temps qui passe. Au départ conçue comme un petit génie qui étale sa science plutôt que ses sentiments, un peu comme Bones pour ceux qui connaissent, elle se mue petit à petit en Compagnon fidèle, avec une vraie personnalité et de vraies interactions avec ceux qui l'entourent. Et puis physiquement, son booty sera immortalisé par une fameuse scène issue de The Mind Robber, qui ne laissera personne indifférent. Comme quoi la pin-up de Canal, dans les années 80, n'avait rien inventé.
Durant cette saison, le sonic screwdriver se démocratise. Il sauvera la vie du groupe face aux Dominators et permettra au Docteur et à ses Compagnons de s'enfuir dans The War Games. Un autre qui se démocratise, c'est ce brave Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. Qui donc ? Sans blague, vous avez pas lu mes précédents posts. Le Brigadier, tout juste promu, revient dans The Invasion et cette fois-ci, il emmène dans ses bagages U.N.I.T. (UNified Intelligence Taskforce), la section de l'armée qui s'intéresse aux phénomènes paranormaux, ainsi que le caporal Benton, qui n'a donc, comme vous l'aurez compris, pas encore été promu sergent.
Question bonii, cette saison est assez chiche. Il n'y en a aucun dans le coffret Regeneration, ceux du coffret Lost in Time sont peu nombreux concernant cette saison, et dans les DVD normaux, on ne trouve en général qu'un reportage sur l'aventure contenue, parfois rien de plus. Pourtant paru sur double DVD, The Invasion stigmatise ce manque de contenu et, pire encore, contient un documentaire que l'on a déjà vu ailleurs (je me souviens plus où, par contre).
L'épisode que je vous conseille : The Dominators. Pour la petite histoire, les co-scénaristes de cet épisode, qui avaient au préalable mis en scène les Yétis dans deux histoires de la saison 5, ont vu leur scénario tellement retouché par la prod' qu'ils ont décidé de ne plus jamais revenir sur Doctor Who. Au départ, l'aventure devait faire six épisodes, mais elle était tellement chiante qu'on l'a réduite à cinq.
Ce qui est rigolo dans cette histoire, outre les tronches de romains hippies des autochtones et les nains metallisés qui sont censés représenter des robots Ikéa (Nut !), c'est surtout l'espèce de running gag avec l'un des deux Dominators qui veut toujours tout détruire et que son confrère bride sans arrêt. Un peu comme si le chef des Daleks leur disait "Non, tu n'extermineras personne aujourd'hui !". Je vous raconte pas comment l'autre doit en avoir les balloches bien gonflées !
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