diffusion initiale : du 5 janvier 1984 au 30 mars 1984
nb d'épisodes : 24 répartis en sept aventures
DVD :
- > > coffret Beneath the Surface (contient Warriors of the
Deep 1 à 4)
> coffret Earth Stories (contient The Awakening 1 et 2)
> Frontios 1 à 4
> Resurrection of the Daleks 1 et 2
> coffret Kamelion Tales (contient Planet of Fire 1 à 4)
> coffret Regeneration (contient The Caves of Androzani 1 à 4)
> The Twin Dilemma 1 à 4
Docteur : Peter Davison, Colin Baker
Compagnons : Tegan Jovanka, Vislor Turlough, Kamelion, Perpugilliam Brown
GOOD EVENING ENGLAND ! Nouveau changement de créneau pour la série, qui est désormais diffusée le jeudi et le vendredi. Visiblement, les pontes de la programmation ont du mal à savoir quoi en faire, mais encore une fois, les audiences suivent malgré tout. Au delà de ce détail dont on se fout éperdument quand on mate les DVD, cette vingt-et-unième saison apporte son lot de changements.
Pour commencer, même les moins attentifs parmi vous (parce que je sais que vous êtes des milliers derrière votre écran, à attendre mes chroniques) auront remarqué que le Docteur a changé. Il change en fait entre l'avant-dernière et la dernière aventures de la saison, ce qui n'était pas arrivé depuis la toute première régénération, les producteurs de l'époque ayant préféré en faire un cliffhanger de fin d'année. Cette fois-ci, John Nathan-Turner a choisi de dévoiler son nouveau Docteur sur les dernières diffusions, peut-être dans l'espoir de faire saliver l'audience jusqu'à l'année suivante.
Pourtant, ce n'est pas sans raison que Colin Baker demeure le Docteur le plus controversé de l'histoire. Il n'y a pas grand chose à reprocher à son jeu d'acteur, il est même peut-être plus intéressant que Davison. Il a plus de bouteille, aussi. Néanmoins, trois points noirs viennent compliquer les choses. D'abord sa tête, puisqu'il a déjà joué dans la série un autre rôle. Vous me direz, c'est pas grave, Romana avait fait la même chose. Oui, sauf que ce coup-là, ça avait été plus ou moins justifié dans l'histoire, alors qu'ici, il n'en est fait aucune mention.
Soit. Deuxième point, plus gênant, son accoutrement. On avait eu dans l'ordre l'échappé d'un roman de Dickens, le pitre endeuillé, le dandy flamboyant, le clochard illuminé et le puceau joueur de cricket, on a droit désormais au clown psychopathe. Même dans les années 80, où la mode était pourtant aux fringues les plus débiles possible, ce costume va trop loin et fait passer son porteur pour l'échappé d'un asile tombé par hasard sur une fripperie de bas étage.
Mais re-soit. Cela se justifie par la régénération compliquée : à la fin de The Caves of Androzani, le Docteur se sacrifie pour sauver son amie, et revient à lui sous les traits de Baker. Il se montre alors simplement puant, au bout d'à peine une phrase, puis le générique de fin arrive. Dans l'aventure suivante, il va passer par tout un tas d'émotions, comme Davison avant lui. Sauf que là, ça prend des proportions extrêmes, et il est même à deux doigts de tuer celle qu'il a sauvé dans l'aventure précédente ! Too much, et c'est le troisième point : ça, c'est pas le Docteur.
Ceci étant dit, la schyzophrénie du nouveau Docteur peut éventuellement justifier ses goûts vestimentaires décalés, et notamment sa veste aussi déconstruite que son esprit. Heureusement, passés deux épisodes un peu gênants aux entournures, le Docteur reprend peu à peu ses esprits et Colin Baker se montre finalement très convaincant. Il l'était déjà lorsqu'il était fou, hein, c'est juste que ça ne correspondait pas au personnage.
Avant Baker (aucun lien de famille avec Tom, à priori, des fois que vous vous demanderiez), c'est quand même Peter Davison qui tenait la barre. Et il la tient même plutôt bien, si l'on considère qu'il n'est pas franchement aidé par les histoires dans lesquelles il joue. Avec une nouvelle coupe de cheveux plus stricte et des lunettes qui lui donnent un aspect un peu prof, il donne de plus en plus dans le paternalisme, et ça fonctionne pas mal.
A ses côtés, deux Compagnons et demi qui font le show. Tegan, qui quittera la série à la moitié de la saison, est de plus en plus attachante, et Turlough, après avoir joué le traître, démontre désormais toute l'étendue de sa lâcheté. On adore le détester ! Reste le cas Kamelion... Absent de la première aventure et coupé au montage lors de la seconde, il est également oublié des scénaristes comme de l'équipe de prod pendant les deux aventures suivantes, avant de revenir en force pour une histoire construite rien qu'exprès pour lui... et pour le faire disparaître définitivement ! Un gros échec pour ce personnage qui n'aura vraiment servi à rien.
Cette saison s'ouvre sur l'aventure Warriors of the Deep, qui remet en scène aussi bien les Silurians que leurs cousins sous-marins, les Sea Devils. Avec un visuel rajeuni et des model shots old-school mais de qualité, ainsi que des décors plutôt crédibles, cette nouvelle histoire typée "base under siege" (en gros, le Docteur et ses alliés luttent en huis clos contre des monstres tentant d'entrer, il y en a eu un paquet dans la série classique) aux forts relents de guerre froide partait sous de bons auspices.
Malheureusement, elle est gâchée par un nombre hallucinant de problèmes. Très très mal jouée, les guests étant tous catastrophiques, elle met en scène de nombreuses scènes d'action hélas jamais convaincantes, car toujours très mal filmées. Qui plus est, elle introduit un nouveau monstre, le Myrka, tellement ridicule que l'on a du mal à voir en quoi il peut être une menace. Et pour finir, elle souffre de grosses incohérences vis à vis des précédentes apparitions des Silurians et des Sea Devils.
Heureusement, The Awakening rattrappe la sauce. Une histoire de démon dans un petit village anglais, tournée principalement on location dans trois bleds mignons comme tout. Les effets spéciaux sont peu nombreux mais de très bonne tenue, et cette aventure dégage un feeling de la période Pertwee qui plaira sans aucun doute aux fans de cette époque. Il ne manque plus que UNIT qui débarque ! A noter qu'à compter de là et jusqu'à la fin de la saison, le costume de Fifth est légèrement différent.
Frontios, l'aventure suivante, est plutôt réussie elle aussi. Sur la planète éponyme vit en souterrain une race extraterrestre qui menace une colonie de Terriens, ce qui donne lieu à quelques scènes tendues, bien rendues par un jeu d'acteurs efficace, quand bien même certains seconds rôles surjouent. L'ambiance se veut sombre, mais elle est hélas gâchée par des lumières trop crues et mal positionnées. Une tare commune à de nombreuses histoires de la série classique.
Deux choses à retenir concernant la production de Frontios : tout d'abord, l'ancien script editor Christopher Bidmead revient en tant que scénariste, ce qui n'est pas un évènement en soi mais méritait tout de même d'être signalé. Et secundo, comme on dit à Maubeuge, deux drames ont eu lieu durant le tournage : le designer s'est suicidé et, peu de temps après, un acteur auditionné pour l'un des seconds rôles s'est fait assassiner ! Maudite, cette aventure ?
Plus réussie en tout cas que Resurrection of the Daleks, qui signait pourtant, comme son nom l'indique, l'énième retour des versions Orangina Rouge de R2D2. On y retrouve aussi leur créateur, Davros, et on y découvre des Daleks plus malins que d'habitude, mais aussi capables d'émotions, aussi primaires soient-elles. Néanmoins, l'aventure manque de cohésion et le final, qui semble signer la disparition des arch-Nemesis du Docteur et la mort de Davros, reste peu crédible.
Cette aventure a été voulue comme spéciale par son producteur, et a ainsi été diffusée en deux parties de cinquante minutes. Néanmoins, sur le DVD, on trouve le montage original en quatre parties. C'est aussi durant Resurrection of the Daleks que Tegan Jovanka quitte le Docteur, dégoûtée par le nombre de morts il est vrai assez impressionnant de cette histoire.
Planet of Fire, de son côté, est nettement plus marquante. Tournée pour ses scènes en extérieur à Lanzarote, l'une des îles Canaries, l'histoire met en scène le retour du Maître, qui reprend pour l'occasion possession de Kamelion. Il n'aura finalement servi qu'à ça, le robot ! Ni l'un ni l'autre n'y trouveront la gloire, le premier s'y montrant aussi ridicule que le second, mais tous deux y trouveront la mort ! Car oui, c'est sûr, le Maître est mort. Promis.
Celui à qui ça profite, par contre, c'est Turlough, dont on explore enfin le passé. On découvre qu'il est un prince en exil, dont la famille a été renversée par une junte. Mais à la fin, le bannissement de Turlough est levé, la junte ayant elle-même été démise de ses fonctions. Du coup, le jeune homme, qu'en tant que spectateur on commençait juste à apprécier, quitte lui aussi le TARDIS. Si on fait les comptes, il ne reste plus personne aux côtés de Davison.
Sauf qu'entretemps, au tout début de l'aventure, Perpugilliam Brown a fait son apparition. Et je dirais même une apparition tonitruante, les premières images de la sculpturale Nicola Bryant rendant forcément hommage à Ursula Andress dans Doctor No. Au delà de ses formes généreuses, l'étudiante américaine, dont le diminutif est Peri, apporte aussi une certaine joie de vivre communicative.
Pour la régénération du Docteur, la prod a fait appel à Bob Holmes, assurément l'un des scénaristes les plus appréciés des fans, et à juste titre. De fait, The Caves of Androzani est une histoire marquante, qui sera d'ailleurs élue en 2009 meilleur épisode de la série de tous les temps ! Et on peut le comprendre, puisque c'est là que l'on découvre l'explication sur la branche de céleri que porte le Docteur.
C'est pas un scoop, ça ? Blague à part, en dehors d'un nouveau monstre en mousse, heureusement filmé de telle manière qu'on ne le distingue que partiellement, cette histoire de gros profits sans aucun scrupule est il est vrai plutôt prenante. Qui n'aime pas le surjeu sera malgré tout choqué par certains personnages, en particulier le badass qui se permet des apartés façon sitcom qui brisent régulièrement le quatrième mur. Enfin, il y a plusieurs badass, tout le monde voulant la mort de tout le monde, et tous sont marquants à leur manière.
Et c'est dans l'ensemble une belle mort pour ce Docteur, pas la plus marquante mais peut-être la plus touchante, avec tous ses anciens compagnons qui tournent dans son esprit avant sa régénération. Ah oui, et puis c'est aussi, sans doute, la plus sexy des régénérations, puisqu'on peut une fois de plus y profiter du décolleté généreusement garni de Peri.
La suite, j'en ai déjà parlé plus haut. The Twin Dilemma, son Docteur barjot qui verse aussi bien dans la parano, le chevaleresque, la pleutrerie et la témérité en moins de deux minutes... Qui dit nouveau Docteur dit aussi nouveau générique, même si celui-ci ressemble pas mal à l'ancien, avec encore plus de couleurs si c'était possible ! C'est raccord avec le costume, au moins.
Cette première participation de Baker n'est hélas pas d'une grande tenue. Le "monster of the week" est une nouvelle fois d'un ridicule à pleurer, l'histoire n'est de toute façon pas super intéressante, et les seconds rôles jouent franchement mal, ce qui a au moins le mérite de permettre au Docteur et à Peri de briller. On y découvre aussi un Time Lord, Azmael, un vieil ami du Docteur à l'histoire tragique.
Je n'ai pas grand chose à dire sur les DVD en eux-mêmes, cette saison. Correctement fournis, vous trouverez la plupart d'entre eux dans des coffrets, et même dans plusieurs coffrets différents. Ainsi, The Caves of Androzani peut être obtenu dans le fabuleux coffret Regeneration, sans aucun bonus, mais aussi dans le premier coffret Revisitations, aux côtés de The Talons of Weng-Chiang (S14E6) et du film, et avec ses bonus.
L'épisode que je vous conseille : Warriors of the Deep. Mais comment peut-on se faire tuer par un monstre qui se déplace à deux à l'heure et qui a même du mal à péter un mur en polystirène ?
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