mardi 17 mai 2016

Doctor Who saison 20


diffusion initiale : du 3 janvier 1983 au 16 mars 1983
nb d'épisodes : 22 répartis en six aventures
DVD :

    > coffret Time-Flight / Arc of Infinity (contient Arc of Infinity 1 à 4)
    > coffret Mara Tales (contient Snakedance 1 à 4)
    > coffret The Black Guardian Trilogy (contient Mawdryn Undead 1 à 4, Terminus 1 à 4 et Enlightment 1 à 4)
    > coffret Kamelion Tales (contient The King's Demons 1 et 2)


Docteur : Peter Davison
Compagnons : Tegan Jovanka, Nyssa, le Brigadier, Vislor Turlough, Kamelion


HAPPY BIRTHDAY ! John Nathan-Turner, grand manitou de la série dans les années 80, voit grand pour fêter les vingt ans de Doctor Who. Pour cette saison anniversaire, qui au passage change encore de jour de diffusion (c'est désormais le mardi et le mercredi que les Brittons peuvent suivre leur show favori, ce qui entraîne une chute d'audience notable), il a prévu de ramener du beau linge. Le clou du spectacle aura lieu un peu plus tard, on aura le temps d'en reparler (teaser, teaser...) mais en attendant, de janvier à mars, les spectateurs vont voir défiler les têtes connues.
A commencer par celles du Docteur et de ses Compagnons. Peter Davison confirme les bonnes impressions de la précédente saison. Il est à l'aise dans le rôle et dévoile une nouvelle facette du personnage. Hartnell était paternaliste, Troughton je-m-en-foutiste, Pertwee larger-than-life et Baker incollable ? Davison, c'est le côté fragile du Docteur. Il se trompe, il regrette, il passe à côté de certains trucs pourtant évidents... On est pas encore dans le pathos de la période David Tennant / Matt Smith, mais on le sent plus humain, moins invincible que ses précédentes incarnations.
A ses côtés, le cast bouge pas mal. Comme je l'annonçais précédemment, Tegan Jovanka a fait un faux départ, et elle revient dès l'épisode d'ouverture. Cependant, précisons que c'est une décision de dernière minute, si l'on en croit Janet Fielding, qui l'incarne à l'écran. Elle bénéficie d'une nouvelle coupe et d'un nouvel accoutrement, pas forcément meilleur que le précédent du reste, mais surtout d'un nouveau comportement. Pro-active, baroudeuse, elle cesse un peu les jérémiades et devient le Compagnon sur qui le Docteur peut compter. D'autant que quelques aventures plus tard, Nyssa quitte le navire.


Sarah Sutton, qui joue Nyssa, dira plus tard qu'elle a profondément regretté le choix de la production de ne pas la garder. Un choix pas forcément raisonné, Nathan-Turner étant connu pour ses décisions à l'emporte-pièce, qu'il confirmera avec l'arrivée de Kamelion en toute fin de saison. Censé nous refaire le coup de K-9 en version humanoïde, le robot (car oui, il s'agit d'un vrai robot) est tellement bancal que personne ne saura jamais quoi en faire. Haï tant par les acteurs que par les équipes techniques, Kamelion a au moins l'avantage de pouvoir se transformer en qui il veut, ce qui permet à de vrais acteurs de jouer son rôle.
On notera aussi le retour du Brigadier en tant que Compagnon, mais uniquement lors de l'aventure Mawdryn Undead, durant laquelle, si je veux être tout à fait exhaustif, ledit Mawdryn fait lui aussi un petit tour en TARDIS. Pour en revenir à Lethbridge-Stewart, il faut savoir que, certes, il était prévu qu'un ancien Compagnon refasse surface, mais comme l'histoire débutait dans une université, ce devait être Ian Chesterton, le prof qui accompagnait Hartnell dans ses toutes premières aventures.
Mais le VRAI nouveau Compagnon, c'est Vislor Turlough. A la manière de K'Al-El, alias Superman, il s'agit d'un bébé extraterrestre arrivé sur Terre plus ou moins par accident et qui y a suivi une enfance et une adolescence d'humain à peu près normal. Le truc, c'est que Turlough est un traître. Introduit dans Mawdryn Undead, l'étudiant est secrètement manipulé par le Gardien Noir, que l'on n'avait plus revu depuis The Armageddon Factor (S16E6), l'aventure qui concluait l'arche narrative The Key to Time. Du coup, on sait que Turlough est un fourbe, d'autant que son interprête Mark Strickson a la gueule de l'emploi comme on dit, mais le Docteur ne le sait pas, lui. Ce qui donne lieu à une certaine tension des plus agréables.


Continuons sur le sujet, avec le retour d'un méchant pas piqué des vers. On ne l'avait pourtant vu qu'une seule fois, mais le plus méchants des méchants Time Lords est de retour. Le Maître ? Peuh, cette petite fiotte ? Meuh non, je vous parle de THE badass : Omega. Son retour coïncide avec celui de Tegan dans Arc of Infinity, l'épisode d'ouverture. Et hélas, le gars Omega y perd grandement en prestige ici, la faute à un costume bidon et à des motivations peu claires.
Pourtant, la prod avait mis le paquet. Pas mal d'action (dans les vieux Doctor Who, "action" signifie "course à pieds dans des couloirs sans fin"), un retour à Gallifrey où l'on découvre certains seconds rôles étonnants, comme Michael Gough (alias Alfred dans les Batman de Tim Burton) ou Colin Baker (qui deviendra le sixième Docteur !), et surtout le tournage des séquences en extérieur réalisé à Amsterdam. C'est la deuxième fois que la prod de Doctor Who délocalise, après Paris pour City of Death (S17E2).


Dans Snakedance, c'est le Mara qui fait son comeback. Apparu durant la précédente saison, il bénéficie ici d'une ambiance plus prenante et d'effets spéciaux de meilleure qualité. L'aventure se suit sans déplaisir grâce à un cast de bonne figure et un Docteur hyperactif que personne n'écoute. Malgré tout, la deuxième moitié est plus mollassonne. Deux anecdotes sur cette aventure : de vrais serpents ont été utilisés, ça change des machins en plastique ; et le décor du palais de Lon a en fait été repris... de l'Eurovision de cette année-là !
Les trois épisodes suivants sont consacrés au Gardien Noir. J'ai déjà parlé de Mawdryn Undead, qui voit le retour du Brig et l'arrivée de Turlough. C'est le meilleur épisode de la saison malgré un deus ex machina pas super clair et une musique... comment dire ? Vous savez ce qu'est le mickey-mousing ? Et ben voilà, c'est exactement ça.
Terminus est moins marquant, si ce n'est pour le départ de Nyssa. On notera tout de même le second rôle pas très crédible de Liza Goddard, ancienne épouse du Colin Baker sus-cité, dont la coupe de cheveux à la Tina Turner la rend bien ridicule lorsqu'elle porte un scaphandre d'astronaute aussi grand qu'un aquarium pour baleineau. Techniquement faiblard, et non pas cheap comme peuvent l'être d'autres aventures, et ayant souffert de gros problèmes lors du tournage, cette histoire a au moins le mérite de proposer une théorie sympa sur le big bang.
Enlightenment conclut la trilogie sans briller particulièrement, mais sans démériter non plus. Ses effets spéciaux ne sont pas parmi les plus réussis mais ils donnent, de même que les nombreux costumes et les personnages secondaires intéressants, un certain cachet à l'histoire, écrite et réalisée par deux femmes. Turlough s'y montre assez ridicule par contre, et le Gardien Blanc, qui fait son retour pour l'occasion, n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été.


Par contre, le Gardien Noir, lui, aura brillé durant toute la trilogie. A contrario de sa Némésis (du grec et du latin dans ce début de phrase...), c'est le même acteur qui l'incarnait durant The Key to Time et durant cette trilogie. Et si Valentine Dyall, puisque tel est son nom, a quand même tendance à en faire des caisses, sa voix de baryton assure à son personnage une certaine prestance. Notons enfin, toujours à propos d'Enlightenment, la présence au cast d'un certain Leee John, avec trois E. Si cela ne parlera pas forcément aux plus jeunes, il faut savoir que c'est l'un des trois chanteurs du groupe funk Imagination !
The King's Demons conclut la saison de manière abrupte. A l'origine, ce two-parter ne devait être qu'une transition avant le grand final. Un grand final qui devait bien entendu mettre en scène les Daleks, car que serait une saison anniversaire sans Daleks ? Hélas, trois fois hélas, les grèves auront eu raison de sa production, reportée à l'année suivante. Ce ne sera donc pas l'apothéose tant attendue, mais que les fans se rassurent, la saison n'est, en fait, pas complètement terminée. Teaser, teaser...
Quoi qu'il en soit, cette histoire se tient bien. Aventure historique comme on n'en avait pas eu depuis longtemps, elle signe le retour du Maître dans un contexte médiéval crédible. Et pas n'importe quelle période du Moyen-Age : la fin de règne de Jean-sans-Terres et la signature de la Magna Carta, traité hautement adulé en Grande-Bretagne. Seul bémol à cet épisode plus que correct, l'apparition de Kamelion.


Depuis quelques saisons, il n'est pas rare que les DVD's de Doctor Who proposent de voir les épisodes avec des effets spéciaux revus et corrigés. La période Davison est celle qui se prête le mieux au jeu, parce que les effets originaux ont très mal vieilli, mais perso, je préfère l'original, même s'il fait souvent kitch. A noter que certaines aventures sont même remontées. C'est le cas cette saison d'Enlightenment.

L'épisode que je vous conseille : Terminus. Rien que pour le casque de Liza Goddard, aussi crédible qu'une Spice Girl dans un film d'auteur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire