samedi 14 mai 2016

Jim Lee : I'm sexy and I know it

Oui oui, je sais. ENCORE Image Comics, il y en a marre. La bonne nouvelle, c'est que c'est la dernière fois avant longtemps que j'aborde le sujet, puisque les trois prochains (et peut-être d'autres, mais je ne les ai pas encore envisagés) articles concerneront des éditeurs indépendants. Néanmoins, j'ai encore l'un des co-fondateurs sous la main, et non des moindres, puisqu'il s'agit de Jim Lee. Et en cadeau bonus, un autre co-fondateur : Whilce Portacio.


L'INSTANT VO (What else ?)
Chapitre 1 : la période Image Comics
D'origines américano-coréennes, Jim Lee entre chez Marvel Comics en 1987. Il travaille d'abord sur Alpha Flight ou le Punisher, et la reconnaissance vient à peine deux ans plus tard lorsqu'on lui confie le dessin des Uncanny X-Men de Chris Claremont, d'abord en fill-in de Marc Silvestri puis en remplacement de l'artiste, parti sur la série consacrée à Wolverine. C'est la nouvelle série X-Men, encore deux ans plus tard, qui fera de lui une superstar, le premier numéro entrant même au Guinness Book en devenant le comics le plus vendu de tous les temps !
Whilce Portacio, lui, a débuté en tant qu'encreur en 1984, puis il a pris le devant de la scène sur les séries The Punisher et X-Factor. Il prend la suite de Jim Lee sur Uncanny X-Men, puis, tout comme son prédécesseur, il rejoint le petit groupe de révoltés qui vont fonder Image Comics. Si Jim Lee crée son studio Wildstorm Productions quasiment dans la foulée, il n'en sera pas de même pour Portacio qui, devant les ennuis de santé de sa soeur, préfère se mettre en retrait. Par la suite, il produira sa propre série chez Wildstorm.

Wildstorm est un véritable univers partagé qui repose sur deux piliers, deux séries qui donnent son nom au studio. Il y a tout d'abord les WildC.A.T.S., que Jim Lee gère avec l'aide de Brandon Choi et qui ne sont rien de plus que ses X-Men rien qu'à lui ; et Stormwatch, sorte de J.L.A. mâtinée des Avengers dont il confie le dessin à son émule Brett Booth. Le gars n'est pas un mauvais artiste dans l'absolu, mais c'est une pâle copie du maître qui souffre en outre de gros problèmes de proportions. Donc en fait, si, Booth, c'est une calamité.

A contrario, Jim Lee fait toujours mouche... mais il ne reste pas longtemps sur la série parce qu'il n'arrive pas à tenir les délais. Des petits gars fort doués comme Travis Charest ou Richard Johnson viendront alors l'épauler, tandis que de grands auteurs acceptent de développer la mythologie de la saga. Chris Claremont puis Alan Moore prennent en mains la destinée de l'équipe, rien que ça ! Et pourtant, la partie graphique se délite tant et plus que, lorsque Moore quitte le navire, il coule. Jonathan Peterson se chargera de mener bon an mal an la série jusqu'à son cinquantième numéro, qui signe la fin.
Mais qu'importe, puisqu'entretemps, elle a spawné tout un tas de numéros spéciaux, qu'il s'agisse de Sourcebooks ou d'Annuals, ainsi que des mini-séries pour quasiment tous les membres de l'équipe : Voodoo, Zealot, Spartan, Savant ou encore Warblade ont tous droit à leurs histoires solos, mais à ce petit jeu, c'est le franc-tireur Grifter qui s'en sort le mieux, avec deux maxi-séries et un one-shot à son actif. Maul, lui, devra partager la vedette avec le Badrock de Rob Liefeld et l'Impact de Marc Silvestri (et même avec l'Overtkill de Todd McFarlane !) dans le one-shot Big Bruisers.

Stormwatch, quant à elle, manque de visibilité par rapport à sa grande soeur, et elle n'accouche que de quelques épisodes spéciaux. Par contre, la fin de l'année 1994 voit apparaître la série Backlash, qui concerne un "ancien de Stormwatch". Le personnage est donc garant d'une certaine continuité, pourtant peu probable vu que Wildstorm vient tout juste d'apparaître dans les rayonnages. On parle de rétro-continuité dans ce cas, et Backlash partage pas mal de points communs avec le Grifter des WildC.A.T.S.
Mieux encore : dès 1993, Jim Lee a lancé en solo un personnage de baroudeur à la Punisher qui répond au nom de Deathblow, et qui est lui aussi un pote des deux précédents. Et en 1994, leur dernier camarade de classe, un certain John Lynch, prend les rènes d'une équipe de jeunes doués de pouvoirs dans la série Gen 13. Voilà, en l'espace de quatre séries, Wildstorm s'est construit un passé. Backlash durera plus de trente épisodes avant d'enchaîner sur la mini-série Wildcore, Deathblow aura droit à une trentaine d'épisodes, dont une bonne partie par Tim Sale, et Gen 13...

Gen 13 va avoir droit à l'une des plus longues carrières du studio ! Après une première mini-série qui voit Jeffrey Scott Campbell débuter au dessin, la saga enquille sur une série régulière qui continuera même après la revente de Wildstorm à DC Comics. C'est d'ailleurs la seule série qui aura ce privilège. Et elle débouche en outre sur un spin-off du nom de Gen 13 Bootleg, une nouvelle série qui enchaîne les arches scénaristiques sans rapports entre elles, par des auteurs plus ou moins prestigieux parmi lesquels le couple Simonson, Alan Davis, James Robinson, Adam Warren, Mike Wieringo ou encore Charlie Adlard !
Mais pour en revenir à la rétro-continuité, Jim Lee a un plan. Il veut créer un véritable passé pour son jeune studio. Cela va se faire en deux temps. En 1994, il confie à Chuck Dixon le soin de créer une équipe autour de Deathblow et consorts. Situées dans le passé, les aventures de la Team 7 sont des histoires de barbouzes super-héroïques qui courent sur trois mini-séries. L'année suivante, deux duos d'artistes sont chargés d'inventer les premiers pas de Stormwatch et des WildC.A.T.S. dans deux mini-séries en deux épisodes baptisées Team One. Et voilà : un passé tout chaud pour le studio !

Cette même année, Wildstorm organise son premier grand crossover en interne. Il s'agit de Wildstorm Rising, qui regroupe toutes les séries majeures du studio au prétexte d'une grande chasse à l'extraterrestre. L'année suivante, rebelote ! Mais au vu du succès de la précédente tentative, le crossover Fire from Heaven sera d'une toute autre ampleur : non seulement toutes les séries sont de nouveau impactées, mais plusieurs sont crées pour l'occasion : les épisodes Fire from Heaven qui encompassent le crossover à proprement parler, mais aussi Sigma et Sword of Damocles, qui ne dureront que le temps de l'évènement.
Si l'histoire est totalement bancale et le dessin pas terrible, ce qui empêche Fire from Heaven d'obtenir la même reconnaissance que son prédécesseur, ses conséquences sont bien plus importantes puisqu'il entraîne la fin de la série Deathblow, le lancement d'une série DV8 dérivée de Gen 13 et chapeautée au départ par Warren Ellis, et surtout le reboot de Stormwatch, là encore sous la houlette d'Ellis. A partir de là, la série bondit dans la cour des plus grands, même si le génial auteur l'arrête après seulement onze numéros.

C'est pour mieux la relancer sur un second volume... qui durera encore moins longtemps ! Warren Ellis tue la quasi-totalité des membres de son équipe lors du crossover WildC.A.T.S. / Aliens (ceux de James Cameron, oui, qui sont à l'origine d'une foultitude de comics publiés chez Dark Horse), qui signe la fin de Stormwatch et le début d'Authority. Mais nous en reparlerons en temps et en heure, parce que ce fait d'arme se déroule après la revente du studio à DC.

Dans l'univers Wildstorm, on trouve aussi des séries de moindre calibre. Première du lot, Union est la création de Mike Heisler, tout d'abord avec Mark Texeira au dessin puis avec un paquet d'autres artistes. Union, c'est le nom d'un extraterrestre clône du Quasar de Marvel Comics, qui aura droit à deux mini-séries et un one-shot sans grand intérêt. Ensuite vient Cybernary, un personnage d'abord apparu en back-up de la série Deathblow avant d'avoir droit à sa propre mini.
Mais surtout, en 1994, Whilce Portacio daigne enfin reprendre le chemin de la planche à dessin pour lancer Wetworks, une série à mi-chemin entre les Douze Salopards et Une Nuit en Enfer, avec en bonus un symbiote façon Venom, l'ennemi de Spider-Man. Il n'y restera pas longtemps, et il aura bien raison. Bordélique tant au scénario qu'au dessin, avec tout de même dix-huit dessinateurs pour quarante-quatre épisodes, la saga demeurera un second couteau jusqu'à la fin.

En 1997, Jim Lee reprend du temps pour dessiner après s'être très largement dispersé. Sa nouvelle série, Divine Right, est prometteuse mais elle va devenir l'un des pires scandales de l'histoire du comics à l'époque, avec douze épisodes produits en plus de deux ans, et l'obligation pour la star de faire appel à Carlos d'Anda au dessin (et Scott Lobdell au scénario) pour l'aider à finir son boulot. Elle se solde par un crossover avec les WildC.A.T.S. et Gen 13, fort décevant au regard de ses débuts.
L'univers Wildstorm s'appuie aussi sur d'autres mini-séries moins vendeuses mais pas dégueus, comme l'Allegra de Pat Lee (à vrai dire assez peu liée au reste, sauf à la toute fin de la mini), le Brass de Richard Bennett, le Kindred de Brett Booth, les Black Ops de Dan Norton, la Phantom Guard de Ryan Benjamin, ou encore Hazard, à laquelle participe également Whilce Portacio. Elles contribuent à l'élaboration d'un catalogue de fond et rencontrent parfois d'autres séries, comme par exemple lors du crossover entre les Black Ops et DV8.

D'autres séries, bien qu'éditées par Wildstorm, n'ont aucun rapport avec l'univers partagé de l'éditeur. C'est le cas du C-23 de Jeff Mariotte, du Defcon 4 de Mat Broome ou encore du Siege de Robert Teranishi. Des séries sans lendemain, en dehors de Wynonna Earp. Celle-ci parle de l'héritière de Wyatt Earp, le légendaire shérif de Tombstone, et son créateur Beau Smith l'exportera ensuite chez IDW. Wildstorm reprend également l'édition de la mini-série Strikeback ! de Kevin Maguire, lancée chez Malibu Comics mais arrêtée après trois numéros.
Mais la tendance qui s'amorce juste avant la revente à DC, et qui sera particulièrement marquante dans les années qui suivront, c'est de licencier des franchises de jeux vidéo. Ca commence doucement avec l'adaptation de Future Cop : L.A.P.D., un TPS d'Electronic Arts sans grande notoriété, mais Jim Lee parvient aussi et surtout à obtenir les droits d'adaptation de la série Resident Evil, pour laquelle il produira une mini-série au format magazine qui mélange plusieurs histoires.

En dehors de ça, Wildstorm produit plusieurs mini-séries et épisodes spéciaux génériques, chargés de présenter les principaux ouvrages du studio. Parmi ces ouvrages, certains se démarquent de par leur tonalité plus adulte et/ou leur qualité perçue plus aboutie. Ceux-là seront regroupés sous le label Homage, que Jim Lee partage d'abord avec Marc Silvestri avant de se l'accaparer. Cette branche a édité parmi les chefs d'oeuvres les plus marquants de son époque, au premier rang desquels Astro City.
Signée Kurt Busiek, la franchise reprend le principe de son Marvels, à savoir celui du super-héros vu à travers les yeux du quidam. C'est Brent Anderson qui se charge de le mettre en images, et même si cela ne vaut pas les peintures d'Alex Ross (qui servent tout de même de couvertures), le résultat est brillant. Busiek signera également le tout aussi remarquable one-shot The Wizard's Tale, en duo avec David Wenzel.

Un autre qui trouve son compte chez Homage, c'est Sam Kieth. L'auteur iconoclaste y développe le personnage du Maxx, dans des aventures complètement barrées et à la limite du compréhensible, parfois. Il produit également, mais après la revente à DC Comics, deux maxi-séries Zero Girl, là encore assez difficiles à suivre mais plutôt plaisantes, ainsi que le bouleversant Four Women. Warren Ellis aura également quelques boulots publiés sous ce label, dont la mini-série Red qui a inspiré les films avec Bruce Willis. Mais tout ça, c'est après la revente, donc ce sera pour un prochain article.
Signalons enfin l'excellent western fantastique Desperadoes, la très plaisante série Leave it to Chance de James Robinson et Paul Smith, que SEMIC avait commencé de publier en France mais qui reste incomplète en VF à ce jour (à vrai dire, la série est incomplète en VO également...), ou encore le passage de la série-fleuve de Terry Moore, Strangers in Paradise, qui débute son troisième volume sous le label Homage avant que l'auteur ne revienne à l'auto-édition.


En France, SEMIC fut le premier à s'intéresser au cas Jim Lee, publiant à la fois ses travaux chez Marvel et une bonne partie des séries majeures de Wildstorm. Quelques séries d'Homage ont également connu l'heur d'une parution en VF, parfois sous de prestigieux formats, mais beaucoup sont passées à la trappe. Lorsque Panini a obtenu les droits d'exploitation de DC Comics, il a édité quelques ouvrages de Wildstorm, mais surtout de la période post-Image. Et étant donné l'épaisseur du catalogue VO, nombre de pépites restent injustement méconnues. Notez que je n'ai pas lu (car pas trouvé) quelques comics du studio :

- l'épisode 0 de la mini-série C-23, qui de toute façon ne doit pas être très bon
- l'épisode 1/2 de la mini-série Defcon 4, une mini là encore assez moyenne
- le one-shot Future Cop, qui est visiblement assez rare 
- le one-shot New Adventures of Abraham Lincoln, par Scott McCloud, qui doit être bien sympa
- les épisodes spéciaux WildC.A.T.S. Giveaway, Grifter Vs. Helspont et Spartan Vs. Daemonite, objets publicitaires sans envergure
- le Wildstorm Swimsuit '97 et le Homage Swimsuit Special, des galleries de pin-up comme il en existe des caisses
- l'épisode spécial Wildstorm Ultimate Sports Official Program, dont j'ignore le contenu
- le très rare preview Wraithe the Undead, qui préfigure la mini-série Wraithborn de Joe Benitez

Le bilan : 
A lire de toute urgence
The Art of Homage Studios (décembre 1993)
scénario et dessin : collectif

Tandis que Stormwatch intervient suite aux émeutes de Los Angeles, sur la Lune, des créatures extraordinaires s'éveillent de leur sommeil millénaire. Aux confins de l'espace connu, les Pirates de la Côte Ouest vivent des aventures excitantes ! Savant mélange de sketchbooks, de pin-ups et de tutoriels de dessin, cet épisode spécial est aussi l'occasion de découvrir trois histoires inédites : un délire de J. Scott Campbell, une oeuvre caritative de Jim Lee, et la première ébauche de Weapon Zero.

Astro City : Life in the Big City (aout 1995, 6 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC sous la collection Privilège
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON
Les habitants d'Astro City vivent protégés par un très grand nombre de super-héros, qui ont certes une vie privée, mais qui n'hésitent jamais à sauver leur prochain. La mégalopole se prépare néanmoins à connaître les affres d'une attaque perfide. Le super-héros vu par le quidam moyen. Dans la veine de Marvels, Kurt Busiek refait au lecteur le coup de la fresque super-héroïque, et cela fonctionne une fois de plus ! Il faut dire que chacun des six portraits est d'une justesse rare, magnifiée par le dessin réaliste de Brent Anderson.

Astro City volume 2 (septembre 1996, 22 épisodes + un épisode #1/2)
Paru en VF chez SEMIC sous la collection Privilège, puis chez Panini
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : Brent ANDERSON

Lorsque les Enelsiens ne tentent pas de conquérir la Terre, les héros d'Astro City doivent tout de même faire face à des doubles maléfiques, à des organisations criminelles surdéveloppées et à bien d'autres menaces, sous l'oeil de quidams désormais blasés. Les Fantastic Four, Spider-Man, Batman et bien d'autres encore, Kurt Busiek les réinvente sous une nouvelle forme totalement explosive, dans cette passionnante série que Brent Anderson tient à bout de bras.
Darkchylde : the Diary (juin 1997)
Paru en VF chez Panini dans le magazine Darkchylde numéro 3
scénario : Randy QUEEN
dessin : collectif
La jeune et séduisante Ariel Chylde raconte sa vie et ses difficultés à maîtriser son incroyable pouvoir - donner vie aux démons de ses cauchemars ! - dans son journal intime. Elle y détaille à la fois sa vie scolaire, ses déboires sentimentaux et, surtout, ses aventures rocambolesques. Conçu par Randy Queen comme une véritable histoire sous forme de journal intime, et permettant de résumer la mini-série The Descent, cet épisode spécial est en réalité une gallerie de pin-ups réalisée par quelques grands artistes, parmi lesquels Jim Lee ou Tony Daniel.

Desperadoes : a Moment's Sunlight (septembre 1997, 5 épisodes)
Paru en VF chez Delcourt sous le titre Desperados
scénario : Jeff MARIOTTE
dessin : John CASSADAY
Trois cow-boys partent à la poursuite d'un serial-killer aux meurtres iconoclastes et à priori impossibles. Il semblerait que le monstre soit doté de pouvoirs incroyables. Membre de l'agence Pinkerton, Race Kennedy est quant à lui aux trousses des Desperados. C'est à un étrange melting-pot de polar et de western enrobé de fantastique que nous convie Jeff Mariotte, en reprenant la thématique de weird west de séries comme Jonah Hex. John Cassaday y fourbit ses armes et l'aventure se montre à la fois originale et rafraîchissante.

Gen 13 : Who They Are and How They Came to Be... (février 1994, 5 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Gen 13, numéros 1 à 3
scénario : J. Scott CAMPBELL, Brandon CHOI, Jim LEE et Jeff MARIOTTE
dessin : J. Scott CAMPBELL

Cinq adolescents doués de pouvoirs héréditaires, sont formés en équipe par le gouvernement américain. Mais le stage vire au calvaire et les nouveaux amis n'ont plus qu'une idée en tête : s'échapper des installations d'International Operations. Cette première mini-série, écrite à huit mains, est particulièrement agréable à lire. Plutôt orientée envers les adolescents mais non-dénuée d'humour, elle est servie par le traît irréprochable, fluide et plutôt sexy, de Jeffrey Scott Campbell.

Leave it to Chance (septembre 1996, 13 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC dans la collection SEMIC Books
scénario : James ROBINSON
dessin : Paul SMITH
Chance Falconer, jeune fille espiègle accompagnée d'un bébé dragon nommé Saint George,  voudrait bien succéder à son père en tant que chasseur de monstres. Cependant, la tâche va s'avérer ardue face au sorcier Duncan Bell, qui a une dent envers la famille. Avec un scénario plein d'action et de trépidations signé James Robinson, et des dessins au look cartoony que l'on doit à Paul Smith, cette histoire magique à plus d'un titre a de beaux atouts. Malheureusement, elle ne connaitra en France qu'une courte carrière.

The Maxx #1/2 (juin 1993)
scénario : Sam KIETH et William MESSNER-LOEBS
dessin : Sam KIETH

Le Maxx raconte les origines de ses étranges pouvoirs à deux enfants qui ne se doutent pas un instant de l'identité de leur interlocuteur. Ils ont également bien du mal à croire à son histoire de sans domicile fixe héros du pays des rêves. Paru peu de temps après les débuts de la série, ce numéro spécial permet à William Messner-Loebs et Sam Kieth de dévoiler les origines de leur anti-héros, d'une manière un peu plus maligne que ce que l'on trouve habituellement dans le milieu. Le reste de la saga est beaucoup plus embrouillé.

The Mechanic (1998)
scénario : Joe CHIODO et Jonathan PETERSON
dessin : Joe CHIODO

Un homme préhistorique, un dinosaure et une jeune hippie sont téléportés dans un lointain futur par le Mécanique, serviteur du docteur Medula qui compte les améliorer tous trois afin d'asseoir sa domination sur un monde dont il a pris le contrôle. Si l'on ne comprend pas bien les motivations des différents personnages, le message délivré par Jonathan Peterson et Joe Chiodo est limpide, et marquant. En outre, on ne peut qu'apprécier les magnifiques peintures de l'artiste, et son style si spécifique.

Planetary Preview (septembre 1998)
Paru en VF chez SEMIC dans la collection SEMIC Books
scénario : Warren ELLIS
dessin : John CASSADAY
L'organisation Planetary enquête sur les phénomènes surnaturels qui se sont déroulés n'importe où de par le monde, à travers tout le vingtième siècle. Elle couvre cette fois-ci un essai militaire qui a donné naissance à un monstre. Relecture à peine voilée des origines du Hulk de Marvel, ce court épisode, le seul à être paru du temps d'Image Comics, permet à Warren Ellis d'installer ses personnages tout en jetant les bases du concept de sa série, et notamment cet hommage à la pop-culture. Au dessin, on retrouve un grand John Cassaday.

Stormwatch (mars 1993, 50 épisodes mais seuls les 14 derniers valent l'achat)
Paru en VF chez SEMIC dans le désordre le plus complet
scénario : collectif (Warren ELLIS sur la fin)
dessin : collectif
Unité super-héroïque chargée de missions à haut risque à travers le monde, Stormwatch a dû faire face à de nombreuses pertes à travers les années. Après le crossover Fire from Heaven, Henry Bendix reformate l'équipe et la transforme en unité d'intervention, hors de la juridiction des Nations-Unies et particulièrement pro-active. Même si de grands artistes s'y sont succédés auparavant, ce n'est qu'à partir de sa prise en main par Warren Ellis que la série vaut le coup. Elle devient même un instant classic aussi efficace que maligne.

Strangers in Paradise volume 3 (octobre 1996, 12 épisodes chez Homage)
Paru en VF chez Bulle Dog, réimprimé chez Kyméra
scénario : Terry MOORE
dessin : Jim LEE et Terry MOORE
Complexée par le poids qu'elle a pris depuis qu'elle ne travaille plus, Francine décroche justement un emploi sur un plateau de télévision. Cependant, elle ignore que sa patronne est une Parker Girl. Parallèlement, David se montre plus pressant envers Katchoo, qui ne sait pas comment réagir. Pour son arrivée chez Homage Studios, le label prestige du studio Wildstorm Productions, la série de Terry Moore se refait une beauté. L'humour refait son entrée dans la saga, qui était devenue un peu plus sombre sur le précédent volume, et même Jim Lee participe au dessin.

Team X / Team 7 : all Sold Out (novembre 1996)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 6
scénario : Larry HAMA
dessin : Steve EPTING
En plein coeur des années soixante-dix, deux équipes de baroudeurs - la Team X canadienne et la Team 7 américaine - se retrouvent empêtrées dans une affaire impliquant les terroristes mutants Mystique et Omega Red. Wolverine et John Lynch vont devoir coopérer. Les vieux briscards sont de sortie ! Ce crossover a non seulement un lourd relent de guerre froide, mais il est scénarisé qui plus est par le légendaire Larry Hama, qui évite le combat stérile entre héros. Au dessin, Steve Epting est très peu encré, mais il reste lisible.

WildC.A.T.S. / X-Men (février 1997, 3 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC en WildC.A.T.S. Hors-Série, numéros 1 & 3
scénario : Scott LOBDELL et James ROBINSON
dessin : Travis CHAREST, Adam HUGHES et Jim LEE

Depuis la première rencontre entre celui qui deviendrait Wolverine et celle qui se rebaptiserait Zealot, les WildC.A.T.S et les X-Men n'ont eu de cesse de se croiser pour sauver le monde à maintes reprises. Ces trois crossovers sont éblouissants. Travis Charest est bluffant dans un registre européen, Jim Lee nous renvoie aux années soixante et Adam Hughes décrit une atmosphère intense, tout cela sous la supervision de deux grands scénaristes !
Wildstorm Fine Arts : the Gallery Collection (décembre 1998)
Paru en VF chez Soleil en grand format hors collection
dessin : collectif

Wildstorm Fine Arts : the Gallery Collection est une encyclopédie présentant sous forme d'artworks ou de cover arts, l'intégralité des personnages des univers Wildstorm, Homage et Cliffhanger !, le tout réalisé par de grands auteurs. Cette énorme encyclopédie présente la quasi-intégralité des productions du studio Wildstorm et de ses labels dérivés réalisées à l'époque. Le tout servi par une incroyable brochette d'artistes, qu'il s'agisse de dessinateurs maison ou d'invités prestigieux.
Wildstorm Rising (mai 1995, 2 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéros 3 à 5
scénario : Ron MARZ et James ROBINSON
dessin : Brett BOOTH, Kevin MAGUIRE et Barry WINDSOR-SMITH
Le seigneur Daemonite paria, Defile, souhaite retrouver les clefs de son vaisseau, trois puissants artefacts à même de lui permettre de quitter la Terre, où il vit reclus depuis des siècles. Les WildC.A.T.S. sont sur sa piste, mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui. Englobant le crossover à proprement parler, cette mini-série est servie par rien moins que l'un des meilleurs scénaristes de sa génération, Ron Marz, et par l'un des plus grands artistes de l'Histoire : Barry Windsor-Smith ! Le résultat est de fait délectable.

The Wizard's Tale (juillet 1997)
Paru en VF chez Bulle Dog sous le titre Bafflerog le Sorcier
scénario : Kurt BUSIEK
dessin : David WENZEL
Formé à semer le chaos, Bafflerog est pourtant un pacifiste convaincu. Hélas, son seigneur, Grimthorne, l'enjoint à mettre ses pouvoirs au service du Mal. Le thaumaturge va alors se lancer en quête d'un moyen de se défaire de ses chaînes. Kurt Busiek prend à contre-pied l'amateur d'heroic-fantasy, en mêlant à son conte médiéval des notions tout ce qu'il y a de plus contemporaines, ce qui donne lieu à beaucoup d'humour et de poésie. Les dessins ciselés de David Wenzel et les couleurs pastels parachèvent ce chef d'oeuvre.

A feuilleter à l'occasion
Backlash / Spider-Man : the Clone Saga (juillet 1996, 2 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéro 6
scénario : Brett BOOTH et Sean RUFFNER
dessin : Brett BOOTH
Lorsque Pike et Venom s'associent pour le tuer, Backlash n'aura pas de trop de Taboo et Spider-Man pour lui venir en aide. D'autant que Pike ne tardera pas à fusionner avec le symbiote de son complice, pour devenir une créature inarrêtable. Voila un crossover particulièrement musclé ! On n'en attendait pas moins d'une rencontre entre les deux héros, servie par les auteurs réguliers de la série Backlash. Brett Booth et Sean Ruffner font ce qu'ils savent faire le mieux, et le résultat n'est pas déplaisant.

Big Bruisers (juillet 1996)
scénario : Tom HARRINGTON
dessin : Jeff REBNER

Afin de sauver son peuple de la horde barbare qui se profile à l'horizon, un vieux sorcier convoque sur sa planète le Big Bruiser, sensé empêcher l'invasion. Mais il n'obtient pas le résultat escompté, puisque ce sont quatre surhommes terriens qui apparaissent à lui. Avec beaucoup d'humour et, étonnamment, une once de finesse, Tom Harrington organise une aventure comprenant les gros calibres de tous les studios de l'univers Image, superbement mise en images par un Jeff Rebner tout en muscles saillants et en poses nerveuses.

Black Ops (janvier 1996, 5 épisodes)
scénario : Shon BURY et Dan NORTON
dessin : Dan NORTON

Avant de quitter International Operations, John Lynch a mis en place une équipe secrète de Black Razors, chargée de missions à haut risque. L'objectif est cette fois-ci le consortium Spectrum, une entreprise qui masque les activités criminelles de l'ancien chef du KGB Gennady Markov. Bénéficiant des dessins fluides et dynamiques de Dan Norton, cette mini-série consacrée aux barbouzes de l'univers Wildstorm met parfois à l'épreuve la crédulité du lecteur, mais se montre riche en action. Shon Bury est par contre un peu trop verbeux.

Cybernary (novembre 1995, 5 épisodes)
scénario : Steve GERBER
dessin : Jeff REBNER

Recueillie par le docteur Vandalia, Cybernary est devenue une machine de guerre qui dispose à la fois de la conscience de Yumiko et de celle de la fille de Kaizen Gamorra. Le despote de l'île éponyme fait tout ce qu'il peut pour la retrouver. Suite de l'histoire parue en back-up de la série Deathblow, la mini-série de Steve Gerber développe réellement un personnage jusque là assez creux, dans un contexte cyberpunk et malsain que mettent parfaitement en avant les illustrations de Jeff Rebner.

Darkchylde : the Descent (mai 1997, 2 épisodes + un Preview)
Paru en VF chez Panini dans le magazine Darkchylde numéros 2 & 3
scénario et dessin : Randy QUEEN

La séduisante Ariel Chylde cache un lourd secret : elle est capable, lorsqu'elle se sent menacée, de libérer sur le monde les habitants du Royaume des Cauchemars. Elle a notamment relâché le puissant sorcier Kauldron, qui veut désormais s'approprier son pouvoir. Cette fois-ci, c'est vers le Wildstorm de Jim Lee, et plus précisément vers le studio Homage, que Randy Queen s'est tourné, pour publier de nouveau et compléter sa mini-série. Le lecteur peut enfin goûter la conclusion de l'histoire, même si elle n'a rien de transcendant.

Deathblow (avril 1993, 29 épisodes + un numéro #0)
scénario et dessin : collectif

Lors d'une mission en Irak, Deathblow libère accidentellement l'ange noir Exael, enfermé voilà des millénaires par l'Ordre de la Croix. C'est avec l'aide des religieux, et en particulier de Sister Mary, que le soldat va devoir mettre un terme aux agissements du démon. Dans un style graphique très inspiré de Frank Miller, Jim Lee puis Tim Sale mettent en images un scénario de fin du monde au demeurant assez classique, calibré comme un blockbuster hollywoodien. L'ensemble n'est pas désagréable. Passés les douze premiers épisodes, la suite est médiocre.

Divine Right (septembre 1997, 12 épisodes + un numéro #1/2 et un Preview)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Divine Right, numéros 1 à 7
scénario : Dominik CABALO, Andy HARTNELL, Jim LEE et Scott LOBDELL
dessin : Carlos d'ANDA et Jim LEE
Max Faraday, livreur de pizzas timide et sans ambition, hérite de l'Equation de la Creation, soit la somme de toutes les connaissances de l'univers. Et cela va bien entendu bouleverser sa vie, ainsi que celle de ses proches, traqués par des créatures cruelles. La nouvelle série du studio Wildstorm, et plus particulièrement de Jim Lee en personne, allie un scénario sympathique, mêlant haute technologie et fantasy mystique, à un graphisme tout bonnement superbe, l'artiste étant au meilleur de sa forme. Hélas, les retards de parution en auront raison.

DV8 Vs. Black Ops : the Techtromis Design (octobre 1997, 3 épisodes)
scénario : Shon BURY
dessin : Juvaun KIRBY et Dan NORTON

Ivana Baiul et ses DV8 ont dérobé une puissante arme nano-technologique que l'ancienne directrice d'International Operations veut utiliser pour faire évoluer ses sbires. Mais ses anciens employeurs ne l'entendent pas de cette oreille, et envoient à ses trousses les Black Ops. Shon Bury organise la rencontre entre deux séries méconnues du grand public. La mini-série qui en découle est plutôt maligne et pleine d'énergie, et elle bénéficie qui plus est du dessin dynamique de Dan Norton, épaulé sur la fin par Juvaun Kirby.

Fire from Heaven (mars 1996, 2 épisodes + un numéro #1/2)
scénario : Alan MOORE et Jonathan PETERSON
dessin :  Ryan BENJAMIN, Randy GREEN et Jim LEE

Si la plupart des super-héros américains voient en Kaizen Gamorra une menace qui doit être arrêtée coûte que coûte, le véritable danger vient en réalité de la surface de la Lune, où le tyran inter-dimensionnel Damocles vient  d'apparaître. C'est au grand Alan Moore qu'a été confiée la mini-série centrale du long crossover éponyme, et il s'acquitte de sa tâche sans brio mais avec beaucoup de professionnalisme, accompagné par Ryan Benjamin pour commencer puis Jim Lee pour conclure.

Gen 13 / the Maxx (décembre 1995)
scénario : William MESSNER-LOEBS
dessin :  Tomm COKER

Pour protéger sa cousine de la menace de Mr Gone, Caitlin Fairchild est venue avec ses coéquipiers, mais Gen 13 n'est pas de taille contre les Iszes, et se retrouve piégé dans l'Outback. Heureusement, les jeunes héros vont y recevoir l'aide du Maxx. William Messner-Loebs parvient à marier habilement les codes super-héroïques de Gen 13 et l'ambiance mystique du Maxx, dans une histoire pleine d'entrain où Tomm Coker, une fois n'est pas coutume, brille dans un style finalement assez proche de celui de Sam Kieth.

Gen 13 volume 2 (mars 1995, 36 épisodes chez Image + plusieurs spéciaux)
Paru en VF chez SEMIC dans le magazine Gen 13, numéros 4 à 16
scénario et dessin : collectif

Après avoir affronté des chasseurs de primes extra-dimensionnels, les membres de Gen 13 partent en expédition sur une île lointaine afin d'en apprendre plus sur leurs ascendants et leurs capacités spéciales. Là, ils vont faire la rencontre d'amazones et de pirates qui se livrent une guerre sans merci. Toute la fraîcheur d'un titre pour adolescents alliée au dessin cartoony de Jeffrey Scott Campbell : Gen 13, bien plus que ses aînés WildC.A.T.S. et Stormwatch, est la série à suivre du studio Wildstorm. Les choses se gâtent à compter du numéro #25.

Gen 13 : Bootleg (novembre 1996, 20 épisodes + un Annual)
Paru partiellement en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéros 2 à 4 et 9
scénario et dessin : collectif

Prisonniers d'une dimension où l'épouvante règne en maître, les équipiers de Gen 13 sont également les personnages principaux d'un conte médiéval. Et quand ce n'est pas Caitlin qui voyage dans le temps, c'est Grunge qui s'imagine réalisateur. Les plus grands scénaristes et dessinateurs du moment revisitent à leur manière la série, ou c'est du moins ce que l'on nous promet. Si le résultat est très inégal, les premiers numéros sont franchement divertissants, et globalement dessinés de fort belle manière. Mention spéciale à l'arche gérée par Adam Warren !

Gen 13 : Magical Drama Queen Roxy (octobre 1998, 3 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéro 8
scénario et dessin : Adam WARREN

Au cours d'un rêve particulièrement intense, mais aussi particulièrement curieux, Roxy Spaulding se voit confier par Qeelocke une raquette magique capable de la transformer en magical girl. Sa vie va alors devenir un conte de fées, à moins qu'elle ne vire à la catastrophe. Décidément passionné par l'univers de la série, et particulièrement par le couple que forment Grunge et Roxy, Adam Warren prend les commandes d'une mini-série délirante qui ne lésine pas sur le fan service, dessinée dans un style manga détonnant.

Gen 13 : the Unreal World (juillet 1996)
Paru en VF chez SEMIC en Gen 13 Hors-Série, numéro 1
scénario : Michael HEISLER
dessin :  Humberto RAMOS
Gen 13 n'existe pas. Caitlin est serveuse, Roxy est pensionnaire d'un internat, John Lynch est entraîneur sportif et Grunge, amateur d'art. Mais petit à petit, les héros se souviennent de leur passé, et cherchent à comprendre comment tout a changé. Voici un excellent récit, mené tambour battant par un Michael Heisler qui connait ses classiques de la science-fiction sur le bout des doigts, et par un Humberto Ramos dont le style cartoony colle à merveille à l'histoire. Dommage finalement que l'expérience soit aussi courte.

Grifter volume 2 (juillet 1996, 14 épisodes)
scénario : Steven GRANT
dessin :  collectif

Opérant de nouveau en solitaire, Grifter règle ses affaires de famille, d'abord avec son beau-père mafieux, puis avec son frère. C'est alors qu'il découvre que son père est toujours vivant. Et il ne va pas aimer ce que son géniteur est devenu... Sous la houlette de Steven Grant, cette nouvelle série en solitaire se montre nettement plus convaincante que la précédente incarnation. Il faut aussi reconnaître que le dessin, très caricatural, de Mel Rubi fonctionne bien et offre une plus-value au récit.

Hazard (juin 1996, 7 épisodes)
scénario : Jeff MARIOTTE
dessin :  Jason JOHNSON, Roy Alan MARTINEZ, Whilce PORTACIO et Edgar TADEO
Alex Hutton était un simple chasseur de primes à la recherche d'un petit mafieux. Tombé entre les griffes d'un cybernéticien gamoréen, il se voit amélioré par le biais de la nano-technologie, et il devient alors Hazard. Mais il n'a que deux semaines avant que ses pouvoirs ne le tuent. Jeff Mariotte imprime une rythmique convaincante à sa série, l'épée de Damoclès qui pèse au dessus de son héros maintenant une certaine tension. Le dessin de Roy Alan Martinez, bénéficiant d'un encrage de qualité, a également du charme. Hélas, le dernier épisode est hors sujet.

Siege (janvier 1997, 4 épisodes)
scénario : Jonathan PETERSON
dessin :  Robert TERANISHI

Porté disparu par l'armée américaine, l'Escadron Omega est en réalité devenu une unité autonome et top secrète. Sa mission est de se préparer à une invasion extraterrestre, et les pouvoirs de chacun de ses membres ne seront pas de trop pour affronter les Zontariens. Jonathan Peterson délivre le scénario de sa mini-série de manière décomposée, mais il finit par rassembler les morceaux pour un final spectaculaire et efficace. De même, Robert Teranishi s'essaie à des compositions tortueuses mais nerveuses.

Spider-Man / Gen 13 : Crossed Generations (novembre 1996)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 6
scénario : Peter DAVID
dessin :  Stuart IMMONEN
Poursuivant une criminelle costumée, qui se révèlera être également une mère aux abois à qui on menace d'enlever son enfant, Spider-Man rencontre le groupe Gen 13, qu'il va devoir supporter le temps d'une mission. Et ce n'est pas chose aisée... Loin du simple crossover typé fan-service, deux des futurs co-fondateurs du label Gorilla Comics signent une oeuvre poignante. Peter David maîtrise son récit, mais on regrettera tout de même l'encrage peu commun qui gâche le traît de Stuart Immonen.

Strikeback ! (janvier 1996, 5 épisodes)
scénario : Kevin MAGUIRE et Jonathan PETERSON
dessin :  Kevin MAGUIRE
Nikita Dragonryder a été enlevée par des mercenaires à la solde de ses parents. La belle est en effet, sans le savoir, l'héritière d'un royaume outre-dimentionnel qui doit faire face à un grand péril auquel elle seule peut répondre. Mais son compagnon, le super-héros Rascal, ne compte pas la laisser partir. Débutant in media res et se terminant abruptement, la mini-série de Jonathan Peterson et Kevin Maguire, entamée chez Malibu Comics mais conclue chez Wildstorm Productions, manque de cohérence mais certainement pas de fun. Et le dessin est lui aussi très agréable.

Team 7 (octobre 1994, 4 épisodes) et Team 7 : Objective Hell (mai 1995, 3 épisodes)
scénario : Chuck DIXON
dessin :  Chris WARNER et Aaron WIESENFELD
Equipe d'assaut la plus redoutée de l'arsenal de Miles Craven, la Team 7 est envoyée sur les missions les plus risquées. Mais l'une d'elles tourne court, et les soldats se retrouvent gratifiés de pouvoirs aussi puissants que dangereux. Avec la première mini-série, Chuck Dixon écrit ni plus ni moins que l'une des fondations de l'univers Wildstorm. Solide et crédible, la saga peut également s'appuyer sur le dessin puissant d'Aaron Wiesenfeld. La deuxième mini est un prologue à Wildstorm Rising.

Team One : Stormwatch et Team One : WildC.A.T.S. (juillet 1995, 4 épisodes)
scénario : James ROBINSON et Steve SEAGLE
dessin :  Richard JOHNSON et Tom RANEY

Au milieu du vingtième siècle, Lord Emp crée de toutes pièces un groupe de super-héros destiné à lutter contre les menaces extraterrestres. La Team One est composée de Kherubims et d'humains, et dirigée par Miles Craven, futur grand ponte d'International Operations. Les deux auteurs dévoilent tout un pan méconnu de l'univers Wildstorm à travers deux mini-série indissociables. Concernant les futurs WildC.A.T.S., Richard Johnson délivre des planches de grande qualité.

Voodoo : Dancing in the Dark (novembre 1997, 4 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC dans la Collection Image, numéro 9
scénario : Alan MOORE
dessin :  Michael LOPEZ et Al RIO
Loin des WildC.A.T.S., la belle exorciste Voodoo retourne à ses racines. A la Nouvelle-Orléans, terre de la magie vaudoue, Priscilla Kitaen dévoile ses charmes au cours de strip-teases enflammés, tout en enquêtant sur d'horribles meurtres. Sensuelle, charnelle, chaleureuse... Cette mini-série met en avant le personnage grâce à un scénario diablement original signé du maître Alan Moore, et à des dessins - ceux d'Al Rio tout au moins, Michael Lopez étant moins convaincant - fort esthétiques.

Voodoo / Zealot : Skin Trade (aout 1995)
scénario : Steve SEAGLE
dessin :  Michael LOPEZ
Malgré leur relation tumultueuse, Voodoo accompagne Zealot en Yurgovie afin de sauver son enfant des griffes de la cruelle Destine, alliée de Providence. Le pays est en proie à la guerre civile, et il ne sera pas simple de passer outre l'armée régulière pour atteindre le château de la criminelle... Ce n'est pas une histoire de super-héros classique que délivre Steve Seagle. Elle reprend et développe les idées mises en place dans le WildC.A.T.S. Special et dénonce les exactions commises durant la guerre de Yougoslavie. Michael Lopez a beau enchaîner les poses sulfureuses, il n'est par contre pas à la hauteur des deux charismatiques héroïnes.

WildC.A.T.S. Sourcebook (janvier 1995, 2 épisodes) et WildC.A.T.S. Special (novembre 1993)
scénario et dessin : collectif

Parmi les innombrables épisodes spéciaux développés autour de la licence WildC.A.T.S., seuls ces deux Sourcebooks - des galleries d'illustrations réalisées par des artistes-maison ou des guests de choix - et ce Special montrent un intérêt. Le deuxième permet à Steve Gerber d'aborder le sujet lourd de la guerre de Yougoslavie, et si le dessin de Travis Charest ne s'y montre pas encore tout à fait mûr, il est déjà fort séduisant.

Wildstorm ! (aout 1995, 4 épisodes)
Paru très partiellement en VF aux Editions USA, dans le Gen 13 numéro 4
scénario et dessin : collectif

Deathblow affronte en plein New York un mystérieux barbare qui parle en français. Spartan, lui, doit faire face à une armada de chasseurs-tueurs, mais il pourra compter sur l'aide des Black Razors pour s'en débarrasser. Taboo, de son côté, est emprisonnée pour un crime qu'elle n'a pas commis. Wildstorm Productions dévoilait dans cette collection anthologique une large gamme d'histoires centrées sur les principaux personnages du studio. Il est regrettable qu'elle se soit arrêtée si vite, au regard notamment du travail d'Aaron Wiesenfeld.

Wildstorm Rarities (décembre 1994), Wildstorm Spotlight (février 1997, 4 épisodes) et Wildstorm Universe Sourcebook (mai 1995, 4 épisodes)

scénario et dessin : collectif
Mon premier est un ouvrage qui rassemble plusieurs épisodes spéciaux parus de ci de là. Mon deuxième est une courte anthologie qui contenait notamment un magnifique récit par Alan Moore et Carlos d'Anda. Mon troisième est une collection d'illustrations concernant l'ensemble de l'univers Wildstorm. Et mon tout est ce que le studio a fait de mieux en matière d'épisodes spéciaux communs à toutes les séries.

World War 3 (novembre 1997, 4 épisodes)
Paru en VF chez Panini dans la collection Marvel Crossover, numéro 12
scénario : James ROBINSON
dessin :  Ron LIM, Michael RYAN, Larry STROMAN et Mike WIERINGO
Deux réalités se sont mélangées. Dans le nouvel univers ainsi créé, les Skrulls et les Daemonites se sont ligués afin de conquérir la Terre, et il ne reste plus qu'une poignée de héros pour tenter de les stopper, les autres étant devenus les pantins des envahisseurs. Durant plusieurs mois, les équipes de Rob Liefeld et Jim Lee ont géré une partie de l'univers Marvel. Le premier ayant finalement abandonné en cours de route, le second a repris le flambeau et en a profité pour organiser un grand crossover avec ses propres personnages. Le résultat est plaisant.

X-Men / WildC.A.T.S. : the Dark Age (avril 1998)
Paru en VF chez SEMIC en WildC.A.T.S. Hors-Série, numéro 3
scénario : Warren ELLIS
dessin :  Mat BROOME
Dans un lointain futur apocalyptique, les Daemonites sont parvenus à conquérir la Terre, en utilisant la technologie des robots géants Sentinels. Désormais, les parias mutants et kherubims tentent de survivre dans un monde en ruine où ils sont continuellement traqués. Longtemps attendu, ce dernier épisode conclut la tétralogie d'une manière apocalyptique. Warren Ellis n'épargne rien aux héros, secondé par un Mat Broome d'une rare noirceur, et le crossover est loin de se terminer par une happy ending.

Zealot (aout 1995, 3 épisodes)
scénario : Ron MARZ
dessin :  Ryan ODAGAWA et Terry SHOEMAKER

Tous deux rescapés du crash de leur vaisseau, Zealot et Prometheos sont devenus les pires ennemis du monde. De la Grèce antique à l'Allemagne nazie, en passant par le Japon féodal, leur querelle insoluble a plusieurs fois modifié le cours de l'Histoire. Ron Marz s'intéresse de près à Zealot, et en dévoilant quelques pans de sa longue vie, son récit préfigure la dernière arche narrative de la série régulière. Au dessin, Terry Shoemaker n'est pas exempt de petits défauts, mais son style proche de celui de Jim Lee rend hommage à la sensualité de l'héroïne.

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