samedi 19 novembre 2016

The Sarah Jane Adventures série 2

diffusion initiale : du 28 septembre au 8 décembre 2008
nb d'épisodes : 12 répartis en six aventures
DVD :
        > coffret The Complete Second Series

Docteur : nope
Compagnons : Sarah-Jane & Luke Smith, Maria, Chrissie & Alan Jackson, Clyde Langer et Rani Chandra

RECYCLING. Déjouant les pronostics, la première saison de The Sarah Jane Adventures a plutôt bien fonctionné, avec des figures d'audience d'un peu plus d'un million cinq de téléspectateurs, un bon score pour la chaîne et pour le budget. Bizarrement, le premier épisode, diffusé sur la prestigieuse BBC One, a moins bien fonctionné que les suivants, sur la CBBC ! Et pourtant, le schéma sera reproduit pour cette deuxième saison... avec les mêmes résultats.
Encore une fois, le roster tourne légèrement. On retrouve bien entendu Sarah-Jane et son fils Luke, qui a bien grandi, ainsi que leur super-ordinateur Mr Smith, malgré ce qui s'est passé le concernant la saison précédente. A leurs côtés, Clyde Langer continue à faire le pitre, et Maria et son père (et même sa mère durant le premier épisode) prennent encore part à leurs aventures, mais seulement pour un temps. Dès la fin de l'opus d'ouverture, ils déménagent aux Etats-Unis, et on ne les verra plus que par intermitence, même s'ils continuent de filer un coup de main à l'occasion.
Pour les remplacer, de nouveaux voisins font leur apparition : la famille Chandra. Le père est le nouveau directeur du bahut des enfants, la mère est fleuriste, mais c'est surtout la fille, Rani, qui découvre la vérité sur les agissements de Sarah-Jane et consorts, et qui se joint à leur cause de manière plus ou moins naturelle. Anjli Mohindra, l'actrice qui l'interprète, est dynamique et joue plutôt bien, dans un registre bien entendu un peu excessif puisque c'est la série qui veut ça.
La dynamique est néanmoins exactement la même que celle de la famille Jackson, à savoir un père compréhensif mais pas trop dans le trip, une mère un peu à l'ouest mais très protectrice, et une fille curieuse de tout qui se retrouve embringuée dans des situations pas possibles. Du reste, en dehors de ce brossage rapide effectué dès leur première apparition, les tenants et les aboutissants de cette nouvelle famille ne seront pas plus creusés que ça de toute la saison.
Si le cast a la bougeotte, il n'en va pas de même pour les monstres qu'il affronte. SJA a une fâcheuse tendance au recyclage, que ce soit celui de la série-mère ou même de ses propres créatures. Ainsi, la première aventure, après avoir résumé la saison précédente en deux petites phrases, oppose nos héros à un (seul et unique) Sontaran, alors que Doctor Who vient tout juste de ramener les clones guerriers sur le devant de la scène. On a donc toujours ce sentiment de Who au rabais, même s'il est moins prégnant que précédemment. Notamment grâce à des effets spéciaux pas trop dégueulasses.
La fin de la saison, pour sa part, tourne autour de deux figures maléfiques de la série. Le Trickster tout d'abord, qui revient avec son Graske domestique et qui a même droit à des images d'archives de la saison précédente, des fois qu'on l'aurait oublié, puis les Bane et leur figure de proue, madame Wormwood, qui étaient la principale menace du pilote de la série. Et le pire, c'est que dans ce même épisode du retour des Bane, qui c'est qui vient corser l'addition ? Le Sontaran du début de la saison ! Non vraiment, ça commence à ressembler au jeu des chaises musicales.
Heureusement, il y a du neuf aussi. Le deuxième épisode voit nos héros affronter le fameux Joueur de Flûte du conte de fées, et l'acteur qui joue son rôle est flippant à souhait. L'explication sur ses origines est plutôt bien trouvée, qui plus est. Dans l'aventure suivante, Sarah-Jane et son crew font face au Zodiaque, un péril d'une ampleur sans nom qui utilise un certain Martin Trueman comme cheval de Troie. L'acteur, Russ Abbot, est lui aussi assez efficace, au début de l'histoire en tout cas. Par la suite, il verse dans le surjeu, mais c'est tout le casting qui est mauvais dans cet épisode.
De manière globale, on a toujours un peu de mal à entrer dans le délire, du fait d'un surjeu quasi incessant. L'épisode suivant, par exemple, tourne autour d'une babiole qui prend le contrôle de son porteur, et les acteurs en font des caisses. Le sujet de la manipulation mentale aurait pourtant pu donner lieu à quelques réflexions intéressantes, sans compter que cette histoire développe enfin le personnage de Clyde Langer, mais cet excès, et les très nombreuses incohérences, rendent le visionnage pénible.
Dans le même registre, The Last Sontaran, l'opus d'ouverture, est lui aussi assez peu crédible. Lié au dyptique de mi-parcours de la saison quatre de Who, il nous montre la flotte entière des Sontarans pulvérisée par le Docteur, ça d'accord, mais il va nous expliquer ensuite que le dernier des Sontarans n'a rien trouvé de mieux à faire que de se faire humilier par une quinqua et trois gamins. Il est là, le souci de la série : le décalage entre l'ampleur des menaces et le faible "power level" des héros. Et puis accessoirement, pourquoi les Sontarans ont besoin d'empreintes à trois doigts pour ouvrir leurs portes, vu que n'importe quel humain (on l'a vu avec Donna et c'est encore le cas ici) peut y coller ses doigts et ça s'ouvre ?
En fait, à chaque fois que la série a une bonne idée, elle est gâchée par la réalisation. Par exemple, le troisième épisode parle de destinée et imagine une cause probable au Big Bang. Le discours est rapidement brisé par la larmoyance du traitement, et par le simplisme des théories. Pareil pour l'apparition du Trickster : joli décor, bonne histoire présentant une réalité dystopique classique mais bien achevée, et en plus, c'est l'occasion d'en découvrir plus sur le passé de l'héroïne. Mais patatras ! Les effets spéciaux miteux et les sentiments rose bonbon viennent gâter la sauce.
Finalement, la seule aventure qui marche vraimnt bien, c'est la dernière. D'abord parce qu'elle a le bon goût de remettre en selle le légendaire Brigadier (en plus de UNIT, qui était déjà réapparue à l'écran). Nicholas Courtney décèdera quelques années plus tard, et c'est donc sa dernière apparition dans le rôle. Ensuite parce qu'elle se déroule en partie dans un décor assez joli, une sorte de mini-Stonehenge qui a une certaine aura. Et puis aussi parce qu'on y voit pour la première fois de manière officielle la Black Archive, l'espèce de Zone 51 de UNIT que l'on a découverte dans la trilogie Auton de BBV.

Pour résumer, et en dehors de cette dernière histoire (qui, en plus de tout ce que j'ai écrit au dessus, est efficace et plein de rebondissements), la saga peine à me convaincre. Il y a à priori tout ce qu'il faut pour séduire le connaisseur, mais la tranche d'âge visée est bien jeune. Quoiqu'il en soit, le coffret de DVD est disponible pour une poignée de roupies, donc si vous voulez vous laisser tenter...

L'épisode que je vous conseille : Difficile de les départager, mais The Mark of the Berserker remporte tout de même la palme, parce que le mec qui peut contrôler le monde se contente de voler une bagnole et de faire ses courses chez Hermès.

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