jeudi 10 novembre 2016

Zygon : When Being You Just Isn't Enough

diffusion initiale : le 27 février 2008
nb d'épisodes : 1
DVD :

    > Zygon : When Being You Just Isn't Enough


Docteur : nope
Compagnons : non plus

LAST STAND. Autant les productions de BBV ou de Reeltime Pictures ont fleuri durant la précédente décennie, autant elles se font particulièrement rares depuis le retour de la série. Ce qui est assez logique, puisqu'avant, elles comblaient une niche pour des fans du whoniverse délaissés par la BBC, niche qui n'a plus lieu d'être maintenant que le "real McCoy" est de retour sur les ondes.
Et puis il faut dire que la nouvelle série a ringardisé non seulement l'ancienne itération, mais aussi toutes ces productions semi-professionnelles qui n'ont clairement pas le même budget. Qu'il s'agisse des effets spéciaux, du storytelling ou du jeu d'acteurs, le fossé est tellement grand entre les deux types de récits que les Bill Baggs et consorts ne peuvent espérer rivaliser.
Alors c'est sur un autre créneau que ce Zygon va jouer : une espèce de soft-porn tendance crue annoncée d'entrée de jeu par le zguègue de l'un des héros fièrement affiché dès les premières minutes. Durant la petite heure que dure le show, les trois figures de proue du cast finiront en tenue d'Adam ou d'Eve à un moment ou à un autre, et en particulier l'héroïne, qui couche à peu près avec tout le monde. Et quand c'est pas elle, ce sont les autres qui s'attrappent mutuellement.


L'héroïne en question, c'est le docteur Lauren Anderson, dont le rôle est interprété par Jo Castleton, qui jouait aussi dans les deux derniers épisodes de la trilogie Auton, là encore par BBV. Elle joue ici une psychiatre attachée à l'un de ses patients, Michael Kirkwood, qui cauchemarde sans arrêt et demeure persuadé d'être un extraterrestre déguisé en humain. Daniel Harcourt, l'acteur qui se met dans la peau de Michael, a quant à lui participé à plusieurs épisodes de P.R.O.B.E.
Alors voilà donc notre psy et son patient traqués par un tueur qui se révèlera lui aussi être un extraterrestre, en l'occurence un Zygon, d'où le titre. Toute l'histoire tourne autour de la connaissance de soi et de la possibilité de changer de vie, et à ce titre, le téléfilm s'approprie la capacité de métamorphisme des Zygons pour en faire un moyen facile de changer d'identité. Seul petit problème : les équipes de Baggs font un peu ce qu'elles veulent avec le concept, et on se retrouve finalement avec une humaine capable d'utiliser la même ruse de sioux, ce qui est une aberration par rapport à ce qui est dit lors des apparitions officielles de ces bestioles.


Chose amusante, les Zygons, pourtant au centre de l'intrigue, n'apparaissent quasiment pas durant le show. Comme toujours, BBV a pu obtenir de la BBC que le droit d'utiliser le nom mais pas le design, et a dû se rabattre sur des costumes faits maison. Le fait est que pour un fois, ce n'est pas si dégueulasse que ça. Mais est-ce justement pour éviter tout procès ou parce que, si on les voyait plus longtemps, on s'apercevrait qu'ils sont en fait ignobles ? Toujours est-il qu'il m'a fallu faire du saut d'images pour les chopper à l'écran !
Le reste du temps, les extraterrestres n'apparaissent au mieux qu'en tant que croquis sur un bout de papier, seul témoin des rêves étranges du héros. La prod' ne pouvant donc s'appuyer sur les monstres pour faire le show, ce sont les acteurs qui sont mis au premier rang. S'ils n'ont pas grand-chose de charismatique, Castleton et Harcourt font le job, comme on dit. On notera simplement que la première est soit un peu trop hystérique, soit pas assez selon les moments, mais on va dire que ça passe.
Un qui s'en sort pas mal, par contre, c'est le troisième larron. Keith Drinkel occupe le rôle du grand méchant, et il a une bonne tête de serial-killer, sans compter la voix qui va avec. Il n'en fait pas des caisses, il joue surtout le ton de la menace et cela fonctionne bien. Le seul truc, c'est que l'on ne comprend pas vraiment pourquoi il préfère donner à l'héroïne la possibilité d'expérimenter les transformations "zygonniennes" plutôt que de simplement l'abattre.


Bref, si le jeu d'acteurs est globalement passable, c'est surtout le synopsis alambiqué qui perd le téléspectateur. Qui plus est, force est de reconnaître que les effets spéciaux sont assez médiocres, eux aussi. Ils sont certes peu nombreux, ces effets spéciaux, mais les quelques images de synthèses qui parsèment l'aventure semblent tout droit venues du siècle dernier.
L'autre souci (ça commence à faire beaucoup), c'est la gratuité des scènes de nu, mais aussi des scènes trashouilles comme le dégueulis affiché sans ménagement à l'écran, l'ensemble semblant vouloir nous dire : "regardez mon show, il y a du poil pubien et des morceaux de nourriture mal digérés, ils seront jamais capables de faire pire sur la Beeb". Et c'est vrai, ils seront jamais capables de faire pire, pour notre plus grand bonheur.


Vous l'aurez compris, Zygon aurait déjà été ringard avant même que Doctor Who ne réssuscite, et il l'est encore plus si on tente la comparaison. De fait, l'achat du DVD n'est clairement pas conseillé. Pour les plus téméraires, on trouve une vidéo sur la Toile. Elle est (mal) coupée en trois morceaux de vingt minutes et il y a un très désagréable décalage de synchronisation entre le son et l'image, mais c'est gratos. Ou alors, vous pouvez aussi zapper complètement, vous ne vous en porterez pas plus mal.

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