Ben y'a pas de raison que ce blog pullule de sujets sur
Doctor Who et pas sur Star Trek. A elles deux, ces
franchises ont imposé un standard pour toutes les
séries de science-fiction/space-op qui ont suivi.
Star Trek c'est la SF à papa. Avant les combats
cosmiques de George Lucas, il y avait déjà Star
Trek, sorte de Mystères de l'Ouest dans l'espace.
Si vous le voulez bien (et si vous le voulez pas
c'est pareil, c'est moi qui écris), je vais tenter
de vous donner envie de vous y mettre en
parcourant chronologiquement tout ce qui est sorti
(séries, films, et autres).
Honneur aux aînés, nous allons parler du tout
premier commandant connu de l'Entreprise, le
capitaine... Kirk, dites-vous ? Pas du tout, le
capitaine Pike. WTF ?!
Star Trek
(Pilot)
année de parution : N/A (1965)
trouvable à l'heure actuelle dans : le DVD de la
saison 3 de la série originelle (bonus)
featuring : Jeffrey Hunter, Leonard Nimoy et Majel
Barrett, notamment
date stellaire : N/A (antérieure à 1312.4)
Le vaisseau part en mission de secours sur Talos
IV. En fait, il s'agit d'un piège des Talosiens
pour capturer un humain mâle qui pourra compléter
leur collection d'espèces de l'univers. Ils ont
déjà en leur possession une jeune femme, rescapée
d'un accident quelques années plus tôt.
Les Talosiens possèdent des dons qui leur
permettent de projeter les images qu'ils
souhaitent.
Le capitaine Pike est fait prisonnier.
Il y a plusieurs choses fascinantes dans cet
épisode, baptisé the Cage (et jamais traduit, il
n'est qu'en V.O. même sur le DVD remastérisé).
C'est le tout premier qui ait été tourné, puis
présenté à la NBC. Cette dernière a bien senti le
potentiel commercial de la licence mais, jugeant
ce pilote trop cérébral (!) et pas assez porté sur
l'action, elle en rejettera la diffusion, tout en
demandant tout de même, fait unique, à Gene
Roddenberry de prévoir un second pilote, au cas
où.
Dégoûté, Jeffrey Hunter, qui joue le héros Pike,
refusera de poursuivre l'aventure. Majel Barrett,
maîtresse puis épouse de Roddenberry, sera quant à
elle récupérée dans la série régulière, mais
plutôt que dans son rôle de second de navire (un
rôle qui ne pouvait pas être tenu par une femme,
selon la NBC), elle portera désormais une perruque
blonde et tiendra le rôle de l'infirmière
Christine Chapel. Seul Leonard Nimoy, dont la
prestation monolithique a semble-t-il marqué les
esprits, reprendra le rôle qui le rendra
mythique.
Cet épisode est aussi rudimentaire que
révolutionnaire. Très classique dans la
caractérisation de son héros, sorte de John Wayne
spatial, il est peut-être le premier à offrir un
rôle si important à une femme à l'heure où la
révolution sexuelle n'a pas encore eu lieu. Il est
aussi inscrit dans les débuts de la mouvance
d'humanisme séculier que prône son scénariste et
qui va traverser toutes les époques de la série.
La plupart des conflits, dans Star Trek, ne se
règlent pas par la force mais par la raison, même
le plus puissant des démiurges faisant preuve de
morale. Enfin, c'est une série très ouverte, où
une actrice afro-américaine comme Nichelle Nichols
ou un acteur asiato-américain (et gay de surcroît,
mais ça ne se savait pas à l'époque) comme George
Takei ont pu connaitre quasiment la même
reconnaissance que les acteurs WASP. Dès ce
préambule et dans un grand nombre d'épisodes
postérieurs, la question de la tolérance, entre
humains ou envers d'autres races intelligentes,
est un sujet majeur.
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