jeudi 14 avril 2016

Erik Larsen : je suis le mal-aimé

Je reviens à mes premières amours pour cette nouvelle chronique sur les studios et éditeurs hors majors, puisque c'est de nouveau d'Image Comics que je vais parler ce coup-ci. A croire que j'aime cet éditeur, hein ? Dans un premier temps, je me borne à ses fondateurs, et aujourd'hui, j'ai décidé de m'intéresser à Erik Larsen, peut-être le moins aimé des papas d'Image en France. Et contrairement à Rob Liefeld, c'est une véritable injustice, que je vais tenter de réparer avec mes petits moyens.

L'INSTANT VO (What else ?)
Les premiers boulots d'Erik Larsen sont à mettre au crédit de Gary Carlson, un éditeur indépendant dans les années 80 qui, avec sa revue Megaton, a lancé la carrière de gars comme Rob Liefeld, encore lui, ou Angel Medina. Pour Carlson, Erik Larsen dessine une série appelée Vanguard, dont nous reparlerons sous peu. Il lance aussi un personnage qui lui trotte dans la tête depuis l'adolescence, un certain Dragon. Le dessin est encore malhabile, mais l'artiste est néanmoins repéré par les majors.
Il n'a pas de contrat d'exclusivité, et il bosse aussi bien pour DC Comics sur Outsiders ou Doom Patrol, que chez Marvel pour qui il bricole sur Amazing Spider-Man avant de prendre en charge le Punisher pour quelques épisodes. Jusqu'à la fin des années 80, il est un simple guest sur un grand nombre de séries. A l'aube de la décennie suivante, Marvel lui confie Amazing Spider-Man à la suite de Todd McFarlane, et il en ira de même pour la série Spider-Man tout court l'année d'après. Et puis décidément, sa carrière suivra celle du Canadien puisqu'à sa suite, il quitte la Maison des Idées pour fonder Image Comics. Il y monte son studio comme les copains, et il le baptise Highbrow Entertainment.

Avant toute chose, Erik Larsen remet sur le devant de la scène le Dragon des années 80, qui devient sauvage pour l'occasion. La première mini-série consacrée au personnage paraît à compter de juillet 1992, et si le succès est moindre comparé aux séries de ses pairs qui se vendent par camions entiers, il le conforte tout de même suffisamment pour qu'il décide de lui emboîter le pas avec une série régulière. A ce jour, Savage Dragon volume 2 totalise plus de deux-cent dix numéros, et tous, je dis bien TOUS, ont été réalisés par Erik Larsen.
C'est une véritable prouesse, qui tient à la principale qualité de l'artiste : il dessine vite. Et bien aussi, son style kirbiesque à souhait ayant fait sa renommée, même si les avis sont assez tranchés lorsqu'il s'agit de juger son talent. Perso, je suis fan. En tout cas, on ne peut pas lui reprocher de manquer d'idées, puisque non seulement il dessine, mais il scénarise aussi. Et en presque vingt-cinq ans de parution, il a fait vivre à son personnage des tas d'aventures aussi improbables les unes que les autres.
Le Savage Dragon, c'est un colosse à la peau verte surmonté d'une crête de lézard, qui est retrouvé, nu et amnésique,
par un flic de Chicago. Il intègre les forces de l'ordre et va dès lors lutter contre la pègre super-criminelle de la ville, du moins dans un premier temps. Ensuite viendra l'époque des voyages entre les dimensions, des morts à répétition - mais il va mieux depuis, merci pour lui - ou encore des menaces cosmiques. D'ailleurs, qu'il s'agisse des alliés ou des ennemis, le casting de la série est l'un des plus vastes et des plus bariolés qu'il m'ait été donné de lire dans un comics.
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Tout cela favorise le côté soap qui vient se greffer au récit de super-héros pur et dur. D'autant que l'autre particularité de la série, c'est qu'elle se déroule en "temps réel". Un an de publication équivaut à un an de la vie du héros, contrairement aux personnages de Marvel ou DC qui ne vieillissent jamais. Larsen a souvent triché là-dessus, mais bon an mal an, le Dragon mûrit, il a des enfants qui grandissent et... qui finissent par devenir les stars de la série de leur père ! A l'heure actuelle, c'est en effet Malcolm Eugene Jackson-Dragon, le fils qu'il a eu avec l'héroïne décédée Rapture (rassurez-vous, il l'a eu avant qu'elle ne décède) qui tient les rènes de la série-mère.
Et Larsen est aussi un gars généreux. Car même avec un emploi du temps que l'on imagine sans peine chaotique, il trouve le moyen de participer aux grands évènements d'Image Comics, et même à publier quelques numéros spéciaux. En outre, les fascicules de sa série contiennent aussi, en back-up, des strips d'autres artistes à qui il donne un peu de visibilité, et qui sont parfois publiés en recueils quelques temps plus tard. Une sorte de renvoi d'ascenseur, puisque Gary Carlson avait fait la même chose pour lui à ses débuts.
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Et puis tiens, puisqu'on parle de Carlson, ce dernier va poursuivre la publication de son personnage, Vanguard, au sein du studio de son ancien protégé. La première mini-série qui lui est consacrée voit défiler à la planche à dessin des noms aussi connus que Joe Madureira, Rick Leonardi, Angel Medina, Jason Pearson ou Larsen lui-même ! La suivante sera dessinée par son partenaire de toujours Frank Fosco. Et si, passé un ultime one-shot, Vanguard n'a plus reçu de série à son nom depuis le début des années 2000, il est souvent présent en back-up du Savage Dragon.
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Le Dragon qui, en début de carrière, multiplie les mini-séries et one-shots. Dans la plupart des cas, Larsen ne scénarise ni ne dessine ces projets secondaires. On trouve à sa place des Jason Pearson, encore lui, des Mike Miller, des Adam Hughes, ou encore un certain Robert Kirkman au scénario de la mini-série God War. Le Dragon d'origine, lui, a droit à quatre épais recueils baptisés Savage Dragon Archives, constitués de réimpressions de ses premiers pas.
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Et puis le personnage a aussi droit à un bon nombre de crossovers. Il rencontrera Hellboy dans sa propre série, Mike Mignola co-écrivant les deux épisodes qui concernent son héros, et il fera aussi la connaissance du Marshal Law des Anglais Pat Mills et Kevin O'Neill, ou encore du Destroyer Duck de Steve Gerber. A chaque fois, ce sont les créateurs de ces personnages qui se chargent de la rencontre avec le Savage Dragon. Le héros participe également à la série des Atomics de Mike Allred (le créateur de Madman) et peut être aperçu dans tout un tas de séries Image : Spawn, Invincible, Badrock, 10th Muse, Velocity, Lovebunny & Mr. Hell... Rob Liefeld fera même appel à lui pour son grand crossover Judgment Day chez Awesome Comics.
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Mais celles que le Dragon croise le plus souvent, ce sont les Tortues Ninjas ! Ils se rencontrent par deux fois dans la série d'Erik Larsen, et deux fois de plus dans des crossovers concoctés par les équipes de Mirage Publishing, alors détenteurs des droits. On pourrait penser à un échange de bons procédés, sauf que peu de temps après le deuxième crossover, c'est Highbrow qui récupère la publication de la création de Kevin Eastman et Peter Laird. En découle une nouvelle série, la troisième pour les reptiles, qui s'étale sur vingt-cinq épisodes. Et à qui doit-on la majorité de ces épisodes ? A Gary Carlson et Frank Fosco, bien sûr !
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Parallèlement, certains personnages secondaires de la série-phare de Highbrow accèdent à leur propre revue. C'est le cas du Deadly Duo, un tandem parodique qui aura droit à deux mini-séries, mais surtout de la Freak Force, le principal groupe super-héroïque de l'univers du Dragon, au début de sa carrière. Non seulement l'équipe en elle-même aura droit à une maxi-série en dix-huit volets suivie d'une mini-série, mais plusieurs de ses membres verront leurs aventures solo connaître l'heur d'une publication.
Mighty Man est le moins bien loti, avec simplement un one-shot qui regroupe les back-up parues dans Savage Dragon volume 2. Dart et Star auront quant à eux droit à une mini-série chacun, mais c'est Superpatriot qui s'en sort le mieux, avec quatre mini-séries ! Et là encore, les grands noms se succèdent : Keith Giffen et Dave Johnson sur les deux premières, Robert Kirkman et ses dessinateurs fétiches (E.J. Su puis Cory Walker) sur les deux suivantes.
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Ces artistes sont certes un peu moins prestigieux que des Alan Moore ou des Neil Gaiman, reflets sans doute de la notoriété moindre d'Erik Larsen vis-à-vis de ses condisciples Rob Liefeld ou Todd McFarlane, mais ils témoignent tout de même de la popularité du personnage dans le milieu assez sélectif du comic-book. En contrepoint, Larsen, avec ses avis tranchés, ne s'est pas fait que des amis. Il entretient notamment une animosité farouche avec John Byrne, qui avait commencé en l'insultant avant de se retrouver parodié en Johnny Redbeard dans les pages du Savage Dragon.
Ce qui est rigolo, c'est que dans la série, Redbeard est le créateur des Nixed Men, des héros ratés qui se moquent des Next Men de Byrne, mais c'est de cette équipe que provient l'un des personnages les plus populaires de la franchise : celle qui deviendra She-Dragon. Et puis Byrne n'est finalement qu'une gentille Némésis pour l'auteur, politiquement engagé. Clairement orienté à gauche, si tant est que la gauche ait un sens aux Etats-Unis, Larsen recourt à son Dragon pour mettre une grosse droite à George W. Bush (on découvrira qu'il s'agit d'un imposteur, mais la couverture est nettement moins ambigüe) avant de soutenir ouvertement la candidature de Barack Obama.
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Dernier point concernant Highbrow : c'est par son entremise qu'Alan Gordon a rejoint les rangs d'Image Comics en 1993. Le légendaire encreur, Al pour les intimes, y créera la franchise Wildstar, le temps de deux mini-séries qu'il scénarise, chose suffisamment rare pour être signalée. Le personnage apparaît tout d'abord dans la première mini-série du Dragon, puis prend son envol dans un récit en quatre parties dessiné par Jerry Ordway, avant de revenir pour trois épisodes avec cette fois-ci Chris Marrinan à la planche.
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A l'heure actuelle, et après un passage à la présidence d'Image Comics, Erik Larsen se consacre quasi-exclusivement à sa série-fleuve, même si on a pu le voir dernièrement aux côtés de Todd McFarlane sur Spawn. Les séries dérivées n'ont en tout cas plus cours. En France, très peu de choses de chez Highbrow ont vu le jour. Les tout débuts du Savage Dragon (la mini-série et les premiers numéros du deuxième volume), ainsi que le crossover avec Hellboy et le premier duo avec Superman, ont été publiés par SEMIC. Puis Delcourt, propriétaire des droits, a tenté un format recueil reprenant les débuts ainsi que la mini-série Blood & Guts, mais ce fut un échec. Idem pour Superpatriot, qui a vu sa mini-série America's Fighting Force connaître l'heur d'une traduction en français.
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Erik Larsen reste donc, en France tout du moins, le mal-aimé. Et même aux USA, son statut est mitigé. Peut-être lui reproche-t-on encore d'avoir succédé à Todd McFarlane sur Spider-Man, ou peut-être que son style ne convient pas à tout le monde. Toujours est-il qu'il reste de nombreuses pépites à lire, pour tout fan de comics qui se respecte.
Pour une fois, j'ai trouvé absolument tout ce que le studio a produit.

Le bilan : 
A lire de toute urgence
The Savage Dragon : Baptism of Fire (juillet 1992, 3 épisodes)
Paru en VF dans le Collection Image n°2, d'aout 1996
scénario et dessin : Erik LARSEN
Un homme-dragon amnésique est retrouvé dans un hangar en feu par des agents de la police de New York. Sa convalescence est étonnamment courte, et sa force semble colossale, aussi le capitaine de police Frank Darling lui propose-t-il un poste. L'univers urbain d'Erik Larsen est fascinant, très cohérent et il dégage une énergie hors du commun. L'auteur, clairement inspiré par Jack Kirby, est qui plus est un artiste hors pair, connu et apprécié pour sa rapidité comme pour son talent. Cette première mini-série en atteste.

The Savage Dragon volume 2 (juin 1993, 213 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC puis chez Delcourt
scénario et dessin : Erik LARSEN
Le Savage Dragon, étrange hybride mi-humain mi-saurien doté d'une force colossale et d'un facteur régénératif élevé, tente d'enrayer une super-criminalité hors du commun dans la ville de Chicago. En tout cas au début, mais vous pensez bien qu'en plus de deux cents numéros, il s'en est passé, des choses ! Erik Larsen multiplie les situations invraisemblables, les morts se comptent à la pelle et l'action ne faiblit jamais. Et si certaines arches narratives manquent de pep's, ça ne dure jamais longtemps. A noter l'existence d'un numéro 0 et d'un numéro 1/2.

Savage Dragon Companion (juillet 2002)
rédactionnel : Gavin HIGGINBOTHAM et Mark WELSER
dessin : Erik LARSEN
Le Savage Dragon Companion est une encyclopédie de la série concernant ses cent premiers numéros, dont elle détaille notamment chaque arche scénaristique, mais aussi chaque personnage majeur y apparaissant. Quelques articles s'attardent sur les coulisses de leur création. Mettant en exergue le talent d'Erik Larsen, notamment en reprenant une bonne partie des couvertures des cent épisodes concernés ainsi qu'un grand nombre de cases extraites des planches de ces numéros, cette véritable bible de la saga à l'instant de sa parution permet de facilement s'y retrouver.

Savage Dragon : God War (juillet 2004, 4 épisodes)
scénario : Robert KIRKMAN
dessin : Mark ENGLERT
Suite à un accident, la cité des Dieux est tombée, et le Serpent Eternel a été libéré. Les divinités ont survécu mais se montrent impuissantes face à la situation, aussi le gouvernement américain demande-t-il à la Special Operation Strikeforce d'intervenir. Robert Kirkman se plait avec les créations d'Erik Larsen, et il met ici en avant les Dieux bien connus de la série, dans une histoire rocambolesque et haute en couleurs. Et en dépit des dessins pas toujours réguliers de Mark Englert, on passe un bon moment en leur compagnie.

Savage Dragon : Legacy (mai 2015)
scénario et dessin : Erik LARSEN

Dans un futur proche, Malcolm Eugene Jackson-Dragon a intégré la police de Chicago, afin de subvenir aux besoin de sa petite amie, Maxine, enceinte de lui. Quinze ans plus tôt, il dût fuir la Terre menacée par l'entité cosmique Universo. A l'occasion du Free Comic Book Day, Erik Larsen propose un numéro spécial qui sert à la fois au nouveau lecteur de point d'entrée, et qui réactive pour l'habitué d'anciennes pistes. L'auteur s'amuse aussi à changer de style entre les séquences du futur et du passé.

Savage Dragonbert : Full Frontal Nerdity (octobre 2002)
scénario et dessin : Karl HORNELL

Dragonbert est un colossal employé de bureau qui vit avec le cerveau d'Hitler... Il enchaîne les désillusions amoureuses et les combats contre divers super-monstres peu brillants, mais s'attire tout de même la sympathie des fans. Karl Hornell parodie avec brio la série d'Erik Larsen et le monde des comics en général, son traît caricatural et son humour fin fonctionnant à merveille. Réaliser des gags en trois cases est un exercice difficile, dont il s'acquitte de brillante manière.


She-Dragon (juillet 2006)
scénario : Erik LARSEN
dessin : Franchesco BUFANO
Projetée dans la Dmension X, She-Dragon se retrouve bientôt l'esclave de Gorgod, empereur cruel de la planète Thrall. Mais avec l'arrivée impromptue de Malcolm, Angel et leurs amis, eux aussi piégés dans cet autre univers, elle va trouver le moyen de s'évader. Dans un mélange très pulp's de science-fiction et d'heroic-fantasy, Erik Larsen dévoile dans ce one-shot le destin de plusieurs personnages secondaires écartés de la série. Au dessin, Franchesco Bufano se place dans la droite lignée de Terry Dodson et se montre donc fort plaisant.

SuperPatriot : America's Fighting Force (juillet 2002, 4 épisodes)
Paru en VF dans un recueil chez Delcourt, en mars 2012
scénario : Robert KIRKMAN
dessin : Cory WALKER
Dans une réalité légèrement différente, Superpatriot continue sa traque des super-criminels nazis, et notamment du Capitaine Hakenkreuz. Il pourra compter ce faisant sur l'aide de ses enfants Justice et Liberty, mais aussi sur celle de ses anciens alliés de la Ligue de Liberté. Complètement intégrée à l'univers du Savage Dragon, cette troisième mini-série sur le personnage de Superpatriot est signée par le duo qui mettra ensuite au monde Invincible.

Teenage Mutant Ninja Turtles volume 3 (juin 1996, 25 épisodes)
scénario et dessin : collectif
Les Tortues Ninjas sont attaquées dans leurs égoûts par des cyborgs, et tandis que Donatello se retrouve entre la vie et la mort, maître Splinter est conduit jusqu'au repaire du seigneur de guerre appelé le Dragonlord. Ce dernier a des comptes à régler avec le vieux rat. Faisant parfois référence à la précédente série de Mirage Publishing, mais intégrant aussi des éléments de l'univers Highbrow, cette relance des Tortues Ninjas est réussie. L'ambiance sombre et décalée est magnifiée par les dessins en noir et blanc de Frank Fosco. Les derniers épisodes, gérés par différents auteurs et artistes, laissent tout de même à désirer.

Vanguard : Strange Visitors (octobre 1996, 4 épisodes)
scénario : Gary CARLSON
dessin : Scott EATON
Une créature colossale et totalement inarrêtable vient de s'écraser sur Terre, et Vanguard n'est pas en mesure de stopper sa progression. Wally va alors demander l'aide de tous les super-héros de la Terre, mais c'est peut-être de Roxanne Wells que viendra la solution... Gary Carlson remet en scène son personnage fétiche, à travers une mini-série très classique dans son déroulement mais très agréable à lire. Le message qu'elle fait passer est puissant, tout comme le sont les dessins de Scott Eaton, malgré le noir et blanc.

A feuilleter à l'occasion
Deadly Duo volume 2 (juin 1995, 4 épisodes)
scénario : collectif
dessin : John CLEARY
Alors que le Kid Avenger apprend à vivre au XXe siècle, il doit participer aux missions de plus en plus complexes de Kill-Cat, avec qui il forme le Deadly Duo. Ensemble, ils vont affronter les pires des criminels, mais ils pourront compter sur l'aide de plusieurs héros. Cette deuxième mini-série est l'occasion pour les duettistes de se frotter à plusieurs personnages de l'univers Image, dans un joyeux capharnaüm. Fortement inspiré par Todd McFarlane, le dessin de John Cleary assure aux deux héros une certaine personnalité, malgré ses inexactitudes.

Freak Force volume 2 (avril 1997, 3 épisodes)
scénario : Erik LARSEN et Eric STEPHENSON
dessin : Andy KUHN
Fondant un partenariat avec Peter Klaptin, l'alter-ego du justicier Star, la Freak Force bénéficie des largesses de l'acteur. Mais cela ne l'empêchera pas de devoir faire face à la Frightening Force de Chelsea Nirvana, visiblement bien décidée à triompher des héros. Plus léger que la précédente série, ce nouveau volume, pour lequel Erik Larsen est cette fois accompagné par Eric Stephenson, est aussi plus expéditif. Un aspect encore renforcé par le dessin cartoony d'Andy Kuhn, qui marche dans les traces de Bruce Timm.

Lovebunny & Mr. Hell : Savage Love (avril 2003)
scénario et dessin : Tim SEELEY

Le Savage Dragon est en ville pour une séance de dédicaces, et Lovebunny compte bien en profiter, en dépit des interférences de Mr. Hell. Hélas, le comic-shop dans lequel se déroule la rencontre est bientôt la cible d'une criminelle du nom d'Industrielle... Tim Seeley se fait plaisir en invitant dans les pages de sa série le Savage Dragon d'Erik Larsen. Simple mais efficace, son histoire fait écho à sa propre fan-attitude, et son style graphique à la fois vif et puissant met en exergue les différents protagonistes.

Mighty Man (décembre 2004)
scénario : Gary CARLSON et Erik LARSEN
dessin : Mark ENGLERT

Fonti, l'entité protectrice de la justice, a créé Mighty Man dans l'espoir de contrer les plans sinistres de son ennemi juré. Mais la nouvelle détentrice de ce pouvoir, l'infirmière Ann Stevens, ne semble pas vouloir en embrasser toutes les implications. Epaulé par Gary Carlson, Erik Larsen signe le scénario de cette back-up en dix parties recompilée ensuite dans un fascicule dédié. Le graphisme de Mark Englert se rapproche de celui du créateur du Savage Dragon, et se montre plaisant.

The Savage Dragon / Destroyer Duck (novembre 1995)
scénario : Steve GERBER
dessin : Chris MARRINAN

Après bien des péripéties, Destroyer Duck se retrouve enfin en mesure d'affronter l'ignoble docteur Brainard, qui lui avait causé beaucoup de tort. Le canard pourra compter sur l'aide du Savage Dragon, lui aussi plongé au coeur de cette affaire. Steve Gerber met sa création aux prises avec le Savage Dragon, pour un crossover décapant et plein d'humour. Au dessin, le style de Chris Marrinan est complètement supplanté par l'encrage d'Erik Larsen, véritable maître d'oeuvre de cette histoire.

The Savage Dragon / Marshal Law (juillet 1997, 2 épisodes)
scénario : Pat MILLS
dessin : Kevin O'NEILL
Mystérieusement envoyé dans le futur, le Savage Dragon débarque à San Futuro, mégalopole où le Marshal Law fait régner l'ordre face à des hordes de monstres. La ville est à la merci d'un tueur en série qui prend en exemple les dix commandements pour assassiner les héros qui ont le malheur de le croiser. La légende britannique Pat Mills tient les manettes de ce crossover admirable, dessiné avec grandiloquence par un Kevin O'Neill pas encore bien connu de l'autre côté de l'Atlantique. Le tout est acide et la pastiche le dispute au pathos.

The Savage Dragon Vs. the Savage Megaton Man (mars 1993)
scénario et dessin : Erik LARSEN et Don SIMPSON

Alors que le Savage Dragon affronte les Nixed Men, son combat est repéré à travers les dimensions par le Metropolis Quartet, qui le méprend pour l'agresseur, et ses ennemis les victimes. Les héros envoient donc Megaton Man pour mater le policier... Le Savage Dragon d'Erik Larsen et le Megaton Man de Don Simpson, qui ont déjà eu une aventure éditoriale commune dans le milieu du comic-book indépendant, se rencontrent le temps d'un crossover bourré d'humour, que les deux artistes se partagent au dessin.

The Savage Dragon : Red Horizon (février 1997, 3 épisodes)
scénario et dessin : Mike S. MILLER

Dans le cadre de ses fonctions, le Savage Dragon a mis fin à plusieurs opérations des yakuzas. Ce faisant, il s'est fait un ennemi de leur puissant leader, Okami Red, qui en retour missionne l'immortelle Gaijin afin d'abattre l'officier. Même la Freak Force ne pourra rien y faire. Pour son premier travail professionnel, Mike Miller développe une histoire solide, dans laquelle il fait intervenir plusieurs personnages issus de sa propre série à venir, Immortal Two. Son dessin carré et cartoony contraste avec la faiblesse de ses dialogues.

SuperPatriot (juillet 1993, 4 épisodes)
scénario : Keith GIFFEN et Erik LARSEN
dessin :  Dave JOHNSON
Récupéré par le gouvernement américain, SuperPatriot demeure l'arme ultime que Cyberdata a créé. Une arme que le Pentagone va envoyer sur la Convention de l'Epée, une organisation terroriste qui le dérange. Mais les criminels sont déjà prêts à accueillir leur adversaire. Erik Larsen se fait aider de Keith Giffen pour développer l'histoire de SuperPatriot. Le résultat est une mini-série spectaculaire, qui fait la part belle à l'action sous les crayons nerveux de Dave Johnson, mais qui ménage aussi quelques explications sur le personnage.

SuperPatriot : Liberty & Justice (juin 1995, 4 épisodes)
scénario : Tom & Mary BIERBAUM et Keith GIFFEN
dessin :  Dave JOHNSON
Constamment poursuivi par la Convention de l'Epée, SuperPatriot cherche désormais un moyen de riposter. Cela tombe bien, puisque deux jeunes héros répondant aux noms de Justice et Liberty sont sur les traces de l'organisation criminelle. Et il se trouve que ce sont les enfants du vétéran de guerre ! Dans la droite lignée de la première mini-série, ce récit introduit deux personnages importants de l'univers Highbrow. Keith Giffen y est cette fois aidé par le couple Bierbaum, tandis que Dave Johnson demeure maître de la partie graphique.

Wildstar : Born to Be Wild (septembre 1995, 3 épisodes)
scénario : Alan GORDON
dessin :  Chris MARRINAN
De plus en plus instable, Wildstar expérimente les souvenirs de son symbiote venu du futur. Son père ne peut rien pour lui, et non seulement l'armée américaine est à ses trousses, mais il doit aussi faire face à Mighty Man, venu lui réclamer des comptes. Deuxième et dernière mini-série qu'Alan Gordon consacrera à son héros, Born to Be Wild conserve les qualités de la précédente, à savoir ce mélange agréable de super-héros et d'univers post-apocalyptique, et un dessin enlevé que l'on doit cette fois à Chris Marrinan.

Wildstar : Sky Zero (mars 1993, 4 épisodes)
scénario : Alan GORDON
dessin :  Jerry ORDWAY

Venu du futur, le super-héros Wildstar tente d'empêcher la destruction de la Terre par une race extraterrestre particulièrement violente. Malheureusement, les chasseurs de primes lancés à ses trousses l'ont suivi jusqu'à notre époque. Alan Gordon, pour une fois dans le rôle du scénariste, mêle assez habilement les codes super-héroïques à la science-fiction, dans cette mini-série d'autant plus avenante qu'elle est dessinée par le vétéran Jerry Ordway, encore en grande forme.

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