mercredi 20 avril 2016

Doctor Who saison 16


diffusion initiale : du 2 septembre 1978 au 24 février 1979
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures
DVD :
  • > coffret The Key to Time (contient l'intégralité de la saison)


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Romana, K-9 mark-2


THE KEY, THE SECRET. Par où commencer ? Il y a tellement à dire sur cette saison. Commençons par sa construction. Comme celles qui l'ont précédée dernièrement, elle est constituée de vingt-six épisodes formant six aventures : cinq de quatre épisodes et une de six. Mais sa particularité, c'est que les six aventures forment une seule et même quête, celle de la Clé du Temps. C'est d'ailleurs en un seul coffret, The Key to Time, qu'on peut les trouver.
En fait, il s'agit plus d'un fil rouge comme le Grand Méchant Loup dans la série récente. Plusieurs épisodes ne font ainsi référence à la clé du temps que de manière très ponctuelle. Cela reste donc fondamentalement une histoire du Docteur et de ses compagnons qui partent sauver l'univers, sauf que leurs destinations ne sont cette fois pas aléatoires, mais imposées par leur recherche. L'histoire, c'est que le Gardien Blanc, protecteur de l'univers, demande au Docteur de retrouver les six fragments de la clef avant les sbires du Gardien Noir, sa Némésis qui n'a que de mauvaises intentions vis-à-vis du précieux artefact.


Le Gardien Blanc est plutôt cool, avachi dans une chaise en osier et portant un Panama, mais il s'agit simplement d'une forme qu'il a prise pour ne pas chambouler le Docteur. Avec sa contrepart, il s'agit d'une entité cosmique surpuissante, aux capacités bien supérieures à tous les Gallifreyens réunis. On ne découvrira l'identité du Gardien Noir que dans la dernière aventure, mais cette révélation est assez marquante.
Ce ne sont pas les seuls personnages intéressants de la saga. Tout d'abord, nous rencontrons le modèle 2 de K-9, qui ressemble à s'y méprendre au précédent, et qui est toujours joué par John Leeson. L'autre Companion du Docteur est un peu plus intéressant. Il s'agit de Romanadvoratrelundar, rapidement abrégé en Romana. Romana est une Time Lady, ou une Gallifreyenne si vous préférez. C'est la première fois que l'on découvre un specimen féminin de cette planète, le doute étant toujours posé concernant Suzanne à cette époque.


Romana représente un changement drastique vis-à-vis de Leela. Loin de la sauvageonne à demi nue, elle se montre au contraire raffinée, peu portée sur l'action et par contre beaucoup plus intelligente que celle qui l'a précédée, voire même plus intelligente que le Docteur ! Et puis surtout, elle est la preuve que les Gallifreyens aussi ont deux sexes différents, et cela sous-entend qu'ils se reproduisent de la même manière que nous. Ce qui n'était pas forcément une évidence, tant la série nous a montré des espèces extraterrestres aux méthodes de reproduction variées. Et puis on ne peut pas dire que le Docteur soit particulièrement porté sur la chose.
Un autre Time Lord fera aussi son apparition durant cette saison : il s'agit de Drax, expert en mécanique devenu mercenaire, et surtout ancien copain d'école du Docteur. Petite curiosité : il l'appelera Thete, diminutif de Theta Sigma, qui serait selon lui le véritable nom du héros, quand bien même ce dernier refuse qu'on l'appelle ainsi. Intriguant, au regard de certains épisodes de la série récente, et notamment de The Name of the Doctor...
Tant qu'on en est à parler des personnages secondaires marquants, signalons Fenner, dans The Power of Kroll. Non pas que le rôle en lui-même soit franchement important, mais c'est l'acteur, Philip Madoc, qui est intéressant. C'est un acteur qui a beaucoup contribué à Doctor Who, et ce quasiment depuis le début. En effet, on le trouve déjà en tant que méchant dans le film Daleks - Invasion Earth 2150 AD, puis il débarque dans la série dans The Krotons (S6E4) et The War Games (S6E7), où il donne la réplique à Patrick Throughton, puis dans The Brain of Morbius (S13E5) et, donc, dans The Power of Kroll, face à Tom Baker ! Un parcours peu courant... Seul Nicholas Courtney, le légendaire Brigadier, a connu plus de Docteurs que lui, si l'on ne compte que les épisodes officiels.
Enfin, le dernier personnage à signaler est la princesse Astra, dans The Armageddon Factor. Encore une fois, ce n'est pas tant pour le rôle lui-même, encore que l'interprêtation de Lalla Ward est inattaquable, mais pour l'actrice, justement. A la fin de la saison 16, Mary Tamm, qui joue Romana, décide de quitter le bateau, estimant que son rôle n'évoluera plus après ça. Mais les producteurs sont convaincus du potentiel du personnage. Qu'à cela ne tienne : Romana est une Time Lady, elle peut donc se régénérer, comme son compère ! Et sa prochaine incarnation ne sera autre que... Lalla Ward !


Le casting mis à part, les aventures ont d'autres points d'intérêt et, de manière globale, il n'y en a qu'une qui soit vraiment en deça de ses congénères. The Power of Kroll souffre en effet de très mauvais effets spéciaux et d'un jeu d'acteur généralement peu convaincant, ces deux points noirs n'étant pas, cette fois-ci, contrebalancés par une histoire particulièrement prenante : on se fait un peu chier sur ces quatre épisodes, et du coup on ne remarque que leurs tares.
A contrario, les aventures d'ouverture et de cloture ont beaucoup d'attrait. The Ribos Operation, au delà de nous en apprendre un peu plus sur la scolarité du Docteur, présente pour la première fois Romana et la dualité des Gardiens, l'un de ces derniers revenant quelques années plus tard pour une trilogie mémorable. Le cadre de cette histoire, mi-médiéval mi-science-fiction, est également sympathique, et tant les décors très réussis que le jeu d'acteur des guests, en particulier Garron et Unstoffe, la font briller de mille feux.
The Armageddon Factor a pour lui de présenter Drax et la princesse Astra, dans une histoire une fois de plus portée par un scénario épique et une distribution parfaite. Et que dire de The Pirate Planet ? Le surjeu incroyable (mais malgré tout incroyablement bon) de Bruce Purchase et Andrew Robertson, et le twist scénaristique relativement brillant font passer la pillule d'effets spéciaux là encore calamiteux.
The Androids of Tara mélange une fois de plus medfan et SF pour un résultat toujours harmonieux, avec des intrigues de cour dignes de Game of Thrones et une localisation parfaitement adaptée. Chouette lieu de tournage aussi pour The Stones of Blood, autour d'un cercle mégalithique certes moins impressionnant que Stonehenge, mais dégageant tout de même un je-ne-sais-quoi de mystique, renforcé par le procédé de tournage utilisé. En effet, plutôt que d'utiliser des caméras à pellicules comme d'habitude pour les scènes on location, l'équipe a opté pour les toutes récentes (à l'époque) caméras vidéo, et leur grain un peu sale, voire même franchement médiocre, confère aux scènes une ambiance étonnante. Ou comment les prémices d'une technologie balbutiante peuvent faire des miracles lorsqu'ils sont utilisés intelligemment !


Concernant les bonus des DVD, il y a toujours du pour et du contre. Les 4-parters sont souvent présentés sur des DVD simples ne contenant pas grand chose de plus que les épisodes et un doc sur le tournage. Certains offrent tout de même quelques featurettes sympathiques, mais rien à côté du 6-parter, présenté sur deux disques. Le deuxième ne contient que des bonii, dont une amusante collection d'histoires d'épouvante racontées par Tom Baker. Ca n'a rien à voir avec Doctor Who si ce n'est son interprête, c'est parfois écrit par des grands noms comme Ray Bradbury, et ça s'apparente plus à des Tales from the Crypt qui seraient lus plutôt que joués, mais du coup, ça en devient un bonus original et agréable.

L'épisode que je vous conseille : The Power of Kroll. D'un côté on a les méchants humains capitalistes qui ont installé une station de forage sur une planète sans se soucier du bien-être de ses autochtones. De l'autre, on a les cousins du Géant Vert, ow ow ow. Sauf que eux sont à échelle normale, ce qui n'enlève rien au ridicule de leur apparence. Ajoutons un poulpe géant aussi réaliste qu'on peut s'y attendre devant une fiction des années 70, et on obtient un bon gros nanar.

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