lundi 11 avril 2016

Doctor Who saison 14



diffusion initiale : du 4 septembre 1976 au 2 avril 1977
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures
DVD :
  • The Masque of Mandragora 1 à 4
    > The Hand of Fear 1 à 4
    > The Deadly Assassin 1 à 4
    > The Face of Evil 1 à 4
    > The Robots of Death 1 à 4
    > The Talons of Weng-Chiang 1 à 6


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Sarah Jane Smith, Eldrad, Leela


HEY SEXY LADY ! Sous la férule du producteur Philip Hinchcliff, la série rencontre un succès sans précédent. Et puisqu'on dit qu'on ne change pas une équipe qui gagne, cette quatorzième saison ressemble beaucoup à la précédente. Elle est constituée du même nombre d'épisodes, répartis de la même manière, et c'est une formule qui restera encore quelques années. Pour autant, plusieurs changements sont à noter, à commencer par un changement de compagnon.
Elisabeth Sladen quitte la série pour continuer sa carrière ailleurs, et si elle demeure le Companion le plus marquant de la série classique, son absence va provoquer quelques remous. Elle débarque, lors d'une scène assez émouvante, à la fin de l'aventure The Hand of Fear, alors que la production n'a pas encore recruté son successeur. L'aventure suivante, The Deadly Assassin, sera donc la toute première durant laquelle le Docteur se retrouve seul. Mais c'est reculer pour mieux sauter, puisque dès The Face of Evil, le voilà flanqué de Leela.
Et quelle recrue, mes aïeux ! Louise Jameson est une bombe à l'époque, et son costume, qui contient finalement assez peu de tissu, la met encore plus en valeur. Ce physique avantageux et cette posture sexy, qui tranchent avec les précédentes compagnes, la rendent très vite populaire, et la série, au départ clairement orientée à destination des enfants, gagne de l'audience auprès des adolescents.


Leela n'est pas qu'un fantasme de puceau boutonneux, c'est aussi un personnage intéressant dans le sens qu'elle vient du futur, mais qu'elle a vécu dans une société tribale. Elle a donc des caractéristiques assez primitives, mais contrairement à une Katarina par exemple, elle est loin d'être cruche et elle s'adapte très vite. Qui plus est, c'est une femme d'action, sans manières mais aussi sans morale, qui n'hésite pas à tuer si le besoin s'en fait sentir, et que le Docteur va devoir "éduquer". Le mythe du bon sauvage, mais en décolleté et bottes de cuir.
La transition se passe assez mal. Tom Baker s'entendait comme larons en foire avec Elisabeth Sladen, et supporte assez mal son départ. Il supplie la production de le laisser continuer en solo, mais Hinchcliff ne l'entend pas de cette oreille. Le premier contact entre Baker et Louise Jameson est glacial, et ce n'est qu'après une grosse mise au point que les deux deviendront véritablement collègues, puis amis. En tout cas, Leela marque sa place immédiatement dans le coeur des fans, tant pour son physique que pour son jeu.
Pour être encore une fois le plus exhaustif possible sur les compagnons de voyage de Tom Baker, il est à noter qu'un autre ennemi va faire un tour dans son TARDIS cette saison. Il s'agit de l'hermaphrodite Eldrad, dans l'aventure The Hand of Fear. Tout comme Marcus Scarman la saison précédente ou le Maître encore avant, ce ne sont pas des compagnons officiels, mais je ne vois pas pourquoi on compterait Sara Kingdom et pas eux.

Encore une fois, Hinchcliff et son script editor, Bob Holmes, privilégient les ambiances noires et la "violence". Si, aujourd'hui, l'ensemble pourrait paraître bien gentillet, à l'époque, la BBC reçoit semaine après semaine des plaintes de la part de l'association de Mary Whitehouse, l'équivalent local de Familles de France chez nous : des pisse-froid à la morale pudibonde et à la bigoterie ridicule.
Il n'empêche que cette saison recèle encore des pépites. L'aventure qui ouvre le bal, The Masque of Mandragora, est surtout marquante pour son cadre. Elle se déroule à la Renaissance et a été tournée non pas en Italie, ni même dans des décors de studios, mais... à Portmeirion, cet incroyable village/décor du Pays de Galles que les spectateurs du Prisonnier connaissent bien. Hormis cela, on y découvre également la chambre de contrôle secondaire du TARDIS, toute en boiseries et en cuivre, avec un petit côté steampunk du plus bel effet.


The Hand of Fear marque, comme on l'a dit, le départ de Sarah-Jane Smith. Un départ en pointillés, puisqu'elle reviendra dans le spin-off K-9 & Cie, puis dans la nouvelle série, avant d'obtenir ses propres aventures. C'est le seul point marquant de cette aventure, qui renoue avec le côté larger-than-life de la période Pertwee. The Deadly Assassin est beaucoup plus important puisqu'il nous plonge en plein dans la mythologie whoonie. En effet, c'est le premier à se dérouler uniquement sur Gallifrey, la planète des Time Lords.
On avait déjà eu un aperçu du monde du Docteur, dans The War Games puis dans The Three Doctors, mais cette fois-ci, on en découvre l'envers du décor : une société très évoluée mais en pleine décadence, où les connaissances se perdent au profit de traditions réactionnaires, où les manigances politiques l'emportent sur le bien-être de la communauté. Bref, les Time Lords n'y figurent pas sous leur meilleur jour, et quand ce ne sont pas de gros enculés de première, ce sont des abrutis à moitié sourds. Autre point majuscule de cette aventure : si le Docteur n'y a pas de compagnon, il va par contre retrouver un vieil ennemi, le Maître. Défigurée et moribonde, la Némésis du héros est ici interprêtée par Peter Pratt pour la seule et unique fois.


The Face of Evil voit arriver Leela, lors d'une histoire au pitch franchement bien amené, mais complètement gâché par la révélation finale. Dommage, parce que ça aurait pu devenir un "instant classic". The Robots of Death, par contre, est assez bien foutu : imaginez les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie dans le monde du Dune de Frank Herbert, le tout saupoudré d'une large dose des théories robotiques d'Isaac Asimov. Le résultat est convaincant malgré le surjeu de la plupart des guests, et les robots ont de la gueule, dans un style qui n'est pas sans évoquer ce que seront les androïdes de Marie-Antoinette dans The Girl in the Fireplace (S2E4 de la nouvelle série).
The Talons of Weng-Chiang est quant à lui un hommage à la littérature de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, en particulier à Sherlock Holmes. Le Docteur y est habillé comme le détective et enquête tout comme lui sur l'étrange affaire qui secoue le Londres victorien. Certains points de l'histoire évoquent aussi le Fu Manchu de Sax Rohmer et le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, et même des faits divers de la "vie réelle" comme les assassinats de Jack l'Eventreur.


Certaines de ces aventures sont passées à la postérité, mais aucune ne s'appuie sur des adversaires marquants aptes à revenir plus tard dans la série. La Force Hélix, Eldrad, Xoanon, les Vocs ou Weng-Chiang resteront donc lettre morte par la suite, et seul le Maître poursuivra sa carrière. Hinchcliff apporte là la preuve que l'on peut faire de bonnes histoires du Docteur sans utiliser à outrance les Daleks, Cybermen et autres adversaires récurrents. Malgré tout, les fans commencent à réclamer leur retour.
Au chapitre de la publication, il est à signaler que plusieurs de ces aventures ont été éditées deux fois, d'abord en DVD simple puis en Special Edition. La version spéciale de The Talons of Weng-Chiang est impressionnante, puisqu'elle tient sur rien moins que trois DVD's bourrés à craquer de documentaires et bonus en tous genres. Il existe également une Special Edition de The Robots of Death et, de manière générale, je vous conseille de préférer ces versions aux versions de base : elles sont parfois moins chères parce que plus récentes, et vous en aurez pour votre argent.

L'épisode que je vous conseille : The Face of Evil. Ca partait bien malgré les espèces de piranhas terrestres super mal faits, mais le coup de l'ordinateur qui pleure, c'est décidemment too much !

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