Mars représente la fin d'un cycle, mais aussi le renouveau... Cette
allégorie printanière, bancale, vise à faire le parallèle avec les
sorties du mois, puisque d'un côté nous découvrons la fin des séries
Princess Ugg (que l'on attendait depuis plus d'un an !) et Great
Pacific, et de l'autre la deuxième vie de Spawn, ainsi que les débuts
prometteurs de séries comme Ragnarök, The Bunker ou The Woods.
Agrémentez de quelques one-shots plutôt sympas, et vous obtenez un bon
mois de lectures.
LE COMICS (indé) DU MOIS (de mars)
RAGNAROK (tome 1, éditions Glénat)
scénario et dessin : Walter SIMONSON (Thor, Star Slammers)
genre : coup de foudre à Muspelheim
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Ragnarok 1 à 6)
Le
Ragnarök, le crépuscule des dieux de la mythologie nordique, a bel et
bien eu lieu, et Odin et les siens sont tombés au combat. Mais la vie a
continué dans les terres désormais désolées des différents royaumes.
Quelques humains tentent de résister aux hordes de morts-vivants qui ont
été libérés de Hel, et l'elfe noire Brynja a été missionnée pour tuer
un dieu... déjà mort. Mais Thor, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a
plus de ressources que ce que le commanditaire de l'assassinat avait
prévu, et il est désormais libre de ses mouvements.
La suite de la
série, qui se limite pour l'instant à six épisodes, va nous faire
voyager en compagnie du dieu de la foudre, bien loin de l'imagerie du
blondinet insolent que Walt Simonson a croqué pendant des années pour le
compte de Marvel. Ici, c'est un squelette ambulant sans mâchoire
inférieure, mais cela n'enlève rien à sa classe. D'autant que l'artiste
fait de sa nouvelle série quelque chose d'assez spectaculaire, en
restant plus que fidèle aux Eddas. C'est un véritable prolongement de
ces récits en vers ou en prose qui constituent la mythologie nordique.
On
y parle ainsi des créatures les plus méconnues de cette cosmogonie,
comme Ratatoskr (ici écrit Ratatosk) l'écureuil qui faisait des allers
et retours le long d'Yggdrasil, ou encore Mimir, le gardien du puits de
la connaissance. Il est indéniable que le vétéran Simonson est lié à
tout jamais à Thor, et cette nouvelle représentation, à la fois plus
féroce et plus véridique, du maître de Mjollnir, a de quoi convaincre. Y
compris les plus réfractaires aux dessinateurs des années 70/80,
l'artiste ayant simplifié son encrage pour moderniser son traît.
DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
SPAWN : RENAISSANCE (tome 1, éditions Delcourt)
scénario : Paul JENKINS (the Darkness) et Todd McFARLANE (Spider-Man)
dessin : Todd McFARLANE et Jonboy MEYERS (GeNext, Noble Causes)
genre : le retour du roi
édité chez TODD McFARLANE PRODUCTIONS, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Spawn 251 à 255 + Spawn : Resurrection)
Al
Simmons est revenu d'entre les morts, mais il doit désormais faire face
à l'assassinat de son ancienne épouse, et trouver un moyen de sauver
son âme prisonnière de l'enfer. Pour ce faire, il peut compter sur
l'aide de l'archange Michael, et peut-être même sur celle de Dieu...
Pour fêter le retour d'Al Simmons, Delcourt repart sur une nouvelle
numérotation. Faisant fi d'une bonne partie de la chronologie de la
série, Paul Jenkins, supervisé pourtant par Todd McFarlane en personne,
tente de donner au héros une nouvelle direction assez proche de ce qu'il
faisait sur le spin-off Spawn the Undead. Heureusement, le graphisme
séduisant de Jonboy Meyers sauve la mise.
(3,5/5)
SUNSTONE (tome 2, éditions Panini)
scénario et dessin : Stjepan SEJIC (Rat Queens, Ravine)
genre : cinquante nuances de rouge
édité chez TOP COW PRODUCTIONS, Inc., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Sunstone 2)
Lisa
et Allison apprennent peu à peu à se connaître, en dévoilant l'une à
l'autre ce qui les a amenées où elles en sont. Un soir où elles sont
toutes deux invitées à un spectacle fétichiste, la carapace d'Allison se
brise subitement et elle révèle à Lisa son lourd secret. Si Stjepan
Sejic délivre des illustrations toujours aussi sensuelles - quoiqu'un
peu moins subversives que dans le premier volume - et pleines de vie, il
faut bien avouer que les origines d'Allison, qui sont au centre de ce
deuxième recueil, manquent quelque peu de crédibilité. Mais on s'attache
suffisamment au cast, qui s'agrandit petit à petit, pour que la lecture
demeure plaisante.
(3/5)
The BUNKER (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Joshua Hale FIALKOV (Elk's Run, Punks : the Comic)
dessin : Joe INFURNARI (Borrowed Time, Marathon)
genre : retour vers le futur sans DeLorean
édité chez HOARSE & BUGGY PRODUCTIONS, un label d'ONI PRESS, aux USA (contient The Bunker 1 à 4)
Cinq
adolescents découvrent un bunker contenant des lettres qui leurs sont
destinées. Elles ont chacune été écrites par leur moi à venir, dans un
futur proche où ils ont, ensemble, causé la fin du monde en tentant de
sauver la planète. Charge à eux, désormais, d'éviter de reproduire leurs
erreurs. Si la référence à la série télévisée Lost est clairement
assumée, Joshua Hale Fialkov délivre un récit d'anticipation dense en
mystère appuyé par des personnages charismatiques. Au dessin, Joe
Infurnari réalise des planche de grande qualité. Hélas, pour le
trade-paperback, le duo a complètement revu sa copie. L'histoire est
plus fouillée, et les pages colorisées affichent des dessins différents
des originaux. Cette révision y gagne en clarté ce qu'elle y perd en
charme.
(3,5/5)
C.O.W.L. (éditions Urban)
scénario : Kyle HIGGINS (Batman Eternal) et Alec SIEGEL (Batman Beyond 2.0)
dessin
: Elsa CHARRETIER (the Infinite Loop), Stéphane PERGER (Avengers
Origins : Vision) et Rodrigo REIS (Starship Troopers : Blaze of Glory)
genre : c'est un oiseau ? c'est un avion ? non, c'est Arlette Laguiller !
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient C.O.W.L. 1 à 11)
La
Chicago Organized Workers League protège la ville des super-criminels
depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais depuis le début des
années 60, C.O.W.L. n'est plus en odeur de sainteté auprès du maire de
Chicago, d'autant que les menaces se font si rares qu'elles ne
justifient plus la présence de héros syndiqués. Si le cadre rétro impose
une atmosphère peu commune dans le genre, la série de Kyle Higgins et
Alec Siegel ne ménage finalement que peu de surprises. Ses coups de
théâtre sont prévisibles, et quand bien même le dessin de Rod Reis est
plaisant, son découpage manque parfois de lisibilité.
(3,5/5)
The WOODS (tome 1, éditions Ankama)
scénario : James TYNION IV (Batman, Talon)
dessin : Michael DIALYNAS (Amala's Blade, Teenage Mutant Ninja Turtles)
genre : promenons-nous dans les bois pendant que le monstre n'y est pas
édité chez BOOM ! STUDIOS aux USA (contient The Woods 1 à 8)
La
faculté de Bay Point et l'ensemble de ses étudiants et de son corps
professoral ont été mystérieusement transportés sur la lune d'une
planète inconnue. Au milieu d'une dense forêt peuplée d'abominables
créatures, tous cherchent maintenant à survivre. Si le concept n'est pas
franchement novateur, James Tynion IV parvient à rendre ses personnages
suffisamment attachants et son récit intrigant pour que l'on prenne
plaisir à le suivre. Au dessin, Michael Dialynas est tout à fait
correct, mais son style ne dégage rien de particulier.
(3,5/5)
WALKING DEAD (tome 25, éditions Delcourt)
scénario : Robert KIRKMAN (Invincible, Image United)
dessin : Charlie ADLARD (the X-Files, the Establishment)
genre : mais où qu'y sont les zombies ?
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient The Walking Dead 145 à 150)
L'attaque
vicieuse des Chuchoteurs a laissé la communauté d'Alexandria en proie à
la peur, mais aussi et surtout à la colère. Rick Grimes est dépassé par
la haine et sa position de leader vascille. Il n'a alors d'autre choix
que de demander à Negan de l'aider à sortir de cette crise. Après le
final spectaculaire de la précédente arche narrative, Robert Kirkman
fait place aux conséquences dans cette nouvelle séquence qui fait la
part belle à l'émotion. Une émotion parfaitement mise en valeur, une
fois de plus, par les planches puissantes de Charlie Adlard.
(3,5/5)
GREAT PACIFIC (tome 3, éditions Humanos)
scénario : Joe HARRIS (Cybernary 2.0, Alice Cooper)
dessin : Martin MORAZZO (Snowfall, Vertigo Quarterly)
genre : chasse à l'homme au milieu des poubelles
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Great Pacific 13 à 18)
La
souveraineté du Nouveau Texas et la position de leader de Chad
Worthington III sont mises en péril le jour où le chasseur Baston
Duvalier débarque sur le proto-continent et organise une grande chasse à
l'homme pour conquérir ce nouveau territoire. La série de Joe Harris
s'achève dans une grande confusion, que ne parvient pas à dissiper le
dernier acte, pourtant spectaculaire. Tout du long, Martin Morazzo aura
fait preuve d'un style graphique original, qui peut plaire autant que
rebuter.
(3/5)
DAMNED (éditions Delcourt)
scénario : Steven GRANT (Challengers of the Unknown, Grifter)
dessin : Mike ZECK (Captain America, Masters of Kung-Fu)
genre : polar sorti de la maison de retraite
édité chez HOMAGE COMICS, un label de WILDSTORM PRODUCTIONS, aux USA (contient Damned 1 à 4)
Tout
juste sorti de prison, le petit criminel Mike Thorne voudrait éviter
d'y retourner, mais il tente tout de même de récupérer le butin de son
casse, qu'il avait caché avant d'être arrêté. Hélas, ses anciens
partenaires ne comptent pas le laisser faire. Bien ficelé, le polar à
tendance hard-boiled de Steven Grant a des allures de road movie qui
donnent au lecteur l'envie de poursuivre la lecture, malgré le trait
vieillissant du vétéran Mike Zeck, pas franchement raccord avec la
nervosité du récit.
(3/5)
PRINCESSE UGG (tome 2, éditions Akiléos)
scénario et dessin : Ted NAIFEH (Courtney Crumrin, Polly and the Pirates)
genre : Sonja la Rousse au pays de Candy
édité chez ONI PRESS aux USA (contient Princess Ugg 5 à 8)
En
dépit de l'inimitié que lui porte Julifer, Ülga s'est finalement bien
intégrée à l'école des princesses, et elle fait des progrès
spectaculaires. Ses consoeurs et elle-même sont conviées à une réception
en l'honneur de la reine d'Atraesca, mais sur le chemin, elles sont
enlevées par des bandits. La série de Ted Naifeh s'achève,
momentanément, sur une note moins amusante que ses débuts, mais portée
par un message philosophique universel quoique simpliste. Au dessin,
l'artiste alterne dessin traditionnel et pages peintes pour un rendu
somptueux.
(4/5)
PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
CUL-de-SAC (The Complete Cul de Sac), édité chez Andrew McMeel Publishing aux USA et chez Urban en France
JUDGE DREDD : les ORIGINES tome 1 (2000 A.D.), édité chez Rebellion en Angleterre et chez Delirium en France
SPACE BULLETS (Space Dumplins), édité chez Scholastic aux USA et chez Casterman en France
the WRENCHIES, édité chez First Second aux USA et chez Delcourt en France
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