vendredi 8 avril 2016

Doctor Who saison 13



diffusion initiale : du 30 aout 1975 au 6 mars 1976
nb d'épisodes : 26 répartis en six aventures
DVD :
  • Terror of the Zygons 1 à 4
    > Planet of Evil 1 à 4
    > coffret Sara Jane Adventures saison 4 (contient en bonus Pyramids of Mars 1 à 4)
    > coffret U.N.I.T. Files (contient The Android Invasion 1 à 4)
    > The Brain of Morbius 1 à 4
    > The Seeds of Doom 1 à 6


Docteur : Tom Baker
Compagnons : Sarah Jane Smith, Harry Sullivan, Marcus Scarman


GRIM 'N' GRITTY. Après une première saison plutôt courte, Tom Baker revient en 1975-76 dans vingt-six épisodes, soit le même nombre, à trois poils de couilles près, que ce que faisait Jon Pertwee à l'année. C'est quasiment la même équipe que l'on retrouve, à la fois devant et derrière la caméra, mais deux changements sont tout de même à signaler. Tout d'abord, Ian Marter, alias Harry Sullivan à l'écran, quitte le TARDIS à la fin de Terror of the Zygons, ne revenant que pour un featuring en cours de saison. Quant à Marcus Scarman, je ne le cite que pour le plus d'exhaustivité possible, puisque ce méchant ne fait qu'un petit tour dans le TARDIS, dans l'aventure Pyramids of Mars.
Ensuite et surtout, le producteur Philip Hinchcliff et le script editor Bob Holmes ont désormais les coudées franches. En effet, lorsqu'une série comme Doctor Who change de producteur, le nouveau venu se récupère la plupart du temps les scripts commissionnés par la précédente équipe. Et c'est d'autant plus vrai que Barry Letts, le précédent producteur, était resté la saison précédente pour mettre son successeur dans le bain. Du coup, la saison 12 avait comme un gros arrière-goût de la période Letts-Dicks. Celle-ci permet de découvrir à 100% la nouvelle orientation que veut donner Hinchcliff à la série.
Les épisodes se déroulent beaucoup plus souvent dans l'espace, pour commencer. Mais c'est surtout une ambiance globalement plus sombre, plus baroque aussi, qui signe la période Hinchcliff. Les thématiques S-F jusqu'ici utilisées se parent d'effets gothiques et d'hommages à la littérature de ce genre, l'exemple le plus flagrant étant l'aventure The Brain of Morbius, quasiment calquée sur le Frankenstein de Mary Shelley.


Autre point important : Hinchcliff est un jeune producteur assez imbu de lui-même, et qui a une vision. D'aucuns diront que la description aurait pu s'appliquer à Moffat, toujours est-il que le nouveau patron va remettre en question pas mal de choses dans la série. A commencer par U.N.I.T., véritable mur porteur de l'édifice whonie durant la période Pertwee, et qui ne trouve plus grâce aux yeux du nouveau management. Le Brigadier et ses hommes tireront donc leur révérence à l'issue de Terror of the Zygons, et si l'on reverra de temps en temps Lethbridge-Stewart à l'avenir, ce ne sera que de manière très occasionnelle.
Mais l'United Nations Intelligence Taskforce n'est pas la seule à se retrouver sur la sellette. Les Daleks ? Les Cybermen ? Les Ice Warriors ? Les Sontarans ? Tous ceux-là, Hinchcliff n'en veut plus non plus. Du reste, Baker ne les porte pas vraiment dans son coeur. Ca fait beaucoup de ménage d'un coup, et ça laisse de fait la place pour des tas de nouvelles menaces. Le fait est que la plupart d'entre elles ne restera pas dans les annales. Les Zygons feront tout de même un bref retour remarqué lors du récent épisode Day of the Doctor.


Par contre, ni la créature d'anti-matière, ni les Kraal, pas même le pourtant redoutable Sutekh et encore moins le Time Lord en kit Morbius, ne reviendront dans la série. Les Krynoids, que l'on découvre dans le dernier volet de la saison, The Seeds of Doom, n'auront pas cette chance non plus, mais leur design inspirera très fortement celui des Jagaroths, dont on découvre un spécimen dans l'aventure City of Peril (S17E2).
Du reste, en terme de continuité, il n'est fait que très peu référence aux anciens épisodes. Tout juste notera-t-on une simple phrase renvoyant à Victoria, l'une des anciennes compagnes du Docteur, ainsi qu'à la Marie Celeste, que l'on avait pu visiter brièvement dans le chapitre The Chase (S2E8). Et par la force des choses, rien de ce que cette saison propose, en dehors des Zygons donc, ne sera repris par la suite. En somme, l'ensemble du run de Philip Hinchcliff sur la série pourrait presque se résumer à un Gaiden, si ce n'étaient le Docteur et Sara Jane.


A propos d'elle justement, l'actrice Elisabeth Sladen, qui l'interprête, est de plus en plus bluffante. La palette d'émotions qu'elle parvient à retranscrire est assez énorme, surtout si on la compare à celle des précédents Companions, qui se contentaient souvent d'afficher des grimaces d'épouvante ou un visage neutre. Il faut dire que dans le milieu des années 70, l'interprêtation est remise en question au sein de la BBC. Jusque là, les épisodes étaient majoritairement tournés comme en live et les acteurs jouaient de manière très théâtrale, presque shakespearienne.
Du coup, les scènes en extérieur, filmées au moyen de caméras transportables, avaient un grain différent de celui des caméras lourdes utilisées sur les plateaux. A partir de cette saison, les scènes "on location" comme les scènes "on stage" sont filmées avec des caméras légères que les cameramen peuvent porter à l'épaule, ce qui uniformise l'image et permet une plus grande cohérence. Les acteurs ne sont plus obligés de se présenter devant la caméra pour réciter leur texte, et leur prestation devient du coup moins lourdingue. Cette nette amélioration, tant technique que scénique, est particulièrement notable lors de la très bonne aventure The Android Invasion, filmée en bonne partie en extérieur, et au twist absolument génialissime, hélas gâché par l'intervention d'une race extraterrestre peu crédible.


Globalement, cette saison a plutôt une bonne gueule. On devient plus exigeant envers la série à mesure que la technique s'améliore, mais dans le même temps, les auteurs et les acteurs répondent favorablement à nos exigeances. On retiendra les aventures Pyramids of Mars, The Android Invasion et The Brain of Morbius, qui se tiennent encore très bien malgré le poids des ans, y compris au niveau des effets visuels. On notera aussi les décors tout simplement magnifiques de Planet of Evil. D'ailleurs, est c'est à mettre au crédit de Hinchcliff, les aventures de cette saison ont des décors très variés, qui nous changent agréablement des sempiternelles carrières anglaises.
On découvrira par exemple dans Terror of the Zygons un splendide château écossais, l'histoire nous dévoilant l'origine du célèbre monstre du Loch Ness, tandis que The Seeds of Doom se déroule tout d'abord en Antarctique, puis dans une chouette demeure victorienne. The Android Invasion prend pour cadre un charmant village anglais, et même les décors réalisés en studio ont de la gueule.

Concernant les DVDs, il n'y a que du bon à en retenir. Les bonus sont nombreux et variés, comme on y est désormais habitués. A noter que, plutôt que d'acheter le DVD de Pyramids of Mars, j'ai préféré acheter celui de la quatrième saison de Sara Jane Adventures, qui propose en bonus l'intégralité de cette aventure, en hommage à une Elisabeth Sladen tout juste décédée lors de la parution du coffret. Certes, je me prive des docs du DVD dédié, mais l'économie n'est pas négligeable.

L'épisode que je vous conseille : Planet of Evil. Les décors y sont superbes, mais tant le surjeu des guests que la faiblesse des effets spéciaux le rendent ridicule comme on les aime.

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