samedi 23 avril 2016

Asura Buster

Asura Buster : Eternal Warriors


machine : arcade
système : Fuuki FG-3
année : 2000
développeur : Fuuki
éditeur : Fuuki
joueurs : deux en collaboratif
genre : versus fighting


Il ne nous viendrait pas à l'idée de nous demander pourquoi Frank Dux participe au Kumite, ni pourquoi Tang Lung se bat contre Colt. Le principal, c'est que l'on assiste à de la baston entre des personnages bigarrés qui restent dans les esprits. Suite directe d'Asura Blade, Asura Buster propose plus de personnages, plus de combos, plus de décors, plus de tout... Mais toujours pas de traduction, le jeu n'ayant pas quitté les frontières nipponnes. Donc, à la manière des films évoqués plus haut - les avez-vous reconnus ? Si oui, bravo : vous gagnez un point d'expérience et trois pièces en chocolat - ne me demandez pas de quoi ça cause, puisque de toute façon on s'en fout.
A l'écran de choix, onze personnages sont disponibles. Les huit combattants de la précédente édition font leur retour, certains ayant changé de nom - Lightning devient Leon et Footee, Chen-Mao - d'autres, comme Alice, ont carrément été revus et corrigés. Les boss d'Asura Blade sont par contre absents de cette suite. Parmi les nouvelles têtes, on découvre Sittara, Rokurouta et Zinsuke. Il est aussi possible de débloquer la version originelle d'Alice, ainsi que Nanami. Mais cette dernière est buggée. Enfin, les deux boss, Vebel et King, ne sont à priori pas jouables.
ROSEMARY, HEAVEN RESTORES YOU IN LIFE
Une fois votre choix effectué, une carte vous montre l'endroit où vous allez combattre, puis un écran vous présente votre adversaire et enfin, c'est à vous de jouer. Le stick permet de se déplacer latéralement, de sauter grâce aux directions hautes ou de s'accroupir au moyen des directions basses, tandis que les trois boutons d'action sont dévolus respectivement aux coups faibles, moyens et forts. Les coups spéciaux se réalisent au moyen de manipulations précises, du genre quart de tour avant plus coup, ou arrière maintenu puis avant plus coup, rien que le connaisseur de Street Fighter ne connaisse pas déjà sur le bout des doigts.
Selon le coup que vous choisissez parmi les trois disponibles, votre attaque spéciale sera plus puissante et/ou aura une plus grande portée. Vous pouvez même appuyer sur deux boutons à la fois pour réaliser une attaque EX, au prix d'un niveau de votre jauge de puissance. Ca s'appelle sans doute pas comme ça dans le jeu, mais c'est en référence à la série de Capcom, où le principe est le même. Les super coups spéciaux se réalisent quant à eux en entrant deux fois la commande, ce qui peut paraître un poil exagéré, avant d'appuyer sur le bouton de coup, et grapillent deux crans de votre jauge de puissance.
Cette dernière se situe en bas d'écran, et se remplit à mesure que le temps passe. Sa progression sera plus rapide si vous réalisez vos coups normaux, spéciaux et enchaînements, mais elle se remplit également, certes de manière moins importante, lorsque vous encaissez un coup ou lorsque vous le parez. La jauge sert aussi à déclencher le Boost Mode, qui, comme son nom l'indique, améliore les performances de votre personnage.
Notez qu'Asura Buster permet bien entendu tout un tas de raffineries propres aux versus fightings de son époque, comme les dashes avant et arrière, les gardes y compris dans les airs, les contre-attaques, les provocations, les casse-garde, les passages dans le dos, les roulades de récupération, ou encore les launchers.

Par contre, de manière assez surprenante, Asura Buster ne permet pas de chopper son adversaire. Ou en tout cas, si c'est possible, je n'ai pas trouvé comment faire. Ce qui est sûr, c'est que toutes les autres techniques permettront à qui les maîtrise de mettre des bonnes pâtées à l'adversaire. Pour gagner un combat, il faut vider la jauge de vie de l'adversaire avant la fin du temps imparti, ou avoir la jauge la plus remplie lorsque le chronomètre arrive à zéro. En cas de victoire, votre personnage prend la pose et vous passez au combat suivant.

Une partie en solo se déroule de la manière suivante : vous combattez d'abord deux personnages choisis aléatoirement dans le roster de départ, puis vous affrontez l'énorme bestiole nommée Vebel après avoir quelque peu tapé le carton avec lui, le tout dans un japonais imbitable. Vous enchaînez avec un autre combat aléatoire, puis un bonus game plutôt coriace où vous devez latter des loups, à la manière des tonneaux dans les Street Fighter, puis une nouvelle baston, cette fois face à la Némésis de votre personnage. Ne restent plus que le boss final, le gigantesque King dont on n'affronte que les mains, et qui en fait ne signifie pas la fin du jeu puisqu'après coup, vous devez encore latter votre double maléfique.

Contrairement à la plupart des jeux de baston, les deux combattants sont exactement identiques, y compris la palette de couleurs. Cette particularité n'étant pas valable lorsqu'on joue à deux avec le même perso, j'en déduis que c'est une vacherie des développeurs pour rendre le dernier combat plus chaud. Quoi qu'il en soit, lorsque vous triomphez de vous-même, vous accédez à la cinématique de fin. Vous aurez compris qu'une partie ne vous permet que d'affronter la moitié des combattants présents, mais là n'est pas le plus important puisque le coeur d'un versus fighting, c'est le mode versus. D'où le nom.


YOU'RE COMING WITH ME THROUGH THE AGING, THE FEAR AND THE STRIFE
Nous allons maintenant détailler un peu plus les personnages. Il y a tout d'abord Yashaou, le héros du jeu armé d'une épée qu'il peut enflammer. Moyen en tout, mauvais en rien, il est le personnage de départ idéal. Dans le même registre, Asura Buster nous fait découvrir Sittara, dont la lame maudite est quasiment aussi efficace que celle de Yashaou. Peut-être un peu plus lent, mais peut-être aussi un peu plus fort. On continue dans les épéistes avec Goat, qui entre dans la catégorie des grosses brutasses avec son épée à deux mains surpuissante mais ses déplacements très lents.
Ensuite, on trouve Léon, jadis baptisé Lightning. Lui se base sur l'électricité et se montre plus aérien, mais aussi légèrement moins puissant que les précédents, avec des lames plus courtes mais qui touchent malgré tout d'assez loin. Un bon choix pour ceux qui aiment sauter dans tous les sens. Dans le genre agile et véloce, on trouve aussi le ninja Rokurouta, parce qu'on ne saurait produire un bon jeu de baston sans ninja. Mais le graal des joueurs agressifs se nomme une fois de plus Rosemary, qui attaque au moyen d'une épée contrôlée télépathiquement - ou magiquement, je suis pas allé vérifer sous le kilt - et qui dispose de chouettes combos.
Pour les joueurs plus posés, pour les campeurs dirais-je, Zam-B est une alternative intéressante. Masqué et équipé d'un gant surdimensionné, ce primate a toute une panoplie de techniques permettant de punir quiconque s'attaquerait à lui. Très rapide lui aussi, et doué d'une sacrée bonne allonge, le moine Zinsuke est un peu particulier à gérer mais intéressant. Les amateurs de colosses surdimensionnés se tourneront quant à eux vers Taros, une armure aux proportions démesurées, bien entendu aussi lente que puissante.




Et puis il reste les personnages un peu spéciaux. Chen-Mao, dépourvue d'armement, est rapide et agile mais manque d'allonge. Alice, dans sa nouvelle incarnation, est accompagnée par le squelette qu'elle invoquait dans le premier épisode, et d'ailleurs, cette ancienne version, baptisée Alice !, est également jouable via une petite manipulation. Un autre code permet de débloquer Nanami, qui se transforme dès le début du combat en un double du gars d'en face, mais comme je l'indiquais en intro, le personnage part en quenouille : le combat ne peut se terminer, le jeu plantant lorsqu'un des deux combattants perd !


EN RESUME :
SCENARIO : c'est l'histoire de mon poing dans ta gueule. Et si t'es pas content, ben t'as qu'à apprendre le japonais. Moi, j'y suis pas arrivé, et donc je suis comme un con pour parler du scénario.
GRAPHISMES : développé sur un support strictement identique à Asura Blade, cette suite est qualitativement très proche. Mais ce n'est pas vraiment un défaut, parce que le premier opus était déjà détaillé et coloré, dans un genre proche de celui de Street Fighter Alpha.
ANIMATION : nerveux et toujours très lisible, le jeu accompagne vos joutes de nombreux effets lumineux très efficaces. Là encore, l'inspiration des jeux de Capcom, ou encore du Guilty Gear d'Arc System Works, est évidente.
SON : des musiques plutôt entraînantes mais tout à fait quelconques. Et malgré un Z80 accompagné de deux puces Yamaha, le rendu est assez dégueulasse, étouffé et manquant de graves.
JOUABILITE : encore une fois, Asura Buster s'inscrit, tout comme son prédécesseur, dans la droite lignée des versus fighting de Capcom, avec quelques très légères subtilités. Agréable à prendre en mains, et il y en a pour tous les goûts avec une bonne variété de personnages.
DUREE DE VIE : douze combattants jouables - sans compter un perso qui sert à rien - et deux boss, c'est dans la moyenne raisonnable des jeux de combat de cette époque. Comme toujours, la durée de vie de ce genre de titres est proportionnelle au plaisir que l'on prend à y jouer contre un adversaire humain.
VERDICT : outsider inspiré par Capcom, malgré un jeu à trois boutons façon Real Bout, Asura Buster ne manque pas d'atouts. Et en coupant le son, on peut même s'imaginer y jouer pendant un bon moment entre potes.
POURQUOI CETTE VERSION : Asura Buster n'a jamais été porté sur consoles de salon, ni sur consoles portables, ni sur ordinateur, ni sur calculatrice Casio, ni sur l'écran du four micro-ondes.

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