jeudi 16 juin 2016

Doctor Who saison 25



diffusion initiale : du 5 octobre 1988 au 4 janvier 1989
nb d'épisodes : 14 répartis en quatre aventures
DVD :

    > Remembrance of the Daleks 1 à 4
    > coffret Ace Adventures (contient The Happiness Patrol 1 à 3)
    > coffret Cyberman Set (contient Silver Nemesis 1 à 3)
    > The Greatest Show in the Galaxy 1 à 4


Docteur : Silvester McCoy
Compagnons : Dorothy "Ace" McShane, Richard



BLACK IS BLACK. Si elle s'est maintenue à flot, la précédente saison a tout de même essuyé la critique non seulement de la presse, mais aussi et surtout des fans de la première heure, qui regrettent tant la starisation du programme (Bonnie Langford et Silvester McCoy sont des célébrités à l'époque, et de nombreux guests le sont également) que l'aspect ridicule de certaines histoires.
Alors pour cette nouvelle saison, Andrew Cartmel décide de prendre le contrepied de ce qu'il a fait jusque là, et va entraîner, avec l'aide de ses équipes, la série vers ses plus sombres recoins. En outre, comme ce bon Docteur fête aussi son quart de siècle d'existence à la télévision, son script editor met les petits plats dans les grands en annonçant le retour des Daleks et des Cybermen. Sur quatre aventures, en voilà déjà deux qui promettent !
Le seul problème, c'est que la prod' décide encore une fois de changer le jour de diffusion, et cette fois-ci, ils partent sur le mercredi. Ca n'a l'air de rien dit comme ça, mais Doctor Who se retrouve alors en frontal avec Coronation Street, un autre monument de la télé britannique. Car si Who détient le record de longévité pour une série de science-fiction, Coronation Street détient le record de longévité tout court, avec plus de huit mille épisodes à ce jour !



Autant dire que face au légendaire soap, c'est un miracle que Who parvienne encore à tenir. Mieux, ses audiences remontent. Alors certes, ouvrir la saison avec les Daleks fait du bien, mais cela ne fait pas tout. La réponse à cette légère remise en forme tient peut-être au nouveau ton donné à la série. Le Docteur se montre désormais plus roublard, presque flippant par moments, et il n'hésite pas à sacrifier des pions s'il estime que cela peut faire avancer sa cause.
C'est ainsi qu'on le voit manipuler la Némésis d'argent qui donne son titre à l'aventure où les Cybermen font leur retour. Et pas juste la manipuler pour qu'elle soit gentille et qu'elle s'en aille, non : le Docteur commet un véritable génocide, en annihilant la flotte entière des Cybermen. Pire encore, ce n'était pas la première fois qu'il faisait la blague cette saison, puisqu'en ouverture, il retourne la tête de Davros et le pousse à détruire le monde des Daleks !
Certes, il s'agit là d'éradiquer les menaces que représentent respectivement les Cybermen et les Daleks, mais force est de constater que la méthode employée n'est pas catholique. Une bonne fois pour toutes, le Docteur est un extraterrestre et son système de valeurs n'est pas le même que le notre. Une thématique qui fera son grand retour dans la nouvelle série.
A ses côtés, Ace revendique également un côté un peu plus "grim 'n' gritty" que celles qui l'ont précédée, et se réjouit sans cesse de devoir employer la force brute pour parvenir à ses fins. Est-ce l'époque qui veut ça ? En tout cas, les deux acteurs se font plaisir, tant dans leurs compositions qu'en réalisant la plupart de leurs cascades. Et la série, si elle y perd en légèreté, y gagne par contre en nervosité. D'autant qu'elle peut aussi compter sur une équipe d'artificiers déchaînée !



Remembrance of the Daleks ouvre donc la saison, et de bien belle manière, avec un pré-générique à gros budget comme la série en a rarement vu (une seule fois en fait, au début du procès que représente la saison 23). Il plane ensuite comme une aura de mystère, y compris sur l'identité de certains protagonistes, et même si tout n'est pas logique, on sent que les auteurs ont voulu rendre hommage aux précédentes apparitions des poivrières, avec notamment la guerre entre les Daleks de l'empereur et les rebelles.
Et pas qu'à eux, du reste, la preuve : l'histoire commence dans une décharge, la même décharge que l'on découvrait au tout début du premier épisode. Et elle est sensée se dérouler en 1963, soit l'année de lancement du show. D'ailleurs, il y a une scène géniale qui met en abîme la série, lors de laquelle Ace allume la télé et le présentateur annonce ce qui a tout lieu d'être Doctor Who, mais sans le nommer. Ca évite les incohérences, mais les fans n'auront pas de doute.
Mais attention : ce grand jeu de dupes en forme d'hommage n'est pas exclusivement tourné vers le passé, même s'il explique enfin la relation compliquée entre Davros et l'empereur dalek. Non, il regarde aussi vers l'avenir, puisque les arch-ennemis du Docteur vont faire une évolution spectaculaire. Ils peuvent désormais... grimper les escaliers !



Tournée au coeur de Londres, ce qui occasionna certains problèmes avec la police, du reste, cette aventure bénéficie de bonnes cascades, de bonnes explosions et même de bons effets spéciaux. The Happiness Patrol, qui la suit, n'a pas la même chance. Son histoire de dictature de la joie aurait pu être brillante, mais il aurait fallu des personnage un peu plus crédibles qu'une gestapo en mini-jupes et talons aiguilles, et un robot-Haribo qui vous tue avec des bonbons fondants... Reste que le coup du TARDIS repeint en rose, c'est assez rigolo.
Silver Nemesis promettait quant à elle autant que l'histoire des Daleks. Hélas, le pari n'est qu'à moitié tenu. Partiellement tourné dans un joli château qui ressemble à Windsor, cet opus souffre à la fois d'effets spéciaux minables, d'acteurs qui jouent très mal et d'une histoire difficile à suivre, la faute à beaucoup trop de parties impliquées. Sans compter quelques trucs bizarres comme ces flingues qui tirent comme des uzis.
Pour leur défense, il faut tout de même savoir que les acteurs n'ont quasiment pas eu de période de répétitions, ce qui explique peut-être les dialogues ratés, comme celui où le héros est appelé Doctor Who. Et puis il y a du bon tout de même. Les Cybermen ont plutôt de la gueule, on trouve un vrai groupe de jazz à la bande-son, pour les amateurs du genre, et on peut même voir d'anciennes gloires de la série, notamment le Brigadier, en touristes. Ah, et puis on trouve même parmi les guests Leslie Franch, qui a failli obtenir le rôle du premier Docteur, qui a échu finalement à William Hartnell.






















Pour conclure la saison, on trouve The Greatest Show in the Galaxy. L'histoire se déroule dans un cirque, et chose amusante, elle a été tournée sous une tente. Non pas pour correspondre aux besoins du scénario, mais parce que les locaux de la BBC étaient fermés depuis qu'on avait découvert de l'amiante à l'intérieur ! Plein de personnages over-the-top, le récit bénéficie d'une ambiance angoissante qui contraste merveilleusement. Et puis on y trouve une bonne dose de rap des années 80, façon New Kids on the Block.
Concernant les DVD, il y a globalement pas mal de choses intéressantes. A ce propos, préférez en cas d'achat l'édition spéciale de Remembrance of the Daleks, qui contient le reportage Davros Connections, retraçant l'histoire du grand vilain, non pas selon la chronologie de ses apparitions, mais selon sa propre chronologie, en y incluant ses interventions dans les nombreuses histoires audio qui existent outre-Manche.

L'épisode que je vous conseille : The Happiness Patrol. Parce que quand même, le bonhomme en fraises Tagada est génial, et la milice des secrétaires de direction aussi. Et le bluesman dépressif aussi. Et puis merde, quoi, le TARDIS repeint en rose ?!

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