mardi 28 juin 2016

Defenders of Oasis

Defenders of Oasis
Shadam Crusader: Harukanaru Oukoku au Japon
machine : Game Gear

année : 1992
développeur : SEGA
éditeur : SEGA
joueurs : un
genre : RPG au tour par tour





On dit que l'histoire est un éternel recommencement. Prenez Ahriman, sorcier des ténèbres de son état. Le mec faisait ses trucs de sorcellerie tranquillou, jusqu'à ce qu'un gars du nom de Jamseed le condamne à errer dans les limbes. Ahriman parvient quand même à envoyer son fidèle serpent Zahhark pour buter un Jamseed devenu roi entretemps, et rebelote : mille ans de chaos, jusqu'au jour où débarque un certain Fallidoon, qui terrasse Zahhark et restaure la paix au royaume de Shanadar. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais maintenant, c'est l'empire maléfique d'Eflaat qui met une nouvelle fois le monde en péril. A ce stade du récit, vous commencez à trouver ça un peu redondant. Et vous n'avez pas tort : le premier chapitre s'ouvre sur la menace d'invasion des forces d'Eflaat. Mais le royaume de Shanadar a des ressources...

UN VRAI COUP DE GENIE
Vous incarnez le prince de Shanadar, et votre première mission consiste à quitter la quiétude de votre palais des mille et une nuits pour accueillir la princesse de Mahamood, venue en bateau pour prêter allégeance à votre royaume. Sauf qu'arrivé sur place, vous découvrez que la princesse a disparu. Y aurait-il un traître à Shanadar ? Heureusement, les kidnappeurs ne sont pas allés bien loin, et après un petit combat pas bien méchant, vous délivrez votre congénère. C'est ce moment que choisit Eflaat pour attaquer.

La ville est désormais aux mains de l'empire, et votre seule issue est la fuite. Vous essayez d'atteindre le port, enchaînant les combats et glânant au passage des points d'expérience et des dinars, les premiers permettant de grimper en niveaux d'expérience et donc d'améliorer vos statistiques, tandis que les seconds représentent la monnaie du jeu. Sur les quais, vous découvrez l'identité du traître : c'est le général Kohle, le chef de vos armées, et votre combat contre cette vermine s'achève dans la douleur. Heureusement, avant que le prince ne succombe aux assauts adverses, il est recueilli par la résistance.

Au quartier général des rebelles, il pourra compter sur l'aide de ses sujets, mais cela ne suffira pas à vaincre Kohle. Il va falloir utiliser la précieuse clé confiée par votre vizir mourant pour atteindre la salle des coffres du château. Vous y looterez quelques coffres, obtenant au passage de nouvelles pièces d'équipement que vous vous empresserez d'enfiler, mais surtout, vous y libèrerez le génie. Il a une sale gueule, mais c'est une entité puissante désormais à votre service. Il se bat à vos côtés et, s'il ne peut équiper d'armement ni prendre de niveaux d'expérience, vous pouvez utiliser sur lui quelques objets spéciaux pour améliorer ses points de vie et de mana.
Et puis surtout, le génie est une grosse brutasse au combat, capable en outre d'utiliser la magie. Notez qu'il est également possible d'utiliser certains de ses sortilèges en dehors des combats. L'un de ses sorts permet justement de contrecarrer les effets de l'épée magique de Kohle, rendant le combat contre ce premier boss enfin équitable. Vaincu, le général jure vengeance envers le prince, sa famille et son poisson rouge, puis finit par disparaître, signant au passage la fin de ce premier chapitre. En dehors de son cadre orientalisant, Defenders of Oasis ne fait pas preuve d'une quelconque originalité, mais il se montre solide et offre tout ce que l'on peut attendre d'un RPG de cette époque, notamment sur une simple portable.

ÎLE ETAIT UNE FOIS
Le deuxième chapitre démarre sur le bateau de la princesse de Mahamood. Vous y trouverez un marchand, qui vous permet de faire quelques emplettes et de revendre votre matériel usagé, mais surtout, vous y rencontrerez Saleem. Fils du capitaine, ce guerrier et danseur rejoint votre équipe. A niveau équivalent, il est supérieur au prince en tout point, mais pour l'instant, il commence beaucoup plus bas. Rapidement, vous débarquez sur une île en vue de vous ravitailler, et ce seront là vos premiers pas sur l'atlas. Comme on pouvait s'y attendre, ceux-ci seront régulièrement interrompus par des combats aléatoires, vous permettant d'engranger les points d'expérience.

Malheureusement, le temps que vous vous rendiez au village, la princesse se fait enlever - comme toute princesse digne de ce nom - et son bateau avec ! Vous n'avez plus de moyen de locomotion, vous êtes piégés sur cette île, vous allez mourir, vous allez devenir un plouc insulaire... Rassurez-vous, il existe peut-être une solution. Elle se trouve dans les tours abandonnées, un double dédale situé au fond de l'île et envahi de scorpions et autres golems. En prenant en compte les passages secrets et les murs en trompe-l-oeil, vous finirez par y trouver tout un tas d'inscriptions qui permettent au génie d'apprendre de nouveaux sorts.

Pour ce faire, il vous faudra auparavant avoir obtenu le miroir magique des mains du doyen de l'île. Au fond de la première tour se trouve Dagon, un boss aux attaques puissantes mais peu subtiles, dont vous aurez tôt fait de vous débarrasser, pour peu que vous ayez pris la peine de faire un minimum de level-up. Ce n'est qu'après l'avoir battu que vous accèderez à la deuxième partie du labyrinthe, qui abrite plein de coffres, mais aussi et surtout le mantra pour utiliser le sort de téléportation. Comme le conclut Saleem, vous voila sauvés de votre triste destin de pêcheur noirmoutrin. Rideau.

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX
Grâce au sort, votre petit groupe peut maintenant se rendre immédiatement dans toutes les villes qu'il connait. Cela ne veut pas dire qu'on le laissera entrer n'importe où, et par exemple, pour pénétrer dans le château de Gylan, il va vous falloir obtenir quelque part un sauf-conduit. Le précieux papier en main, vous pourrez visiter ce nouveau labyrinthe, constitué d'une multitude de pièces fermées à clef. S'apprêtant à délivrer l'élue de son coeur, le prince tombe dans un piège et doit combattre une fois de plus le général Kohle. Ce sera heureusement la dernière fois, et il y gagnera non seulement la clef qui déverrouille presque toutes les portes du donjon, mais aussi un nouvel allié, Agmar. La princesse est sauve, et le petit groupe est enfin en complet.

Mais pour sceller définitivement le sort d'Ahriman, il faut trois anneaux. L'un d'eux se trouve dans la tombe du sage, mais avant de parvenir jusqu'à lui, encore faut-il savoir comment entrer. La solution se trouve sans doute dans la cachette des voleurs, pas bien loin de la tombe, et hélas gardée par Ali Baba en personne ! Sitôt l'anneau finalement obtenu, le prince se fait dépouiller comme un malpropre. Là y en a marre : il est temps de reconquérir Shanadar ! Un peu de repos ne serait pas de refus, tout de même... Surtout que pour reprendre votre palais, il faudra affronter votre père et votre génie, tous deux tombés sous la coupe de votre Némésis. C'est sur une note amère que s'achève le quatrième chapitre.

Mais le suivant sera pire ! Pour empêcher la résurrection d'Ahriman, le prince et ses potos retournent à Gylan, où ils affronteront d'entrée de jeu le redoutable Al-Karria. C'est un mal pour un bien, puisqu'il vous abandonne la clef de l'empire avant de s'enfuir. Cette clef vous permet d'accéder aux tréfonds du château, où vous attendent d'abominables créatures. A deux doigts d'arrêter l'empereur d'Eflaat, vous êtes de nouveau bloqués par Al-Karria, qui se transforme en monstre. Skylla peut vous tuer d'un seul regard, mais si vous le tuez, vous atteindrez enfin l'empereur...





VOUS REVIEZ D'UN AUTRE MONDE ?
Uniquement pour assister à la résurrection d'Ahriman ! Au passage, le démon remercie son serviteur en le tuant, grand classique, et détruit vos anneaux. C'est moins classique, et ça fait un peu chier. Vous récupèrerez tout de même leurs cendres, sait-on jamais... Reste à se rendre dans la dimension d'Ahriman, mais comment faire ? Eh bien en passant par la tour de Jiklart bien entendu ! Si vous parvenez jusqu'à son sommet, vous aurez encore à combattre le Roc. Et si vous en triomphez, l'oiseau légendaire acceptera de vous conduire à tout moment vers l'autre monde.

L'autre monde, c'est rien moins que le dernier donjon du jeu, et il pique les yeux ! Vous y affronterez toute une litanie de boss, dont Zariche, à moins que vous ne passiez à la droite de sa statue. Mais quoi qu'il arrive, vous devrez le battre au moins une fois. Salwa, lui, devra être combattu quatre fois de rang, sans pouvoir vous soigner ! Taarmaty doit pour sa part être vaincu trois fois, avec la possibilité de vous remettre de vos émotions entre deux bastons, et Dolge quatre fois, là encore avec un repos possible.


Juste avant la dernière salle, vous devrez encore passer outre Akmanaf. Mais à ce moment-là, vous devez être bien puissants, comme vous pourrez le constater en ouvrant le menu de statut. Il ne vous reste désormais plus qu'à défier le seigneur des ténèbres en personne. Ahriman est une vraie plaie, comme il sied à un boss final, mais si vous parvenez à le battre, vous assisterez à son bannisemment par le génie. Les quatre amis se séparent, le prince épouse la princesse et devient roi... Bref, tout est bien qui finit bien.

EN RESUME :
SCENARIO : pour un RPG, on ne peut pas dire que Defenders of Oasis brille en la matière. En contrepartie, le jeu bénéficie d'un cadre un minimum original, car rares sont ses congénères à exploiter les contes des Mille et Une Nuits.
GRAPHISMES : avec son design mignon et ses couleurs pétaradantes, le titre de SEGA ne manque pas d'atouts. Certes, il ne s'agit que d'un petit jeu sur huit bits, loin des cadors de l'époque sur consoles de salon, mais il assure le spectacle sur son support.
ANIMATION : bon là, forcément, on atteint les limites du truc. Les animations sont limitées aux déplacements sur l'atlas, tandis que les combats sont statiques, à l'exception de quelques clignotements.
SON : il n'y a pas énormément de musiques, mais elles sont à peu près toutes agréables. Les bruitages sont un peu lourds, mais les voix digitalisées utilisées pour les derniers boss sont rigolotes.
JOUABILITE : le système de combat est très limité. Assurément, les amateurs de RPG actuels trouveront ceci franchement redondant, mais au moins, on ne peut pas se plaindre de problèmes de gameplay. Les sorts sont par contre imbitables.
DIFFICULTE : le niveau de difficulté est pour le moins élevé. Il va falloir passer par de longues séances de level-up avant d'espérer en voir le bout. Et on va pas se mentir, c'est clairement une manoeuvre pour allonger la durée de vie du titre. Mais on lui pardonne.
DUREE DE VIE : la quête est assez courte, la faute sans doute à la limite de capacité du support. La bonne nouvelle, c'est que la progression est enregistrée automatiquement dès que l'on éteint la machine. Ce qui évite de pleurer lorsque les piles sont baisées au bout d'un quart d'heure.
VERDICT : des jeux de rôle au tour par tour sur Game Gear, il n'y en a pas des tonnes. En dépit de ses quelques défauts, ou disons du moins de son esprit roots, Defenders of Oasis est probablement l'un des meilleurs.
POURQUOI CETTE VERSION : rapport au fait que le jeu n'existe que sur Game Gear, peut-être ? Meuh non, je vous prends pas pour des cons...

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