diffusion initiale : le 5 juin 1988
nb d'épisodes : one-shot
DVD :
- > Wartime
Docteur : y en a pas
Compagnons : Benton
C'est encore d'une histoire un peu à part que je vais vous parler aujourd'hui. En effet, il s'agit d'un spin-off de Doctor Who, un peu comme K-9 avant lui, à la différence près que celui-ci n'est pas officiel : il n'a pas été produit par la BBC mais par Reeltime Pictures, sous licence. Fondée par Keith Barnfather en 1984, cette société est surtout connue pour ses documentaires tournant autour de Doctor Who. Il faut dire que Barnfather est l'un des membres fondateurs de la Doctor Who Appreciation Society, une association de fans qui n'était certes pas la première, mais qui était la plus vaste et la mieux organisée.
Et l'histoire de Wartime est à peu près identique : ce n'est pas le premier film amateur sur Doctor Who, mais c'est, à l'époque, le seul à avoir reçu l'aval de la BBC. Pour ce faire, ses producteurs ont dû ruser, puisque la chaîne refuse catégoriquement que l'on utilise son héros. Reeltime se tourne donc vers un personnage secondaire, que l'on croisait partout dans les années 70 mais que l'on n'avait plus vu depuis un bail, le sergent Benton. Ou plus exactement le Warrant Officer Benton, un grade qui ne correspond pas à grand chose chez nous.
John Levene reprend son rôle et, s'il a vieilli et pris des rides, il n'a toujours pas appris à faire l'acteur. Il est donc tout aussi peu convaincant qu'à la grande époque de U.N.I.T., mais qu'importe, puisque tout le monde joue aussi mal que lui. Tout le monde, c'est à dire en tout et pour tout sept acteurs, dont deux enfants ! Ca souligne quand même l'amateurisme de cette production, mais c'est peut-être aussi ça qui fait son charme.
Parmi ces sept acteurs, on trouve tout de même Levene, donc, mais aussi Michael Wisher, qui interprêtait la toute première version de Davros dans Doctor Who, et qui joue ici à visage découvert. On trouve aussi Nicholas Briggs, auteur, acteur, réalisateur et compositeur de plusieurs Doctor Who modernes, et qui à l'époque n'était qu'un fan parmi d'autres. D'ailleurs, l'équipe de Reeltime contient plusieurs personnes qui seront par la suite impliquées dans la "vraie" série. A noter que le DVD embarque la version révisée de 1997 de Wartime, où l'on peut aussi entendre la voix de Nicholas Courtney, alias le Brigadier.
Tourné entièrement on location, c'est à dire en extérieur par opposition à la série régulière qui, dans sa grande majorité, est filmée en studio, ce téléfilm bénéficie du coup de jolis décors, ceux de ruines au milieu de la forêt situées pas bien loin de Bolton, dans le comté du Grand Manchester. Si bien que sur la grosse demi-heure que dure l'histoire, on a droit à dix bonnes minutes de balade dans les bois, avec pour seule compagnie le chant des oiseaux !
Le tout enregistré sur une vidéo de piètre qualité comparable à celle d'un porno allemand des années 80. Un téléfilm vraiment réalisé avec trois bouts de ficelle, donc, mais qui peut plaire justement grâce, ou à cause, de ça. Après tout, ce sont des fans qui ont réalisé "leur Doctor Who", et on peut leur passer quelques défauts de jeunesse. Reste que Reeltime Pictures existe toujours à l'heure actuelle, j'ai d'ailleurs eu l'occasion de discuter par mail avec leur actuel directeur (je voulais savoir quand sortait le DVD), qui est très sympa.
Un mot quand même sur le quoi-t-est-ce que ça cause ? Lors d'une mission, Benton se retrouve inexplicablement plongé dans son passé, où il va revivre la perte de son père, tombé au champ d'honneur lors de la seconde guerre mondiale, et celle de son frère, décédé tragiquement alors qu'ils jouaient tous deux dans les ruines, enfants. Assailli par les fantômes de son passé, le Warrant Officer est aussi, sans le savoir, sous la menace d'un ennemi bien réel...
A l'époque, Wartime est sorti directement en VHS en 1987, mais il a semble-t-il eu l'honneur d'une diffusion dans quelques cinémas Outre-Manche quelques mois plus tard. Il est ensuite ressorti, en 97 et toujours sur cassette, dans une version remastérisée. Il aura fallu attendre septembre 2015 pour que le DVD voie le jour, et c'est une semi-déception. On y trouve certes quelques documentaires qui montrent l'avant Wartime (autrement dit les tentatives amateurs qui l'ont précédé), le making-off du téléfilm et l'après (l'héritage du film, ce qu'il a apporté au monde du fandom), mais la galette est tout de même assez vide. Notamment, on ne trouve aucune piste sous-titrée. Ca reste très compréhensible à condition d'avoir un niveau minimum d'anglais, mais ça bloquera sans doute pas mal de monde.
L'épisode que je vous conseille : bon Kévin, je te le redis pour la dernière fois, quand y a qu'un épisode, je peux pas te conseiller lequel choisir
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