Ca aura été le mois de mai le plus arrosé de toute l'histoire de la
météo. On arrête pas de nous le rabâcher en ce moment, preuve qu'il n'y a
sans doute rien de mieux à dire, mais à cela, je rétorque que c'est
tant mieux : ça laisse plus de temps pour bouquiner un bon comics. Et
des bons comics, il y en a à la pelle ce mois-ci, notamment chez Urban
et Glénat. Le premier balance du lourd avec le Autumnlands de Busiek, le
Tokyo Ghost de Remender et la suite d'East of West, tandis que le
second poursuit l'édition de Lazarus et tente à son tour l'aventure
X-Files, avec une nouvelle série d'IDW bien dans le ton de la saga
télévisuelle.
LE COMICS (indé) DU MOIS (de mai)
The AUTUMNLANDS (tome 1, éditions Urban)
scénario : Kurt BUSIEK (Marvels, Astro City)
dessin : Benjamin DEWEY (I Was the Cat, Monsters & Dames)
genre : dessine-moi un mouton chaotique neutre avec PSI+2
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient The Autumnlands 1 à 6)
Flottant
au dessus des Terres d'Automne, les dix-sept cités abritent des mages
qui n'ont que mépris envers les tribus qui vivent au sol. Pourtant, la
magie s'étiole et, bientôt, les cités ne pourront plus se sustenter. Il
faut trouver une solution, et celle-ci pourrait passer par l'invocation
du légendaire héros des temps jadis. Mais le sort tourne court, et les
thaumaturges sont projetés au sol. Les pertes sont énormes et, pire
encore, l'Elu n'a rien d'exceptionnel.
Il s'agit d'un homme, d'un
soldat venu d'un monde en guerre entre deux factions dotées de
technologie très avancée, et qui n'a jamais vu d'animaux parler.
Pourtant, les habitants des cités comme ceux des plaines sont tous des
bêtes anthropomorphes. Dunstan Dourlainson, jeune chiot qui a perdu son
père dans la catastrophe, tente d'aider le nouveau venu, même s'il
n'adhère pas toujours à ses plans machiavéliques. Et même si, hormis une
poignée de magiciens, personne ne croit en lui...
La nouvelle série
de Kurt Busiek est un véritable enchantement, dans tous les sens du
terme. L'univers est à la fois original et très cohérent, les
personnages ne manquent pas de charisme, et si l'on sent arriver les
rebondissements - en particulier l'identité du héros et la traîtrise de
certains personnages - d'assez loin, le récit qu'il délivre tient en
haleine du début à la fin. A mi-chemin entre le conte moderne et le
genre, fourre-tout, de l'heroic-fantasy, son histoire ne manque pas de
souffle épique.
Et puis il a un autre atout dans sa manche : les
illustrations de Benjamin Dewey sont splendides. Ses pages fourmillent
de détails, mais on soulignera en particulier les peintures qui ouvrent
chaque numéro, et qui accompagnent un texte que l'on croirait tout droit
sorti d'une fable, à la manière des oeuvres d'art des frères
Hildebrandt pour le Seigneur des Anneaux. D'ailleurs, c'est le même
genre d'émotions que l'on ressent à la lecture d'Autumnlands, ce qui
n'est pas peu dire.
DANS LE RESTE DE L'ACTUALITE
LAZARUS (tome 4, éditions Glénat)
scénario : Greg RUCKA (Queen & Country, Whiteout)
dessin : Michael LARK (Terminal City, Daredevil)
genre : Full Metal Jacket dans un univers futuriste
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Lazarus 16 à 21)
Le
patriarche de la famille Carlyle a été empoisonné et ses signes vitaux
sont de plus en plus faibles. La famille Hock en a profité pour déclarer
la guerre à sa rivale, et il va s'agir pour Forever de mener une petite
unité de soldats en infiltration afin de détruire les positions
ennemies. Tout en déclenchant une véritable guerre ouverte qui permet à
Michael Lark d'exprimer toute la puissance de ses dessins dans des
scènes d'action toujours plus intenses, Greg Rucka développe en
parallèle plusieurs pistes et achève son arche narrative sur un brillant
coup de théâtre.
(4/5)
BITCH PLANET (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Kelly Sue DECONNICK (Pretty Deadly, Avengers Assemble)
dessin : Valentine de LANDRO (X-Factor) et Robert WILSON IV (Heartthrob)
genre : Super Vixens meets Rollerball
édité chez MILKFED CRIMINAL MASTERMINDS, Inc., un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Bitch Planet 1 à 5)
Dans
un futur proche, la société patriarcale interdit aux femmes toute
dérive. Celles qui ne se plient pas à la volonté des hommes sont jugées
non-conformes et envoyées au pénitencier de Bitch Planet. Kamau Kogo est
l'une d'entre elles, et elle intéresse fortement ses geôliers. Pour
l'instant, la série de Kelly Sue Deconnick promet plus qu'elle n'offre.
Le message féministe n'est pas particulièrement subtil, et l'intrigue
suit un cours assez lent et fracturé. Néanmoins, l'imagerie des films de
sexploitation des années 70 est bien respectée par Valentine de Landro.
(3/5)
Les NOUVELLES AVENTURES des ANGRY BIRDS (tome 1, éditions Le Lombard)
scénario : Jeff PARKER (Agents of Atlas) et Paul TOBIN (Plants Vs. Zombies)
dessin
: Jean-Michel BOESCH, Valentin DOMENECH, Diane FAYOLLE, Cesar FERIOLI
(Walt Disney's Comics and Stories), Stefano INTINI et Corrado
MASTANTUONO (Mickey and Donald Christmas Parade)
genre : gags pas drôles qui volent pas haut
édité chez ROVIO BOOKS, un label d'IDW COMICS, aux USA (contient Angry Birds : the Movie)
Avant
que les Bad Piggies ne débarquent sur leur île, les Birds vivent
paisiblement, à l'exception de Red, un colérique oiseau rouge qui passe
le plus clair de son temps à râler pour tout et pour rien. Il enchaîne
les petits boulots mais ne parvient pas à faire sa place dans la
société. Basé sur le long-métrage animé, ce one-shot divisé en deux
parties pour son adaptation française regroupe le même genre de gags en
une ou plusieurs planches que la série régulière. A ceci près que
l'humour y est encore plus minimaliste, tandis que les Birds en version
anthropomorphe sont d'une rare laideur.
(0,5/5)
TOKYO GHOST (tome 1, éditions Urban)
scénario : Rick REMENDER (Fear Agent, Low)
dessin : Sean MURPHY (Off Road, Punk Rock Jesus)
genre : le pendant américain d'Akira. 'Nuff said !
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Tokyo Ghost 1 à 5)
Dans
un futur où la population mondiale est accro aux médias, Led Dent et
Debbie Decay sont chargés par le magnat de cette industrie florissante
de mettre un terme aux agissements du seigneur de guerre de Tokyo, seule
oasis de nature encore existante sur Terre. D'une beauté saisissante
grâce aux illustrations fourmillant de détails de Sean Murphy, la
nouvelle série de Rick Remender est également passionnante à suivre.
L'univers cyberpunk qu'il décrit et les personnages charismatiques qu'il
y place sont gages de qualité. A noter qu'Urban a aussi sorti en toute
fin du mois dernier une version noir et blanc en grand format.
(4,5/5)
SKYLANDERS (tome 4, éditions Glénat)
scénario : Ron MARZ (Witchblade) et David RODRIGUEZ (Finding Gossamyr)
dessin : David BALDEON (Nova) et Fico OSSIO (Critter)
genre : histoires de monstres pour les n'enfants
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient Skylanders 7 & 8)
La
fée Calliope a dérobé les pouvoirs de Spyro et de quelques Skylanders
triés sur le volet. Ces capacités vont en fait être utilisées pour
libérer Malefor, l'immortel roi des dragons, qui s'empresse d'attaquer
l'académie des Skylanders grâce à cette manne de puissance. Ron Marz et
David Rodriguez construisent certes une histoire solide et non-dénuée de
rebondissements, mais le fait est que l'on peine à trouver du plaisir à
la lire. Les personnages et leur univers sont ternes, même si les deux
illustrateurs les dessinent avec beaucoup de fidélité.
(2/5)
Les GARDIENS du GLOBE (tome 3, éditions Delcourt)
scénario : Phil HESTER (Firebreather, Green Hornet)
dessin : Todd NAUCK (Wild Guard, New Men)
genre : fourre-tout super-héroïque
édité chez SKYBOUND ENTERTAINMENT, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Invincible Universe 1 à 6)
Après
le cataclysme provoqué par Dinosaurus, Cecil Stedman gère comme il le
peut les crises qui se succèdent à un rythme effréné. Et s'il faut
sauver un criminel de la trempe de Liu ou abattre le leader de la Corée
du Nord pour sauver le monde, il est prêt à le faire. En parallèle de la
série consacrée à Invincible, Phil Hester ressuscite les Gardiens du
Globe. Mais si Todd Nauck est toujours aux manettes concernant la partie
graphique, ce qui est plutôt un bon point, force est de constater que
le scénariste ne sait pas où il va.
(2,5/5)
The X-FILES (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Chris CARTER et Joe HARRIS (Ghost Projekt, Alice Cooper)
dessin : Michael WALSH (Secret Avengers, Comeback)
genre : la vérité est dans ce comic-book
édité chez IDW PUBLISHING aux USA (contient The X-Files Season 10 1 à 5)
De
mystérieuses figures masquées s'en prennent à l'ancien directeur
Skinner et à Dana Scully. Avec l'aide des Lone Gunmen et celle, plus
surprenante, de l'Homme à la Cigarette, Fox Mulder va tenter de
comprendre qui sont ces êtres et ce qu'ils recherchent. Quelques années
avant son retour à la télévision, la série de Chris Carter est
ressuscitée sous la forme d'un comics plutôt efficace. Joe Harris prend
son temps mais il entretient le mystère durant toute cette première
arche, et Michael Walsh est fidèle aux acteurs en dépit d'un trait
volontairement dépouillé.
(4/5)
GONERS (tome 1, éditions Glénat)
scénario : Jacob SEMAHN (Ultimate Spider-Man, Avengers Assemble : Civil War)
dessin : Jorge CORONA (Feathers, Teen Titans Go !)
genre : monstres et (curieuse) compagnie
édité chez IMAGE COMICS aux USA (contient Goners 1 à 6)
La
famille Latimer lutte depuis des temps immémoriaux contre les monstres
qui cotoient et menacent l'humanité. Mais lorsque ces monstres s'en
prennent au clan, il faudra tout le courage des survivants, aidés par
l'inspecteur Lyle McCarthy et le psychopathe Ezra Jones, pour venir à
bout de la menace. L'histoire mise en place par Jacob Semahn a tout pour
passionner, mais l'auteur se fait malheureusement trop cryptique par
moment pour que l'on puisse apprécier tous les tenants et les
aboutissants de son récit. Au dessin, Jorge Corona fait montre de belles
qualités, dans un style plutôt cartoony.
(3/5)
EAST of WEST (tome 5, éditions Urban)
scénario : Jonathan HICKMAN (Avengers, the Nightly News)
dessin : Nick DRAGOTTA (FF, the Age of the Sentry)
genre : western post-apo si on doit vraiment résumer ça
édité chez PRONEA, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient East of West 20 à 24)
Alors
que la Nation Infinie et la République Populaire trouvent un terrain
d'entente, Archibald Chamberlain engage le syndicat du crime pour
assassiner Xiaolian. Dans le même temps, les Cavaliers de l'Apocalypse
se lancent dans un douloureux rituel... Plus les épisodes passent et
plus on se laisse embarquer par le récit de Jonathan Hickman, quand bien
même il ne fait absolument rien pour étancher la soif de réponses de
son lecteur. Sa série peut par contre s'appuyer sur le dessin toujours
aussi stylisé de Nick Dragotta.
(4/5)
NOTRE UNIVERS en EXPANSION (éditions Futuropolis)
scénario et dessin : Alex ROBINSON (Too Cool to Be Forgotten, Box Office Poison)
genre : mise en garde aux futurs parents !
édité chez TOP SHELF PRODUCTIONS, un label d'IDW PUBLISHING, aux USA (contient Our Expanding Universe OS*)
Alors
que son ami Scott attend un deuxième enfant, Billy se trouve toutes les
excuses du monde pour ne pas en avoir. Sean, le troisième membre de
leur inséparable trio, vit quant à lui un heureux célibat après un court
mariage. Au fil du temps, leur relation privilégiée va se déteriorer...
Grand spécialiste de ce genre de récits, Alex Robinson utilise
l'allégorie d'un univers en perpétuelle expansion pour imager
l'évolution d'une franche amitié face à la vie de couple et à l'arrivée
d'enfants. Le rapprochement est intéressant et toujours aussi joliment
présenté.
(3,5/5)
FIVE WEAPONS (tome 4, éditions Glénat)
scénario et dessin : Jimmie ROBINSON (Bomb Queen, Power Lines)
genre : Battle Royale avec des super-pouvoirs
édité chez SHADOWLINE, un label d'IMAGE COMICS, aux USA (contient Five Weapons 9 & 10)
Pour
faire face à la sixième arme et à ses redoutables maîtres en
manipulation mentale, Enrique Garcia et Tyler Chainline vont devoir
trouver un terrain d'entente et parvenir à unir leurs camarades de
classe. Heureusement, ils sont tous deux ofrt doués dans leurs domaines
respectifs. Jimmie Robinson ne manque pas d'idées, et cette nouvelle
arche scénaristique prouve que la série peut survivre à la résolution de
son pitch. Le dessin est toujours frais et léger. Hélas, le public n'a
pas suivi et l'aventure s'arrête de manière trop brutale.
(3/5 en V.O., 1/5 en V.F. parce que c'est trop cher)
* OS : one-shot, récit auto-contenu
PAS LU, PAS PRIS (et pas près de le prendre)
l'EXECUTEUR : JEU MORTEL (Button Man), édité chez Rebellion en Angleterre et chez Délirium en France
FANTASY SPORTS tome 2, édité chez Nobrow Press aux USA et chez Gallimard en France
GOUINES
à SUIVRE tome 1 (The Essential Dykes to Watch Out for), édité chez
Houghton Miflin aux USA et chez Meme Pas Mal en France
HIGHBONE THEATER, édité chez Fantagraphics aux USA et chez L'Association en France
NOUVELLES
du FRONT d'un PERE MODERNE (Rules For Dating My Daughter), édité chez
Uncivilized Books aux USA et chez Ca et Là en France
WHITE TRASH, édité chez Titan Books aux USA et chez Ankama en France
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