nb d'épisodes : one-shot
DVD :
- > Downtime
Docteur : y en a pas
Compagnons : Alistair Gordon Lethbridge-Stewart, Sarah-Jane Smith
Quelques années après Wartime, Reeltime Pictures revient sur le devant de la scène whonie avec Downtime. A première vue, on pourrait se dire que les mecs se sont pas beaucoup foulés sur le nom, et en même temps, une boîte qui s'appelle Reeltime et qui finit tous ses titres par "Time", ça a quelque chose de cohérent, surtout quand on fait du spin-off de Doctor Who. Et puis surtout, on s'en fout un peu du titre. Ce qui compte, c'est le contenu, et de ce côté-là, il y a du taf.
Downtime n'est pas une suite de Wartime, c'est une histoire tout à fait autonome centrée non plus sur le sergent Benton mais sur son supérieur au sein de UNIT, le légendaire brigadier Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. D'ailleurs, l'équipe de la United Nations Intelligence Taskforce fait une petite apparition lors du combat final, même si ce ne sont que des soldats no-name. Le Brigadier, lui, est au coeur du problème, si l'on peut dire, et il a droit à toutes les scènes les plus importantes, y compris un rêve/délire en noir et blanc sur une plage anglaise.
L'histoire de Downtime fait en réalité écho à deux aventures du deuxième Docteur, Patrick Troughton : The Abominable Snowmen (S5E2) et The Web of Fear (S5E5). Toutes deux mettaient en scène la Grande Intelligence et sa horde de yétis robotiques, et à priori, à la fin de la deuxième aventure, on était débarrassé une bonne fois pour toutes de cette entité maléfique. Mais les auteurs de ce téléfilm en ont décidé autrement.
Par le biais d'une minuscule relique liée au passé du Brigadier et toujours en la possession de sa famille, la Grande Intelligence a survécu, et elle veut désormais se développer à travers un nouveau réseau. Si, dans les années 60, elle passait par un lien électronique entre ses créations, puis par le réseau du métro londonnien, le milieu des années 90 lui offre une nouvelle toile bien plus intéressante, celle d'Internet ! Et pour s'assurer la victoire, elle peut compter sur ses fidèles robots.
Le principe est plutôt intéressant, les producteurs surfant sur le dernier phénomène informatique à la mode pour faire résonner une menace passée. D'autant qu'en dehors des Yétis, la Grande Intelligence s'est aussi entourée de jeunes lobotomisés par leurs écrans d'ordinateurs, les Chillys, qui portent casquette et baskets et écoutent à longueur de journée de la house sur leurs baladeurs. C'est pas moderne à donf', ça, les jeunes ?
Les Chillys sont en fait les étudiants d'une université sectaire développée par une certaine Victoria Waterfield. Les plus anciens fans du Docteur auront ici reconnu le nom d'un Companion de l'ère Troughton, Downtime ayant la bonne idée d'utiliser la naïveté de la petite noble victorienne pour en faire la première des recrues forcées de l'Intelligence. Mais en coulisses, celui qui est possédé par l'entité n'est autre que le professeur Travers, qui était déjà sa victime dans The Web of Fear.
Vous l'aurez compris, Downtime est ultra-référentiel et bourré d'hommages, et si tant est que le Brigadier ne soit pas assez vendeur, il va pouvoir compter sur l'aide de Sarah-Jane Smith. A vrai dire, la journaliste arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, et son rôle est finalement assez minime dans le déroulement de l'intrigue. Mais bon, on ne se lasse pas de revoir Elisabeth Sladen, même lorsqu'elle ne fait pas grand-chose.
De manière globale, les acteurs sont bons, même lorsque ce n'est pas leur boulot. Production semi-professionnelle oblige, certains figurants sont tout simplement des gens de la réal' ! Mais cela n'enlève rien, ou peu, à cette histoire par ailleurs tournée de manière efficace, même si on sent bien par moments que les gars n'avaient qu'une caméra à l'épaule pour filmer les scènes d'action. On doit au passage la réalisation à Christopher Barry, metteur en scène sur de nombreux shows de la série du Docteur.
La post-production a également fourni un travail exemplaire. La bande-son a de la gueule, entre les grésillements d'une house tonique entendue uniquement à travers les écouteurs des Chillys et des notes grégoriennes ennivrantes dans le temple aperçu au début de l'aventure. Et côté effets spéciaux, c'est pas dégueu non plus pour l'époque et pour le budget. C'est en tout cas bien au dessus de ce que j'ai pu voir chez BBV ou chez Dreamwatch.
Hommage tout autant que spin-off, Downtime fait avec les moyens et les modes de son époque tout en renvoyant sans cesse au passé de ses héros, qui sont bien mis en valeur, même lorsqu'ils n'ont objectivement rien à voir avec le choucroute. C'est véritablement le Brigadier qui tient la tête d'affiche, sa vie de retraité trouvant un bucolique écho dans les balades en bord de rivière lors des scènes tournées en extérieur.
Autant je me suis beaucoup plaint de la qualité des DVD's, lorsqu'ils existaient, des précédentes productions indépendantes que j'ai pu critiquer, autant celui-ci (qui date de novembre 2015, soit plus de vingt ans après sa parution originelle en VHS) a tout d'un grand. Présentée dans un coffret contenant deux disques qui, contrairement à leurs homologues, ne font pas cheap, l'aventure est entièrement sous-titrée.
Le premier DVD contient donc le téléfilm, qui dure un peu plus d'une heure, tandis que le second regroupe environ une heure et demi de bonus, à savoir une heure vingt montrant les conditions de tournage, et sept ou huit minutes qui parlent de la post-production. Petit bémol malgré tout : ce deuxième disque ne contient aucune piste de sous-titres. On ne peut décidément pas tout avoir...
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