samedi 16 juillet 2016

P.R.O.B.E. : the Devil of Winterborne

diffusion initiale : un beau jour de janvier 1995, sans plus de précision
nb d'épisodes : one-shot
DVD :
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Docteur : y en a pas
Compagnons : Liz Shaw

Fortes du succès du premier épisode, les équipes de BBV vont récidiver dès l'année suivante, en mettant cette fois-ci un peu plus de moyens dans leur production, qui dure beaucoup plus longtemps que la précédente (une heure vingt contre une heure). Une fois de plus, cette histoire paraîtra uniquement en direct-to-video, et devant le bon accueil qu'elle rencontrera, elle recevra une suite directe, dont je vous reparlerai le moment venu.
Pour l'occasion, une bonne partie de l'équipe a re-signé. Bill Baggs, bien entendu, reprend son poste de réalisateur et de producteur, vu que c'est comme qui dirait le patron de BBV. Mark Gatiss - Mycroft Holmes dans la série Sherlock, rappelons-le - est également de la partie. Il a une fois de plus écrit le scénario, et il tient un second rôle de faible importance, sans aucun rapport avec celui qu'il tenait dans le précédent opus. Ici, il est Georgie, un simplet qui fait l'homme-à-tout-faire dans une grande école. Le gars dont les élèves se foutent un peu...
Mais les rôles principaux sont une nouvelle fois confiés à Caroline John, qui rendosse le costume de l'enquêtrice Liz Shaw, et à Louise Jameson, qui renfile celui de sa patronne. Les deux actrices, égéries en leur temps de Doctor Who, sont toujours aussi efficaces. Leur situation évolue quelque peu puisque leur agence, P.R.O.B.E., est sur la selette : le nouveau ministre se demande si le budget alloué au Preternatural Research Bureau est utilisé de manière convenable.
Et donc, Liz doit enquêter sur un acte criminel perpétré sur l'ancien directeur de l'école sus-nommée afin de prouver que son boulot a de l'importance. Problème : elle se retrouve à devoir faire équipe avec le policier chargé de l'enquête "normale", un certain Burke interprêté par Terry Molloy. Pour l'anecdote, le gars est surtout connu pour avoir incarné Davros dans Doctor Who, pour ses trois dernières apparitions en tant que Némésis du Docteur.
Donc on a d'un côté l'enquête de la maréchaussée, qui s'oriente vers des élèves qui auraient fait une blague qui a mal tourné, et de l'autre l'enquête des services spéciaux, qui privilégie la piste du meurtre satanique. Les deux faisceaux de preuves ramènent quoiqu'il en soit vers la fameuse école, et il est assez rigolo de voir ce flic buté marcher sur les plates-bandes de la Miss Marple des X-Files anglais.
L'école en question, c'est la Winterborne qui donne son titre au téléfilm, et qui est dérivée de la véritable école de Winterbourne, située au sud de Londres, et dans les locaux de laquelle la quasi-totalité de l'aventure a été tournée. Son actuel directeur, et la pièce centrale de l'énigme, est un certain Gavin Purcell, interprêté par nul autre que Peter Davison, le cinquième acteur à avoir incarné le Docteur. Lui aussi avait déjà joué dans le premier P.R.O.B.E., dans un rôle sans aucun rapport avec celui-ci.
Au final, l'histoire de ce téléfilm n'est pas particulièrement originale, et le côté surnaturel est bien moins pregnant que dans le précédent volet. Néanmoins, en dehors d'une dernière scène d'une rare débilité, le sujet du culte satanique est abordé de manière plutôt crédible, avec en toile de fond une relation curieuse et presque dérangeante entre maître et élèves.
Et puis tiens, à propos de relations, The Devil of Winterborne parle ouvertement d'homosexualité et se montre même précurseur en la matière, puisque la saga officielle de la BBC n'abordera pas le sujet avant plusieurs années, et de manière globalement moins fine qu'ici. Si l'on ajoute les mises en scènes macabres tournées de manière résolument plus crues que d'ordinaire, on peut dire que ce deuxième P.R.O.B.E. a une tonalité nettement plus mature que la série dont il découle.
A côté de ça, il souffre aussi de plusieurs défauts. Tout d'abord, certains acteurs, en particulier les adolescents, jouent de manière assez désinvolte, et leur prestation passe assez mal à l'écran. Sans compter, années 90 oblige, qu'ils sont tous fringués dix tailles trop grand pour avoir un minimum de charisme. Sisi, souvenez-vous, nous aussi on portait des futals où on pouvait rentrer à deux et des chemises qui trainaient par terre, à l'époque. N'empêche que ça a mal vieilli.
Le rythme est également assez lent, une tare commune au précédent épisode et qui dérive peut-être du faible budget de cette production. Et puis encore une fois, la qualité sonore n'est pas au rendez-vous, d'autant plus que certaines scènes se déroulent aux abords d'une autoroute. Or, le DVD bénéficie certes d'une version remastérisée avec une qualité d'image accrue, mais ceux qui l'ont sorti ont oublié l'aspect sonore dans leur équation.
Le problème, c'est qu'une fois encore, aucun sous-titre ne vient épauler l'anglophile mitigé. D'ailleurs, la galette est basique, elle ne contient aucun bonus et ne porte aucune image. C'est un disque blanc présenté dans un boîtier ne contenant aucun livret. Ca pue un peu l'amateurisme, quoi. Et comme, une fois encore, le récit est trouvable sur Youtube, ceux que ça intéresse éventuellement pourront se permettre de faire l'impasse sur l'achat physique.

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