dimanche 10 juillet 2016

Shakedown : Return of the Sontarans

diffusion initiale : le 1er décembre 1994
nb d'épisodes : one-shot
VHS :
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Docteur : y en a pas
Compagnons : y en a pas non plus

Encore plus fort que mon précédent article, je vais cette fois-ci vous présenter un spin-off où non seulement le Docteur n'apparait nullement, mais où aucun Companion n'apparait non plus ! Il s'agit bien entendu d'une production non-officielle, que l'on doit cette fois-ci à Dreamwatch Media, filiale de Dreamwatch Magazine, concurrent à l'époque de SFX. C'est un peu comme si, chez nous, Studio Ciné Live faisait une série dérivée de Navarro. Bon, la vérité, c'est que c'est une licence détenue par Reeltime Pictures, mais je ne suis pas assez au fait de la production de ce genre de choses pour vous expliquer plus que ça.
De là à dire qu'aucun personnel de Who n'a été concerné par cette aventure, ce serait faire un raccourci un peu grossier. Tout d'abord, le projet a été produit par Mark Ayres, compositeur attitré de la saga à la fin des années 80. Ensuite, le scénario est dû à Terrence Dicks, auteur et script-editor majoritairement durant les années 70. Et enfin, le cast compte parmi ses membres deux ex-compagnes du Docteur : Carole Ann Ford, qui jouait la petite-fille de William Hartnell, et Sophie Aldred, qui interprêtait Ace aux côtés de Sylvester McCoy.
Non, ça ne contredit pas ce que je disais précédemment puisque oui, elles sont présentes à l'écran, mais non, elles ne reprennent pas leur rôle. De même, Michael Wisher, le premier acteur à avoir prêté sa voix à Davros, tient ici un rôle à visage découvert sans aucun rapport avec les Daleks. Et du coup, ça sent un peu la fumisterie, pas vrai ? Quel est le rapport avec Who s'il n'y a ni Docteur ni Companions ?
Eh bien c'est du côté des ennemis qu'il faut se tourner pour avoir la réponse. Le titre et la toute première capture d'écran ont dû vous mettre sur la voie : les Sontarans sont de retour. Et ils sont pas contents : ils sont obligés de subir un design dégueulasse, parce qu'autant les producteurs ont pu obtenir l'autorisation de les utiliser de la part de leur créateur, Robert Holmes, autant leur design appartient à la BBC.
Heureusement, ils conservent au moins leur caractère belliqueux, et la fourberie qui les caractérise durant l'aventure The Two Doctors (S22E4), où ils considèrent qu'une promesse faite à une race inférieure comme celle des humains n'a pas lieu d'être tenue. Ici, ils sont donc fidèles à eux-mêmes, en dépit d'un physique peu avantageux. Bon, de toute façon, le budget ridicule n'aurait sans doute pas permis de faire mieux, que ce soit en terme de costumes ou de maquillage.
Dans cette histoire, les Sontarans abordent de force un navire à voiles, qui s'entraine pour participer à une course à travers l'espace, à la manière des vaisseaux que l'on voit dans Enlightenment (S20E5). A priori, les occupants du vaisseau ne sont pas des Eternels, par contre. Bref, les Sontarans sont à la recherche d'un Rutan. Cette race est l'ennemie jurée des Sontarans, et elle se présente sous la forme de sphères ou d'amas de gelée verte et luminescente, capable de prendre possession d'un corps.
La première fois que l'on a vu les Rutans, c'était dans Horror of Fang Rock (S15E1), mais c'est la première fois que Rutans et Sontarans se retrouvent dans la même aventure. Pris entre deux feux, l'équipage du vaisseau se fait massacrer, et les deux derniers survivants sont obligés de la jouer comme dans un bon vieux nanar à l'américaine pour s'en sortir, c'est à dire en flinguant tout le monde, non sans prendre une pose bien ridicule à la Miami Vice.
De manière globale, il faut bien reconnaitre que le show lorgne clairement du côté de la série Z. Outre son budget minimaliste, il enquille les tares à vitesse grand V. On notera ainsi une réalisation à l'arrache, la quasi-totalité de l'aventure étant filmée caméra à l'épaule dans les coursives d'un sous-marin démilitarisé arrimé sur la Tamise. Et même les rares scènes tournées en studio ne bénéficient pas forcément d'un meilleur traitement.
On sourira également devant le surjeu permanent des artistes, qui se croient sans doute dans une pièce de Shakespeare. Et pourtant, la musique synthétique tout droit sortie de la décennie précédente devrait leur mettre la puce à l'oreille. Mark Ayres, le producteur, était avant tout un compositeur des années 80, et son amour des nappes saturées transpire durant les cinquante-cinq minutes que dure le récit. N'oublions pas non plus les maquettes tellement pas crédibles et incrustées par le biais d'un CSO terriblement démodé.
Mais tout cela, ce n'est finalement pas grand chose face à la scène la plus improbable de l'aventure. A la manière d'un vrai navire, l'équipage simule le dressage des voiles solaires de son vaisseau grâce à une paire de lunettes noires et des gants Mappa sensés reproduire leurs faits et gestes dans une réalité virtuelle plus proche du trip sous acide que de Tron, le tout devant un minuscule hologramme de leur véhicule.
Après ça, le reste passe comme une lettre à la Poste. Shakedown est donc un nanar, mais si d'aventure vous souhaitiez quand même vous adonner à son visionnage, vous devez savoir une chose : vous ne le trouverez pas dans le commerce sous forme de DVD. Seule la VHS, qui était à priori disponible à l'époque uniquement par souscription, est disponible à l'heure actuelle, même s'il n'est pas impossible que Reeltime Pictures, détenteur des droits présentement, le réédite sur une galette. Après tout, ils l'ont fait il y a peu pour Wartime et Downtime.
Cependant, à la différence de ces deux-là, l'attente n'est peut-être pas la même, puisqu'on peut trouver Shakedown facilement sur la Toile. Il est disponible dans son intégralité sur Youtube, même si là encore vous ne pourrez bénéficier d'aucun sous-titre. Et je dois reconnaître que là encore, et même peut-être plus que pour P.R.O.B.E., j'en ai un peu chié pour tout comprendre, parce que la qualité audio est vraiment dégueulasse.
Et pas que l'audio. Preuve en est que la meilleure des deux vidéos disponibles sur Internet est en 480p au mieux ! Du coup, pour les besoins de cette chronique, j'ai dû redimensionner les images, d'où leur aspect bien crado, plus encore que d'habitude. Mais, pour l'instant en tout cas, c'est absolument le seul moyen de voir ce téléfilm, et donc de compléter sa collection.

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