diffusion initiale : un beau jour de janvier 1994, sans plus de précision
nb d'épisodes : one-shot
DVD :
- > P.R.O.B.E. : the Zero
Imperative
Docteur : y en a pas, enfin pas vraiment
Compagnons : Liz Shaw
A la manière de Wartime quelques années auparavant, P.R.O.B.E. n'est pas un spin-off produit par la BBC mais par BBV. La confusion pourrait naître éventuellement, mais BBV signifie Bill & Ben Video. La boîte, fondée au début des années 90 par le couple Baggs, se spécialise dans les films en direct-to-video, avec notamment la série de l'Etranger, un hommage à peine voilé à Doctor Who, dont Bill Baggs est un grand fan.
Et puis surtout, ça permet de surfer sur la vague d'une série bien connue, même si en 1991, lorsque The Stranger débute, Doctor Who est quant à lui à l'arrêt. Quoi qu'il en soit, les anciens acteurs de la série n'hésitent pas à travailler pour BBV, et P.R.O.B.E. va marquer une collaboration de grande ampleur. Et pourtant, à première vue, seule Caroline John reprend le rôle de Liz Shaw, qu'elle tenait durant la septième saison. Mais si l'on étudie le cast d'un peu plus près, on constate par exemple que Louise Jameson (Leela durant les saisons 14 et 15) est également présente, même si elle tient un tout autre rôle.
En fait, on apprend que suite à sa démission de UNIT, Liz Shaw a intégré l'équipe gouvernementale de P.R.O.B.E. (pour Preternatural Research Bureau, me demandez pas d'où viennent le O et le E), une unité spéciale qui enquête sur des phénomènes paranormaux. X-Files a tout juste quatre mois lorsque la VHS voit le jour, soulignons-le. Et donc au sein de P.R.O.B.E., Louise Jameson est la patronne de Caroline John.
Il faut le reconnaître, avoir d'anciens compagnons du Docteur, c'est plutôt cool pour un film plus ou moins amateur. Mais avoir d'anciens Docteurs, c'est encore mieux. Pas de difficultés pour Colin Baker, qui est déjà le personnage principal du Stranger à l'époque, mais The Zero Imperative parvient aussi à réunir Jon Pertwee et Sylvester McCoy, et s'offre même une toute petite apparition de Peter Davison à la toute fin de l'histoire !
Aucun d'entre eux ne reprend son rôle, puisque de toute façon BBV n'a jamais réussi à obtenir les droits pour utiliser le personnage du Docteur. Chose amusante, les quatre acteurs ont tous, dans cette histoire, des rôles ambigus. Le récit se déroule dans un hôpital psychiatrique sur le point de fermer. Mais alors que des crimes étranges se déroulent dans les environs, un mystérieux investisseur (Colin Baker) rachète le bâtiment et déclare vouloir y poursuivre les soins.
Sauf que c'est précisément les pratiques du directeur (Sylvester McCoy), plutôt déroutantes, qui semblent à l'origine des faits divers rocambolesques qui se sont déroulés dans la région. Quant à Jon Pertwee, c'est ni plus ni moins que le fondateur de la clinique, et c'est sur lui que repose la clef de l'énigme. Un indice ? Tout tourne autour de la chambre zéro, où il se déroule de bien vilaines choses en rapport avec de bien vilaines créatures.
Assez méconnaissable dans un rôle beaucoup plus sombre que celui qu'on lui connaissait en tant que Docteur, Sylvester McCoy est le principal antagoniste de cette histoire, en tout cas le seul visible à l'écran. Pour l'occasion, il revient avec Sophie Aldred, l'interprête d'Ace, qui a droit à une demi-seconde à l'écran en tant que chargée de presse. A vrai dire, j'ai même dû me repasser la séquence pour vérifier que c'était bien elle ! Autre détail rigolo, ce même McCoy sort un "Trust me, I'm the doctor !" qui ne laissera pas insensibles les aficionados.
Alors que penser de cette histoire ? Eh bien en toute honnêteté, pour du travail semi-professionnel, c'est plutôt pas dégueu. C'est même bien meilleur que Wartime en son temps. D'abord parce que c'est joué avec conviction. On a là une belle brochette d'acteurs confirmés, à laquelle on peut rajouter l'ancienne playmate Linda Lusardi et d'autres, moins connus mais tout aussi irréprochables.
Ensuite parce que le synopsis en lui-même est efficace. Ce scénario, on le doit à l'acteur Mark Gatiss, et si ce nom-là ne vous évoque rien, sachez qu'il a joué deux petits rôles dans la nouvelle série de Who, mais surtout qu'il tient le rôle de Mycroft Holmes dans la série Sherlock. On le retrouve ici non seulement à l'écriture, mais aussi en tant que second rôle d'importance, qui n'aura pas une mort facile. Sisi, regardez bien, je vous assure que c'est lui, encore jeune mais déjà reconnaissable.
Bon OK, la capture d'écran ne lui rend pas justice. Bref. Troisième point qui a son importance dans la réussite de The Zero Imperative, sa réalisation. C'est Bill Baggs en personne qui s'en charge, et il parvient à restituer une ambiance à la Psychose avec trois bouts de ficelle. Parce qu'à la manière d'X-Files, mais avec un budget infiniment moindre, le surnaturel s'invite surtout du coin de l'oeil, sans autres effets spéciaux que quelques maquillages et une poignée de lumières vives.
Un très bon spin-off, même si l'heure est maintenant venue d'en aborder les tares. Premièrement, le rythme, très lent, fait plus penser à une affaire de Miss Marple qu'à un spin-off de Who. Deuxièmement, le DVD est très pauvre, puisque non seulement l'unique bonus est une scène coupée d'une minute, mais surtout, il n'y a aucun sous-titre. Avoir un bon niveau d'anglais parlé est donc impératif pour bien comprendre, mais ça ne suffit pas.
Sans aucune prétention, je suis pas mauvais en la matière, et même s'ils utilisent parfois des expressions déroutantes (rapport au côté surnaturel de la chose), les acteurs parlent distinctement et en bon anglais, sans accent dégueulasse. L'ennui, c'est que comme je le disais, il s'agit d'un film semi-pro, et je pense ne pas trop m'avancer en disant que le perchiste était un amateur.
Parfois, on n'entend donc tout simplement pas, ou pas beaucoup, ce qui se dit. Il faut donc un bon niveau d'anglais et une paire d'ouies en état de fonctionner. Ca fait quand même beaucoup de prérequis, et même si le DVD se négocie à deux-trois euros, on préfèrera peut-être regarder la vidéo sur Youtube (elle y est dispo, je viens de vérifier). Parce que bon, même à 2,50€, un film de moins d'une heure et pas de bonus, ça justifie pas forcément l'achat.
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