samedi 30 juillet 2016

P.R.O.B.E. : Unnatural Selection

diffusion initiale : un beau jour d'octobre 1996, sans plus de précision
nb d'épisodes : one-shot
DVD :
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Docteur : y en a pas
Compagnons : Liz Shaw

DARWIN MUST DIE ! Troisième épisode de la série P.R.O.B.E. en autant d'années, Unnatural Selection est une fois de plus l'occasion pour Mark Gatiss (le Mycroft Holmes de la série Sherlock, je ne le répèterai jamais assez) de mettre sur pellicule l'une de ses idées. Cette fois-ci, la production se tourne vers un format plus court, à savoir trois quarts d'heure (quarante-six minutes trente-six secondes exactement), génériques de début et de fin compris.
L'explication se trouve peut-être dans le fait que BBV développait en parallèle un autre épisode de la série. Du moins est-ce ce que je suppose, étant donné que ledit épisode est sorti en vidéo en novembre 1996, alors que celui-ci a vu le jour en octobre de la même année. Hélas, il m'est impossible de trouver plus d'informations sur le sujet. Mais si le cas est avéré, je peux comprendre que l'équipe ne puisse enchaîner deux aventures, en particulier les deux actrices principales, à savoir Caroline John, qui reprend son rôle de Liz Shaw, et Louise Jameson, qui joue sa patronne.
Concernant le cast, on retrouve également Mark Gatiss devant la caméra, dans un nouveau rôle absolument central. Aux côtés de Charles Kay (un habitué des seconds rôles télévisuels qui a aussi joué dans Amadeus),
Hors-sujet/Spoiler :
il est en effet le principal badass de l'histoire. Alors j'avoue, je vous spoile un peu vu que c'est le twist majeur de la fin du téléfilm.
Du coup, parlons un peu du scénario.
En 1975, le gouvernement a mis un terme au projet B.E.A.G.L.E., qui visait à manipuler le génome humain pour créer une forme de vie plus évoluée. Au final, on apprend que cette créature survivait en absorbant les viscères de ses victimes. Rien d'étonnant, donc, à ce que les hautes instances aient demandé à ce qu'on détruise tout. Sauf que de nos jours (enfin, en 1996), de nouveaux meurtres ont lieu, et des meurtres bien peu ragoûtants, à base de manque de tripailles et fluides étranges qui s'écoulent par des orifices pas prévus pour ça.
Il faut d'ailleurs reconnaître que certains passages sont assez dégueulasses dans leur représentation. Une fois de plus, cela rappelle les débuts de X-Files, en particulier ici l'épisode Squeeze (S1E3), où il était déjà question d'un monstre aux capacités surhumaines avec des tas de slime jaunâtre à la clef. La différence avec la série de Chris Carter, c'est que le rythme est très lent. On est donc plus proche de l'inspecteur Barnaby que du blockbuster américain.

Et pourtant, ce n'est pas faute d'essayer de dynamiser l'aventure ! Avec un format raccourci et quelques scènes d'action mettant en scène l'équipe de soldats que Liz Shaw a à sa disposition pour cette enquête, on pourrait penser que ça bouge enfin un peu. Hélas, les scènes en question sont peu crédibles car extrêmement mal jouées. Et puis bon, Caroline John a pratiquement soixante ans à l'époque, et la voir tenir un flingue façon militaire surentraîné fait plus penser à "Arrête ou ma mère va tirer" qu'à l'Arme fatale.
A contrario, les scènes plus posées, c'est à dire la majorité de ces quarante-six minutes, sont très bien interprêtées. Confiées à des acteurs consommés et tournées avec juste la bonne lumière, juste le bon angle, elles appuient parfaitement une atmosphère angoissante relevée par une bande sonore de bon aloi. Comme depuis ses débuts, P.R.O.B.E. s'appuie sur ce qui est le plus facile à mettre en place lorsqu'on a peu de moyens : les dialogues et le scénario.
Pour le reste, le constat est plus amer. Les décors font, pour certains, terriblement faux. Ceux d'Hélène et les Garçons étaient peut-être plus réussis que ça, c'est dire. Les effets spéciaux sont peu nombreux et le maquillage, pour le monstre, est peu convaincant. C'est à dire qu'il fait plus Elephant Man que redoutable bouffeur de foie. Et forcément, ça gâche un peu le plaisir, même s'il faut, comme toujours, avoir un minimum de recul sur ce type de matériel et reconnaître que c'est pas si mal pour un budget aussi minimal.

Le DVD se présente comme ses prédécesseurs, autrement dit de manière assez cheap. Dans le boîtier, on trouve un disque entièrement blanc à l'exception du titre, et aucun livret. Sur la galette en elle-même, on ne trouvera nul sous-titrage. Par contre, il s'agit encore une fois d'une version remasterisée (encore heureux me direz-vous), et elle s'accompagne de la première partie d'un documentaire, de plus de vingt minutes, réunissant interviews et anecdotes de tournage non seulement sur la série P.R.O.B.E., mais aussi sur l'autre série majeure de BBV, The Stranger.

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