Nouveau chapitre consacré aux comics en VO, cet article va s'intéresser à un éditeur pas si éphémère que ça, mais qui n'a finalement édité que peu de comics. Mais promis, le prochain post sur le sujet s'attardera sur une grosse machine de guerre, histoire de compenser. En attendant, voici l'histoire de Broken Halos, ou du moins le peu que j'en sais.
L'INSTANT VO (What else ?)
C'est en 1987 que Tim Vigil, son frère Joe et quelques amis publient leur premier comics en indépendant. Il s'agit d'Omega, que les auteurs seront bientôt obligés de renommer Omen pour des raisons juridiques, Marvel Comics détenant les droits sur ce titre. Histoire super-héroïque relativement standard, Omega a au moins le mérite de mettre le pied à l'étrier aux Rebel Studios, le nom que donneront les auteurs à leur maison d'édition.
C'est surtout à l'aube de la décennie suivante que Rebel sera actif, publiant la série de science-fiction Darkstar, sa propre adaptation de la légende de Spring-Heeled Jack ou encore la revue anthologique Raw Media. Mais les deux séries qui font connaître leurs auteurs, ce sont EO et Faust. La première est encore une fois affiliée au genre de la science-fiction, tandis que la seconde est une réécriture de l'oeuvre de Dante Alighieri. Point commun entre toutes ces séries ? Elles sont réservées à un public mature, tripaille et sexe couvrant bon nombre de pages.
Néanmoins, contrairement à bon nombre de leurs consoeurs, ces sagas sont relativement bien écrites et, si nudité et gore sont parfois gratuits, ils appuient aussi souvent le propos du récit. Par la suite, le studio enchaîne avec Nightvision, Cuda B.C. ou Gunfighters in Hell. Les deux premiers trouveront une seconde vie, assez courte, chez Avatar Press quelques années plus tard, de même que Faust et Raw Media. Gunfighters in Hell, quant à elle, aura l'honneur d'un trade-paperback édité par Broken Halos, qui publie aussi un one-shot inédit appelé Original Sin.
Histoire mêlant ambiance western et univers démoniaque, Gunfighters in Hell est l'oeuvre de David Barbour et Joe Vigil. Le recueil débarque six ans après les débuts de la mini-série et deux ans après que le cinquième et dernier épisode soit paru. Il faudra encore attendre six ans pour que le duo, cette fois-ci accompagné par Tim Vigil, lui donne une conclusion (inachevée hélas à ce jour) : Sinbuck, du nom de la seule survivante de la mini originelle. Du reste, chez Broken Halos, c'est surtout Tim Vigil la star, plus que son frère.
En témoigne notamment l'anthologie Dark Utopia, débutée chez Rebel Studios mais qui bascule au numéro trois et s'achève quatre épisodes plus tard. Il s'agit d'une collection de dessins, du crobard à la version colorisée, signés Tim Vigil. Il y publie également quelques pages extraites de ses séries EO et Faust, ainsi que les débuts d'une nouvelle série, Mona Lisa. Une fois n'est pas coûtume, l'ambiance y est moins trash, et l'artiste fait montre de sacrés talents, dans un registre qui n'est pas sans rappeler les vielles séries d'EC Comics, Eerie et Creepy en tête. Mona Lisa aura également droit à un épisode spécial pour le Halloween de 2005, dernière production à ce jour de Broken Halos.
L'aventure aura donc duré sept ans, même si le site internet de l'éditeur est encore actif à ce jour, et propose d'acheter les bouquins des frères Vigil et de leurs potes. Broken Halo, au singulier cette fois, c'est aussi le nom d'une courte mini-série sans queue ni tête que Tim Vigil et Darrell Donald, le patron de la boîte, ont débuté en 1997, et qui se trouve être le tout premier ouvrage de la maison d'édition. Le numéro zéro qui a ouvert la voie n'était pas franchement prometteur, et la série a suivi le même chemin.
Seulement deux épisodes sont parus, et chose amusante, le premier est en couleurs alors que le second est en noir et blanc ! Mais le plus grave, c'est surtout que l'on perd le fil du récit (qui de toute façon n'est pas très intéressant) d'un épisode sur l'autre. Une Special Edition verra également le jour en 2003, sous-titrée SE Model Search and Photography Submission Book. Même si je n'ai jamais eu l'occasion de mettre la main dessus, je suppose qu'il s'agit donc d'une série de pin-ups et de photos ayant servi à la réalisation de la mini-série.
Quoiqu'il en soit, c'est tout ce que l'éditeur a mis sur le marché. Bien évidemment, rien de tout cela n'a vu le jour en France, pas plus du reste que les premières productions de Rebel Studios. Et de manière générale, l'explication est toute trouvée puisque quasiment aucune de ces oeuvres n'est véritablement marquante. Néanmoins, vous vous doutez que si je me suis emmerdé à écrire un article dessus, aussi court fût-il, c'est qu'il y a quand même matière à y regarder de plus près. Notez que je n'ai pas lu (car
pas trouvé) quelques comics du studio :
- l'édition spéciale de Broken Halo, qui doit avoir de la gueule
- le trade-paperback de Gunfighters in Hell (j'ai même pas trouvé les épisodes originaux)
- le one-shot Gunfighters in Hell : Original Sin
Le bilan :
A feuilleter à l'occasion
Dark Utopia (aout 1998, 5 épisodes chez Broken Halos)
scénario t dessin : collectif
Depuis des générations, la famille von Warrene a utilisé les arts sombres pour s'extraire du cercle infini de la vie et de la mort. Mais aujourd'hui, les derniers descendants du clan en payent le prix fort, et même l'exorciste Mona Lisa aura du mal à triompher du démon qui accable ses clients. Débutée chez Rebel Studios, cette collection permet d'admirer les illustrations, pour la plupart magnifiques, de Tim Vigil. Outre les dessins inspirés par les séries Faust ou EO, entre autres, c'est aussi l'occasion de découvrir une aventure inédite de Mona Lisa.
Mona Lisa : All Saints' Evil (octobre 2005)
scénario : Darrell DONALD
dessin : Tim VIGIL
Durant la nuit de la Samhain, au Moyen-Age, plusieurs jeunes gens d'un petit village sont victimes de Jack-o'-Lantern, alors même qu'ils se riaient de sa légende. L'un de leurs amis demande alors à Mona Lisa, protectrice des âmes égarées, de venger leur atroce disparition. Dernière production de Broken Halos réalisée spécialement pour fêter Halloween, cet épisode spécial est une fois de plus scénarisé par Darrell Donald et dessiné par Tim Vigil. Un peu courte, l'histoire est plutôt bien construite et, surtout, admirablement dessinée.
Sinbuck : Angel Eyes (juin 2005)
scénario : David BARBOUR
dessin : Joe et Tim VIGIL
Anna Sinbuck est la seule survivante du groupe de cow-boys qui s'est rebellé contre le Diable, et elle y a regagné son âme. Néanmoins, sa tâche n'est pas terminée : elle doit encore abattre les deux seigneurs-démons qui projettent de déclencher l'Armageddon. Des années après la mini-série Gunfighters in Hell, David Barbour et les frères Vigil reprennent en mains cet univers mêlant western et démonologie. L'histoire est plaisante bien que peu originale, et le dessin est plutôt agréable en dépit d'une colorisation datée, mais ce spin-off ne connaitra jamais de suite.
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